Le monde a t'il besoin d'une nouvelle revolution sexuelle ?

Le terme d'exhibition me semble être un peu fort. On en parle peut-être davantage, mais de là à tout montrer... on en est quand même loin. Les limites restent difficilement franchissables, je pense au cinéma où les scènes de sexe sont clichées et souvent vite expédiées. Je me souviens que l'excellent film de James Gray, la Nuit nous appartient, avait fait son petit scandale car il s'ouvrait sur une scène de cunnilingus... ça n'a pourtant rien de si incongru, comme scène de la vie quotidienne, mais cela reste scandaleux de le montrer sur écran géant.

Je ne pense pas que l'on doive nécessairement avoir une transgression d'une certaine limite pour être dans l'exhibition, et évidemment la sexualité exhibée est stéréotypée, c'est un de ses caractères d'homogénéisation pour la normaliser. La sexualité est présente dans l'espace public et passe pour normale, que ce soit dans les images publicitaires ou au final c'est toujours la sexualité qui est sous tendue dans la vente du produit, la pornographie ( qui est également extrêmement stéréotypée même quand elle touche des pratiques plus borderline). La sexualité ce n'est pas juste l'acte sexuel -préliminaire ou pénétration- mais également tout ce qui est autour : une publicité ne montrera jamais une pénétration, évidemment ce serait indécent, mais l'image joue tout de même sur le thème de la sexualité , faisant par exemple correspondre le yaourt avec l'orgasme ( un rapprochement qui est souvent fait dans la méthode publicitaire). Pour le reste il suffit de regarder les médias pour s'apercevoir de l'omniprésence masquée de ce domaine. J'essaye de le remarquer avec des yeux neutres. ( Bref sur ce je file au karaté !).

Bon karaté !
Je vois ce que tu veux dire, mais quand on veut vendre un yaourt, il faut bien faire croire qu'il va donner du plaisir... et qu'est-ce qui ressemble le plus à un orgasme que le plaisir ?!
A vrai dire, ce qui me choque le plus dans la pub, c'est l'envie perpétuelle de nous faire croire que pour avoir une sexualité, il faut acheter tel ou tel produit. Voilà l'usage que je trouve abusif de la sexualité dans la publicité. Les pubs pour les déodorants masculins ou féminins regorgent de ce genre de messages sous-entendus (enfin, c'est même carrément explicite quand on pense à certaines marques pour hommes), sans oublier les pubs pour le maquillage, les crèmes pour la peau, les rasoirs, j'en passe et des meilleures.

J'ai suivi votre échange avec intérêt LR et Lux... Personnellement je suis plutôt pudique, et j'avoue que je serais embarrassé si une amie me parlait de choses aussi intimes. D'ailleurs le cas s'est déjà présenté, et je ne savais plus ou me mettre ! Les personnes qui le font ont sans doute un besoin impérieux de le faire, mais c'est vrai qu'il faut bien évaluer son interlocuteur dans ce cas, comme le précisait Lux. Je te comprends LR, lorsque un homme te reproche d'être étroit d'esprit parce que tu n'es pas intéressé par ce type de rapport, c'est plutôt agaçant. Mais il existe chez les homos comme chez les hétéros des gens qui n'ont pas d'éducation ni de tact, je ne pense pas que ce soit nécessairement une question de préférence sexuelle, ce que tu as bien précisé dans ton message d'ailleurs.

Il faut bien reconnaître que le sexe devient un peu équivoque aujourd'hui, c'est un peu la confusion qui règne. Entre les étalages évidents, et les hypocrisies puritaines, il doit bien exister un juste milieu ? Je trouve que le sexe est très culpabilisant aussi, et que bien des gens n'en parlent pas car ils n'ont pas envie de déranger ou de blesser. S'ils le font, le retour peut être négatif, et du coup ils se taisent. Pour d'autres c'est peut être un exutoire. Enfin je ne suis pas spécialiste de ces questions...

Le problème de beaucoup de gens c'est de croire qu'il suffit de parler sexe et baiser à tout va pour être libre sexuellement.
C'est totalement faux...je dirais même que c'est l'inverse dans bien des cas.

Tu vois lux dans ce cas je dirais que c'est plutôt un effet négatif de la révolution sexuelle des années 70 que d'avoir permis ces débordements que tu évoques.

Merci pour ta compréhension synthétique Olive, au moins tu n'es pas dogmatique à ce niveau, la souplesse est toujours le plus grand des biens ( sur la sexualité et dans la sexualité ah ah ! ).

Loli, on est bien d'accord : le plus souvent ce sont ceux qui s'expriment le plus à tout va qui sont les plus coincés et les plus emprunts de préjugés quant à la sexualité.

Il est inutile de généraliser... La personne avec laquelle j'ai le plus parlé de sexualité est une personne très ouverte et qui a su justement toujours entendre mes expériences, sans les juger, comme je faisais avec les siennes. Aimer parler de sexe ne signifie pas qu'on soit coincé, comme ne pas en parler ne signifie pas non plus qu'on ait un problème avec ça. Chacun son propre mode de fonctionnement, à vrai dire. Je n'ai jamais estimé, en ce qui me concerne, que c'était tabou : je respecte les limites de chacun, mais je ne vois vraiment pas au nom de quoi il faudrait que je taise certaines choses lorsqu'on m'en parle ou qu'on me pose des questions. Je n'ai aucune honte vis-à-vis de ma sexualité et je l'assume très bien : je n'ai pas besoin d'en faire des gorges chaudes, mais je n'ai pas non plus besoin de la cacher jalousement.

Un film visionné il y a peu sur ce thème :


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Comme si nous étions libres de parler, de séduire ou de faire tout ce qu'on nous propose en matière de sexualité! Rapporter chez soi un livre un peu osé vaut à l'adolescent(e) qui fait ce coup-là une dégelée, sinon de coups, du moins de paroles acides. Au stade "supérieur" un photographe doit se limiter au nu conventionnel. Il est exclus de montrer un sexe masculin (le sexe féminin est ainsi fait qu'il n'a pas de relief extérieur) et surtout pas en érection; sauf à se voir classé dans les X, avec les profits, mais les risques que cela présente. Combien de livres ont disparu des rayons des librairies depuis quarante ans ? Les éditeurs ont peur des rééditions. Une commune près de chez moi (pas la mienne heureusement) a une belle avenue André Gide. Tant pis pour Nathanaël et le prix Nobel gidien, une pétition recueillit une masse de signatures pour que soit rebaptisée cette artère (Paul Déroulède à la place ? Peut-être!). La municipalité s'abrita derrère le Prix Nobel qui n'échoit pas souvent à un Français . Et cocorico ! Voici un cas où le nationalisme le plus bigot-conservateur est allé au secours d'un écrivain "déviant". Oui, il y a besoin d'une révolution dans les têtes. Je ne l'imagine pas très pacifique, hélas... Que font les Francs-Maçons, claquemurés dans leurs Loges, au lieu de se répandre (au diable le "secret" !) et de déclarer leur amour de la Liberté, de toutes les libertés ? On ne tue pas une des petites sans arracher, chaque fois, un morceau de chair vive à la Grande.

Des fois à la télé il y a des émissions sur le plaisir de cuisiner, de mettre la table, de manger...

Il y a des émissions sur les arts.... plaisir des yeux des oreilles...

Et bien sûr tout plaisir des sens engage l'esprit.

Le plaisir sexuel commence à faire sujets de télé : timidement ... de la vente des sex toys aux films érotiques.

Le puritanisme est tenu à distance pour quelques temps encore, non ?

L'Univers, complètement neutre, vous entende !

Je suis moins optimiste que vous. J'ai connu l'avant-guerre où on faisait en privé à peu près tout ce qu'on voulait. Il y avait la religion et il n'y avait ni TV ni Internet. On pouvait gèrer tout cela. L'immédiat après-Libération, par réaction contre l'Ordre Moral de Vichy, a ouvert assez grandes les portes. (Le Nobel de Gide date de ce temps là) et puis cela a été la reprise en mains par l'Ordre Moral de la société qu'on a manipulée vers un nouveau dieu, le Fric. Il y a des prémices, j'en conviens, mais combien timides et à but lucratif, ce qui ôte presque tout à la spontanéité d'une quelconque envie de jouir.

Je voudrais que vous ayiez raison.

eric a écrit:Un film visionné il y a peu sur ce thème :


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Et c'est bien ?

J'ai bien aimé.
C'est "osé", mais/et ca vaut vraiment la peine de le visionner.
Ca change des super productions US, et autres "violenteries"

Quelle nullité ce film! .....ça fait peur.

C'est sans doute le genre de film qui doit agir différemment selon les sensibilités. Pour ma part je ne suis pas très intéressé (mais je ne peux en dire plus, n'ayant pas vu le film), je connais mes goûts. Mais bon, chacun le perçoit selon ses goûts, et ce qu'il recherche...

Loli a écrit:Quelle nullité ce film! .....ça fait peur.

C'est un peu dommage d'en être à un niveau d'argumentation aussi faible, surtout après le message d'Eric qui explique ce que lui a aimé... la critique argumentée, c'est mieux

Dès qu'on bafoue la sainte morale de notre belle société de culs bénis, j'applaudis à deux mains. Je n'ai pas vu le film, aussi je ne donnerai évidemment pas mon avis. Mais l'audace m'inspire toujours de l'enthousiasme, ne serait-ce que pour clouer au pilori les vieilles dévotes, Boutin en tête.
Vive l'érotisme bien entendu, vive la liberté d'expression sous toutes ses formes, et au diable les faiseurs de politiquement corrects !

Pimbi a écrit:Dès qu'on bafoue la sainte morale de notre belle société de culs bénis, j'applaudis à deux mains. Je n'ai pas vu le film, aussi je ne donnerai évidemment pas mon avis. Mais l'audace m'inspire toujours de l'enthousiasme, ne serait-ce que pour clouer au pilori les vieilles dévotes, Boutin en tête.
Vive l'érotisme bien entendu, vive la liberté d'expression sous toutes ses formes, et au diable les faiseurs de politiquement corrects !

Aaaamen !

J'allais le dire... Mais crainte d'une raclée de bois vert, j'ai,lâchement, attendu que quelqu'un d'autre en prenne l'initiative. Merci

Si l'ensemble suit la même trame que le fameux "Théorème" de Pier-Paolo Pasolini,, je sais qu'à l 'époque j'avais crié au chef d'oeuvre, alors que les Mmes Boutin d'alors vomissaient leurs invectives. Rappelez-vous: "Théorème" ! Ce film a même reçu le Grand ¨Prix du Centre du Cinéma catholique ! Les grenoulles tapageaient dans leur bénitier. L'Amour (= le désir) , une allumtte négligamment jetée encore allumée, et tout flambe : l'herbe sous les pas, la botte de paille, la grange, la ferme, le hameau..C'est toujours un pyromane. Et il parait que dans ce film, c'est plat ? N'est pas Pasolini qui veut, c'est vrai. Mais les tentaives allant dans le sens de la liberté sont si peu nombreuses...

En tous cas, je serai toute ma vie un porte-étendard de cette liberté, Hérodote, et le pire ennemi des Ursulines et des Annonciades de tout poil. Quant à leur volée de bois vert, je les attends au tournant, ces vieilles peaux : qu'elles s'y frottent, je vous promets bien des étincelles.
Non, mais !...
Et si ça ne suffit pas, je leur publierai ici-même mes chroniques les plus scandaleuses à titre de paradigme à imiter d'urgence. Et ce n'est pas la matière qui manque.

Je vous en félicite, Pimbi. Mais vous prendrez des coups. Il faudra être fort. On tape sur l'homme, l'ennemi, le prédateur ! Comme s'il n'existait pas des brutalités inverses. Ce n'est pas parce que j'ai eu l'insigne félicité de trouver durant un demi-siècle une femme, mon épouse, qui était pour moi le modèle de toutes les vertus (pas forcément celles de Mme Boutin), que je n'ai pas vu ce qui se passait autour de nous et ce qui se passe au sein de mes proches et qui est bien navrant. Quand on a de l'argent on peut tout arranger. C'est la dure leçon que j'ai apprise aussi. J'étais un archange, comme vous, à l'épée flamboyante. Soyez-le le plus longtemps. Pour le salut de l'Etre Humain dans son ensemble. Je pense d'ailleurs que sur ces sujets (conviction ? hypocrisie ?) les hommes ne se laissent pas distancer par les femmes. S'il y a un domaine ou marche la parité, c'est bien celui du faux-nez...

Oh, ça oui, le sexe ne fait rien à l'affaire : entre Aliot-Marie et Coppé, nulle différence, la même engeance savamment entretenue dans les arrière-boutiques de Matignon. Du reste, ce genre de femme-là se déféminise assez pour n'être plus, en fin de carrière, que des espèces de Méduses aussi attrayantes que celle de la légende.

Une autre manière de parler du couple :



"C'est arrivé près de chez vous"
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Une façon de se voler dans les plumes ?

oui, ou, après avoir "attiré " la femelle avec sa plume emplie d'une matière visqueuse (qui doit donc plaire à la femelle), il se débarasse de celle-ci (pas de la femelle).

Quoi que ...

Olive1968 a écrit:(mais je ne peux en dire plus, n'ayant pas vu le film),, chacun le perçoit selon ses goûts, et ce qu'il recherche...

Tout à fait
C'est pourquoi, en visionnant à travers ces quelques minutes la médiocrité du scénario et les dialogues de ce film...hum, perso je ne perdrais pas mon temps à le visionner.
Car même en matière de film " érotico, sexe " j'ai toujours préféré la qualité...
Mais comme, tu dis ...chacun ses goûts.