Pourquoi le bonheur est insaisissable
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Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
« Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n'est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite, — et que ce soit entier — ou alors je refuse ! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau si j'ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd'hui et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite — ou mourir. »
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Je comprends mieux la frustration maintenant....
odyseus- Maitre Philosophe
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Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Tu n'es visiblement pas Stoïcienne. Chacun sa quête, il s'agit juste à mon avis de ne pas jouer les rabats joies.
Ouranos- Maitre Philosophe
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Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
C'était une simple citation, que je ne reprends pas forcément à mon compte, mais qui je crois peut s'inscrire dans une réflexion sur le bonheur.
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
J'avais un doute puisque les balises "citation" n'avaient pas été utilisées, de qui vient elle ?
Ouranos- Maitre Philosophe
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Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Ah, j'aurais dû préciser : c'est dans la pièce de Jean Anouilh, Antigone.
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
c'est loin pour moi, mais je me souviens avoir apprécié cette lecture.
Je trouve cette citation infantile, d'ailleurs on voit bien cette marque à la fin de la citation
cela m'évoque un caprice.
Je trouve cette citation infantile, d'ailleurs on voit bien cette marque à la fin de la citation
,[...] et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite
cela m'évoque un caprice.
[...]Moi, je veux tout, tout de suite, — et que ce soit entier — ou alors je refuse ! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau si j'ai été bien sage.
Ouranos- Maitre Philosophe
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Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Caprice, je ne sais pas ; en tout cas, Antigone se présente comme une adolescente capable d'aller au bout de ses valeurs, de ses principes, quitte à en mourir.
Je sais qu'en grandissant on perd forcément un peu de cet absolu-là, mais j'aime à relire ce texte de temps à autre, pour me rappeler ces moments intenses qu'étaient mon adolescence, et pour essayer d'y puiser un peu d'énergie, de vitalité, d'envie d'absolu.
Je sais qu'en grandissant on perd forcément un peu de cet absolu-là, mais j'aime à relire ce texte de temps à autre, pour me rappeler ces moments intenses qu'étaient mon adolescence, et pour essayer d'y puiser un peu d'énergie, de vitalité, d'envie d'absolu.
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Lux Lisbon a écrit:Caprice, je ne sais pas ; en tout cas, Antigone se présente comme une adolescente capable d'aller au bout de ses valeurs, de ses principes, quitte à en mourir.
Je sais qu'en grandissant on perd forcément un peu de cet absolu-là, mais j'aime à relire ce texte de temps à autre, pour me rappeler ces moments intenses qu'étaient mon adolescence, et pour essayer d'y puiser un peu d'énergie, de vitalité, d'envie d'absolu.
Pourquoi as tu perdu ces moments s'ils rythmaient si bien ta vie ?
Ouranos- Maitre Philosophe
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Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Oui odyseus, c'est cet aspect du concept de bonheur dont je parlais au début. Des joies simples et accessibles, j'avais appelé ça le "bonheur fragmentaire" ! Façon un peu pompeuse de dire que l'on peut s'identifier à des joies proches...
Invité- Invité
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Oui, c'est cela sauf que je ne vois pas cela comme un bonheur au rabais, comme si l'on devait se contenter de peu..;l'elan vital, l'intensité est la, c'est en nous meme que la mutation doit s'operer afin de sentir que dans chaque chose il y a cette parcelle vivifiante.
odyseus- Maitre Philosophe
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Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Je tiens à préciser tout d'abord, que le mot "insaisissable" dans ce topic, ne veut pas dire : que l'on ne peut pas atteindre. Ce que j'ai voulu dire, c'est qu'on ne peut pas le controler, le provoquer uniquement par la volonté car c'est une alchimie entre des éléments de notre propre perception. Toutefois, si on ne peut pas le provoquer, on peut favoriser ça venue, préparer un terrain favorable.
Selon moi, le bonheur est la résultante de l'adéquation entre la définition inconsciente que notre cerveau se construit et la perception de notre environnement en corrélation avec cette définition. Pour faire plus court, si le monde nous apparait comme notre idéal inconscient l'imagine, la magie opère.
Quand je lis vos post, je me dis que en ce domaine chacun de vous détient une part de la vérité.
Le bonheur est intérieur puisque qu'il émane d'une construction inconsciente. Toutefois, le cerveau est en attente de percevoir cette construction inconsciente dans le monde extérieur. Pour notre bonheur, nous disposons donc de 2 leviers: intérieur et extérieur. Agir sur notre construction inconsciente par introspection ou façonner notre réalité extérieure pour la faire correspondre avec celle-ci. Généralement je pense qu on fait un peu des deux.
Le bonheur est un idéal que l'on ne peut réaliser à 100%. L'inconscient fabrique un idéal qui ne s'embarrasse pas des contraintes de la réalité.
Subissons nous le dictat du bonheur ?
Dans certaines circonstances oui. Dans la mesure où notre vision du bonheur émane d'une construction inconsciente, elle est sujette à l'influence sociale. Quand la publicité nous donne sa définition du bonheur, elle parle avant tout à notre moi profond. Pour prendre un autre exemple, Mme Bovary n'est elle pas la victime sa propre construction mentale du bonheur façonné par son milieu ?
La philosophie peut nous aider à être mieux. Elle peut aiguiser notre esprit et déjouer les idées pré-formatées de notre société qui font de nous des victimes des canons du bonheur.
Selon moi, le bonheur est la résultante de l'adéquation entre la définition inconsciente que notre cerveau se construit et la perception de notre environnement en corrélation avec cette définition. Pour faire plus court, si le monde nous apparait comme notre idéal inconscient l'imagine, la magie opère.
Quand je lis vos post, je me dis que en ce domaine chacun de vous détient une part de la vérité.
Le bonheur est intérieur puisque qu'il émane d'une construction inconsciente. Toutefois, le cerveau est en attente de percevoir cette construction inconsciente dans le monde extérieur. Pour notre bonheur, nous disposons donc de 2 leviers: intérieur et extérieur. Agir sur notre construction inconsciente par introspection ou façonner notre réalité extérieure pour la faire correspondre avec celle-ci. Généralement je pense qu on fait un peu des deux.
Le bonheur est un idéal que l'on ne peut réaliser à 100%. L'inconscient fabrique un idéal qui ne s'embarrasse pas des contraintes de la réalité.
Subissons nous le dictat du bonheur ?
Dans certaines circonstances oui. Dans la mesure où notre vision du bonheur émane d'une construction inconsciente, elle est sujette à l'influence sociale. Quand la publicité nous donne sa définition du bonheur, elle parle avant tout à notre moi profond. Pour prendre un autre exemple, Mme Bovary n'est elle pas la victime sa propre construction mentale du bonheur façonné par son milieu ?
La philosophie peut nous aider à être mieux. Elle peut aiguiser notre esprit et déjouer les idées pré-formatées de notre société qui font de nous des victimes des canons du bonheur.
Dernière édition par louisguimel le Dim 17 Juin - 12:30, édité 4 fois
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Oui, comme un bonheur immédiatement accessible ? Et les effets produits seraient comparables à un bonheur entier. Comme disaient les anciens, il en faut peu pour être heureux. Je pense aussi qu'ils avaient raison. Mais ce "peu", n'est pas péjoratif selon moi, et je pense qu'il signifie que ce qui nous parait peu est en fait susceptible de grandir en nous.
C'est curieux parce que j'ai pu vérifier ce que tu dis maintes fois, et dans ces cas là, on s'aperçoit que chaque fois que l'on se laisse aller à cette spontanéité, on éprouve du bonheur. Oui odyseus, il n'y a pas de bonheur au rabais, et d'ailleurs c'est en partie à cause de cela que j'estime que le mot bonheur est un peu surestimé.
C'est curieux parce que j'ai pu vérifier ce que tu dis maintes fois, et dans ces cas là, on s'aperçoit que chaque fois que l'on se laisse aller à cette spontanéité, on éprouve du bonheur. Oui odyseus, il n'y a pas de bonheur au rabais, et d'ailleurs c'est en partie à cause de cela que j'estime que le mot bonheur est un peu surestimé.
Invité- Invité
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Ah ! Nos messages se sont croisés louis ! Le mien s'adressait à odyseus...
Invité- Invité
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Mais parce qu'on grandit et qu'on appréhende forcément le monde différemment. Je n'ai d'ailleurs pas dit que ces instants "rythmaient si bien ma vie", je disais juste que j'aimais parfois retrouver la fougue de ces moments-là et être capable de m'enthousiasmer comme je le faisais à 15 ans — en revanche, je ne souhaiterais pour rien au monde revenir à cet âge, pour diverses raisons.Ouranos a écrit:Lux Lisbon a écrit:Caprice, je ne sais pas ; en tout cas, Antigone se présente comme une adolescente capable d'aller au bout de ses valeurs, de ses principes, quitte à en mourir.
Je sais qu'en grandissant on perd forcément un peu de cet absolu-là, mais j'aime à relire ce texte de temps à autre, pour me rappeler ces moments intenses qu'étaient mon adolescence, et pour essayer d'y puiser un peu d'énergie, de vitalité, d'envie d'absolu.
Pourquoi as tu perdu ces moments s'ils rythmaient si bien ta vie ?
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Ce qui me permet d'évoquer un autre aspect du "bonheur", celui qui fait appel à des souvenirs. Là je pense à une expérience que j'ai vécu lorsque j'avais 15 ans : à l'époque je partais en classe verte près du mont Ventoux, à Saint-Léger plus précisément, jolie petite commune arrosée par le Toulourenc, un endroit féerique que je vous conseille vivement, bref; à cet âge là j'étais extrêmement timide, mais l'expérience que je vécu, une expérience d'éveil amoureux (platonique), me laissa un souvenir très doux. Et parfois lorsque j'y repense, le simple fait de me remémorer tout cela réveille en moi cette joie toute simple, mais qui ressemble à un bonheur perdu. Il est vrai que j'ai des prédispositions à la nostalgie, mais je pense que le passé, dans son contenu agréable, peut être porteur d'images et de sensations qui peuvent participer d'une certaine forme de bonheur.
Mais ce n'était qu'une parenthèse, car je pense qu'il vaut mieux construire sa conception du bonheur dans le présent...
Mais ce n'était qu'une parenthèse, car je pense qu'il vaut mieux construire sa conception du bonheur dans le présent...
Invité- Invité
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
louisguimel a écrit:(...) on ne peut pas le controler, le provoquer uniquement par la volonté car c'est une alchimie entre des éléments de notre propre perception. Toutefois, si on ne peut pas le provoquer, on peut favoriser ça venue, préparer un terrain favorable.
(...) Le bonheur est intérieur puisque qu'il émane d'une construction inconsciente (...) Pour notre bonheur, nous disposons donc de 2 leviers: intérieur et extérieur. Agir sur notre construction inconsciente par introspection ou façonner notre réalité extérieure pour la faire correspondre avec celle-ci. Généralement je pense qu on fait un peu des deux.
(...) Dans la mesure où notre vision du bonheur émane d'une construction inconsciente, elle est sujette à l'influence sociale.
Dans l'ensemble, je partage ta vision des choses quant au bonheur mais cependant, si je suis d'accord avec cette idée de "construction inconsciente", je pense que la quête du bonheur est avant tout un état d'esprit - tu parles justement de "terrain favorable" - et en cela, c'est avec une pleine conscience de l'idéal que l'on désire ardemment atteindre que l'on chemine à sa recherche, glanant de-ci de là des fragments de bonheur qui sont autant de petites et de grandes joies et qui constituent son bonheur personnel et par le fait même, sera source de grandes satisfactions, de quiétude, de bien-être et de sérénité ; l'homme heureux et conscient de son bonheur n'est-il pas un sage ?
Amédée... pan !- Petit Sage
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Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Pour répondre à Louisguimel et proposer moi même une conception.... Je m'excuse d'avance de la longueur ( rebutante ) du post qui va suivre ( je vois déjà les modos et Nelson me dire que j'aurais du être plus synthétique et que j'aurais du dire ça en 2 lignes mais je ne vois pas comment cela eut été possible).
Je trouve que définir le terme de saisissable comme l'a fait louisguimel a toujours été une bonne méthode car souvent on en vient à parler de choses dont on ne sait pas à quoi elles correspondent.
En revanche je suis quelque peu sceptique sur ton hypothèse du bonheur comme résultant d'un inconscient, qu'est ce qui peut étayer cela ? D'ailleurs il me semble qu'il faudrait quelque explications sur cela : " Agir sur notre construction inconsciente par introspection ou façonner notre réalité extérieure pour la faire correspondre avec celle-ci. Généralement je pense qu on fait un peu des deux. " : on ne peut agir sur l'inconscient par la simple introspection puisqu'on n'a justement nullement conscience de ce dont on n'est pas conscient, cela semble entraîner une faille logique de réduction à l'infini ou de cercle logique.
En revanche je suis près à admettre que l'inconscient façonne un idéal qui n'a pas de lien direct avec la réalité dans ton hypothèse : cela se rapproche du principe de plaisir chez Freud, qui est totalement tourné vers soi même et pas vers le monde et doit être nuancé par le principe de réalité qui fait la possibilité d'une conciliation entre le désir et la nécessité ( sociale par exemple). Mais dans cette hypothèse comme chez Freud cela veut dire que c'est la société qui brime l'individu et l'empêche d'être heureux car elle opère toujours des contraintes sur lui pour le vivre-ensemble. C'est une conception dite sollispsistique du bonheur : il faut que le monde obéisse à nos désir pour être heureux, ce qui est quelque peu limité à mon sens comme hypothèse.
En effet il faut penser ainsi que le bonheur coïncide avec l'effectuation du désir inconscient et donc le libre court individuel à ses passions. Mme Bovary ( l'orthographe, je suis un fan de Flaubert excuse moi ) peut effectivement être influencé par son milieu social dans la conception du bonheur : la petite bourgeoisie, l'aisance matérielle, les ballades en après-midi, la semi-oisiveté de la fin du siècle... Mais justement si on reprend le roman à la lettre elle est contre ses conventions et pour elle le réel l'enferme même si elle vit une vie de petite bourgeoise : elle est prisonnière de son imaginaire romantique et de ses lectures à l'eau de rose, de sa vision héroïque de l'amour. C'est sa vision fausse ( selon Flaubert puisqu'il la moque pleinement ) du bonheur qui la mène à sa perte.
C'est là ou je m'oppose quelque peu à ton idée. Le bonheur : on voit rien qu'à la formulation du mot qu'il s'agit quelque chose d'éphémère : une bonne heure, c'est un concept circonscrit dans le temps. Les publicitaires l'ont compris en ce sens qu'ils cherchent à créé une pulsion instantanée vers l'achat. Mais c'est une vision faussée car on impulse le désir, auquel succède l'envie, qui est une perte. D'ou la formule de Schopenhauer : l'homme est une pendule balançant entre la souffrance ( le désir : l'absence de quelque chose) et l'envie.
C'est pourquoi je récuse une conception relativiste du bonheur, non pas que chacun puisse trouver son bonheur dans de différentes circonstances, mais qu'il y'a une démarche que l'on peut trouver, sans jamais être sûr d'y arriver. Certains produits chimiques ( drogues) constituent un bonheur factice : le concentré d'extasie par exemple ( MD ) qui fait monter le taux de sérotonine à 120% et conduit à une euphorie ou on se sent en harmonie avec le monde, mais on en ressent le contrecoup par une dépression plus ou moins violente quand l'effet retombe. Le bonheur n'est pas quelque chose que l'on doit chercher, mais que l'on doit laisser arriver dès lors : chaque tentative pour trouver le bonheur est un échec : la vie matérielle est un gouffre incessant entre souffrance et ennui qui conduit les riches et les puissants à des frasques de plus en plus grande pour se sentir être ( le film de Cronenberg Cosmopolis est un exemple, on peut penser historiquement aux orgies de Tibère, aux folies de Néron, ou de DSK plus récemment), la recherche du plaisir par l'expérience mène à l'artifice de la drogue. C'est un état d'esprit ouvert qu'il faut avoir, non pas de vouloir réaliser son désir en le plaquant sur le monde, comme notre désir inconscient, mais comme une ouverture de la conscience ( qui est projetée vers le monde comme conscience d'un objet ) à ses éléments.
Je vais donner un exemple très concret et personnel, qui servira d'illustration plus que de démonstration spéculative : je joue de la musique, de la basse, et il m'arrive de jammer, c'est à dire de jouer avec d'autres musiciens pour improviser sur le moment selon l'inspiration que l'on a. Il m'est arrivé, très rarement, de ressentir qu'un climat spécifique se formait, il n'y avait pas de bloquage comme souvent ou on sent qu'il faut pousser la chose pour qu'elle fonctionne et que le morceau sonne. Une sorte d'osmose perçue ou on sent que tout ce que l'on fait peut réussir et ou effectivement tout sonne juste et en harmonie avec l'ensemble. Je crois pleinement que cette expérience donne 2 éléments constitutifs du bonheur comme je crois l'avoir perçu, et je vais essayer d'en former un concept.
1/ Il n'est pas attendu mais consiste dans une libération de l'esprit de soucis extérieur et en une ouverture de la conscience à ce qui l'entoure lui permettant d'entrer en contact plein avec l'autre sans la médiation de choses extérieures ou de conventions - la politesse, l'image, la fierté, la richesse, l'artifice par exemple.
2/ Le deuxième aspect qu'il me semble important, il est l'effet d'une intégration dans un groupe, et n'est donc pas sollispsistique comme j'ai pu le nommer, c'est le fait de se sentir dépassé par une tout plus grand dont on est, non pas une partie, mais un élément confondu. Une forme d'harmonie.
Je te remercie d'avoir proposé ce sujet ( normalement les sujets sur le bonheur me gonflent profondément ) car cela m'a permis moi aussi de constituer un concept du bonheur auquel je n'avais pas pensé, j'ai véritablement essayé de répondre à ta question de façon spontanée.
Je trouve que définir le terme de saisissable comme l'a fait louisguimel a toujours été une bonne méthode car souvent on en vient à parler de choses dont on ne sait pas à quoi elles correspondent.
En revanche je suis quelque peu sceptique sur ton hypothèse du bonheur comme résultant d'un inconscient, qu'est ce qui peut étayer cela ? D'ailleurs il me semble qu'il faudrait quelque explications sur cela : " Agir sur notre construction inconsciente par introspection ou façonner notre réalité extérieure pour la faire correspondre avec celle-ci. Généralement je pense qu on fait un peu des deux. " : on ne peut agir sur l'inconscient par la simple introspection puisqu'on n'a justement nullement conscience de ce dont on n'est pas conscient, cela semble entraîner une faille logique de réduction à l'infini ou de cercle logique.
En revanche je suis près à admettre que l'inconscient façonne un idéal qui n'a pas de lien direct avec la réalité dans ton hypothèse : cela se rapproche du principe de plaisir chez Freud, qui est totalement tourné vers soi même et pas vers le monde et doit être nuancé par le principe de réalité qui fait la possibilité d'une conciliation entre le désir et la nécessité ( sociale par exemple). Mais dans cette hypothèse comme chez Freud cela veut dire que c'est la société qui brime l'individu et l'empêche d'être heureux car elle opère toujours des contraintes sur lui pour le vivre-ensemble. C'est une conception dite sollispsistique du bonheur : il faut que le monde obéisse à nos désir pour être heureux, ce qui est quelque peu limité à mon sens comme hypothèse.
En effet il faut penser ainsi que le bonheur coïncide avec l'effectuation du désir inconscient et donc le libre court individuel à ses passions. Mme Bovary ( l'orthographe, je suis un fan de Flaubert excuse moi ) peut effectivement être influencé par son milieu social dans la conception du bonheur : la petite bourgeoisie, l'aisance matérielle, les ballades en après-midi, la semi-oisiveté de la fin du siècle... Mais justement si on reprend le roman à la lettre elle est contre ses conventions et pour elle le réel l'enferme même si elle vit une vie de petite bourgeoise : elle est prisonnière de son imaginaire romantique et de ses lectures à l'eau de rose, de sa vision héroïque de l'amour. C'est sa vision fausse ( selon Flaubert puisqu'il la moque pleinement ) du bonheur qui la mène à sa perte.
C'est là ou je m'oppose quelque peu à ton idée. Le bonheur : on voit rien qu'à la formulation du mot qu'il s'agit quelque chose d'éphémère : une bonne heure, c'est un concept circonscrit dans le temps. Les publicitaires l'ont compris en ce sens qu'ils cherchent à créé une pulsion instantanée vers l'achat. Mais c'est une vision faussée car on impulse le désir, auquel succède l'envie, qui est une perte. D'ou la formule de Schopenhauer : l'homme est une pendule balançant entre la souffrance ( le désir : l'absence de quelque chose) et l'envie.
C'est pourquoi je récuse une conception relativiste du bonheur, non pas que chacun puisse trouver son bonheur dans de différentes circonstances, mais qu'il y'a une démarche que l'on peut trouver, sans jamais être sûr d'y arriver. Certains produits chimiques ( drogues) constituent un bonheur factice : le concentré d'extasie par exemple ( MD ) qui fait monter le taux de sérotonine à 120% et conduit à une euphorie ou on se sent en harmonie avec le monde, mais on en ressent le contrecoup par une dépression plus ou moins violente quand l'effet retombe. Le bonheur n'est pas quelque chose que l'on doit chercher, mais que l'on doit laisser arriver dès lors : chaque tentative pour trouver le bonheur est un échec : la vie matérielle est un gouffre incessant entre souffrance et ennui qui conduit les riches et les puissants à des frasques de plus en plus grande pour se sentir être ( le film de Cronenberg Cosmopolis est un exemple, on peut penser historiquement aux orgies de Tibère, aux folies de Néron, ou de DSK plus récemment), la recherche du plaisir par l'expérience mène à l'artifice de la drogue. C'est un état d'esprit ouvert qu'il faut avoir, non pas de vouloir réaliser son désir en le plaquant sur le monde, comme notre désir inconscient, mais comme une ouverture de la conscience ( qui est projetée vers le monde comme conscience d'un objet ) à ses éléments.
Je vais donner un exemple très concret et personnel, qui servira d'illustration plus que de démonstration spéculative : je joue de la musique, de la basse, et il m'arrive de jammer, c'est à dire de jouer avec d'autres musiciens pour improviser sur le moment selon l'inspiration que l'on a. Il m'est arrivé, très rarement, de ressentir qu'un climat spécifique se formait, il n'y avait pas de bloquage comme souvent ou on sent qu'il faut pousser la chose pour qu'elle fonctionne et que le morceau sonne. Une sorte d'osmose perçue ou on sent que tout ce que l'on fait peut réussir et ou effectivement tout sonne juste et en harmonie avec l'ensemble. Je crois pleinement que cette expérience donne 2 éléments constitutifs du bonheur comme je crois l'avoir perçu, et je vais essayer d'en former un concept.
1/ Il n'est pas attendu mais consiste dans une libération de l'esprit de soucis extérieur et en une ouverture de la conscience à ce qui l'entoure lui permettant d'entrer en contact plein avec l'autre sans la médiation de choses extérieures ou de conventions - la politesse, l'image, la fierté, la richesse, l'artifice par exemple.
2/ Le deuxième aspect qu'il me semble important, il est l'effet d'une intégration dans un groupe, et n'est donc pas sollispsistique comme j'ai pu le nommer, c'est le fait de se sentir dépassé par une tout plus grand dont on est, non pas une partie, mais un élément confondu. Une forme d'harmonie.
Je te remercie d'avoir proposé ce sujet ( normalement les sujets sur le bonheur me gonflent profondément ) car cela m'a permis moi aussi de constituer un concept du bonheur auquel je n'avais pas pensé, j'ai véritablement essayé de répondre à ta question de façon spontanée.
Littlewingrunner- Petit Sage
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Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Je suis d'accord Amédée, c'est une dynamique de recherche qui agit par petites touches, et ces petites touches aboutissent à un certain épanouissement. C'est un sujet philosophique de première importance, la recherche du bonheur par la foi, la croyance dans le fait que celui-ci puisse exister. Je pense qu'inconsciemment, nous savons que des "fragments de bonheur" agissent en nous, et tous ces fragments deviennent autant de raison de continuer à chercher cette source. Si nous raisonnions de manière inverse, peut être que nous ne pourrions même pas envisager le sens même du mot bonheur ? Peut être que le sage SAIT qu'il est heureux, et surtout qu'il sait pourquoi ? Cette conscience dont tu parlais...
"Quel que soit le temps que ça prenne, quel que soit l'enjeu, je veux être un homme heureux !" Comme le chantait William Sheller.
"Quel que soit le temps que ça prenne, quel que soit l'enjeu, je veux être un homme heureux !" Comme le chantait William Sheller.
Dernière édition par Olive1968 le Sam 16 Juin - 16:11, édité 1 fois
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Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
.
Dernière édition par Nâhämäar le Ven 22 Juin - 16:02, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Dans la mesure ou j'ai lu Freud attentivement ( et surtout que ces deux concepts ne sont pas du tout compliqués à comprendre...) je pense avoir la compétence pour les exposer. D'ailleurs je dis nullement que je suis d'accord avec ces concepts, seulement qu'ils sont peut être utiles pour expliciter une forme de conception du bonheur qui présente un aspect du problème. Je ne vois pas trop le but de ton objection qui semble importer un débat qu'on a eu ailleurs ici sans véritables raisons...
Ps : Je ne vois pas ou je dis que je n'arrive pas à jammer... Ce que je dis c'est que lors de certaines jams il y'a une harmonie qui se créé que l'on ne retrouve pas dans d'autres, qui peuvent être très bien sous d'autres rapports et riches musicalement, rien de plus.
Ps : Je ne vois pas ou je dis que je n'arrive pas à jammer... Ce que je dis c'est que lors de certaines jams il y'a une harmonie qui se créé que l'on ne retrouve pas dans d'autres, qui peuvent être très bien sous d'autres rapports et riches musicalement, rien de plus.
Littlewingrunner- Petit Sage
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Date d'inscription : 24/02/2012
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Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Peut être Nâh, mais il me semble que LR a eut raison d'exposer tout ceci à l'attention de chacun de nous. Moi le premier je ne connaissais pas cette approche psychanalytique due à Freud. C'est un apport informatif non négligeable, d'autant que Freud ne jouit pas d'une grande réputation en ce moment ! Autant que chacun en sache plus sur ce dernier, et sur ses points de vue, afin de se faire une idée personnelle plus juste...
Invité- Invité
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Comme j'ai eu l'occasion de l'exprimer plus haut, le bonheur en tant que tel me parait être un concept neutre, et fortement maléable. Peut être que celui-ci correspond à un fantasme mythique, l'idéalisation du monde comme représentation d'une certaine forme de paradis inaccessible ? Je pense que l'on peut aussi projeter le concept de bonheur dans le temps, par exemple lorsque l'on passe de bons moments, et que l'on est conscient que ces bons moments sont éphémères, nous gardons peut être cet espoir de voir ces moments se cristalliser, et constituer un bonheur véritable sur le long terme. Je passe de bons moments, donc je pourrai passer à nouveau de bons moments. En acceptant que notre idéalisation du bonheur n'est peut être qu'une illusion, nous acceptons de croire que nous pouvons être heureux en suivant des objectifs simples. Peut être est-ce du fatalisme ? Je ne sais pas.
Bon, j'espère que j'ai été assez clair ? Car parfois les idées ne sont pas simples à verbaliser...
Bon, j'espère que j'ai été assez clair ? Car parfois les idées ne sont pas simples à verbaliser...
Invité- Invité
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
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Dernière édition par Nâhämäar le Ven 22 Juin - 16:02, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
Dans ce cas là il faudrait admettre que le mot "bonheur " est vide de sens et que l'on se réfère à une entité vide lorsque l'on parle de bonheur. En revanche si on admet que le concept représente une expérience commune il faut bien admettre qu'au contraire il y'a des éléments inter-subjectifs qui rentrent en compte et que le relativisme ne saurait être une solution valable.
Littlewingrunner- Petit Sage
- Messages : 460
Date d'inscription : 24/02/2012
Localisation : Ile de France
Re: Pourquoi le bonheur est insaisissable
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Dernière édition par Nâhämäar le Ven 22 Juin - 16:02, édité 1 fois
Invité- Invité
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