Philo 2012 : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
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Philo 2012 : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
Re: Philo 2012 : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
On devrait plutôt dire "les vérités", car elles sont multiples.
Et encore, nous n'avons aucun moyen cognitif d'en être certains.
Nous sommes condamnés à les chercher, au risque de stagner et, ipso facto, de régresser.
Et ce n'est pas vers la philo que nous devrions nous diriger.
Elle pose beaucoup de questions sans jamais donner de réponses.
Peut-être la FM peut-elle nous y aider (en principe)
Et encore, nous n'avons aucun moyen cognitif d'en être certains.
Nous sommes condamnés à les chercher, au risque de stagner et, ipso facto, de régresser.
Et ce n'est pas vers la philo que nous devrions nous diriger.
Elle pose beaucoup de questions sans jamais donner de réponses.
Peut-être la FM peut-elle nous y aider (en principe)
Nelson- Grand Maitre Suprême
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Date d'inscription : 25/04/2011
Localisation : Hic et nunc
Re: Philo 2012 : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
Pourquoi dire les vérités plutot qu'une vérité ? Comme tu le dis, on n'a pas moyen de vérifier même cela.
Ce qui me chatouille dans la question c'est le mot devoir. Un devoir est imposé par quelque chose. La société est ce qui me vient en premier. J'aurais bien reformulé la question en " Sommes nous légitime pour chercher la vérité". Ou "La recherche de véritié est-elle légitime ?"
Ce qui me chatouille dans la question c'est le mot devoir. Un devoir est imposé par quelque chose. La société est ce qui me vient en premier. J'aurais bien reformulé la question en " Sommes nous légitime pour chercher la vérité". Ou "La recherche de véritié est-elle légitime ?"
rbbe41- Maitre Philosophe
- Messages : 2073
Date d'inscription : 28/06/2011
Age : 48
Localisation : Suisse
Re: Philo 2012 : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
Bonne question... Mais peut-être mal formulée ? Je suis de l'avis de rbbe concernant le terme de "devoir". Car "devoir" a une connotation d'obligation. De là peut-on vraiment chercher "la vérité" si nous y sommes obligés ? Cela voudrait donc aussi dire qu'il n'y a qu' "une vérité" c'est donc fortement réducteur et ça appuie je trouve encore plus sur le fait qu'il y a ici une obligation de trouve LA vérité.
Celui qui pose la question ici ne s'attend qu'à UNE seule et UNIQUE vérité, alors qu'elles sont multiples. Car après tout l'histoire nous l'a prouvé à maintes reprises : seuls les gagnants inscrivent leur vérité dans l'histoire, les perdants, eux, n'y auront jamais le droit.
Celui qui pose la question ici ne s'attend qu'à UNE seule et UNIQUE vérité, alors qu'elles sont multiples. Car après tout l'histoire nous l'a prouvé à maintes reprises : seuls les gagnants inscrivent leur vérité dans l'histoire, les perdants, eux, n'y auront jamais le droit.
LordToms- Président du CAJMP
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Date d'inscription : 21/05/2012
Age : 36
Localisation : Haute-Garonne
Re: Philo 2012 : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
La formulation n'est pas à mettre en cause : il faut prendre les implications du mot devoir, ce n'est pas nécessairement une obligation du dehors, ce qui signifie contrainte. Mais cela peut aussi être une impulsion de nature, c'est à dire l'homme a le devoir, au vu de sa condition d'être imparfait, de chercher : une nécessité ontologique si l'on préfère. Si l'on reformule par " sommes nous légitimes pour chercher la vérité" on perd tout le problème.
D'ailleurs en répondant à la question on peut montrer que la réponse ne peut être fournie clairement mais que la question centrale c'est celle que tu poses. La formulation des questions en philosophie n'est pas dogmatique...
Petit point sur la distinction contrainte / obligation. La contrainte est formulée de l'extérieur, par exemple la société sur l'individu. L'obligation elle est une intériorisation volontaire d'une norme, c'est à dire qu'on décide d'obéir à quelque chose et de la respecter, cette forme de devoir n'est nullement antinomique avec une forme de liberté.
Pour ce qui est du devoir je pense qu'il est grandement réducteur de le prendre uniquement sous l'aspect contrainte et que cela conduit à un traitement partiel et tronqué du sujet. Un devoir peut être de plusieurs nature : une nécessité ontologique ( l'homme tel qu'il est ne peut que chercher et ne peut pas avoir de position d'indifférence ), existentielle ( l'homme est fait tel qu'il est poussé nécessairement vers la connaissance des causes ), utilitaire ( pour vivre et devenir maître de la nature il faut que l'homme cherche la vérité pour connaître le mécanisme des phénomènes) etc...
Bref il ne faut jamais présupposer qu'un terme est univoque, mais une des réponses à la question est évidemment de dire que l'on a aucun devoir de cette sorte ( du coup il faut expliquer pourquoi anthropologiquement cela peut être fondé) et que l'homme peut aussi bien rester dans l'ignorance des causes et de la connaissance ( comme une grande majorité des gens aujourd'hui, qui ne cherche pas à savoir et préfèrent regarder secret story ). On peut aussi répondre en disant que la recherche de la connaissance ( plus que de la vérité, qui suppose une possibilité de l'atteindre, on peut substituer à ce terme la vérisimilarité de Popper ) est un moyen de se dépasser et d'ouvrir son être à la transcendance ( ce qui dépasse la condition initiale de l'homme) plutôt que de rester dans l'immanence ( la pure reproduction de son être tout les jours).
Edit : on pouvait donc fort bien construire toute une dissertation sur cette notion de devoir ( qu'on devait distinguer avec le pouvoir évidemment), le devoir comme nécessité morale et non nécessité efficiente ( pour donner un autre argument contre la contrainte), qui pouvait structurer un raisonnement et nuancer la question inaugurale.
D'ailleurs en répondant à la question on peut montrer que la réponse ne peut être fournie clairement mais que la question centrale c'est celle que tu poses. La formulation des questions en philosophie n'est pas dogmatique...
Petit point sur la distinction contrainte / obligation. La contrainte est formulée de l'extérieur, par exemple la société sur l'individu. L'obligation elle est une intériorisation volontaire d'une norme, c'est à dire qu'on décide d'obéir à quelque chose et de la respecter, cette forme de devoir n'est nullement antinomique avec une forme de liberté.
Pour ce qui est du devoir je pense qu'il est grandement réducteur de le prendre uniquement sous l'aspect contrainte et que cela conduit à un traitement partiel et tronqué du sujet. Un devoir peut être de plusieurs nature : une nécessité ontologique ( l'homme tel qu'il est ne peut que chercher et ne peut pas avoir de position d'indifférence ), existentielle ( l'homme est fait tel qu'il est poussé nécessairement vers la connaissance des causes ), utilitaire ( pour vivre et devenir maître de la nature il faut que l'homme cherche la vérité pour connaître le mécanisme des phénomènes) etc...
Bref il ne faut jamais présupposer qu'un terme est univoque, mais une des réponses à la question est évidemment de dire que l'on a aucun devoir de cette sorte ( du coup il faut expliquer pourquoi anthropologiquement cela peut être fondé) et que l'homme peut aussi bien rester dans l'ignorance des causes et de la connaissance ( comme une grande majorité des gens aujourd'hui, qui ne cherche pas à savoir et préfèrent regarder secret story ). On peut aussi répondre en disant que la recherche de la connaissance ( plus que de la vérité, qui suppose une possibilité de l'atteindre, on peut substituer à ce terme la vérisimilarité de Popper ) est un moyen de se dépasser et d'ouvrir son être à la transcendance ( ce qui dépasse la condition initiale de l'homme) plutôt que de rester dans l'immanence ( la pure reproduction de son être tout les jours).
Edit : on pouvait donc fort bien construire toute une dissertation sur cette notion de devoir ( qu'on devait distinguer avec le pouvoir évidemment), le devoir comme nécessité morale et non nécessité efficiente ( pour donner un autre argument contre la contrainte), qui pouvait structurer un raisonnement et nuancer la question inaugurale.
Littlewingrunner- Petit Sage
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Date d'inscription : 24/02/2012
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Re: Philo 2012 : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
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Dernière édition par Nâhämäar le Ven 22 Juin - 16:09, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Philo 2012 : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
Je ne sais pas si nous avons le devoir de chercher la vérité, mais je pense que nous devons surtout nous "arranger" avec le sens que l'on donne à ce mot ! A mon avis nous avons le devoir de ne pas chercher de contre-vérités ! Lorsqu'il s'agit de soigner des maladies, j'estime que (sur le plan éthique, humain) nous avons le devoir de chercher la vérité, afin de soigner. Lorsqu'il s'agit de savoir s'il existe d'autres êtres pensants à l'autre bout de l'univers, ou s'il existe des microbes sur Mars, je trouve qu'il n'y a là aucun devoir de vérité, et à mon sens c'est une perte de temps. Donc pour moi cette question est très subjective. A mon sens elle est soumise au psychisme individuel et collectif. Certains estimeront qu'il est de leur devoir de chercher à savoir ceci ou cela, pendant que d'autres s'en ficheront comme d'une guigne ! La vérité du croyant n'est pas celle de l'athé; la vérité de celui qui a vu Mr X n'est pas celle de celui qui a vu Mr X en le prenant pour Mr Y !
Je pense aussi que l'on se construit sa vérité, même si l'on admet les autres, par exemple le fait que la Terre tourne autour du Soleil. Imaginons aussi un autre cas : je suis convaincu qu'il existe quelque chose, parce que j'ai pu le vérifier. Je le raconte à un ami qui me dit que lui aussi est convaincu mais du contraire ! Et il me dit que lui aussi a pu le vérifier ! Dois-je estimer que j'ai le devoir de chercher ma vérité ou la sienne ? Peut être même que nous nous sommes trompés tous les deux ? Auquel cas, nous ne détenons aucune vérité. Personnellement, je me sentirais dans le devoir de chercher LA vérité, mais ni celle de mon ami ni la mienne, celle que je pense correspondre à ce qui est. Mais les choses sont-elles toujours vraies ? Et la vérité est-elle toujours condamnée à n'être qu'une tautologie ?
Selon moi tout est basé sur la perception que nous avons de la vérité, mais si nous la situons dans le continuum temporel, un fait qui s'est déroulé à un instant t est passé, et toutes les interprétations que nous en ferons par la suite seront nécessairement approximatives. Mais je pense que nous pouvons très bien vivre avec ce que nous appelons la vérité, celle qui nous guide durant nos vies, et nous permet de ne pas nous égarer dans le mensonge. Par exemple si un enfant dit la vérité à sa mère à propos de ses notes, je pense qu'il fait bien ! Dans le cas contraire bonjour les ennuis ! Je plaisante je plaisante, mais tout ce que j'ai exposé ici n'est qu'un exercice de style, et je ne prétends détenir aucune vérité sur le sujet !
Je pense aussi que l'on se construit sa vérité, même si l'on admet les autres, par exemple le fait que la Terre tourne autour du Soleil. Imaginons aussi un autre cas : je suis convaincu qu'il existe quelque chose, parce que j'ai pu le vérifier. Je le raconte à un ami qui me dit que lui aussi est convaincu mais du contraire ! Et il me dit que lui aussi a pu le vérifier ! Dois-je estimer que j'ai le devoir de chercher ma vérité ou la sienne ? Peut être même que nous nous sommes trompés tous les deux ? Auquel cas, nous ne détenons aucune vérité. Personnellement, je me sentirais dans le devoir de chercher LA vérité, mais ni celle de mon ami ni la mienne, celle que je pense correspondre à ce qui est. Mais les choses sont-elles toujours vraies ? Et la vérité est-elle toujours condamnée à n'être qu'une tautologie ?
Selon moi tout est basé sur la perception que nous avons de la vérité, mais si nous la situons dans le continuum temporel, un fait qui s'est déroulé à un instant t est passé, et toutes les interprétations que nous en ferons par la suite seront nécessairement approximatives. Mais je pense que nous pouvons très bien vivre avec ce que nous appelons la vérité, celle qui nous guide durant nos vies, et nous permet de ne pas nous égarer dans le mensonge. Par exemple si un enfant dit la vérité à sa mère à propos de ses notes, je pense qu'il fait bien ! Dans le cas contraire bonjour les ennuis ! Je plaisante je plaisante, mais tout ce que j'ai exposé ici n'est qu'un exercice de style, et je ne prétends détenir aucune vérité sur le sujet !
Invité- Invité
Re: Philo 2012 : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
Interessant Olive
rbbe41- Maitre Philosophe
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Age : 48
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