Que feriez-vous pour l'école si vous étiez président ?

Bonjour à vous tous,

Voici l'interview du ministre Peillon sur l'école, au quotidien Libération (18-12-12).

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Bien à vous,
DjiAcacia.

Rohh, génial, je comptais le lire
Merci

Revenir aux fondamentaux en primaire , ce serait aussi arrêter de faire de ce niveau un grand fourre tout , une garderie et un parcours ouvert aux handicapés .
Y a un moment ,faut savoir ce qu'on veut .
On a supprimé toutes les institutions qui accueillaient les plus lents , les handicapés et ceux qui avaient échappé à l'alphabétisation ...parce que c'était " stigmatisant " . Résultat : les "professeurs des écoles" (mouarf !) sont supposés avoir des super pouvoirs et tirer tout le monde vers le haut .
C'est à dire , que -sans avoir de formation particulière , sans avoir le salaire d'un instit' spécialisé - notre hussard , (vert pour le coup !) , sera accusé plus tard d'avoir fait du grand n'importe quoi ...
morituri te salutant

Roussote : qu'est-ce que le salaire a à voir avec ce qu'une personne peut/sait faire ? La formation, la conviction, l'envie oui. Le reste ... c'est une autre discussion.

Quand on parle de fondamentaux, on parle de lire, écrire et compter. Que ça, au moins, marche pour que la suite des études puisse avoir un autre intérêt que de faire garderie justement. On parle de primaire, donc hors handicap mentale (ce qui est le cas de ma nièce, qui a une AVS), tout le monde part plus ou moins du même niveau. Encore une fois, on parle de lire, écrire et compter, de basiques, pas d'écrire du Racine ou de nous résoudre des équations au CM2. Ce n'est pas tirer vers le haut là, c'est ne laisser personne passer en 6e sans avoir les bases indispensables.

Ha , oui , j'oubliais , la vocation , le sacerdoce ....
C'est bien pour ça qu'on a tant de mal à recruter ,d'ailleurs ....

Engagez vous qu'ils disaient .

Disons que la vocation, tu l'as au début, après selon le contexte, si ça dure 10 ans, c'est bien ...
Mais attends, par contre, ce n'est pas valable que pour les profs hein, chacun tend à choisir un métier qui le passionne et à se former pour. Le désenchantement arrive parfois ensuite.

D'ailleurs, j'ai cru comprendre que sur les dernières années, il n'y avait pas assez de preneurs pour les places ouvertes (bon, il y a eu le bordel avec les histoires de formation / IUFM, ça n'a peut être pas aidé ?)

Mathieu , c'est encore plus "trivial" .
Un jeune professeur des écoles débutant va être envoyé dans les quartiers les plus pourris . Là , ça passe ou ça casse ,hein !
Sachant qu'il va très vite réaliser qu'il gagne moins que les employés territoriaux de l'école qui , eux , n'ont pas à préparer la classe quand ils rentrent après leurs "vraies" 35 heures de travail .
Moi , je veux bien qu'on ait "la flamme" , même 10 ans ...mais faudrait arrêter de prendre les gens pour des andouilles , aussi .

J'en ai dans ma famille qui l'ont gardée jusqu'à leur retraite, avec des doutes et des difficultés. Comme dans n'importe quel boulot. (bon, un est mort - cancer - mais ce n'est pas lié à son travail). Bon, et une qui a été en retraite anticipée après maladie longue durée ...
J'ai 2 copines, un cousin et une cousine qui sont en activité en ce moment, l'une est encore sur Paris vers les Mureaux (difficile, mais elle dépote - difficulté dernièrement quand elle a voulu reprendre les cours en même temps ...), une autre était en banlieu Nord et a bien tenu (maintenant de retour en Bretagne), la 3e a eu plus de chance, banlieue Ouest (se rapproche de la Bretagne, elle est à Sablé sur Sarthe), le dernier en Alsace (rapprochement familial, sa femme est allemande - et a dû changer d'école pour avoir séparé deux élèves qui se battaient et dont l'un des parents s'est plaint). Il y a effectivement un soucis d'affectation, ou de formation, sur certaines zones (envoyer "au pif" des jeunes là dedans, ça peut être violent). Un peu comme les TZR qui se tapent deux écoles en même temps, avec des niveaux différents, et des trajets à rallonge - sympa à encaisser quand tu commences ...

Sinon, je me souviens que j'étais bien content d'avoir ma mère pendant 2 mois et demie l'été, et toute les vacances scolaires. Elle préparait bien quelque trucs pour la rentrée - mais bon ...
C'est un choix, ça aussi. Et actuellement, je donnerais bien une bonne partie de mon salaire pour pouvoir prendre plus de temps avec mon petit.

PS : c'est quoi les employés territoriaux ? Je ne suis pas de la partie ...

Roussotte, il faut préciser que le professeur des écoles gagne peut être la même chose que l'agent territorial, lorsqu'il débute; mais si tu compares leur grille de salaire, tu verras que c'est vraiment au début. Il progresse vite , alors que l'agent territorial plafonne, même s'il a été revalorisé il y a quelques années.
Et je ne parle pas de la considération qu'on a pour lui, le personnel territorial....

(personne ne veut me dire ce que c'est le personnel territorial ? je connais un peu de jargon, mais pas ça ... )

Ce sont les personnels "de service" des écoles, qui assistent les enseignants dans les classes maternelles, et font ménage, service cantines et parfois garderie.

Ok, c'est ce que je pensais, mais ça m'étonnait qu'ils puissent toucher autant qu'un prof ... ah ouais ...
Encore, les psy / infirmières scolaires, AVS spécialisées ...

Non les psy et infirmières scolaires, les AVS c'est une autre catégorie

On parlait du manque de motivation , Clio et j'essayais d'en donner quelques raisons .

Ça peut jouer bien sûr, mais je pense que fondamentalement, quand on en est à regarder ce que fait/ne fait pas le voisin pour ajuster ce que l'on veut bien faire, c'est qu'il y a un problème ailleurs ...

Je ne crois pas que n'importe quel étudiant titulaire d'une licence ou d'un master soit fait pour enseigner.On ne sait pas ce que c'est avant de l'avoir exercé, ce métier, et ce comme beaucoup d'autres.
Or, il suffit d'être suffisamment doué pour réussir le concours d'entrée à feu IUFM , ou bien le CAPES pour devenir enseignant; ça me semble un peu court, parce que la méthode pédagogique s'apprend, mais il faut avoir certaines prédispositions,ou pré-requis, pour en tirer profit.
Mais quand on s'aperçoit que non, on n'est pas fait pour l'enseignement, il est trop tard, trop difficile de renoncer aux vacances, à la souplesse de l'emploi du temps avec les avantages que ça donne pour une vie de famille, de tirer un trait sur les efforts faits pour réussir ce fameux concours, et surtout , de se réorienter surtout si on est littéraire.
Les scientifiques , eux s'échappent plus volontiers vers l'entreprise privée.
Alors oui, je crois qu'il faut ce qu'on appelle la vocation, avec tout ce que ça comporte de solidité nerveuse, d'équilibre personnel, d'amour de la transmission, et des jeunes.

Je pense que c'est plus compliqué que beaucoup d'autres métiers quand même - car ça implique des vrais personnes, la transmission du savoir et de bien plus (et un peu tout ce que tu mets en conclusion). Je ne vois pas de métier comparable en fait. D'autres sont difficiles bien sûr (au pif, pompier, ou les 3/4 des interventions sont bien glauques), mais celui-ci est particulier et bien à part.

Effectivement, du peu que j'ai vu de mes amis, j'avais l'impression qu'on leur apprenait beaucoup de choses théoriques, mais relativement peu pour entrer dans le bain - dans le vif du sujet ... pour gérer des situations de crise, pour imposer le respect, etc ...

En tout cas, j'aime voir quelqu'un du milieu dire qu'il y a quand même quelque avantages C'est effectivement un choix ...

Oui, les avantages existent, on ne va pas les nier. Après, il est vrai aussi qu'un enseignant qui fait bien son travail bosse en moyenne 40h par semaine (c'étaient des statistiques ministérielles, d'ailleurs, qu'on ne peut donc pas taxer de mensonge à ce niveau-là : ça les arrangerait plus de minimiser le travail des enseignants !), mais le gros plus, c'est qu'on travaille quand on veut et où on vent (au-delà des 18h de cours). On peut donc travailler chez soi (et aller chercher les enfants à l'école), tard le soir, le week-end si on n'a rien à faire, etc. Et puis les vacances permettent de vraiment couper, même si là encore, un enseignant consciencieux passe beaucoup de temps pendant ses vacances à travailler.

Rajouter les ignobles réunions parent-prof, les concertations pédagogiques, les réunions X ou Y... qui se font en général le soir,après les cours, et peuvent finir tard!

Ah oui, j'oubliais ça ! Les réunions en tous genres grignotent pas mal le temps de travail des enseignants, oui.

D'ailleurs, ca fait 2 soirs que Pr Platypus rentre tard cette semaine c'est NUL

Bon, après, les réunions qui terminent tard arrivent dans n'importe quel boulot hein ...
J'ai eu ma copine de Sablé hier soir, ça lui change la vie d'avoir quitté Paris - que ce soit parents ou profs, elle est sur un petit nuage (elle venait justement de la faire la veille, là c'était plus parti pour repas sympa entre profs le lendemain) Extinction de voix pour cette réu d'ailleurs, ça tombait bien (sûrement un reste de l'appréhension des anciennes réunions sur Paris ...)
Pour ta stat Lux Lisbon - ça ne m'étonne pas, effectivement je me souviens que ma mère bossait pas mal le soir, ou le week-end. Par contre en vacances, si le niveau ne changeait pas, franchement c'était calme. Et quand ça changeait, elle s'arrangeait avec ses collègues pour que ça soit plus facile à préparer (contrairement à quand tu commences en TZR, où tu te balades de niveau tout les ans, quand tu n'as pas deux écoles avec niveaux différents en même temps ...).

Je pensais aussi à un truc hier soir, qui n'est pas anodin : corriger une copie de Français ou d'Histoire, ça doit quand même être plus long qu'en devoir scientifique ... (qui est bon ou non)

Les profs ont quand même des réunions obligatoires qui reviennent très souvent : ils ont parfois 3, 4 conseils de classe par trimestre, à quoi s'ajoutent les réunions parents-profs pour chaque niveau ou chaque classe... Si on compare à d'autres fonctionnaires, ils sont quand même pas très bien lotis à ce niveau-là.

Les parents qui nous traitaient de feignasses ,on les invitait à passer une journée à l'école avec nous . Tous ceux (des pères ,surtout!) qui ont fait l'expérience sont devenus nos meilleurs avocats . Bizarre ,non ?

Ah oui, ça c'est sûr, si tu compares à des fonctionnaires ... rares sont ceux qui passent des soirées au boulot comme ça ! (ou à travailler le soir et le WE).
Le reste des avantages (organisation de son temps, congés) est quand même bien pour une bonne vie de famille - sauf bien sûr si il y a pétage de plomb (ce qui est relativement fréquent dans ce métier ...)
Bon, là n'est pas la question

J'ai lu l'ITW de Peillon (pas le doc de proposition, pas eu le temps), j'ai retenu pas mal de choses intéressantes :
* Des moyens et un renfort du primaire, car c'est là que les problèmes commencent. Création de cycles au moments critiques (notamment CM2 / 6e)
* Ecole de professorat pour remplacer le CAPES, avec apprentissage professionnel ET pour l'encadrement, la discipline - avec une vrai année payée en alternance.
* Rythme moins soutenu (mais en échange, école Mercredi matin)
* Un peu de négo sur les salaires (notamment pour compenser le mercredi matin et ce que ça implique), mais je doute qu'il ait une forte latitude là dessus ... (l'effort à ce niveau est surtout fait pour les nouveaux entrants)
* Un effort sur le numérique, ce qui est je pense une bonne chose (regroupement des projets, travail d'ensemble, limitation des coûts d'acquisition de trucs spécifiques)

J'ai été étonné de l'abandon de l'apprentissage précoce - par contre, renfort du contact avec le monde du travail dès la 6e (comment ? ..)

Roussote : très bonne idée de faire ça
C'est clair, ça doit bien remettre chacun à sa place ...

Attention hein, quand je dis qu'il y a des avantages, je ne dis pas que c'est facile et qu'il n'y a pas le lot d'inconvénient avec. Mais bon, quand ma copine - qui est à Sablé - se plaignait de son emplois du temps ... ça me faisait doucement rigoler. Et je sais que je me plains rarement du mien non plus, notamment quand je pense à ceux qui bossent en restauration, par exemple ... Chacun sa croix.