Ecole : Education ? Instruction ?

L'école est-elle le lieu où s'instruisent nos enfants ou le lieu où ils s'éduquent ?

On la charge de tout et de plus en plus. Et plus on la charge de tout, plus on la critique.
J'en suis personnellement (mais il peut, bien sûr, y avoir des avis différents) à regretter l'époque où l'institution s'appelait Ministère de l'Instruction Publique et non pas, de façon plus étouffante et prétentieuse, Ministère de l'Education Nationale.

La carence parentale due à de multiples causes, qu'on ne va pas rappeler ici, fait qu'on a des enfants, en sachant qu'il y aura toujours quand même quelqu'un pour s'en occuper, voire par des voies rémunérées. A mon humble avis, l'éducation concerne en premier les familles. Il n'y aura pas de renouveau sociétal tant qu'on ne se sera pas ré-enfoncé celà dans la tête. Que l'école, avec les inévitables interconnexions, s'affaire à "instruire" bien, très bien, plus que bien si possible, nos enfants et c'est ceci son rôle primordial. Que cesse le jeu délétère à trois : maîtres, parents et enfants, où il est loisible aux enfants-enjeux de jouer l'un des deux autres contre le troisième, ce qui est le cas général ou presque à présent.

A mon avis, donc, l'école manquera toujours à ses devoirs si on lui demande d'"éduquer", ce qui est le rôle des familles (comment aider celles-ci à mieux assumer ce rôle, c'est un autre problême, tout différent). Elle réalisera pleinement son objectif si c'est de former des têtes bien faites et justement pleines, à l'exclusion de s'occuper des copains de Toto ou de Fifille et autres aspects de la sphère privée de l'enfant, qui doit être, comme pour tout Etre Humain, respectée aussi. C'est ce que je pense. Et vous ?

Je partage ton point de vue, Hérodote, à ceci près que si à l'école, on exige le respect des mêmes règles qu'à la maison, c'est encore mieux.
Jouons les vieux c..., nous qui somme nés avant 1968, c'est comme cela que ça fonctionnait à l'école publique et gratuite de mon enfance, et je crois que c'était aussi le cas dans les écoles dites "libres" confessionnelles ou non.
Aujourd'hui, encore faut-il qu'il y ait des parents qui sachent ce que veut dire éduquer un enfant. Autour de moi les parents entre 25 et 45 ans n'ont pas quitté le shéma de l'enfant -roi, qu'on ne doit pas contrarier/frustrer/calmer/conseiller sous peine de le rendre malheureux et de le perturber gravement psychologiquement.
La loi du balancier, vous connaissez....

Coucou, un jeune parent né après 78 ici
Et je suis d'accord avec vous (mais je crains que ça ne soit pas le cas de la majorité des parents de mon âge ...)

J'adhère à 200% à l'avis Herodote, Il faudrait revenir déjà sur l'intitulé repassé de ÉDUCATION à INSTRUCTION les choses serait plus claire et net !

Ma Soeur Clio, je suis heureux de te retrouver sur ce sujet. Moi aussi, je suis un enfant de la communale et on m'y a appris beaucoup de belles et bonnes choses, mais à titre d'instruction. Mon éducation (il est loisible de le déplorer!) a été faite par ma famille, mon père, ma mère et une vieille Gand-Mère qui a eu le temps de me voir grandir sous son aile attentive et affectueuse, puisqu'elle est morte à 93 ans, en oubliant de se réveiler un matin, sans un rictus, sans une trace d'agitation, rien...
Bien entendu dans mon milieu breton de l'époque, mes caprices n'étaient pas tolérés, et on savait très bien si c'était un caprice ou non. J'étais libre de mes mouvements mais je savais dans quelles limites. Ma famille m'apprenait très tôt les règles. il n'y avait pas de petites règles ou de plus importantes.. Mon fils, 51 ans, à présent, râle après toute sa génération et celle qui suit : c'st l'égoïsme transposé en méthode d'éducation : "va où ça gagne, tire-toi d'affaire comme tu peux, les lois sont faites pour les autres, n'écoute pas ce dit ctte vieille c...ne de maïtresse ou de prof', c'est du passé tout ça. Sois moderne comme papa et maman, même si ça te conduit à les battre un jour et à leur claquer la porte au nez, non sans leur avoir piqué du fric, comme ils t'ont appris à le tirer, eux, par tous les moyens..."

"Tu as toujours raison, mon Fils, ma Fille. Ces c... d'enseignants sont des fainéants qui ont bien trop de vacances et qui t'apprennent des choses inutiles comme l'orthographe ou l'histoire. Il y a le numérique maintenant !"

Pendant ce temps on oublie que si les enseignants ont tant de vacances, c'est à cause du repos des chérubins. Et de leurs loisirs. "On ne fait rien pour nous !" . Rien qui m'horripile autant que cette litanie. Nous avions bien moins de moyens supposés de distractions et nous ne nous enuyions jamais. Maintenant il faut un psy derrière chaque môme. Faut bien que les gens bouffent, tu me diras ! Mais abêtir les gens et le mômes d'iceux pour se faire ses prébendes, c'est comment ça s'appelle donc, Ah j'y suis et j'ai le choix du "vol" ou de l'"escroquerie".

Je suppose que les "compréhensifs de tout poil vont réagir. J'y suis prêt. Et toi, ma Chère Soeur ?

Pour le moment, pas de réaction de ma part, je vous suis à 100%.
Peut être que d'avoir des profs dans la famille, et des amis profs, m'ont aidé ...

En tout cas, pour les occupations, je pense qu'une partie du problème vient que dans le temps, tout le monde n'était pas regroupé dans des grandes villes. Il était plus facile d'aider les parents, de participer.
Je ne suis pas prêt de demander à mon petit de faire de la programmation pour m'aider je pense.
Par contre, c'est sûr, il mettra la table, il apprendra à faire à manger - gateaux ou autres trucs, il apprendra à ranger. Bon, OK, il n'a qu'un an ... il a le temps. Quoi-que, quand il commence à s'énerver et à donner des coups de pied sur la table à langer, c'est recherche d'un truc pour l'occuper, et si ça ne fait rien c'est recadrage direct.

il n'y avait pas de petites règles ou de plus importantes.

Très bonne remarque.
Un truc qui m'horripile aussi, ce sont les parents qui répètent à leur gamin de ne pas faire de connerie - et qui comptent jusqu'à 3 ... À la limite, répéter une fois - et encore quand on lui parle il faut s'assurer qu'il regarde, qu'il écoute et qu'il comprenne ... Mais le coup du "attention je compte jusqu'à trois ..."

L'école et la famille ont toujours motivation à éduquer

Mais il y a un fort poison contre l'éducation, cela s'appelle publicité, films, télé, consommation de jeux électroniques... Non pas que tout y soit négatif, mais il y a là une bonne dose de venin contre éducatif.

Exact, Abac, il était certes plus facile d'éduquer et instruire un enfant lorsque les seules sources d'information, donc d'influences étaient la famille, même élargie, et la Mître (ou la Maîtresse.)
Dans les familles modestes comme la mienne, pas de télévision, pas de livres, seule la radio , qu'on avait pas le droit d'écouter sans permission parentale, venait ouvrir un peu l'horizon.

La difficulté de notre réflexion présente, c'est de tout remettre dans le contexte de l'époque.

C'est un exercice que je fais en permanence, étant fille de ma mère (née en 1922 à la campagne) et mère de ma fille (née en 1973 en ville moyenne) et grand mère de ma petite fille(née en 2005 dans une grande ville )

Hum, je suis de cette école de "vieux"..............
Si, quand j'étais gamin, j'étais venu le soir, à la maison en me plaignant.........

Tu sais, papa/maman...............monsieur/madame (l'instit), m'a donné une gifle !

Comment, mon garçon ?

Ben oui !

Et..............Paf, j'en aurai reçu une deuxième, en m'entend dire :Toi, tu as fait une bêtise. La prochaine fois tu feras attention !

Aujourd'hui ?

Si le "prof" en colle une ! Le "parent d'élève" dépose plainte, le prof est condamné à 500 € d'amendes et est suspendu dans ses fonctions.

J'ai 5 enfants, 8 petits enfants.

Et, les tous derniers qui sont jumeaux et ont 5 ans, quand à table, ils ont fini de manger........ demandent l'autorisation de "sortir" de table......

......Il regardent aussi de temps en temps, des dessins animés à la télé

Comme quoi, les générations à venir ne sont pas encore perdues

Hum, et à part dire " c'était mieux avant " et bla bla...vous proposez quoi pour la nouvelle école du future?

C'est ça qui est interessant !!...ce sera quoi DEMAIN ?...des idées ?

Abac tu proposes quoi de nouveau ? ...as-tu plancher la dessus? ( je pense que oui, dans ton rêve en ergasule....il dit quoi déjà là dessus? )

Vous les FM ? vous vous posez pas des questions pour le futur?

Avant de parler du futur de l'école, il serait bon de rappeler les parents à leurs obligations d'éducation envers leurs rejetons, non ?
En tout cas, n'hésite pas à proposer quelque chose Loli - que ce soit sur le plan scolaire ou éducation des gamins - je suis curieux

Au risque de me répéter ce problème existe depuis la nuit des temps.
Mais qu'importe ne nous décourageons pas. Remettons nous milles fois à l'ouvrage comme le fit Pénélope.

MathieuMf a écrit:Avant de parler du futur de l'école, il serait bon de rappeler les parents à leurs obligations d'éducation envers leurs rejetons, non ?
En tout cas, n'hésite pas à proposer quelque chose Loli - que ce soit sur le plan scolaire ou éducation des gamins - je suis curieux

Bah ! je n'ai rien à proposer de spécial... .à part que l'école devrait être d'avantage ludique et vue comme un jeu .. que comme une contrainte.. .enseigner l'histoire à travers un média ( films par ex)....incorporer des cours de théatre ( pour décoincer les timides, ça aide )..cours pour "apprendre qui on est" ' apprendre à se défendre....je sais pas....des trucs utiles pour la VIE, quoi !...le concret......des cours de philo aux tout petits pour les apprendre à raisonner, savoir ce qui est bien ou mal etc....
développer la créativité.. plutôt que la compétitivité

i l y a la méthode Finlandaise que tout le monde s’accorde à dire qu'elle est une des meilleurs du monde. Pour quoi ne pas s'en inspirer.

Les pays du Nord sont en avance sur nous, sur bien des domaines.

L'école de nos jours n'axe pas ses efforts sur la fédération du groupe et les activités inter-classes, peut être que les écoliers seraient plus fraternels entre eux et respecteraient plus leurs enseignants s'ils avaient l'occasion de pouvoir se mettre en avant, en faisant ce qu'ils savent faire pour contribuer à faire avancer le groupe. J'aime bien l'idée du ludique, ça se fait petit à petit en France, nous sommes un peu en retard à ce niveau mais je pense que l'éducation nationale peut vivre en accord avec son temps et passer sous le ciel de réformes. Encourager la concurrence, les rivalités et humilier ceux qui n'arrivent pas à suivre ou à comprendre les explications de certains profs qui manquent de pédagogie et de patience, ce n'est pas forcément ce qui se fait de mieux. Les adultes ne sont peut être pas conscients de créer des frustrations monstrueuses chez les écoliers mais bon... Un jour, peut être que ça changera. La pression des parents n'est pas top non plus, rien ne sert d'étouffer les gamins pour ''augmenter leur rendement'' car il est bien question de performances selon moi et non de penser au bien être de ses enfants. Chez les parents qui font des projections au travers de leurs petits. Les pauvres enfants Toujours à subir les caprices des adultes... C'est tellement plus facile de blâmer les gamins plutôt que de se remettre soi même en question, forcément...

Quel mépris, de croire que les enfants ne peuvent s'intéresser à l'instruction que si on leur propre du "ludique", du pré-mâché, des écrans tactiles et autres babioles sans intérêt...
Ce qui manque aux enfants aujourd'hui, c'est justement d'être capables de s’asseoir derrière une table et de passer quelques heures à écouter, apprendre, comprendre. Ce n'est pas ludique, non, pas toujours. Et alors ? Tout doit être ludique dans la vie ? Doit-on éviter à tout prix de faire des efforts, de réfléchir, de se servir de son cerveau ? Oui, cela demande du travail, de la concentration, des choses qui ne sont pas amusantes et qui demandent du temps, de la motivation.
Ce n'est certainement pas en les abrutissant avec des leçons de vie pitoyables qu'on leur donnera de vraies chances pour s'en sortir dans l'avenir. Il leur faut une instruction (et non pas une éducation : effectivement, l'école instruit, elle n'est pas là pour poser les règles de la vie en société qui devraient être inculquées par les parents) solide, érudite, qu'ils pourront trimbaler avec eux toute leur vie, dont ils seront fiers. Quand on voit certaines générations précédentes, avec des gens à l'orthographe impeccable et qui sont capables de vous réciter des poèmes de Ronsard alors qu'ils ont passé leur vie adulte dans des champs, cela donne à réfléchir sur notre manière d'instruire les jeunes aujourd'hui.

Un prêté pour un rendu !

Lux, je vous approuve à 100% !

Sans forcer ses labyrinthes à travailler dur dès le plus jeune âge, il y aura comme une Alzheimer précoce et redoutable qui s'opposera à toute formation ultérieure .

Sans aller recueillir aux sources ,fût-ce en s'égratignant aux ronciers, les éléments de sa construction mentale d'après, quand on en aura besoin réellement pour vivre et non pour végéter, on restera en rade.

Sans Amour des autres, c'est désespérant de faire des efforts. Il y faut l'amour familial ou ce qui peut en tenir lieu pour intégrer les informations acquises parfois durement. Il faut aussi révérer les outils de l'instruction. C'est la connexion entre instruction et éducation.

Je suis d'accord avec Loli sur deux points : les cours de théâtre (pas forcément toute l'année, peut être un peu au début histoire de solidariser la classe et de permettre aux timides de l'être moins), et des notions de philo.

Pour le ludique, pourquoi pas au cas par cas, mais ça ne doit en aucun cas être "la base". D'ailleurs je n'emploierais pas ce mot, j'emploierais plus "pratique", ou "mise en pratique".
Par exemple, en biologie, ce serait de l'observation sur le terrain, en histoire, mélanger un peu de terrain avec un travail de groupe (la proposition d'Hétodote en ce sens était très bonne), en Français ... je suis moins inspiré pour trouver quelque chose qui sorte des travaux classiques ... En maths, peut être quelque chose en commun avec d'autres matières, la physique par exemple.
Et bien sûr, incorporer au possible des idées accrocheuses ou mnémotechniques pour capter l'attention et pour que l'information reste plus facilement accrochée en mémoire (et réveiller ceux qui ont justement décroché). Par exemple en maths, savoir que telle formule a telle application, ou en histoire des anecdotes, ou en français l'origine de certaines règles ou orthographes ...
Mais dans tout les cas, l'école ne peut être un jeu. Il faut que ces jeunes apprennent qu'il faut travailler dans la vie, que tout ne leur tombera pas dans le bec, prémaché. Et si possible, si l'école peut éveiller leur curiosité, leur éveiller une passion, avec l'aide de la pratique, du travail en groupe, de l'application de ce qu'ils apprennent ... ce sera toujours mieux que de les voir continuer les études sans but, à tenter vainement d'absorber une vidéo qui ne les intéressera pas plus que le cours lui-même.

En relisant l'ensemble du sujet, je vois que Loli posait la question d'une éducation/instruction du futur.

Rêve en ergastule est un texte à critiquer,discuter, un point de départ pour réfléchir, mais il en faut des éléments pour élucubrer sérieusement !

La vie économique, les moeurs, les techniques nouvelles de communications ou de mise en relation seront sûrement porteuses de changements.

Vie économique qui multiplierait les moyens et diminuerait le temps de travail ?

La mobilité des emplois, le temps de formation et la dispersion des membres du couple laissent entrevoir un type de famille non traditionnel.

Les relations facilitées par la communication - même chez les plus jeunes - par les téléphones, internet ... semblent conduire à l'éclatement des structures anciennes : l'école de demain aura des difficultés à rassembler pour un temps long... A l'inverse, comme dans l'immensité australienne, les cours par correspondance seront facilités.

Les individus, dispersés par la recherche de travail, la multiplicité des loisirs, ne s'uniront peut être plus en couples ...

L'école de demain devra s'adapter à la société de demain : que seront ces structures.

Demain n'est pas simple à imaginer

Willy : ils font quoi de particulier en Finlande ? (quoi, si tu as le truc sous la main, sinon je cherche un peu)

J'ai l'impression que c'est un sujet qui a marqué Loli aussi ...
Difficile de parler de sujets qui touchent particulièrement (et difficile en face de ne pas réagir suite aux conclusions suite à ces mauvaises expériences).
En ce qui me concerne, j'ai dans l'ensemble de bons souvenirs (avec de mauvais passages notamment au collège - plus perso que liés à l'enseignement)

EDIT : message précédent effacé (je t'envoie de bonnes ondes)
Je laisse le mien tel quel, ça garde son sens.

Alors je vais présenter les choses sous un angle plus poétique, plus métaphorique...

Disons que j'ai du recoller mes ailes à l'âge adulte ! Elles avaient été presque détruites par cette noble institution... Mais l'avenir est lumineux pour moi, car je suis un chanceux ! Les amitiés, les amours, et la soif de connaissance que j'ai eu m'ont tiré de ce mauvais pas.