Un peu d'Apollinaire
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Un peu d'Apollinaire
Guillaume Apollinaire (1880-1918) ne vécut hélas pas longtemps, emporté par une mauvaise grippe. Il eut malgré tout le temps de nous léguer une oeuvre colossale et sublime. Son poème le plus connu est le célèbre "Pont Mirabeau" extrait du recueil "Alcools". Je vous présente ici l'un de ses poèmes que je préfère :
ICARE
Soleil, je suis jeune et c'est à cause de toi,
Mon ombre peut être fauste je l'ai jetée.
Pardon, je ne fais pas plus d'ombre qu'une étoile
Je suis le seul, qui pense dans l'immensité.
Mon père m'apprit les détours du labyrinthe
Et la science de la terre et puis mourut
Et depuis j'ai scruté longtemps la vieille crainte
Du ciel mobile et me suis nourri d'herbes crues.
Les oracles, c'est vrai, désapprouvaient ce zèle
Mais nul dieu pour tout dire n'est intervenu
Et pieux j'ai peiné pour achever les ailes
Qu'un peu de cire fixe à mes épaules nues.
Et j'ai pris mon essor vers ta face splendide
Les horizons terrestres se sont étalés
Des déserts de Libye aux palus méotides
Et des sources du Nil aux brumes de Thulé.
Soleil, je viens caresser ta face splendide
Et veux fixer ta flamme unique, aveuglement.
Icare étant céleste et plus divin qu'Alcide
Et son bûcher sera ton éblouissement.
Pour éviter la nuit, ta mère incestueuse,
Dieu circulaire et bon je flotte entre les nues
Loin de la Terre où vient, stellaire et somptueuse,
La nuit, cette inconnue parmi les inconnus.
Et je vivrai par ta chaleur et d'espérance.
Mais, ton amour, Soleil, brûle divinement
Mon corps qu'être divin voulut mon ignorance
Et ciel ! Humains ! Je tourne en l'éblouissement.
Guillaume Apollinaire. (Extrait de "Poèmes à Lou")
ICARE
Soleil, je suis jeune et c'est à cause de toi,
Mon ombre peut être fauste je l'ai jetée.
Pardon, je ne fais pas plus d'ombre qu'une étoile
Je suis le seul, qui pense dans l'immensité.
Mon père m'apprit les détours du labyrinthe
Et la science de la terre et puis mourut
Et depuis j'ai scruté longtemps la vieille crainte
Du ciel mobile et me suis nourri d'herbes crues.
Les oracles, c'est vrai, désapprouvaient ce zèle
Mais nul dieu pour tout dire n'est intervenu
Et pieux j'ai peiné pour achever les ailes
Qu'un peu de cire fixe à mes épaules nues.
Et j'ai pris mon essor vers ta face splendide
Les horizons terrestres se sont étalés
Des déserts de Libye aux palus méotides
Et des sources du Nil aux brumes de Thulé.
Soleil, je viens caresser ta face splendide
Et veux fixer ta flamme unique, aveuglement.
Icare étant céleste et plus divin qu'Alcide
Et son bûcher sera ton éblouissement.
Pour éviter la nuit, ta mère incestueuse,
Dieu circulaire et bon je flotte entre les nues
Loin de la Terre où vient, stellaire et somptueuse,
La nuit, cette inconnue parmi les inconnus.
Et je vivrai par ta chaleur et d'espérance.
Mais, ton amour, Soleil, brûle divinement
Mon corps qu'être divin voulut mon ignorance
Et ciel ! Humains ! Je tourne en l'éblouissement.
Guillaume Apollinaire. (Extrait de "Poèmes à Lou")
Invité- Invité
Re: Un peu d'Apollinaire
la grande classe
s3raf1- Petit Sage
- Messages : 272
Date d'inscription : 09/11/2011
Age : 49
Localisation : quelquepart.be
Re: Un peu d'Apollinaire
Oui ! La très grande classe
A lire aussi ses poèmes écrits dans le contexte de la guerre de 14-18, qui sont absolument admirables.
A lire aussi ses poèmes écrits dans le contexte de la guerre de 14-18, qui sont absolument admirables.
Invité- Invité
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