Petite interrogation

par Lugher Hermann Giovanni Jeu 3 Oct - 17:51

Les responsables de l’Église catholique se sont réuni mardi 1er octobre à Rome, la capitale italienne dans le cadre de la session du synode sur la réforme de gouvernance de l’institution religieuse. A l’occasion, l’instance Catholique mondiale a demandé pardon pour avoir commis plusieurs péchés notamment l’esclavage et la colonisation.

Vous en pensez quoi ?

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par Nowak Ven 4 Oct - 10:42

C'est la moindre des choses.

Beaucoup de religions dénient le caractère humain de ceux qui ne partagent pas leur foi, ou les considèrent comme des sous-humains, d'où toutes les dérives possibles.

"Tuez-les tous, dieu reconnaîtra les siens" peut hélas s'appliquer à beaucoup de courants religieux.

C'est une différence majeure avec la FM.

par danielsan Ven 4 Oct - 12:29

N’étant pas croyant mais d’essence catholique de par ma naissance, j’ai tout de même toujours été intéressé par l’Histoire de notre France ainsi que son épopée religieuse avec ses vicissitude mais aussi ses bienfaits. Aussi je me sens autorisé à donner mon avis sur cette question. Qu’est-ce que j’en pense ? Je crois mon cher LHG que la demande de pardon de l’Eglise catholique pour les « péchés » que tu évoque, est un geste fort qui peut être perçu comme une reconnaissance des souffrances infligées par l’institution et un pas vers la réconciliation avec les communautés affectées, quoiqu’elle pourrait également demandé pardon pour les atrocités et les soumissions obligées qu’elle a fait subir ax peuples européens tout au long de son Histoire. Mais malgré cela elle a également eu des impacts positifs sur les sociétés et les individus. Aides humanitaires, soins aux malades, éducation et soutien aux personnes pauvres ou exclues, des orphelinats, des hôpitaux et des écoles ont été fondés par les institutions catholiques. L’Eglise a souvent été à l’origine de promotion des droits humains, de lutte contre l’injustice sociale, de plaidoiries pour la paix entre les peuples, etc. etc.etc.

Bien que l’Eglise ait un passé complexe lié à l’esclavage et à la colonisation elle a également joué un rôle significatif dans la vie de nombreuses personnes et communauté en tant que force de bien, de justice et de solidarité.

par **patos** Ven 4 Oct - 12:55

C'est bien de reconnaître que la morale des civilisations progresse avec le temps. Cela met du plomb dans l'aile du canard " c'était mieux avant ". Quelque part, les religions qui admettent leurs erreurs et turpitudes passées montrent qu'elles ne sont pas des messages en provenance d'un dieu parfait mais des oeuvres humaines.

par Luciole Ven 4 Oct - 20:51

Elles s'adaptent c'est tout.Tant qu'une religion dira que c'est elle qui détient la vérité et que les autres, malgré leur bonne volonté,se trompent, il n'y aura pas de changement majeur,seulement du clientélisme.(et quand même les points positifs que relève Daniel.On peut aussi relever, quand c'est le cas,l'amour des Arts, mais contrôlés.)

par danielsan Sam 5 Oct - 17:13

Les religions sont des constructions humaines, alors accuser Dieu ne sert à rien, lorsqu’elles sont capables de revoir leurs dogmes et à reconnaître leurs erreurs c’est une forme de progrès et cela montre une volonté de dialoguer avec le monde moderne. Cela soulève aussi des questions profondes sur la nature de la foi et de la spiritualité dans un monde changeant continuellement. Ne serait-ce pas pour cette raison que la franc-maçonnerie aujourd’hui a beaucoup de succès.

La FM sans être une religion, en promouvant le dialogue, la tolérance et la recherche de la connaissance, encourage une approche libre et personnelle de la spiritualité et de la moralité. Ce qui n’empêche pas nos sœurs et frères d’être croyant en une entité suprême considérant leur croyance personnelle comme complémentaire à leur engagement maçonnique. Cette souplesse de la FM permet d’explorer leur foi tout en participant à une communauté qui valorise le dialogue, la tolérance et la recherche de la vérité. On ne peut en dire autant de Rome qui rejette toujours les francs-maçons et interdit aux prêtres d’en faire partie. Où se trouve la tolérance ?

par Luciole Dim 6 Oct - 10:19

Qu'attendre d'un Jésuite dont a du s'inspirer Macron? Pourquoi interdire le mariage des prêtres et la prêtrise aux femmes ?

par danielsan Dim 6 Oct - 11:08

Comme dirait l’autre : « en même temps… » ce qui est, il est vrai, une parole de jésuite, qui peut paraitre subtile mais qui est souvent ambivalente, habilement formulée en jouant sur les mots pour persuader ou apaiser sans vraiment donne de réponse véritable pour « faire passer la pilule ». En gros éviter les positions tranchées et trop ferme ; un peu comme le dicton,parole de normand « p’tête ben qu’oui p’tête ben qu’non ». Quant au mariage des prêtres et l’accès aux femmes à la prêtrise, ces questions relèvent malheureusement de la doctrine intransigeante catholique. Ce n’est écrit nulle part dans le message du Christ que l’homme de foi ne doit pas se marier ; les religieux juifs et protestants de même que les musulmans l’ont compris et je ne pense pas qu’ils soient moins croyants ou pratiquants que les catholiques. Peut être aussi qu’il y aurait moins d’actes contraires à la décence chez les prêtres. Quant aux femmes et la prêtrise ces positions ont été débattues quelques temps au sein de l’Eglise catholique ou certains religieux ont plaidé pour une réévaluation des pratiques afin de répondre aux réalités modernes, mais cela semble resté lettre morte et disparu des préoccupations du moment.

par Charlemagne Dim 6 Oct - 14:38

Pour se recentrer un peu sur le post initial de LHG quelques réflexions. Dans ce genre de propos, tenus par le Cardinal Czerny au nom du Pape, j’ai l’impression que l’église veut s’inscrire dans l’air du temps où la repentance est de mise. A mon sens il évident que pour nous européens, l’esclavage et le colonialisme sont de nos jours des comportements abominables, et plus d’un politique l’ont déjà dénoncé. Mais quid du passé ? Lorsque la France, mais pas que, sous la III^e république voulait apporter le progrès et la civilisation dans des contrées qu’elle en pensait dépourvues. Que penser des propos de Pie IX à la même époque ? Que penser alors d’un Voltaire qui avait des actions dans le « trafic d’ébène » c’est à dire l’esclavage. Oui c’était un autre temps avec d’autres moeurs, inacceptable de nos jours j’en conviens, mais faut-il pour autant demander pardon pour tous les faits avilissant de notre passé ou bien les assumer et tout faire surtout pour en éviter le retour ?

par danielsan Dim 6 Oct - 15:15

Tout à fait en accord avec cette réflexion, autres temps autres mœurs c’est exact. Les normes et les valeurs évoluent avec le temps, ce qui était considéré comme acceptable ou justifiable autrefois, peut sembler profondément problématique aujourd’hui. De fait, il est important de resituer les actions du passé sans pour cela effacer leurs conséquences. Mais la victimisation n’est pas non plus la solution ; assumer notre histoire avec tous ses aspects sans minimiser et sans glorifier peut être une voie plus réaliste.

D’autant plus que beaucoup de communauté qui accusent notre passé aujourd’hui ne sont pas exemptes de reproches. Les pratiques d’esclavage et de traite des personnes ont existé dans de nombreuses cultures, y compris parmi les tribus africaines qui revendaient leurs congénères vaincus lors de batailles aux commerçants arabes qui eux les revendaient aux occidentaux. Ces pratiques existaient avant même l’arrivée des européens sur ce continent et ont été augmentées par la demande croissante sur les marchés européens et américains.

Il faut tout à fait reconnaître que l’histoire de la traite transatlantique des esclaves a été marquée par des souffrances immenses et que la responsabilité doit être examinée sous divers angles.

D’ailleurs il me semble avoir entendu dans les médias que l’esclavage et la traite de personnes existent encore de nos jours dans certains pays, ce qui est intolérable, mais…chut faut pas le dire.

par Charlemagne Dim 6 Oct - 18:59

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Concernant l’esclavage contemporain il existe sous des formes diverses et variées, tout comme le colonialisme et là je comprends mieux l’intervention du pape qui demande pardon. Mais pardon pour une absence de résultat de l’église ici et maintenant car elle sait que ces situations perdurent. Le pape demande en quelque sorte pardon au yeux du monde pour l’incapacité de l’église à avoir pu obtenir des résultats tangibles.
Toutefois l’église n’a pas non plus à battre sa coulpe plus qu’il ne faut, au regard des résultats d’autres organisations internationales qui n’y sont pas parvenues non plus.

par Nowak Mar 8 Oct - 9:01

Les quakers n'ont pas à demander pardon : ils étaient en pointe dans "l'underground railroad" qui était un réseau d'aide aux esclaves fuyant le sud pour se réfugier dans le nord.

Quant au mariage des prêtres, son interdiction permettait de garder les biens de l'église sans être divisés entre de potentiels héritiers, rien de théologique.

Ce fil de discussion me fait penser à un échange avec quelqu'un qui défendait mordicus les bouddhistes : et l'appel au meurtre des rohingyas en Birmanie par des bonzes ? La Birmanie : dictature sanglante qui compte le plus grand nombre de bonzes par rapport au nombre d'habitants.

Toute religion a ses pervers...

Ca me fait aussi penser à ce que disent certains américains après un massacre de masse aux USA : "let's pray".
Ils feraient mieux d'agir avant...

Mais mon passage à la JOC m'a permis de conforter les valeurs humanistes et solidaires que j'ai apprises dans ma famille.

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