Quel est le sens de votre vie ?

"Songe que chaque jour qui luit est pour toi le dernier. Plus douce surviendra l'heure que tu n'auras pas espérée" : Traduction par Montaigne lui-même, de deux vers d'Horace qu'il avait fait graver sur une maîtresse-poutre du plafond de sa "librairie".
Le sens de la vie est-il seulement là, et Montaigne a-t-il "triché"?
Attendre? oui... Mais attendre quoi? Seules les fois font émettre par leurs adeptes un simulacre de réponse.

c'est amusant de voir comment il s'écarte inévitablement de la question posée pour aller sur le sens la vie en général

Et oui HAL51 ! Ce n'est pas faute d'avoir essayé pourtant. Les gens préfèrent lire "quel est le sens de la vie" plutôt que "quel est le sens de VOTRE vie".
Mais bon, je me suis fait ma réponse ailleurs au final (sur le topic parlant du Gadlu), donc je laisse courir, on peut quand même lire des choses belles et pertinantes ici !

Pour te répondre, je trouve ton "Tirer et apporter le mieux dans chaque journée qui m'est donnée" un peu léger. Je m'explique : si le fond est louable, la forme se perd : sans cadre (sens, direction, but, projet, appelle-le comme tu veux), je trouve que notre quotidien perd en consistance.
Pour une vie de bohème, je comprends : croiser quelqu'un, lui sourire et pourquoi pas converser agréablement. puis savourer l'air qu'on respire. aller manger entre amis et partager ce moment avec eux. le soir, aller donner la soupe aux gens dans le besoin, et le soir jouer de la guitare à des inconnus.
Voilà une magnifique journée, qui aura profité à l'humanité et dont peut dire très justement qu'on en a "tiré le mieux".

Seulement, moi, je m'y perds. Mener cette vie 1 mois suffirait à me plonger dans une profonde réflexion introspective existentielle et déprimante. Pas d'objectif, un papillonnage quotidien (même le plus louable et sincèrement altruiste qui soit).
Je suis peut-être trop formaté par une éducation cartesienne, peut-être que ça vient de moi, mais dans tous les cas ce quotidien ne colle pas avec ma conception de comment mener ma vie.

Rien de plus complexe que de saisir le sens de sa vie. La comprendre. Enfin, cette question m'a toujours laissée perplexe et je n'ai jamais tenté d'y répondre, car je pense que l'on ne peut pas a priori.

Enfin grâce à vous je viens de me poser plus sérieusement la question et je rejoins Hérodote qui commence par dire qu'il subit la vie. Balbutiement de réponse, qui me convient très bien. Je dirais plutôt que j'ai une connaissance intuitive de la vie, comme le fait d'avoir le sens de l'orientation.

De toute façon, ne saisit-on pas le sens de la vie qu'une fois qu'il est trop tard pour lui donner la bonne direction ?

J'ai bien aimé l'image de l'alvéole par Herodote également. Donner du sens à sa vie = la remplir comme une alvéole, ce que l'on fait chaque jour, et faire le vide aussi. Comme la respiration. D'ailleurs les moines bouddhistes ne se contentent-ils pas de méditer pour ne pas que leur vie influe sur l'existant ?

Se contenter de respirer, voilà ce que serait le sens de ma vie.  

une tentative métaphysique d'explication du monde

Cette petite phrase de Giraudet (même sortie de son contexte) me paraît résumer la réponse à la question.
N'est-ce pas là le sens premier de la maçonnerie ?
Et si c'est faux, qu'irais-je y faire ?

Rhôôô

Il est présomptueux de donner un sens à sa vie, "soi" je veux dire. Car notre vie a peut-être un sens, va savoir. Tellement donc est faible notre pouvoir. Mais ce n'est que mon avis, et non pas un avis arrêté !

Je suis de votre avis, Laële.
Et j'ajouterai que je tente de donner un sens giratoire à ma vie, pour qu'elle parvienne à 360°, cercle parfait, terme autant que connexion de ma connaissance au mode hors-Uniners. Puisse le stade où j'étais à ma naissance ne pas me trahir lorsque la "révolution" (360°) sera accomplie et revivre mon enfance...

Rayonner et boucler la boucle. Je ne vois que l'état spiralaire qui puisse accomplir cette prouesse.

Le sens de ma vie : savoir quel sens j'ai pour elle, et ce qu'elle attend de moi - non par sa conscience - mais du fait des circonstances qui me font ce que je suis.

Tu personnifies la vie toi?

Je suis en accord avec le fait que les circonstances font ce que l'on est, sans plus de réflexion je dois dire.

Que sont les circonstances, terme sufisamment atone pour contenir toutes les résonnances (les vibrations)? Si la conscience découle du vouloir, on peut toujours dire oui ou non aux circonstances, les amodier, les distordre, les rejeter ou faire l'amour avec. Mais toujours pour en revenir, non pas telle une spirale qui correspond mieux à l'Univers sans début et sans fin, mais telle une circonférence parfaite, qui ramène à l'état particulaire de son origine. Des pirouettes infinies en fait, dans des sprirales infinies par définition.

Merci pour cette définition par l'exemple des circonstances, c'est tout à fait cela. Pour la circonférence parfaite, tu ne peux point avoir fait le tour, d'une question ne serait-ce. Je ne vois pas où est-ce que l'on peut faire une circonférence dans la vie, un cercle...

J'en formule le voeu, c'est tout...
Mais je ne suis pas encore au bout du bout du terme de la connexion des deux extrémités de la circonférence.
Ce qui prouve qu'on ne pourrait savoir, si les religions avaient raison, que dans un au-delà hypothétique, c'est à dire, en fait, que nous ne pouvons rien savoir.
Même du sens de notre vie.

Merci pour ta réponse. Je te rejoins sur le "nous ne pouvons rien savoir" et j'ajoute, "pas même qu'il y a dieu" (au vu de la référence aux religions).

Il se cache bien en tous cas.
Ou il n'est pas tout puissant et ce n'est pas la peine de révérer une idole mitée.
Ou il n'est pas infiniment bon, sans quoi il ne laisserait pas le malheur s'abattre sur sa créature.
Nous avons le choix, si nous sommes croyants, entre un bon-à-rien et un malfaisant. Comptons surrout sur notre propre volonté pour trouver une sens à notre vie.
Il vaudrait mieux pour sa réputation qu'il n'existât pas !

Je ne rentre même pas dans ces considérations sur bonté ou malfaisance. Remarquons simplement que ça fait plaisir à l'imagination de certains. Personnellement je préfère m'étourdir à imaginer l'expansion de l'univers. Ce qui ne donne aucun sens à ma vie, soi dit en passant.

Si, si !
Il y a dans la réflexion au sujet de notre environnement spatial des éléments irrempaçables de construction de notre pensée, en perpétuel devenir (rappelez-vous bien ça, vous qui êtes jeune) C'est la clef de tous nos rèves et de toute notre réalité. Nous sommes des éléments de l'Univers. Nous pré-existons à ce qui est et à tout ce qui "pré-existe" avec nous, En vérité, tout ce qui est à portée de nos sens et hors de portée, nous n'aurons pas plus de fin que de commencement. le segment que nous chevauchons est individuel mais nous le chevauchons de conserve avec de multiples êtres pensant ou non. Un jour à force de rèver en astro-physiciens, les neurologues avanceront dans la découverte de quoi ? En attendant, ne séparez jamais l'Univers de votre Pensée !

Y a-t-il une destinée qui ne soit règlée par la volonté de chacune et de chacun. Rien ne présageait que Maria Callas allait devenir la "voix du xxème siècle" Et pourtant, tout, avec le contraire de tout, elle a donné à sa vie un sens tel que quiconque en serait étonné, serait considéré comme un benêt.
Voici, pour terminer le sens de la vie de Maria Callas, en écoutant son plus célèbre enregistrement ( un peu élimé par le temps). Ecoutez et réfléchissez, pendant que vus êtes encore très jeune, Laëlle .

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Je dirais oui dans un premier temps, mais nuançons, nous ne sommes pas seul à donner du sens à notre vie. Travail, volonté et reconnaissance en sont les ingrédients dans ce cas précis. Ce sont bien les circonstances qui donnent un sens à la vie. Sans le succès, sans les autres, point de sens à la vie Maria Callas. Désolée ce n'est pas une contradiction mais je doute que l'on puisse dire, ou alors très humblement, que soi-même nous donnons un sens à notre vie.

Un des buts c'est de continuer à avancer jour après jour, à progresser en essayant de trouver où placer le curseur entre le pro, le perso, les amis...

Personnellement je navigue un peu à vue. Comme dit par d'autres dans le fil, avoir des enfants m'a fait changer de point de vue. C'est maintenant plus leur liberté (intellectuelle) qui m'intéresse que la mienne.

J'aime beaucoup ta vision de l'éducation (la liberté intellectuelle pour ses enfants). C'est en effet un sens à la vie.

La liberté intellectuelle, pour ma part, ne se dissocie pas de la Liberté en soi. Je suis tout à fait partisan que les libertés (intellectuelles ou autres) ne soient en rien entravées durant le stade éducatif (où commence-t-il ? où s'arrête-t-il?)la seule limite étant le tort qu'on peut causer à autrui et aussi, découlant de ceci, la meilleure insertion dans la vie en société (actuelle. Celà n'empêche pas de lutter contre toute forme de société d'oppression ou de rejet). Si le sens de la vie est d'un parallélisme parfait avec le sens de la vie imprimé (il faut être prudent avec cette "impression"), je suis, pour ma part, très favorable à ce sens. Qui ne va pas de soi, attention ! Il existe des tas d'embûches, d'obstacles, qui se mettront en travers des voies vers la liberté (toutes libertés confondues).

Je suis d'accord. J'ai fais un peu rapide sur le message précédent. Mon idée est de les inciter à s'enfermer le moins possible dans des schémas de pensée automatiques et de les pousser à se demander toujours pourquoi les choses sont comme elles sont. Ceci dit, je suis un papa plutôt strict (comme quoi...)

J'avais plutôt apprécié cette citation de Rousseau: "La seule habitude que l'on doit laisser prendre à l'enfant est de n'en contracter aucune." Bon, la réalité est un peu plus compliquée forcément, mais c'est pas pour ça qu'il ne faut pas essayer.

Non rousseausiste de constitution, il m'arrive pourtant de faire hommage à Jean-Jacques. La citation que vous employez, Theia,me va très bien, sous réserve que j'ai expliqué précédemment, de ne jamais faire de mal à autrui.
Les "schémas de pensée automatiques" que vous évoquez sont rabougris et, cependant, ils règnent sur nos sociétés. Aérez-moi tout ça, ai-je envie de clâmer. J'ai été strict moi aussi avec mes enfants, et mon épouse aussi, mais nous avions convenus avant même de les avoir, d'élargir leurs horizons en tous sens. Mieux, de les laisser les découvrir par eux-mêmes, notre rôle étant de veiller aux "risques du métier d'enfant". Mais les parents ont souvent mauvaise mémoire et s'absolvent-ils très vite de ce qu-ils reprochent à leur progéniture. C'est pourtant, dans notre ridicule situation existentielle, ce défaut de mémoire qui constitue le handicap le plus sérieux pour donner un sens à sa vie (Quel est le sens de la vie pour un malade d'Alzheimer au stade avancé : même plus de guérir...).
Il faudrait revoir de fond en combles la nomenclature des interdits et les étaler pour que les Etres humains se retrouvent dans leur vérité.
Je prêche par aileurs pour des disciplines qui sont essentielles à mes yeux, telles l'Histoire de tout ce qu'on veut, et des matières comme le Latin, délaissé alors que nous lui devons (je n'oublie pas l'apport héllénique) notre langue et notre mode de pensée, avec cette rigueur dans l'organisation de la pensée qu'est la syntaxe latine. Il suffit de voir le charabia des textos pour mesurer l'abyssal trou sans fond où nous sommes en train de tomber. Je m'interdis de cèder à cette mortelle facilité. S'il faut qu'il y ait un sens à la vie c'est f...u pour nous. Il demeure l'espérance de nos enfants , petits-enfants et arrière-petits-enfants, car je suis bien pourvu de tout celà. Je veux y croire, jusqu'à mon dernier souffle. Croire à cet "epsilonn" d'avenir du genre humain. Digne, respectueux, connaissant la vie devant, avec ses jouissances et ses périls, sachant multiplier les unes et juguler les autres.

Donner aux enfants l'habitude de lire ou d'éteindre la télévision, de terminer les choses entreprises, de développer leur créativité ... aussi je ne suis pas d'accord avec cette citation de Jean-Jacques et pourtant j'adore Rousseau (je devrais lire l'Emile). Si tant est que j'aie bien compris le sens du mot habitude (difficile hors-contexte ou en ignorant le sens du mot en 1760).

edit : mais à mon avis vous avez raison sur le sens à donner à ce mot.

Il y en a des sens ! des sens interdits, des sens-uels, des connait-sens (ce sont peut-être de ceux là qu'il s'agit),des contre-sens, des non-sens, Vous même,Laëlle, utilisez deus des sens de "sens", le "sens" du titre du fil et le "sens" de votre sixième avant-dernier terme !