Ravel : le maître enchanteur
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MathieuMf
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Guthrie
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Re: Ravel : le maître enchanteur
Super roman, merci, The Loner.
Echenoz est une de nos plus belles plumes !
Merci beaucoup, The Loner, je crois que j'en mettrais même certains passages ces jours prochains.
Echenoz le mérite !
Echenoz est une de nos plus belles plumes !
Merci beaucoup, The Loner, je crois que j'en mettrais même certains passages ces jours prochains.
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Guthrie- .
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the loner- Sage Confirmé
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Re: Ravel : le maître enchanteur
Avec votre permission, je vais, comme il convient aux enfants de mon âge, (qu'il s'agisse d'un retour ou non !) aller entre deux autres toiles, colorées comme les aimait mon épouse bien-aimée qui trouvait les chambres d'hôtel identiques aux salles de morgue avec leurs draps blancs. Autrement dit, petite Paulati, je vais m'en aller dormir, moi qui en ai le temps (?) devant moi pour ne pas penser aux examens.
Jusqu'en janvier, dites-vous ? Il va falloir que notre Ami Guthrie trouve le moyen de trouver de quoi meubler. Quitte à ressortir mon fil sur le lignée de César Franck avec Chausson, d'Indy, Duparc, et tutti quanti...jusu'à ...Ravel). Bonne nuit pleine d'amitié et de longanimité.
Jusqu'en janvier, dites-vous ? Il va falloir que notre Ami Guthrie trouve le moyen de trouver de quoi meubler. Quitte à ressortir mon fil sur le lignée de César Franck avec Chausson, d'Indy, Duparc, et tutti quanti...jusu'à ...Ravel). Bonne nuit pleine d'amitié et de longanimité.
the loner- Sage Confirmé
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Re: Ravel : le maître enchanteur
J'ai décidé d'aler dormir/ merci "Le Loner" . César attendra avec son orgue . A demain, Ami, et à demain César (Il a bien attendu un peu à Alésia !).
Re: Ravel : le maître enchanteur
Modernité. Plusieurs fois dans le fil on s'est saisi du terme pour qualifier la musique de Ravel et celui-ci s'applique aussi bien à la musique de Debussy, peut-être même davantage. Hérodote a aussi cité Messiaen comme artiste visionnaire. Cela tombe bien, voici deux pièces qui auront certainement servi de base à l'ami Messiaen pour l'écriture de son Catalogue d'Oiseaux et autre Merle Noir. Il s'agit de deux morceaux piano tirés du recueil Miroirs : Oiseaux Tristes et Noctuelles. Vous me direz, avant Ravel, d'autres compositeurs que lui avaient déjà expérimenté le truc en intégrant à leur musique des lignes mélodiques tombées du ciel et du bec des petits volatiles ; le Coucou de Daquin, la fauvette plaintive ou la linotte effarouchée de Couperin, les onomatopées du Chant des Oiseaux de Jannequin, ou encore le Sweet Bird de Haendel où la soprano dialogue avec la flûte comme s'il s'agissait d'un pioupiou. Non, ce n'est pas tant le procédé de composition mais le langage musical qui arrive comme un ovni en ce début XXème. Ecoutons d'ailleurs Ravel à propos de Miroirs :
« Les Miroirs forment un recueil de pièces pour le piano qui marquent dans mon évolution harmonique un changement assez considérable pour avoir décontenancé les musiciens les plus accoutumés jusqu'alors à ma manière. Le titre des Miroirs a autorisé mes critiques à compter ce recueil parmi les ouvrages qui participent du mouvement dit impressionniste. Je n'y contredis point, si l'on entend parler par analogie. Analogie assez fugitive d'ailleurs, puisque l'impressionnisme ne semble avoir aucun sens précis en dehors de la peinture. Ce mot de miroir en tout état de cause ne doit pas laisser supposer chez moi la volonté d'affirmer une théorie subjectiviste de l'art. »
On notera que Ravel ne considérait nullement sa démarche comme impressionniste. Il accepte l'appellation des critiques mais sans plus. C'est normal. C'est dans la logique des choses. Les musiciens font la musique, les critiques en parlent et mettent un nom dessus. Cela marche ainsi pour à peu près tous les courants, du baroque au cinéma dit Nouvelle Vague. Bref... voici Oiseaux Tristes et Noctuelles, qui, vous l'aurez compris, annonce déjà Messiaen dans la forme d'écriture. Nous sommes en 1906, Messiaen verra le jour deux ans plus tard. C'est vous dire la modernité du truc !
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Guthrie- .
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Re: Ravel : le maître enchanteur
je viens de perdre une heure et demie à vous commenter pour The Loner César Francs, et pour Guthrie les oiseaux de Ravel. Ca faisait trop long. J'en ai marre ! Je sais, j'aurais dû taper cela à part, sur un support vraiment fixe. mais je persiste à faire confiance à ce système à la c... et je perds le texte le plus long que j'avais écrit sur ce sujet musical. Je recommencerai mais ce sera tout autre. C'était à chaud : Tant Franck que Ravel. Maintenant cela aura goût de rechauffé. Que de fois, quand j'écris un livre, ai-je préféré supprimer un passage que le réécrire. Je ne sais plus, ensuite quoi écrie. Excusez m'en. Je recommencerai pour vous. Amis, tous.
Re: Ravel : le maître enchanteur
Entendu, Hérodote, on attend vos impressions pour continuer.
Prenez votre temps, rien ne presse.
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Guthrie- .
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Re: Ravel : le maître enchanteur
Et j'ajouterais même : copier tout ailleurs avant d'envoyer, ou mieux, écrivez ailleurs et enregistrez régulièrement si vous vous lancez dans quelque chose de plus long !
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Re: Ravel : le maître enchanteur
je disais donc, en gros, ceci :
Franck : le canevas est très digne de bach. A ceci près, et qui est énorme, qu'il a étendu son Prélude, a minimisé sa fugue, et taillé sa variation (il n'y en a qu'une en fait et pourquoi pas ?) de telle sorte qu'elle devient le morceau principal de cet Op. 18. Gazouilis qui évoque les oiseaux de Ravel et une absence de pédalier notable; alors que bien des registres sont ouverts. et qu'i y a seulement comme une "corne de brume" donnée par la dominante sur le milieu de pédalier (lequel ? je ne sais sur quoi joue l'organiste en question). Cette dominante est la dominante de l'oeuvre, et c'est la subtilité de Franck, de nous ramener peu à peu, pour finir, à cette dominate de l'oeuvre ce à quoi nous ne pouvions pas accéder avant.
L'oeuvre, non pas grandiose mais supérieurement belle, s'achève ainsi.. je vais passer à Ravel mainteant que j'ai encore pris la détestable voie de taper directement sur le clavier de l'ordinaeur. A tout de suite.
Franck : le canevas est très digne de bach. A ceci près, et qui est énorme, qu'il a étendu son Prélude, a minimisé sa fugue, et taillé sa variation (il n'y en a qu'une en fait et pourquoi pas ?) de telle sorte qu'elle devient le morceau principal de cet Op. 18. Gazouilis qui évoque les oiseaux de Ravel et une absence de pédalier notable; alors que bien des registres sont ouverts. et qu'i y a seulement comme une "corne de brume" donnée par la dominante sur le milieu de pédalier (lequel ? je ne sais sur quoi joue l'organiste en question). Cette dominante est la dominante de l'oeuvre, et c'est la subtilité de Franck, de nous ramener peu à peu, pour finir, à cette dominate de l'oeuvre ce à quoi nous ne pouvions pas accéder avant.
L'oeuvre, non pas grandiose mais supérieurement belle, s'achève ainsi.. je vais passer à Ravel mainteant que j'ai encore pris la détestable voie de taper directement sur le clavier de l'ordinaeur. A tout de suite.
Re: Ravel : le maître enchanteur
Ok, Hérodote, attendons la suite.
Guthrie- .
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Re: Ravel : le maître enchanteur
Super-bug !!!
Il a fallu que je débranche l'ordinateur, que je le rallume et on m'a demandé ici mon nom d'utilisateur et mon mot de passe. Moyennant quoi je suis passé sur la page 1 et impossible d'en sortir.
Voici, en bref, ce que je vous disais sur Ravel et les oiseaux.
Vous remarquerez quand Guthri aura eu la gentillesse (peu partagée même en ce jour consacré à elle!) de trouver les oiseaux de Messiaen,
Que :
-c'est , chez Ravel, la musique qui fait les oiseaux, comme chez Daquin, Couperin et Haendel,
-c'est, chez Messiaen, les oiseaux qui font la musique. J'emploie le verbe "faire" pour touts les sens que vous voudrez pour cela. Il est assez neutre , à tout prendre..
L'art avec lequel les oiseaux naissent et chantent sous Ravel est du pur Ravel. Je dirais presque que Messiaen est du pur oiseau.
En ce sens, Messiaen est naturaliste plus que Ravel. Qui l'est à sa manière de Musicien. Alors que Messiaen ne s'est jamais voulu autre chose qu"ornithologue" et c'est le seul mot qui figûrait sous non nom sur ses cartes de visite, comme sur son passeport.
Il y a d'ailleurs des réminscences de Daquin au début des oiseaux tristes de Ravel.
J'avoue préférer le Ravel humain au Ravel ornithologue. Quant à son impressionnisme il est aujourd'hui avéré. Lrsqu'il se débattait contre le terme, il était encore trop tôt. Monet avait été la cause de l'invention du terme. Mais cent ans plus tard, c'est toute une école qui fonctionne ainsi. Même Seurat. Ravel /Seurat je vois très bien celà, alors que Ravel eût trouvé inimaginable. Truc de peintre aurait-il dit. Alors que Debussy plus que lui a fait du "pointillisme"... à son insu.
Voici en gros ce que j'essayais de vous dire de façon plus construite et de meileur style. Amitiés à vous et merci pour votre patience. Je ne suis pas certain qu'elle en valait la peine ...
Il a fallu que je débranche l'ordinateur, que je le rallume et on m'a demandé ici mon nom d'utilisateur et mon mot de passe. Moyennant quoi je suis passé sur la page 1 et impossible d'en sortir.
Voici, en bref, ce que je vous disais sur Ravel et les oiseaux.
Vous remarquerez quand Guthri aura eu la gentillesse (peu partagée même en ce jour consacré à elle!) de trouver les oiseaux de Messiaen,
Que :
-c'est , chez Ravel, la musique qui fait les oiseaux, comme chez Daquin, Couperin et Haendel,
-c'est, chez Messiaen, les oiseaux qui font la musique. J'emploie le verbe "faire" pour touts les sens que vous voudrez pour cela. Il est assez neutre , à tout prendre..
L'art avec lequel les oiseaux naissent et chantent sous Ravel est du pur Ravel. Je dirais presque que Messiaen est du pur oiseau.
En ce sens, Messiaen est naturaliste plus que Ravel. Qui l'est à sa manière de Musicien. Alors que Messiaen ne s'est jamais voulu autre chose qu"ornithologue" et c'est le seul mot qui figûrait sous non nom sur ses cartes de visite, comme sur son passeport.
Il y a d'ailleurs des réminscences de Daquin au début des oiseaux tristes de Ravel.
J'avoue préférer le Ravel humain au Ravel ornithologue. Quant à son impressionnisme il est aujourd'hui avéré. Lrsqu'il se débattait contre le terme, il était encore trop tôt. Monet avait été la cause de l'invention du terme. Mais cent ans plus tard, c'est toute une école qui fonctionne ainsi. Même Seurat. Ravel /Seurat je vois très bien celà, alors que Ravel eût trouvé inimaginable. Truc de peintre aurait-il dit. Alors que Debussy plus que lui a fait du "pointillisme"... à son insu.
Voici en gros ce que j'essayais de vous dire de façon plus construite et de meileur style. Amitiés à vous et merci pour votre patience. Je ne suis pas certain qu'elle en valait la peine ...
Re: Ravel : le maître enchanteur
C'est beaucoup plus clair et nous avons bien fait d'attendre votre regard. A la lumière de ce que vous dites, je revois le Messiaen dans les forêts, calepin en main, en train de noter méticuleusement le chant du rouge-gorge ou de la sarcelle bleue. Je comprends que j'avais oublié de dissocier l'aspect naturaliste qui n'existe pas chez Ravel. Ravel réinvente les oiseaux à partir d'un souvenir qu'il veut le plus lointain possible. Messiaen construit sa musique à partir d'un chant noté avec la précision d'un orfèvre. C'est bien vu, Hérodote ! J'avais complètement zappé ça. Et en parlant du peintre Seurat, vous m'avez donné l'envie d'aller zieuter sur Google quelques-unes de ses toiles, et celle-ci m'a interpellé. Je pense qu'on pourrait rapprocher ce style à un autre compositeur - que je joins en-dessous du tableau - même si on a tendance à rapprocher toujours ce dernier à Magritte ; sans doute pour l'aspect fantaisiste.
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Dernière édition par Guthrie le Mar 13 Nov - 19:12, édité 1 fois (Raison : aurtografe)
Guthrie- .
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Re: Ravel : le maître enchanteur
Je ne sais pourquoi, mais j'ai eu une peur bleue; je n'avais plus de son. Et voila Satie l'a remis! Vive Satie et vive ma ville qui vient de lui octroyer le nom d'une rue dans un nouveau quartier.
Vous avez tout à fait raison d'imaginer Messiaen en train de noter sur un calepin à portées les variantes qu'il entendait dans le chant des oiseaux C'est ainsi que nous entendons des oiseaux que nous ne verrons jamais grace à la notation musicale de grand Messiaen. Il les faiait jouer par son épouse Yvonne Loriot (le joli nom pour elle et pour lui !) et souvent elle lui doait son avis sur les façons de mieux reduire l'intensité de telle vibration ou de telle autre. C'était un cas cet homme -là. Un cas d'avenir... La grande symphonique de l'Univers est encore à écrire. Modestement Olivier Messiaen en a entamé un petit bout. Il a montré de son doigt désormais immobile et qui courait si bien sur l'orgue, le chemin a des musiciens qui gâchent leur talent à tout autre chose, ne trouvez -vous pas !
Merci pour Satie et la 3è Gymnopédie qui m'a rassuré. je vous jure que je n'en menais pas large . Qu'a -t-il encore inventé ? vous seriez-vous demandé. Sachez bien qu'il y a fort longtemps que je n'invente plus rien. Même si le vrai parait invraisemblable... Je vais aller diner . Ventre affamé n'a point d'oreilles. Ce serait me redonner une sacrée peur. A tout à l'heure, Guthrie. (et tous).
Vous avez tout à fait raison d'imaginer Messiaen en train de noter sur un calepin à portées les variantes qu'il entendait dans le chant des oiseaux C'est ainsi que nous entendons des oiseaux que nous ne verrons jamais grace à la notation musicale de grand Messiaen. Il les faiait jouer par son épouse Yvonne Loriot (le joli nom pour elle et pour lui !) et souvent elle lui doait son avis sur les façons de mieux reduire l'intensité de telle vibration ou de telle autre. C'était un cas cet homme -là. Un cas d'avenir... La grande symphonique de l'Univers est encore à écrire. Modestement Olivier Messiaen en a entamé un petit bout. Il a montré de son doigt désormais immobile et qui courait si bien sur l'orgue, le chemin a des musiciens qui gâchent leur talent à tout autre chose, ne trouvez -vous pas !
Merci pour Satie et la 3è Gymnopédie qui m'a rassuré. je vous jure que je n'en menais pas large . Qu'a -t-il encore inventé ? vous seriez-vous demandé. Sachez bien qu'il y a fort longtemps que je n'invente plus rien. Même si le vrai parait invraisemblable... Je vais aller diner . Ventre affamé n'a point d'oreilles. Ce serait me redonner une sacrée peur. A tout à l'heure, Guthrie. (et tous).
Re: Ravel : le maître enchanteur
A tout à l'heure, Hérodote, et bon appétit !
En attendant je vais vous répondre pour que vous puissiez trouver quelque chose à votre retour.
En attendant je vais vous répondre pour que vous puissiez trouver quelque chose à votre retour.
Guthrie- .
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Re: Ravel : le maître enchanteur
Voici un document qui vient en multiples échos à ce qu'on a pu dire ces derniers jours.
Messiaen parlant de l'élaboration de son opéra Saint François d'Assise.
Premièrement, les couleurs. Messiaen dit qu'il voyait des couleurs quand il entendait de la musique. Et cela se vérifie même à la lecture de ses partitions manuscrites où chaque partie est écrite d'une couleur différente ; Messiaen utilisait des crayons de couleurs pour composer.
Deuxièmement, les oiseaux. On voit Messiaen dans le docu en train de noter des chants d'oiseaux dans la forêt.
Troisièmement, l'opéra. Hérodote nous a parlé de ce Saint François d'Assise, et tout particulièrement de la version montée à l'opéra de La Haye. Je n'ai pas encore trouvé cette version. La seule chose que propose le net sont des fragments avec José Van Dam et je ne sais pas si ce dernier fait partie de la distribution de la version "La Haye", Hérodote nous en dira plus.
Enfin quatrième point - et le plus important à mes yeux - c'est la phrase finale du docu. Messiaen dit qu'on reprochait à son opéra de n'être pas un vrai opéra parce qu'il ne montrait ni drame passionnel ni meurtre. Et Messiaen répond : "Eh ben oui, justement, c'est la première fois qu'on ne verra ni drame passionnel ni meurtre. Le drame, ce sera un combat intérieur entre la grâce et l'homme." La conviction et la tristesse contenue qu'il met dans cette dernière phrase ! On sent qu'elle vient de très loin et la façon dont il la lâche ne peut que nous inviter à... méditer.
Messiaen parlant de l'élaboration de son opéra Saint François d'Assise.
Premièrement, les couleurs. Messiaen dit qu'il voyait des couleurs quand il entendait de la musique. Et cela se vérifie même à la lecture de ses partitions manuscrites où chaque partie est écrite d'une couleur différente ; Messiaen utilisait des crayons de couleurs pour composer.
Deuxièmement, les oiseaux. On voit Messiaen dans le docu en train de noter des chants d'oiseaux dans la forêt.
Troisièmement, l'opéra. Hérodote nous a parlé de ce Saint François d'Assise, et tout particulièrement de la version montée à l'opéra de La Haye. Je n'ai pas encore trouvé cette version. La seule chose que propose le net sont des fragments avec José Van Dam et je ne sais pas si ce dernier fait partie de la distribution de la version "La Haye", Hérodote nous en dira plus.
Enfin quatrième point - et le plus important à mes yeux - c'est la phrase finale du docu. Messiaen dit qu'on reprochait à son opéra de n'être pas un vrai opéra parce qu'il ne montrait ni drame passionnel ni meurtre. Et Messiaen répond : "Eh ben oui, justement, c'est la première fois qu'on ne verra ni drame passionnel ni meurtre. Le drame, ce sera un combat intérieur entre la grâce et l'homme." La conviction et la tristesse contenue qu'il met dans cette dernière phrase ! On sent qu'elle vient de très loin et la façon dont il la lâche ne peut que nous inviter à... méditer.
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Guthrie- .
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Re: Ravel : le maître enchanteur
Je viens de rentrer. Tout est extraordinaire dans Olivier Messiaen. Tout. Cher Guthrie et Chers Tous qui me lisez, même celles ou ceux qui n'écriront rien sur ce sujet, tout est extraordinaire, d'abord parce que, plus jeune que dans le document "ina" que nous devons à la vigilance de Guthrie (qu'il en soit remercié!), il avait un physique très ordinaire. Et voici qu'il nous apparait, vieillissant, comme revêtu d'un mufle-à-la-Beethoven, avec même les cheveux qui partent dans tous les sens comme dans le Beethoven de Bourdelle.. Quand je vous disais qu'on révèrera le nom de Messiaen comme celui du Maître de Bonn, dans un siècle !...
Pour ce qui est de l'Opéra de La Haye, c'est Rod Gilfry, le ténor américain, entièrement francophone qui chante "saintement" St-François. L'Orchestre philharmonique de La Haye est dirigé par Ingo Metzmacher. Le metteur en scène (absolument étonnant) est le Français Pierre Audi. A noter que le rôle principal des premiers "Franciscains", Frère Léon est chanté par Henk Neven, à qui je puis promettre une brillante carrière. Si vous parvenez à vous procurer cette version, notez l'appel du choeur céleste "en couronne" au dessus de François et qui l'appelle d'une voix si douce qu'on en pleurerait d'émotion (un "François" à peine sussuré par cinquante personnes comme si Messiaen avait introduit là un isrument genre "bouche bouchée" dans le gosier de chacun des choristes). Le premier acte est un double duo qui oppose St-François à Frère Léon, qui dit : "J'ai peur, j'ai peur sur la route quand s'aggrandissent et s'obscurcissent les fenêtes" (symboles de la nuit qui avale tout de ces yeux insondables) et le duo entre St-François qui avait (c'est historique) une terrible horreur des lépreux et qui en embrasse un et, thaumaturge sans le vouloir, le guérit sur le coup. Je réserve mon second message pour le second acte, St-François et les oiseaux. A tout de suite.
Pour ce qui est de l'Opéra de La Haye, c'est Rod Gilfry, le ténor américain, entièrement francophone qui chante "saintement" St-François. L'Orchestre philharmonique de La Haye est dirigé par Ingo Metzmacher. Le metteur en scène (absolument étonnant) est le Français Pierre Audi. A noter que le rôle principal des premiers "Franciscains", Frère Léon est chanté par Henk Neven, à qui je puis promettre une brillante carrière. Si vous parvenez à vous procurer cette version, notez l'appel du choeur céleste "en couronne" au dessus de François et qui l'appelle d'une voix si douce qu'on en pleurerait d'émotion (un "François" à peine sussuré par cinquante personnes comme si Messiaen avait introduit là un isrument genre "bouche bouchée" dans le gosier de chacun des choristes). Le premier acte est un double duo qui oppose St-François à Frère Léon, qui dit : "J'ai peur, j'ai peur sur la route quand s'aggrandissent et s'obscurcissent les fenêtes" (symboles de la nuit qui avale tout de ces yeux insondables) et le duo entre St-François qui avait (c'est historique) une terrible horreur des lépreux et qui en embrasse un et, thaumaturge sans le vouloir, le guérit sur le coup. Je réserve mon second message pour le second acte, St-François et les oiseaux. A tout de suite.
Re: Ravel : le maître enchanteur
Ok, Hérodote, on attend le deuxième service.
Guthrie- .
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Re: Ravel : le maître enchanteur
II.- (suite) St François d'Assise de Messiaen.
L'Acte II, et il faut bien que Messiaen en parle, c'est François et la nature (l'Univers, comme je préfère dire).
Non pas que Frère Léon n'ait plus peur. Et le vilan Frère Elie qui vaque aux réparations du couvent en construction (échafaudages où des angelots dansent une sorte de glissement sur une musique à thème angélique comme on n'aurait jamais supposé que Messiaen pût en composer!) qui chasse l'Ange tutélaire de Saint-François. Arrivent la volée d'oiseaux, mimés par des enfants des écoles primaires de La Haye, en costume quotidien avec chacun au bout du bras un baton muni d' une silhouette d'oiseau différente. Quafd François parle, ils se taisent.. Est-ce le metteur en scène qui a décidé ou Messiaen lui même de faire se chamailler deux oiseaux ensemble. Puis ils disparaissent, tandis que Frère Léon va remplacer, avec sa peur au ventre, le Frère portier. C'est Frère Bernard, (Armand Arapian) qui relaie auprès des enfants, à qui on parle comme si c'étaient eux les oiseaux (trouvaille magnifique) et qu'on reconduit à la porte. Tout das cet acte, ou dans sa seconde moitié, est rempli de sérénité toute ..."franciscaine".
Le troisième acte s'ouvre par la prière de François à Dieu, pour que lui, pauvre mortel, souffre en"vrai" les souffances du Christ en croix. La mise, scène des "stigmates" est étonnante (la musique est extra-terrestre), une fois encore.Puis c'est la mort, avec le lépreux au nombre des bienheureux qui viennent pour recueillir son âme. C'est aussi l'endroit de l'appel ("François!"). Puis une lueur rouge et la lumière depuis de plus en plus vive (insupportable même pour les sspectateurs) pendant que se déchainent l'orchestre et les quatre Ondes Martenot ! Voila.
je pense que cei tiendre le coup Oui ? Espérons. Bonsoir à toutes et à tous.
L'Acte II, et il faut bien que Messiaen en parle, c'est François et la nature (l'Univers, comme je préfère dire).
Non pas que Frère Léon n'ait plus peur. Et le vilan Frère Elie qui vaque aux réparations du couvent en construction (échafaudages où des angelots dansent une sorte de glissement sur une musique à thème angélique comme on n'aurait jamais supposé que Messiaen pût en composer!) qui chasse l'Ange tutélaire de Saint-François. Arrivent la volée d'oiseaux, mimés par des enfants des écoles primaires de La Haye, en costume quotidien avec chacun au bout du bras un baton muni d' une silhouette d'oiseau différente. Quafd François parle, ils se taisent.. Est-ce le metteur en scène qui a décidé ou Messiaen lui même de faire se chamailler deux oiseaux ensemble. Puis ils disparaissent, tandis que Frère Léon va remplacer, avec sa peur au ventre, le Frère portier. C'est Frère Bernard, (Armand Arapian) qui relaie auprès des enfants, à qui on parle comme si c'étaient eux les oiseaux (trouvaille magnifique) et qu'on reconduit à la porte. Tout das cet acte, ou dans sa seconde moitié, est rempli de sérénité toute ..."franciscaine".
Le troisième acte s'ouvre par la prière de François à Dieu, pour que lui, pauvre mortel, souffre en"vrai" les souffances du Christ en croix. La mise, scène des "stigmates" est étonnante (la musique est extra-terrestre), une fois encore.Puis c'est la mort, avec le lépreux au nombre des bienheureux qui viennent pour recueillir son âme. C'est aussi l'endroit de l'appel ("François!"). Puis une lueur rouge et la lumière depuis de plus en plus vive (insupportable même pour les sspectateurs) pendant que se déchainent l'orchestre et les quatre Ondes Martenot ! Voila.
je pense que cei tiendre le coup Oui ? Espérons. Bonsoir à toutes et à tous.
Re: Ravel : le maître enchanteur
Merci, Hérodote.
Il suffit de trouver la version que vous avez à présent.
A Noël, ce sera le petit cadeau que je me ferai.
En tout cas cela nous aura fait du bien ce soir d'entendre Messiaen parler et de vous lire.
Merci pour cet aparté.
Une bonne nuit à vous, Hérodote.
Il suffit de trouver la version que vous avez à présent.
A Noël, ce sera le petit cadeau que je me ferai.
En tout cas cela nous aura fait du bien ce soir d'entendre Messiaen parler et de vous lire.
Merci pour cet aparté.
Une bonne nuit à vous, Hérodote.
Guthrie- .
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Re: Ravel : le maître enchanteur
III.-Saint-François d'Assise d'Olivier Messiaen.
Dans cette version de l'Opéra de La Haye, trasncendant tout ce que j'ai vu en spectacle étonnant (et j'ai dû voir, comme vous, les "Nibelungen" de Wagner sous la direction de Boulez et Chéreau à Bayreuth), seul reproche, une tendance des choeurs de La Haye a pâtonner leur Français. Leurs répétiteurs ont -ils été négligents, ont-ils manqué de temps? . A part le merveilleus "François" du IIIè acte c'est de la bouiillie..
En revanche, les chanteurs chantent tous dans un français impeccable et sans accent. L'orchesetre est forcément extraordinaire lui aussi, au fond de la scène, ce qui fait qu'on le voit durant le spectacle. Une chose étonnante. On a l'habitude de voir venir saluer en s'inclinant à 90° les chanteurs de l'opéra auquel on vient d'assister. C'est quand même étonnant, tout de suite après sa mort de voir Saint-François d'Assise, tenant la main de l'Ange, seule femme du spectacle, venir se courber pour recueillir sa part d'applaudissements. Rod Gilfry est un peu raide pour François d'Assise mais ça va. Ordre mendiant pour ordre mendiant, il serait mieux en Saint-Dominique. Voila pour ce soir. Sacré Olivier Messiaen. Au point que je t'aime, je peux te sacrifier mes vieux doigts sur un clavier qui émet moins d'harmonies que tes Ondes Martenot !. Merci à tous et toutes qui m'avez lu. J'espère que cela vous aidera à trouver que selon le vers de Keats (Irlandais) : "A thing of Beauty is a joy for ever" !. Bonsoir.
Dans cette version de l'Opéra de La Haye, trasncendant tout ce que j'ai vu en spectacle étonnant (et j'ai dû voir, comme vous, les "Nibelungen" de Wagner sous la direction de Boulez et Chéreau à Bayreuth), seul reproche, une tendance des choeurs de La Haye a pâtonner leur Français. Leurs répétiteurs ont -ils été négligents, ont-ils manqué de temps? . A part le merveilleus "François" du IIIè acte c'est de la bouiillie..
En revanche, les chanteurs chantent tous dans un français impeccable et sans accent. L'orchesetre est forcément extraordinaire lui aussi, au fond de la scène, ce qui fait qu'on le voit durant le spectacle. Une chose étonnante. On a l'habitude de voir venir saluer en s'inclinant à 90° les chanteurs de l'opéra auquel on vient d'assister. C'est quand même étonnant, tout de suite après sa mort de voir Saint-François d'Assise, tenant la main de l'Ange, seule femme du spectacle, venir se courber pour recueillir sa part d'applaudissements. Rod Gilfry est un peu raide pour François d'Assise mais ça va. Ordre mendiant pour ordre mendiant, il serait mieux en Saint-Dominique. Voila pour ce soir. Sacré Olivier Messiaen. Au point que je t'aime, je peux te sacrifier mes vieux doigts sur un clavier qui émet moins d'harmonies que tes Ondes Martenot !. Merci à tous et toutes qui m'avez lu. J'espère que cela vous aidera à trouver que selon le vers de Keats (Irlandais) : "A thing of Beauty is a joy for ever" !. Bonsoir.
Re: Ravel : le maître enchanteur
Guthrie, mon ami, c'est en trois DVD (3 bonnes heures!. Il faut aimer la musique et Olivier Messiaen), chez "Opus Arte". Vous devez pouvoir trouver celà chez Amazon ou à la FNAC.
Savez-vous que c'est avec "Carmen" et dans un rang inférieur quand même, l'Opéra français le plus joué du monde, ou l'un des plus joués. Messiaen, avec son "Saint-François d'Assise" n'est pas demeuré un musicien confidentiel. Bonsoir; bonne nuit; Ami.
Savez-vous que c'est avec "Carmen" et dans un rang inférieur quand même, l'Opéra français le plus joué du monde, ou l'un des plus joués. Messiaen, avec son "Saint-François d'Assise" n'est pas demeuré un musicien confidentiel. Bonsoir; bonne nuit; Ami.
Re: Ravel : le maître enchanteur
Merci, merci... je rentre d'une tenue avec Dante et sa Divine Comédie et me régale à vous lire tous deux. Douce nuit à tous.
the loner- Sage Confirmé
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Re: Ravel : le maître enchanteur
Vous n'étiez pas mal accompagné non plus !
Bien que à son "lasciale ogni speranza", je préfère "a thing of Beauty " !
Bonne nuit à vous aussi.
Bien que à son "lasciale ogni speranza", je préfère "a thing of Beauty " !
Bonne nuit à vous aussi.
Re: Ravel : le maître enchanteur
Allez, demain je reprends tout ce topic, et j'écoute tous les jolis morceaux que vous y avez posté.
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