Terrance "Terry" Williams

C'est la seconde fois que je repique quelque chose à Maitre Eolas, mais j'ai trouvé l'histoire de cette personne peu ... anodine ...
Comme précédemment, ça se passe aux Etats-Unis en Pennsylvanie, non loin du couloir de la mort.

Terrance "Terry" Williams n'est ni le basketteur, ni le batteur, ni le gangsta. Terry est né à Phiiladelphie, dans les quartiers pauvres.
On ne peut pas dire que la mère de Terry est démissionnaire. À chaque bêtise de son fils, elle le bat comme plâtre.
Ses sœurs aussi. Une sera ébouillantée pour avoir fait une bêtise. Elle n'avait que 2 ans. Brûlée au 3e degré.
Quand Terry a eu 10 ans, sa mère a épousé Ernest, un alcoolique violent. Ses 3 frères et sœurs s'enfuirent pour échapper à Ernest, laissant…
Terry seul face à son bourreau. Sa mère refusa toujours de le secourir ou de le soigner, trop heureuse que ce ne soit pas elle la victime.
Terry apprit donc à souffrir en silence. Et ça tombe bien, il y a une catégorie de gens qui adorent les enfants qui souffrent en silence.
À partir de 13 ans, Terry fut repéré par deux pervers de son quartier, Herbert Hamilton et Amos Norwood.
Et il devint rapidement leur jouet sexuel. Pendant 5 ans.Terry sortait de chez lui pour se faire violer, et rentrait pour se faire battre.
Un jour, il en eut marre. A 17 ans, il prit un pistolet, se rendit dans la boutique tenue par Hamilton, lui demanda la caisse, et le tua.
Quelques mois plus tard, il abattit son autre bourreau, Amos Norwood. Il avait 18 ans depuis trois mois.
C'est à dire l'âge légal pour être condamné à mort. Ce qu'il fut promptement. C'était en 1986.
Écrasé de honte, habitué à être battu dès qu'il se plaignait, Terry n'a jamais fait état de ces violences sexuelles à l'époque du procès.
Terrance "Terry Willians" a aujourd'hui 46 ans. Il a passé toute sa vie d'adulte en prison. Il sera exécuté le 3 octobre.
Les partisans de la peine de mort peuvent lui écrire pour lui expliquer que ce n'est que justice. Voici l'adresse : Inmate Terrance Williams, AY3626, SCI Graterford, PO box 244, Graterford PA 19426 - 0246, USA. (Je vous recommande le tarif rapide.)
Depuis, la veuve d'Amos Norwood a demandé que Terry ne soit pas exécuté. 5 jurés de son procès en 1986 ont attesté que s'ils avaient su cela, ils ne l'auraient pas condamné à mort.
Tous les recours en révision déposés par Terry Williams ont été rejetés. Seul le Gouverneur de Pennsylvanie peut le grâcier.

PS : Il y a 35 ans ce jour, le couteau de la guillotine tombait pour la dernière fois en France. Exécution de Hamida Djanboudi le 10 sept. 1977 à 4h40. Voici l'arrêt de la cours de cassation de condamnant : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Il est souvent intéressant, mais je ne comprends pas toujours où il veut en venir.
On se sent coupable en le lisant, comme si c'était notre faute...

Je ne suis pas toujours de son avis, mais en général il rapport justement (de façon documentée) et étaye ses raisonnements. J'ai eu un petit décrochage sur son dernier poste sur la laïcité (sujet ô combien compliqué) - car il allait sur l'opinion plus facilement que d'habitude où il se contente de factuel.

Ici, ou veut-il en venir ? Faire réfléchir, notamment les partisans de la peine de mort (et il y en a encore en France ...). Et montrer ce qui se passe aux Etats-Unis, où dans cet état dans les 11,3% de la population est noire alors que 57% des condamnés à mort le sont... Ou précédemment (même cas, le mec était noir) où il s'agissait d'un handicapé mental.
Informer n'est pas faire culpabiliser ici, en ce qui me concerne ce serait plus me conforter dans mes pensées. Ou me faire réfléchir (cette personne a elle-même infligée la peine de mort ? ou sur l'irrémédiabilité de la peine, ou sur la notion de pardon - d'espoir - d'évolution positive de la personne ... on peut pousser loin comme ça ...)

Accessoirement, si un jour on est amenés à être jurés (ça se passe par tirage au sort sur les listes électorales) ... savoir à quoi s'attendre. Les assises sont loin d'être des affaires simples et sympathiques. D'autant plus qu'on a souvent l'image de la justice anglo-saxone, qui n'est pas sur le même modèle que la notre. Ou autre ... en général, j'aime bien l'actualité du monde judiciaire.