Nicolas Germain Léonard

par Invité Sam 16 Juin - 21:15

Nicolas Germain Léonard (1744-1793) n'est certainement pas le plus connu des poètes de l'ère des lumières, mais j'avoue que j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce poème :

Je veux, au fond des bois, égarer ma pensée.
C'est là que mon amante est partout retracée.
Souvent je crois l'entendre, et ce n'est qu'un ruisseau
Qui baigne en murmurant les bords de son rivage.
Souvent je crois la voir, et ce n'est qu'un rameau
Dont les vents agitent l'ombrage.
Assis sur un rocher et plus morne que lui,
J'invoque dans mon infortune
Les astres de la nuit, et le ciel, et la Lune...
Ils sont sourds, et mon coeur ne trouve point d'appui.
Doux entretiens de ma maîtresse,
Hélas ! Qu'êtes-vous devenus ?
Une mère, un tyran l'arrache à ma tendresse !
Ô nymphes de ces bois, vos attraits sont perdus !
Et vous qu'embellissait sa vue enchanteresse,
Tombez arbres, tombez ! Vous ne la verrez plus.

§§§§§§§§§[i]

par Invité Sam 16 Juin - 21:30

Personnellement j'aime cette poésie simple et gracieuse, qui est fluide et jolie sans être mièvre. Je trouve qu'il y a de jolies analogies poétiques et un rapport à la nature intéressant. Certes ce n'est pas original en poésie, mais selon moi le talent réside justement dans le fait de joindre la métaphore à l'émotion. Plus tard de grands noms comme Lamartine utiliseront également ce type de rendus, propres aux grands romantiques. La mélancolie la plus douce se mêle au flôt du temps, au désespoir qui se sublime. Bref, j'adore pour ma part...

par Invité Ven 22 Juin - 21:53

Je me permets de faire remonter ce poème car je le trouve tellement beau... Wink

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