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Le goût de la compétition, nous l’avons tous

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Message par patos Mar 20 Déc - 18:50

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Les études montrent l’importance de la compétition dans la consommation effrénée des ressources qui caractérise l’humanité. Pourquoi, et quelles sont les pistes d’action, surtout pour nous les francs-maçons ?


Albert Jacquard l’a claironné à de nombreuses reprises :  « toute compétition est un suicide ». Et il ne faut pas être grand moraliste pour préférer la solidarité à la compétition. C’est oublier un peu vite que la vie sur terre est une lutte permanente pour la survie. Comme l’a montré Darwin, c’est l’adaptation qui permet la survie, et non l’incantation «  la compétition c’est très vilain ».

Mais on parle là de la compétition dite « interspécifique » : les différentes formes de vie qui sont apparues sur terre cherchent toutes à se pérenniser, et le plus souvent cela se passe au détriment des autres espèces. Et pour augmenter les chances d’être pérennes, elles recherchent la croissance la plus large possible. Tiens, voilà qui nous rappelle furieusement la religion de la croissance économique permanente, désignée comme la grande cause de l’épuisement des ressources de notre terre.

L’homme ayant définitivement gagné la bataille contre les autres espèces animales, se retrouve maintenant en position de responsabilité globale d’assurer la pérennité du vivant dans sa diversité . Cela peut induire quelques arbitrages difficiles entre les intérêts directs de l’humain et cette responsabilité globale. On pense par exemple là à la nourriture pour tous humains vs. l’évitement de la souffrance animale.

Mais il existe une autre forme de compétition :  l’intraspécifique. L’évolution a mis en place des mécanismes de sélection du mieux adapté à l’environnement basés sur la compétition. Déjà d’emblée, le plus fort a plus de chances de survivre, en tous cas plus longtemps, que le plus faible, dans l’environnement interspécifique hostile puisque tendu par la concurrence pour l’obtention des ressources.

De plus, la reproduction sexuée inclut elle aussi un aspect compétitif. Les oiseaux femelles choisiront plus volontiers comme partenaires pour la reproduction les mâles aux couleurs les plus vives. Mais « damned !» :  ces couleurs chatoyantes les font aussi repérer plus aisément par leurs prédateurs. Voilà notre pauvre zoziau coincé entre deux maux. Voilà aussi pourquoi notre Jacquard semble avoir un peu trop simplifié le problème.

Mais revenons à notre compétition «  je suis le plus fort ». La biologie a montré que la testostérone augmente l’envie de compétition des jeunes hommes, qui comme par hasard sont obsédés par l’envie de répandre leur semence. La nature nous a de plus tendu un ( doux ) piège addictif avec le plaisir sexuel.  

Il faut savoir que les deux formes de compétition, la sexuelle et la simple envie d’être le plus fort, sont liées. On observe en effet que, lorsque l’équipe sportive que l’on soutient vient de remporter une victoire, le taux de consultation de sites pornographiques augmente ! Finalement, il faut remarquer que si le sport spectacle a un tel succès universel, c’est parce que l’humain aime profondément la compétition, système que l’évolution a renforcé par de nombreux mécanismes addictifs et inscrit dans notre patrimoine génétique.

Et voici que des francs-maçons se pointent avec un joli slogan :  « liberté, égalité, fraternité ».



La liberté, facile de la faire passer, puisqu’elle correspond aux désirs générés de manière non contrôlée par notre inconscient ou notre capital génétique et culturel. Ça se dégrade quand on veut restreindre cette liberté au nom d’un bien commun, puisque toute restriction est une offense à notre toute-puissance narcissique. Bonjour pour faire passer les mesures de sobriété lorsque les ressources communes s’épuisent. C’est ce qu’on a appelé la tragédie des biens communs.



La difficulté s’accroît encore quand il est question des inégalités. Certes de grands esprits comme Thomas Piketty les désignent comme le grand coupable de nos maux modernes. Mais elles sont présentes au moins depuis le néolithique, qui a permis les accumulations privées de richesses. Et, par-dessus le marché, on démontre que la compétition, donc les inégalités entre gagnant et perdant de la compète, eh bien on aime tous ça et d’ailleurs c’est inscrit dans nos gènes !

Et la fraternité ? Ben oui, c’est la belle idée de la solidarité intra-familiale. Elle aussi a contribué à pérenniser notre espèce, comme quasiment toutes les espèces animales d’ailleurs. Elle aussi est inscrite dans notre patrimoine génétique et dans le câblage de nos cerveaux,  donc pas de problème ?

Ben si. Les études sur l’empathie montrent qu’elle est fortement corrélée à la ressemblance. Cela signifie que le surcroît de sollicitude pour nos proches vient grosso modo en déduction de celle qu’on pourrait accorder à nos frères lointains. Loin des yeux ou dissemblant, loin du cœur ! C’est même au point qu’on pourrait facilement rejeter le dissemblable : bonjour racisme, xénophobie, boucs émissaires…Le mécanisme affecte les ressemblances et dissemblances physiques, mais peut aussi concerner les idées :  ma religion ou mon idéologie est la seule bonne !

 
Alors, comment pouvons-nous inverser cette infernale spirale ?

Disons-nous d’abord que l’objectif doit être de ne pas continuer les erreurs du passé, et demain, cela concerne surtout les jeunes.
Puisque l’empathie naît de la ressemblance, créons-en en soulignant ce qui est universel et commun plutôt que ce qui nous différencie.

Il est indispensable de maintenir des initiatives telles que le programme européen Erasmus : c’est en créant de la proximité entre jeunes de tous les pays qu’on peut réduire le risque de guerres demain.
Nous électeurs devons repérer les candidats rassembleurs et éliminer les clivants. Les clivants sont florissants dans un monde angoissant, donc il faudra éventuellement rassurer par une fermeté maîtrisée.

Le réenchantement universel du monde se présente comme difficile tant l’éventail des croyances humaines est large, aussi des notions comme l’art et l’émerveillement devant la nature sont à convoquer pour créer du liant entre les peuples . Pourquoi pas des jeux olympiques de l’art ? Compétition puisqu’on aime ça, plus valeurs universelles …
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Message par danielsan Mer 21 Déc - 10:14

Mon cher Patounet, voilà mon humble avis personnel sur la compétition, par deux citations de deux biologistes français qui décrivent bien mon sentiment sur l’esprit compétitif.
La compétition est une chose que j’ai toujours  considéré comme un écrasement de l’autre en tentant de lui être supérieur. La chute est dure en cas d’échec ; la compétition est une attitude de rivalité l’autre devenant souvent l’ennemi. Mais…ce n’est que mon avis.
 
Nous devons apprendre aux enfants à vivre ensemble dans un milieu sans compétition. C’est a travers la rencontre de l’autre que nous nous formons. Sinon nous ne sommes qu’un vulgaire tas de protons et neutrons.
Albert Jacquar
 
Une société n’offrant  comme perspective qu’une compétition sans merci où les soit –disant meilleurs
Gagnent en écrasant les plus faibles et les moins combatifs ne me semble pas porter l’espoir d’un avenir radieux..
Pierre Joliot.
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