travail sur soi = politique ?

je suis assez fana des écrits de Gérald Bronner, mais aussi des multiples sites traitant de zététique et des biais ou faiblesses de notre cerveau , tels que la chaîne youtube "la tronche en biais" ou menace-theoriste.fr .

faut dire aussi que j'aime assez l'idée, répandue chez les thérapeutes et les coachs, que tout résulte d'influences extérieures et intérieures, que les extérieures échappent souvent à notre contrôle, que donc autant se focaliser sur les intérieures, que nous pouvons espérer contrôler. Ça s'appelle balayer devant sa porte, ou tailler sa pierre en franc-maçonnerie.

Eh ben, non . Cet article
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dit que si vous travaillez l'individuel vous êtes irrémédiablement de droite, alors que si vous travaillez le collectif ou sociétal, vous êtes de gauche ...et sauvé.

moi je trouve cela plutôt simpliste et dualiste, et que ça creuse un fossé manichéen là où il faudrait chercher le meilleur des deux bords, bref une voie du milieu.

je pense finalement que ce pays est trop politisé.

qu'en dites vous ?

Ou à l'inverse trop peu politisé ...

... au sens noble du terme politique, de ce qui est relatif à l'organisation de la vie au sein d'un groupe social, et non au sens médiatique qui renvoie immédiatement à l'image de luttes de pouvoir entre partis, parfois même aux tristes tableaux de guerres intestines.

Si les citoyens s'appropriaient davantage les questions politiques, qui concernent chacun de nous, à différents niveau d'échelle, leur vision sociétale serait certainement moins manichéenne, leurs interrogations plus riches et les réponses constructives !

De plus en plus, les comportements apparaissent marqués, se dressant comme des montagnes toujours plus grandes, des tours toujours plus hautes, offensives d'où l'on tire caché sur l'adversaire à travers de fines meurtrières, témoins à la fois de l'étroitesse d'esprit et de lâcheté intellectuelle. Ces immensités prenant place de part et d'autre du ruisseau de la complexe réalité, de la notion même du vivre-ensemble, oubliée par les uns et rejetée par les autres. Ce dualisme creusant entre des pensées parfois extrêmes un véritable fossé où tombent finalement les idées censées, érodant la roche des valeurs de notre pays, fondation si belle mais si friable.

Nous formons un tout et réfléchir sur nous-même revient à réfléchir sur le collectif. Ce miroir pluriel apporte tout autant à l'individu, en lui rappelant la diversité qui l'entoure, le guidant dans sa façon s'appréhender son environnement, peuplé par ces créatures nommées autrui, aux idées tantôt douteuses tantôt brillantes, que l'on est spontanément tentés de fuir, d'attaquer ou d'accoler selon nos propres convictions. Toutefois le recul pousse quant à lui vers l'intériorisation des questionnements, qui apparaissent au gré des rencontres, nous permettant somme toute de créer un lien de réflexion avec la société, et donc nous-même.

Salut Patos, salut Planck,

J'aime aussi beaucoup la Tronche en biais et son site la menace théoriste. J'apprécie beaucoup les chaînes de "débunkage", tu devrais essayer de regarder sur Youtube hygiène mentale, Sciencoder ou encore Defakator pour ne citer qu'elles Patos.

Patos, ton article me fait penser à un billet sur la chaîne Youtube de Mediapart. C'est partial bien entendu, mais pas inintéressant pour autant : 



Pour te répondre sur le fond, je pense à Gilles Deleuze qui disait qu'être de gauche, c’est d’abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi. Pour lui, être de droite, c’est l’inverse. Tout ça pour dire que l'article n'invente rien et que cette position existe depuis longtemps.

Pour ce qui est de "tailler sa pierre", plus que balayer devant sa porte et donc se concentrer uniquement sur sa propre personne, la taille de la pierre brute n'est elle pas aussi s'ouvrir aux autres et aux contraintes externes évoquées dans l'article ?

Après, je pense que cet article effectivement est assez direct : droite = pas bien. Les auteurs ne le cachent pas. Je suis d'accord avec toi Patos, c'est sûrement un peu plus compliqué que cela. Et puis en quoi être de droite serait une chose mauvaise en soi ? Je me qualifie comme étant de gauche, mais c'est normal et important pour moi de trouver des personnes qui ne sont pas d'accord avec moi ! Si on a aucune remise en question de ses positions, comment avancer ?

Quand au fait que la France soit trop politisée, en quoi est-ce une mauvaise chose que la société soit beaucoup politisée ? Cela permet d'avoir des débats, essayer de faire bouger les lignes. Ce qui serait inquiétant, c'est un je-m’en-foutisme politique généralisé.

merci de vos réflexions ;  chouette vidéo !

pour moi, l'idéologie c'est quand la cause que l'on défend on la croit universellement valable.

La suite fréquente chez quelqu'un sous l'emprise d'une idéologie c'est de tenter de la généraliser par tous les moyens : mensonge, violence,...

Mais même sans aller jusque là, on se goure quand du matin au soir on met tous les maux de la terre sur le dos du capitalisme, du socialisme ou de l'écologisme , et c'est qui arrive trop fréquemment chez nous me semble t il.

On cède trop souvent à l'envie de solutions simples ( simplistes ) avec désignation de coupables ( boucs émissaires ) .

N'écouter qu'un côté c'est devenir hémiplégique et esclave des gourous du bord qu'on a choisi.

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Image très parlante ! Mais pour moi il y a un hic.
La bibliothèque représente bien ce questionnement dont je parlais. Mais j'irai plus loin que l'image car les réponses ne se trouvent pas uniquement dans la réflexion individuelle mais surtout dans l'échange collectif. Ils pourraient lire des livres ensembles

bien vu Planck ! le collectif est indispensable pour essayer de voir clair ; ce n'est pas pour rien que la psychothérapie n'arrive pas à se passer du thérapeute .

en franc-maçonnerie le fruit d'un travail personnel est présenté aux frères et sœurs et les échanges qui suivent sont une mine très enrichissante.

mais à tout moment confronter ses idées à celles des autres est un plaisir et une occasion de progresser...voilà pourquoi je suis et reste sur lebandeau