Nuit du Ramadan et laïcité républicaine
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Nuit du Ramadan et laïcité républicaine
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Un partout, la balle au centre…
Depuis quelques temps déjà, on peut suivre les différentes protestations de tous bords visant la nuit du ramadan organisée par la mairie de Paris le 6 Juillet dernier dans les salons de l’Hôtel de ville. En cause, un accroc au principe de Laïcité dans la vie publique (présenté dans la loi bien connue de 1905) par l’organisation d’un évènement regroupant des festivités en lien avec l’Islam et plus spécifiquement, un repas pour la rupture du jeûne par Mme Hidalgo. Les détracteurs, accusent la municipalité de clientélisme communautariste hors la loi par la tenue d’un tel évènement, alors que ses défenseurs invoquent quant à eux une cérémonie davantage culturelle que cultuelle et qui serait loin d’être un privilège réservé aux seuls musulmans, car des évènements similaires existeraient pour d’autres communautés en France. Autant dire que le dernier argument évoqué a retenu toute mon attention…
Ou l’art de se gausser de la brindille dans l’œil du voisin, pour mieux faire fi de la poutre qui
est dans le sien…
En voulant prendre un peu de hauteur au-delà de la simple compétition du nombre de municipalités autorisant les crèches de Noël dans l’espace public, celles fêtant Hanoukka ou la fin du ramadan, on se rend compte que les « accrocs » à la Laïcité sont nombreux et profondément ancrés dans notre pays. Citons tout d’abord dans le camp des principaux détracteurs de cette fameuse nuit, notre ancien président Nicolas Sarkozy, qui nous apprend dans son discours au palais du Latran le 20 décembre 2007 que : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance ».
Cela peut faire sourire…ou pas d’ailleurs Au-delà de l’anecdote, on sourira un peu moins au regard du statut particulier de l’Alsace-Moselle, issu du régime concordataire, lui permettant toujours à ce jour d’outrepasser le principe de séparation de l’église et de l’Etat et en outres de financer sur les deniers publics, des ministres et lieux de culte ainsi qu’un enseignement religieux dans les écoles publiques.
Pour un peu plus enterrer notre bonne humeur, on se rappellera des lois sur l’affectation des lieux de culte de 1907 et 1908 ayant également permis un « aménagement » de la loi de 1905. En effet, à la suite du refus de l’Eglise Catholique de reconnaitre les associations cultuelles, les églises sont donc devenues des propriétés communales donc par extension… à la charge (ou au bénéfice…) desdites communes… Patrimoine quand tu nous tiens ! Enfin citons également avec délectations la loi Debré (1959), permettant le financement public des écoles privées sous contrat d’Etat…
On jette le bébé avec l’eau du bain ?
Alors, que peut-on faire face à tout cela ? Interdire toute prise en compte du religieux dans l’espace public ? Bannir l’existence même de ces institutions millénaires dans la république ? Tentant…mais la prise en compte des convictions religieuses peut difficilement s’écarter totalement de celle-ci. En effet, est-ce qu’une école publique doit refuser de proposer du poisson si ces élèves sont majoritairement chrétiens ? Ou un plat sans porc si ceux-ci sont majoritairement juifs ou musulmans ? Ou végétariens s’ils sont indouistes ?
Attention, je ne dis pas imposer un plat, mais de proposer un autre plat comme alternative. On me répondra qu’on ne peut pas faire un plat différent par religion, certes… Est-ce si inapproprié alors de se renseigner sur celles majoritairement présentes dans l’établissement et d’adapter les menus en conséquence ? Peut-être…mais peut être aussi que ce pragmatisme permettrait d’éviter de garnir davantage, des poubelles de cantines déjà trop remplies !
En allant plus loin, au regard de la détresse présente dans les hôpitaux, au front ou encore dans le milieu carcéral, peut-on humainement refuser la présence d’aumôniers ? Dans le dernier cas, les conséquences peuvent être terribles quand ce rôle est assumé (faute de mieux) par des individus mal intentionnés…Cette année 2015 ne nous l’a que trop démontré. Bref, sur la question de la Laïcité, il me semble dangereux de confondre fermeté et intransigeance…
En conclusion, atteinte à la laïcité ou islamophobie ?
On le voit, les exemples d’atteintes à la Laïcité foisonnent dans l’hexagone, bien au-delà des festivités nocturnes de la mairie de Paris, qui ne sont comme le dit l’adage « que l’arbre qui cache la forêt » Cependant, vouloir totalement exclure le religieux de l’espace public semble est selon moi un dogmatisme se refusant à toute analyse concrète. Si la question est : « Est-ce une faute de la mairie de Paris que d’organiser cette nuit du ramadan au regard du principe de Laïcité dans la vie publique ? » pour moi la réponse est clairement oui. En effet, si un tel évènement doit avoir lieu, est-ce le rôle d’une municipalité de l’organiser ? Non, je ne crois pas, les associations culturelles et cultuelles existent déjà à cet effet. Maintenant, est ce que cette faute est le prétexte pour des récupérations politiques et islamophobes ? Oui je le pense; ce qui est paradoxale d’ailleurs que de vouloir jeter l’opprobre sur la communauté musulmane sous prétexte de laïcité républicaine, car c’est oublier que la république vise également à rassembler ce qui est épars en ce sens qu’elle ne catégorise pas et ne reconnait que des citoyens en son seins.
Alors sur cette question de Laïcité, essayons peut être de nous écarter des faits divers et de tout dogmatisme, et d’aborder cette question avec à la fois toute la hauteur et toute la concrétude qu’elle mérite.
Apprent :.
Un partout, la balle au centre…
Depuis quelques temps déjà, on peut suivre les différentes protestations de tous bords visant la nuit du ramadan organisée par la mairie de Paris le 6 Juillet dernier dans les salons de l’Hôtel de ville. En cause, un accroc au principe de Laïcité dans la vie publique (présenté dans la loi bien connue de 1905) par l’organisation d’un évènement regroupant des festivités en lien avec l’Islam et plus spécifiquement, un repas pour la rupture du jeûne par Mme Hidalgo. Les détracteurs, accusent la municipalité de clientélisme communautariste hors la loi par la tenue d’un tel évènement, alors que ses défenseurs invoquent quant à eux une cérémonie davantage culturelle que cultuelle et qui serait loin d’être un privilège réservé aux seuls musulmans, car des évènements similaires existeraient pour d’autres communautés en France. Autant dire que le dernier argument évoqué a retenu toute mon attention…
Ou l’art de se gausser de la brindille dans l’œil du voisin, pour mieux faire fi de la poutre qui
est dans le sien…
En voulant prendre un peu de hauteur au-delà de la simple compétition du nombre de municipalités autorisant les crèches de Noël dans l’espace public, celles fêtant Hanoukka ou la fin du ramadan, on se rend compte que les « accrocs » à la Laïcité sont nombreux et profondément ancrés dans notre pays. Citons tout d’abord dans le camp des principaux détracteurs de cette fameuse nuit, notre ancien président Nicolas Sarkozy, qui nous apprend dans son discours au palais du Latran le 20 décembre 2007 que : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance ».
Cela peut faire sourire…ou pas d’ailleurs Au-delà de l’anecdote, on sourira un peu moins au regard du statut particulier de l’Alsace-Moselle, issu du régime concordataire, lui permettant toujours à ce jour d’outrepasser le principe de séparation de l’église et de l’Etat et en outres de financer sur les deniers publics, des ministres et lieux de culte ainsi qu’un enseignement religieux dans les écoles publiques.
Pour un peu plus enterrer notre bonne humeur, on se rappellera des lois sur l’affectation des lieux de culte de 1907 et 1908 ayant également permis un « aménagement » de la loi de 1905. En effet, à la suite du refus de l’Eglise Catholique de reconnaitre les associations cultuelles, les églises sont donc devenues des propriétés communales donc par extension… à la charge (ou au bénéfice…) desdites communes… Patrimoine quand tu nous tiens ! Enfin citons également avec délectations la loi Debré (1959), permettant le financement public des écoles privées sous contrat d’Etat…
On jette le bébé avec l’eau du bain ?
Alors, que peut-on faire face à tout cela ? Interdire toute prise en compte du religieux dans l’espace public ? Bannir l’existence même de ces institutions millénaires dans la république ? Tentant…mais la prise en compte des convictions religieuses peut difficilement s’écarter totalement de celle-ci. En effet, est-ce qu’une école publique doit refuser de proposer du poisson si ces élèves sont majoritairement chrétiens ? Ou un plat sans porc si ceux-ci sont majoritairement juifs ou musulmans ? Ou végétariens s’ils sont indouistes ?
Attention, je ne dis pas imposer un plat, mais de proposer un autre plat comme alternative. On me répondra qu’on ne peut pas faire un plat différent par religion, certes… Est-ce si inapproprié alors de se renseigner sur celles majoritairement présentes dans l’établissement et d’adapter les menus en conséquence ? Peut-être…mais peut être aussi que ce pragmatisme permettrait d’éviter de garnir davantage, des poubelles de cantines déjà trop remplies !
En allant plus loin, au regard de la détresse présente dans les hôpitaux, au front ou encore dans le milieu carcéral, peut-on humainement refuser la présence d’aumôniers ? Dans le dernier cas, les conséquences peuvent être terribles quand ce rôle est assumé (faute de mieux) par des individus mal intentionnés…Cette année 2015 ne nous l’a que trop démontré. Bref, sur la question de la Laïcité, il me semble dangereux de confondre fermeté et intransigeance…
En conclusion, atteinte à la laïcité ou islamophobie ?
On le voit, les exemples d’atteintes à la Laïcité foisonnent dans l’hexagone, bien au-delà des festivités nocturnes de la mairie de Paris, qui ne sont comme le dit l’adage « que l’arbre qui cache la forêt » Cependant, vouloir totalement exclure le religieux de l’espace public semble est selon moi un dogmatisme se refusant à toute analyse concrète. Si la question est : « Est-ce une faute de la mairie de Paris que d’organiser cette nuit du ramadan au regard du principe de Laïcité dans la vie publique ? » pour moi la réponse est clairement oui. En effet, si un tel évènement doit avoir lieu, est-ce le rôle d’une municipalité de l’organiser ? Non, je ne crois pas, les associations culturelles et cultuelles existent déjà à cet effet. Maintenant, est ce que cette faute est le prétexte pour des récupérations politiques et islamophobes ? Oui je le pense; ce qui est paradoxale d’ailleurs que de vouloir jeter l’opprobre sur la communauté musulmane sous prétexte de laïcité républicaine, car c’est oublier que la république vise également à rassembler ce qui est épars en ce sens qu’elle ne catégorise pas et ne reconnait que des citoyens en son seins.
Alors sur cette question de Laïcité, essayons peut être de nous écarter des faits divers et de tout dogmatisme, et d’aborder cette question avec à la fois toute la hauteur et toute la concrétude qu’elle mérite.
Apprent :.
Re: Nuit du Ramadan et laïcité républicaine
Je crois que le principe de laïcité est clair.
Selon moi aucune collectivité locale ou nationale ne devrait, à aucun moment, participer, et a fortiori financer une activité religieuse, que ce soit la nuit du Ramadan ou quelque crèche de Noël que ce soit.
Et en ce qui concerne les églises, propriétés des communes, je pense qu'on devrait permettre aux musulmans de les utiliser puisque ce sont des biens communaux, donc collectifs.
Nous, francs maçons, nous partageons des temples bien que ne travaillant pas tous au même rite, pourquoi ne pas en faire autant dans le domaine religieux ?
Y a-t-il une seule raison acceptable pour que la collectivité finance des lieux de culte ne profittant qu'aux catholiques ?
Selon moi aucune collectivité locale ou nationale ne devrait, à aucun moment, participer, et a fortiori financer une activité religieuse, que ce soit la nuit du Ramadan ou quelque crèche de Noël que ce soit.
Et en ce qui concerne les églises, propriétés des communes, je pense qu'on devrait permettre aux musulmans de les utiliser puisque ce sont des biens communaux, donc collectifs.
Nous, francs maçons, nous partageons des temples bien que ne travaillant pas tous au même rite, pourquoi ne pas en faire autant dans le domaine religieux ?
Y a-t-il une seule raison acceptable pour que la collectivité finance des lieux de culte ne profittant qu'aux catholiques ?
Claude St Malo- Grand Initié
- Messages : 4592
Date d'inscription : 21/09/2012
Re: Nuit du Ramadan et laïcité républicaine
Il est important je pense avant tout d'effectivement rappeler que la laïcité est là non pas pour supprimer toute croyance et toute pratique religieuse comme certains voudraient l'affirmer, mais pour bel et bien jouer une sorte d'arbitre impartial au sein de notre grande société.
Le fait est que l'Etat a été séparé du Clergé, aussi devons-nous faire preuve à la fois d'impartialité, mais aussi, bien évidemment, de tolérance. Cependant il est évident que nous devons distinguer les activités que peuvent proposer les municipalités (lié à l'Etat donc) et celles qui dépendent d'un tout autre organisme. En effet, si nous avons séparé l'Etat de la religion, c'était pour une bonne raison, et il me semble qu'il serait tout de même très con (excusez-moi l'expression) de retomber dans un travers de l'Histoire et ce, peu importe avec quelle religion (que ce soit les Catholiques, les Musulmans, les Protestants, les Juifs ou que sais-je encore). La chose est dite. Donc... une municipalité qui organise quelques événements cultuelles, effectivement, il me semble que cela est assez mal venu.
Maintenant rien n'empêche évidement à d'autres organismes de proposer ce genre d'échange culturel ou cultuel peu importe... bien sûr que c'est enrichissant, bien sûr que cela fait parti de notre patrimoine, et toute nouvelle valeur apporté à ce patrimoine ne devrait pas être rejetée. Mais il faut faire la part des choses.
Alors à côté nous avons aussi cet exemple un peu navrant de cantine qui est, je trouve, un très très mauvais exemple et qui ne devrait pas faire parti de ce débat. Il devrait effectivement y avoir un choix minimum pour les repas à la cantine, c'est d'ailleurs normalement le cas dans la majorité des cantines il me semble... personnellement je me souviens qu'il y avait toujours deux types d'entrée, de plat et de dessert à la cantine du lycée... Je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas ce choix dans d'autres établissements... Après... peut-on imposer qu'un menu soit sans porc à la cantine ? Il me semble qu'il est maladroit voir malvenu de faire une telle précision... sans parler d'imposer un second menu spécifiquement sans porc, il me semble que l'on pourrait parler d'un repas alternatif sans préciser la nature du repas en question. Faire cette précision me semble justement dangereuse et accentue justement ce problème discriminatoire. On parle là de quelque chose de précis.
En fait je rejoins l'avis de Guizmo qui a intelligemment écrit ceci : "Attention, je ne dis pas imposer un plat, mais de proposer un autre plat comme alternative." Ce qui à mon sens est une bonne façon de penser effectivement. Et comme il l'a souligné, la problématique vient du fait qu'on ne va pas pouvoir non plus proposé trouze-millions de choix.
Je ne suis absolument pas pour la suppression de toute distinction dans les lieux publiques, ça serait je pense improductif et même très contraignant... De plus on finirait par arriver à une société qui finalement n'aurait plus de valeur, serait totalement neutre et vide d'intérêt. Cependant que la présence d'une certaine communauté puisse imposer quelque chose dans un lieu public me dérange dans un certain sens. Ça a, si vous voulez mon avis, quelque chose d’insidieux mais peut-être que cela n'est qu'un à priori et dans ce cas je m'en excuse d'avance pour ceux qui pourraient prendre cela comme... un préjugé de ma part, ce que j'essaye d'éviter à tout prix.
Après comme le soulève Claude, il y aussi ce... problème des églises. Personnellement ça m'importe peu de savoir que différentes religions pour utilisé un même lieu de culte pour leurs différentes pratiques religieuses. Justement ça pourrait être bon de voir différentes religions, partager quelque chose, des échanges de valeurs, d'idées. C'est toujours très enrichissant selon moi d'avoir un autre point de vue, malgré qu'on ait tout autant le droit d'avoir ses propres croyances.
En tout cas il n'y a, je pense, pas vraiment de raison acceptable pour que la collectivité finance des lieux de culte ne profitant qu'aux uniques catholiques.
Le fait est que l'Etat a été séparé du Clergé, aussi devons-nous faire preuve à la fois d'impartialité, mais aussi, bien évidemment, de tolérance. Cependant il est évident que nous devons distinguer les activités que peuvent proposer les municipalités (lié à l'Etat donc) et celles qui dépendent d'un tout autre organisme. En effet, si nous avons séparé l'Etat de la religion, c'était pour une bonne raison, et il me semble qu'il serait tout de même très con (excusez-moi l'expression) de retomber dans un travers de l'Histoire et ce, peu importe avec quelle religion (que ce soit les Catholiques, les Musulmans, les Protestants, les Juifs ou que sais-je encore). La chose est dite. Donc... une municipalité qui organise quelques événements cultuelles, effectivement, il me semble que cela est assez mal venu.
Maintenant rien n'empêche évidement à d'autres organismes de proposer ce genre d'échange culturel ou cultuel peu importe... bien sûr que c'est enrichissant, bien sûr que cela fait parti de notre patrimoine, et toute nouvelle valeur apporté à ce patrimoine ne devrait pas être rejetée. Mais il faut faire la part des choses.
Alors à côté nous avons aussi cet exemple un peu navrant de cantine qui est, je trouve, un très très mauvais exemple et qui ne devrait pas faire parti de ce débat. Il devrait effectivement y avoir un choix minimum pour les repas à la cantine, c'est d'ailleurs normalement le cas dans la majorité des cantines il me semble... personnellement je me souviens qu'il y avait toujours deux types d'entrée, de plat et de dessert à la cantine du lycée... Je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas ce choix dans d'autres établissements... Après... peut-on imposer qu'un menu soit sans porc à la cantine ? Il me semble qu'il est maladroit voir malvenu de faire une telle précision... sans parler d'imposer un second menu spécifiquement sans porc, il me semble que l'on pourrait parler d'un repas alternatif sans préciser la nature du repas en question. Faire cette précision me semble justement dangereuse et accentue justement ce problème discriminatoire. On parle là de quelque chose de précis.
En fait je rejoins l'avis de Guizmo qui a intelligemment écrit ceci : "Attention, je ne dis pas imposer un plat, mais de proposer un autre plat comme alternative." Ce qui à mon sens est une bonne façon de penser effectivement. Et comme il l'a souligné, la problématique vient du fait qu'on ne va pas pouvoir non plus proposé trouze-millions de choix.
Je ne suis absolument pas pour la suppression de toute distinction dans les lieux publiques, ça serait je pense improductif et même très contraignant... De plus on finirait par arriver à une société qui finalement n'aurait plus de valeur, serait totalement neutre et vide d'intérêt. Cependant que la présence d'une certaine communauté puisse imposer quelque chose dans un lieu public me dérange dans un certain sens. Ça a, si vous voulez mon avis, quelque chose d’insidieux mais peut-être que cela n'est qu'un à priori et dans ce cas je m'en excuse d'avance pour ceux qui pourraient prendre cela comme... un préjugé de ma part, ce que j'essaye d'éviter à tout prix.
Après comme le soulève Claude, il y aussi ce... problème des églises. Personnellement ça m'importe peu de savoir que différentes religions pour utilisé un même lieu de culte pour leurs différentes pratiques religieuses. Justement ça pourrait être bon de voir différentes religions, partager quelque chose, des échanges de valeurs, d'idées. C'est toujours très enrichissant selon moi d'avoir un autre point de vue, malgré qu'on ait tout autant le droit d'avoir ses propres croyances.
En tout cas il n'y a, je pense, pas vraiment de raison acceptable pour que la collectivité finance des lieux de culte ne profitant qu'aux uniques catholiques.
LordToms- Président du CAJMP
- Messages : 4811
Date d'inscription : 21/05/2012
Age : 36
Localisation : Haute-Garonne
Re: Nuit du Ramadan et laïcité républicaine
Je crois malheureusement que la culture catholique imprègne tellement la France que personne n'aura le courage de suggérer que les églises pourraient servir à d'autres qu'aux catholiques.
Claude St Malo- Grand Initié
- Messages : 4592
Date d'inscription : 21/09/2012
Re: Nuit du Ramadan et laïcité républicaine
La laïcité est claire dans sa forme, elle est simple à comprendre à la base, mais dès qu'elle doit intégrer des principes contradictoires elle se déstabilise ! C'est quasiment de la chimie.
Un principe : toute religion peut exister au sein de la république laïque, les lieux de cultes sont acceptés et accessibles à tous. Un autre principe : aucune religion ne peut montrer, ne serait-ce qu'un embryon de signe, dans le cadre d'un lieu exclusivement laïque. Si vous essayez de mélanger ces deux principes, même à dose homéopathique, vous risquez de créer une réaction ! Ensuite le système s'emballe et il faut rétablir l'équilibre : soit on le fait pour toutes les religions soit pour aucune.
Question hautement importante : à quel moment un signe ou une manifestation populaire peuvent-ils être considérés comme des "intrusions" de la religion dans l'univers laïque ? Et quand bien même cela pourrait se faire, jusqu'où peut-on aller ? Et puis, il ne faut pas être dupe, ce principe réactif entre laïcité et religion peut être utilisé à des fins manipulatoires, des apprentis chimistes savent faire réagir la soupe ! C'est un système qu'il faut constamment maintenir dans un état d'équilibre.
Un principe : toute religion peut exister au sein de la république laïque, les lieux de cultes sont acceptés et accessibles à tous. Un autre principe : aucune religion ne peut montrer, ne serait-ce qu'un embryon de signe, dans le cadre d'un lieu exclusivement laïque. Si vous essayez de mélanger ces deux principes, même à dose homéopathique, vous risquez de créer une réaction ! Ensuite le système s'emballe et il faut rétablir l'équilibre : soit on le fait pour toutes les religions soit pour aucune.
Question hautement importante : à quel moment un signe ou une manifestation populaire peuvent-ils être considérés comme des "intrusions" de la religion dans l'univers laïque ? Et quand bien même cela pourrait se faire, jusqu'où peut-on aller ? Et puis, il ne faut pas être dupe, ce principe réactif entre laïcité et religion peut être utilisé à des fins manipulatoires, des apprentis chimistes savent faire réagir la soupe ! C'est un système qu'il faut constamment maintenir dans un état d'équilibre.
Invité- Invité
Re: Nuit du Ramadan et laïcité républicaine
Je crois que Claude et Olivie1968 ont vraiment mis l'accent sur la difficulté d'application du principe de laïcité en France, rester ferme sur le principe et équilibré dans sa mise en application
Après je ne sais pas pour vous mais quand je discute laïcité autour de moi, j'ai souvent l'impression que les gens amalgament Laïcité, athéisme, agnosticisme, et nihilisme dans un espèce de grand tout ayant une haine profonde envers tout ce qui est +/- religieux...
Après je ne sais pas pour vous mais quand je discute laïcité autour de moi, j'ai souvent l'impression que les gens amalgament Laïcité, athéisme, agnosticisme, et nihilisme dans un espèce de grand tout ayant une haine profonde envers tout ce qui est +/- religieux...
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L'éternel apprent:.
Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. [Saint Exupery]
Apprent:.- Chien fou
- Messages : 163
Date d'inscription : 27/04/2015
Age : 35
Localisation : Aix-en-Provence
Re: Nuit du Ramadan et laïcité républicaine
C'est bien ça le problème... L'amalgame... et les journalistes se font souvent la joie de le faire pour alimenter les potins... et évidemment la grande majorité des lecteurs et/ou téléspectateurs, ne font pas l'effort de chercher plus loin... après tout c'est très arrangeant de trouver un bouc émissaire à ses propres problèmes...
Je ne dis pas non plus qu'il n'y a pas de problème que l'on ne peut pas régler soit même, hélas on est souvent confronté à la difficulté de son environnement...
Bref je m'égare... Il est une difficulté existante qui est comme l'a souligné Apprent:. et les autres avant lui, de rester cohérent dans les principes de loi et l'appliquer à tous sans distinction tout cela sans entrer dans l'intransigeance totale, dénuée d'humanisme ou à l'inverse être laxiste ou faire en sorte qu'un tel ou un tel ne bénéficie pas d'avantages par rapport à d'autres...
Je ne dis pas non plus qu'il n'y a pas de problème que l'on ne peut pas régler soit même, hélas on est souvent confronté à la difficulté de son environnement...
Bref je m'égare... Il est une difficulté existante qui est comme l'a souligné Apprent:. et les autres avant lui, de rester cohérent dans les principes de loi et l'appliquer à tous sans distinction tout cela sans entrer dans l'intransigeance totale, dénuée d'humanisme ou à l'inverse être laxiste ou faire en sorte qu'un tel ou un tel ne bénéficie pas d'avantages par rapport à d'autres...
LordToms- Président du CAJMP
- Messages : 4811
Date d'inscription : 21/05/2012
Age : 36
Localisation : Haute-Garonne
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