Traité d’athéologie – Michel Onfray
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Traité d’athéologie – Michel Onfray
ll n’est pas évident de parler d’un livre de Michel Onfray, car quoi que j’en dirai, je sais que quelques excités me sauteront immanquablement à la gorge, en clamant haut et fort qu’en tant que polémiste hyper-mediatisé, Onfray n’a rien d’un philosophe, et que donc sa pensée ne vaut pas la peine d’être considérée.
Oui, Michel Onfray est un philosophe polémiste, on ne peut le nier, et c’est à mes yeux ce qui fait son charme, car la philosophie, par définition et depuis son origine, sert à répandre la lumière plus qu’elle n’invite au replis obscurantiste ; elle est vecteur de réflexion, de remise en question, d’intelligence, de pratique de la raison et donc par essence trouve son terreau dans la critique et le fait de bousculer les habitudes et les codes du monde normé dans lequel elle évolue . Oui, il a un style très direct et parfois un peu péremptoire pour expliquer sa pensée, mais on peut lui reconnaitre le talent de savoir intéresser un grand nombre de non spécialistes, et cette façon de la présenter, sans détour, sans artifice, participe sans doute beaucoup à ce succès.
Lorsqu’on se lance dans un "Traité d’athéologie", on peut s’attendre à deux approches de la part de l’auteur. La première consisterait à se savoir déjà athée, et à s’offrir un livre pour expliquer les raison de cet athéisme. Le second serait de s’interroger sur ce qu’est être athée, aux yeux des trois grandes religions monothéistes, puis d’étudier ces trois religions, du point de vue du texte, du Livre, de leurs Histoires, leurs naissances et de leurs expansions, de la manière dont les paroles du prêcheur d’une secte parmi des centaines ont été transmises, augmentées, détournées, mythifiée, mystifiée, du role politique qu’elles ont joué, de leur consistance, de leur cohérence ; étudier pourquoi tant de succès, les raisons non spirituelles qui ont facilité les théocraties depuis l’antiquité, jusqu’au XXeme siecle, le role de Paul de Tarse, de Constantin, mais aussi d’Hitler, de l’ayathollah Khomeyni, des Papes Pi XII, Jean Paul II…
C’est évidemment cette deuxième approche qu’a choisie Michel Onfray qui, s’il finit athée convaincu et combattant, s’est offert pour en arriver à cette conclusion une étude approfondie de ce qu’est le fait religieux, l’instrumentalisation de la spiritualité et des questions métaphysiques à des fins politiques et une soif de domination. Apres avoir lu intégralement, et en détail les trois grands Livres et les textes qui les accompagnent, Onfray possède tout un arsenal d’arguments pour nous démontrer pourquoi continuer à se réclamer fidèle d’une de ces trois Religions équivaut à être atteint d’une maladie mentale grave. En effet, tout est là, objectivement, devant nous, pour comprendre que si la Foi, ou meme la croyance en un Etre suprême n’est absolument pas à remettre en question, puisque du domaine de l’appréciation individuelle et intime, choisir de rejoindre une des trois Religions monothéistes possède en revanche toutes les marques de la négation de l’Homme, la négation de l’intelligence, de la raison, de la vie, de l’amour, de la démocratie et de la paix, de la morale et de la fraternité. Alors le faire sous prétexte que ces religions seraient des guides moraux, et vecteurs d’un message d’amour, procède d’un paradoxe qui traduit une névrose bien réelle.
C’est d’ailleurs pour échapper à toutes ces contradictions que la plupart des Catholiques, Juifs, ou Musulmans aujourd’hui pratiquent, s’ils sont pourvus d’un esprit sain, la théorie du prélèvement : on garde ce qui ne nous semble pas trop éloigné de ce à quoi on peut croire, et on jette tout ce qui nous déplaît, nous fait honte, appartient à l’Histoire sanglante de notre Religion, le tout effectué avec un nihilisme sans faille.
La foi est donc réelle, mais l’appartenance à la Religion est fictive, incomplète, partielle, d’ou la notion d’athée chrétien.
Ce livre est bon, profond et intelligent, et je le conseille à tout le monde, athées comme croyants, pratiquants ou non, à condition cependant qu’il soit lu sans a priori et avec raison. Que ceux qui ont la foi ne s’offusquent pas du style Onfray, et réfléchissent au fond de sa pensée, aux arguments qu’il présente, avec un bon nombre de références et une bibliographie tres fournie. Et surtout, qu’il soit lu jusqu’à la fin, car les derniers paragraphes sur la Laïcité sont vraiment tres intéressants.
Oui, Michel Onfray est un philosophe polémiste, on ne peut le nier, et c’est à mes yeux ce qui fait son charme, car la philosophie, par définition et depuis son origine, sert à répandre la lumière plus qu’elle n’invite au replis obscurantiste ; elle est vecteur de réflexion, de remise en question, d’intelligence, de pratique de la raison et donc par essence trouve son terreau dans la critique et le fait de bousculer les habitudes et les codes du monde normé dans lequel elle évolue . Oui, il a un style très direct et parfois un peu péremptoire pour expliquer sa pensée, mais on peut lui reconnaitre le talent de savoir intéresser un grand nombre de non spécialistes, et cette façon de la présenter, sans détour, sans artifice, participe sans doute beaucoup à ce succès.
Lorsqu’on se lance dans un "Traité d’athéologie", on peut s’attendre à deux approches de la part de l’auteur. La première consisterait à se savoir déjà athée, et à s’offrir un livre pour expliquer les raison de cet athéisme. Le second serait de s’interroger sur ce qu’est être athée, aux yeux des trois grandes religions monothéistes, puis d’étudier ces trois religions, du point de vue du texte, du Livre, de leurs Histoires, leurs naissances et de leurs expansions, de la manière dont les paroles du prêcheur d’une secte parmi des centaines ont été transmises, augmentées, détournées, mythifiée, mystifiée, du role politique qu’elles ont joué, de leur consistance, de leur cohérence ; étudier pourquoi tant de succès, les raisons non spirituelles qui ont facilité les théocraties depuis l’antiquité, jusqu’au XXeme siecle, le role de Paul de Tarse, de Constantin, mais aussi d’Hitler, de l’ayathollah Khomeyni, des Papes Pi XII, Jean Paul II…
C’est évidemment cette deuxième approche qu’a choisie Michel Onfray qui, s’il finit athée convaincu et combattant, s’est offert pour en arriver à cette conclusion une étude approfondie de ce qu’est le fait religieux, l’instrumentalisation de la spiritualité et des questions métaphysiques à des fins politiques et une soif de domination. Apres avoir lu intégralement, et en détail les trois grands Livres et les textes qui les accompagnent, Onfray possède tout un arsenal d’arguments pour nous démontrer pourquoi continuer à se réclamer fidèle d’une de ces trois Religions équivaut à être atteint d’une maladie mentale grave. En effet, tout est là, objectivement, devant nous, pour comprendre que si la Foi, ou meme la croyance en un Etre suprême n’est absolument pas à remettre en question, puisque du domaine de l’appréciation individuelle et intime, choisir de rejoindre une des trois Religions monothéistes possède en revanche toutes les marques de la négation de l’Homme, la négation de l’intelligence, de la raison, de la vie, de l’amour, de la démocratie et de la paix, de la morale et de la fraternité. Alors le faire sous prétexte que ces religions seraient des guides moraux, et vecteurs d’un message d’amour, procède d’un paradoxe qui traduit une névrose bien réelle.
C’est d’ailleurs pour échapper à toutes ces contradictions que la plupart des Catholiques, Juifs, ou Musulmans aujourd’hui pratiquent, s’ils sont pourvus d’un esprit sain, la théorie du prélèvement : on garde ce qui ne nous semble pas trop éloigné de ce à quoi on peut croire, et on jette tout ce qui nous déplaît, nous fait honte, appartient à l’Histoire sanglante de notre Religion, le tout effectué avec un nihilisme sans faille.
La foi est donc réelle, mais l’appartenance à la Religion est fictive, incomplète, partielle, d’ou la notion d’athée chrétien.
Ce livre est bon, profond et intelligent, et je le conseille à tout le monde, athées comme croyants, pratiquants ou non, à condition cependant qu’il soit lu sans a priori et avec raison. Que ceux qui ont la foi ne s’offusquent pas du style Onfray, et réfléchissent au fond de sa pensée, aux arguments qu’il présente, avec un bon nombre de références et une bibliographie tres fournie. Et surtout, qu’il soit lu jusqu’à la fin, car les derniers paragraphes sur la Laïcité sont vraiment tres intéressants.
Re: Traité d’athéologie – Michel Onfray
"La Foi c'est bien, La Religion c'est mal" version très bien expliquée et documentée, pour résumer ?
Ca va interesser mon papa, merci pour l'idée de cadeau de Noël ! C'est gentil.
Après, les hommes et les religions sont tellements entremêlés qu'il est impossible de les compartimenter vraiment. Si la religion est un outil d'instrumentalisation des pensées, n'est-ce pas à cause des Hommes ? Si les Hommes accomplissent de grandes choses, ne sont-ils pas inspirés par leur Religion ? La Foi étant leur moteur...
Bref, des choses horribles, des choses géniales, de la morale, du vice et tout un tas d'autres choses : voilà la formule d'une religion réussie, ou devrais-je dire, d'une Humanité.
Ca va interesser mon papa, merci pour l'idée de cadeau de Noël ! C'est gentil.
Après, les hommes et les religions sont tellements entremêlés qu'il est impossible de les compartimenter vraiment. Si la religion est un outil d'instrumentalisation des pensées, n'est-ce pas à cause des Hommes ? Si les Hommes accomplissent de grandes choses, ne sont-ils pas inspirés par leur Religion ? La Foi étant leur moteur...
Bref, des choses horribles, des choses géniales, de la morale, du vice et tout un tas d'autres choses : voilà la formule d'une religion réussie, ou devrais-je dire, d'une Humanité.
Thot- Petit Sage
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Re: Traité d’athéologie – Michel Onfray
Je te rappelle, pour la énième fois, que Michel Onfray a surtout une horde de fans hystériques qui sautent à la gorge de tous ceux qui osent dire du mal du grand philosophe de notre époque (sic), que ce soit sur internet ou ailleurs. Je ne pense pas qu'il ait de souci à se faire quant au traitement médiatique donc il est l'objet.Guizmo a écrit:ll n’est pas évident de parler d’un livre de Michel Onfray, car quoi que j’en dirai, je sais que quelques excités me sauteront immanquablement à la gorge, en clamant haut et fort qu’en tant que polémiste hyper-mediatisé, Onfray n’a rien d’un philosophe, et que donc sa pensée ne vaut pas la peine d’être considérée.
Allez, pour le fun :
« Cela me rappelle une autre victime de la dictature de la vérité. Michel Onfray, comme Deutsch, est contraint de vendre des dizaines de milliers de mauvais livres, aidé par une petite centaine d’articles de journaux, à chaque fois, en s’inventant au besoin des ennemis imaginaires et en insultant de biens réels contradicteurs, pour donner un semblant d’audience à sa philosophie provocatrice. Quels sacrifices ne faut-il pas faire pour servir la pensée : Onfray a même dû créer son propre club du troisième âge pour disposer d’un auditoire régulier (photo), et dialoguer avec un président de la République dont il avait publiquement avoué "ne pas partager toutes les idées", pour parvenir à écrire un nouvel ouvrage.
Il faut en finir avec cette déplorable habitude, qui consiste à vouloir faire taire ceux qui affirment dans tous les journaux disponibles des choses discutables et inexactes. Cela les contraint à redoubler d’efforts. Reconnaissons plutôt à Deutsch, Onfray, Zemmour ou encore Alain Minc, leur immense talent d’hommes de scène. Cessons de pourchasser les comédiens en les prenant pour des intellectuels. »
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Re: Traité d’athéologie – Michel Onfray
Saluton al vi, Gefratoj !
Je me défini comme un amateur d'Onfray et malgré cela, je trouve mon intervention dans les commentaires de cet article publié sur De Midi A Minuit infiniment moins "hystérique" que ce dernier post.
"J’aime Onfray ! J’aime le prof de philo telle qu’il l’enseigne à l’UPC : avec un parti pris résolument matérialiste, hédoniste, athée et humaniste. J’aime le chercheur sérieux, pointilleux, exhaustif, (presque) maniaque.
J’aime moins ses positions politiciennes (c’est à dire politiques dans la logique des partis et des élections) qu’il revendique pragmatiques en choisissant toujours le plus à gauche chez ceux qui ont une chance d’être élu. Ce n’est pas la mienne. J’aime moins, également, la multiplication de ses apparitions télés qu’il galvaude un peu. Il pourrait se contenter des émissions littéraires et non spectaculaire, à savoir La Grande Librairie et Ce soir ou jamais.
Ne me dérangent pas les critiques selon lesquelles il assassinerait ceux qu’il n’aime pas. On peut lui reprocher en effet son style assassin et sa hargne tenace et sélective, mais jamais je n’ai entendu une seule contre-argumentation arriver à la cheville de ses analyses de Freud ou de Sartre. Le problème avec Onfray, c’est qu’il lit tout, cite l’intégralité de ses sources à chaque argument avancé, et n’ajoute rien aux faits. Après, on partage ou pas l’interprétation, mais il faut avouer que souvent les faits qu’ils soulève parlent d’eux-mêmes.
Est-il un philosophe ? Je n’en sais rien, et je m’en fous. Il est en tout cas un excellent professeur de philosophie et extraordinaire historien de cette même discipline. Je n’en demande pas plus de sa part.
Pour finir. Je n’ai pas lu le Traité d’athéologie, mais à lire cette critique, je dirais (en tant qu’athée convaincu, car même l’athée doit se résoudre à croire… en l’inexistence de Dieu) qu’il se trompe s’il lie la question du théisme aux messages des trois monothéismes qui, et je partage cette idée avec lui, n’ont jamais servi l’humanité. Où est le véritable problème ? Dans la croyance en un Dieu, ou dans les doctrines et pratiques qui découlent de certains courants s’en réclamant ? J’ai mon idée sur la question."
On laissera les lecteurs juger de quel côté se trouvent les "hordes"...
Spirite,
Je me défini comme un amateur d'Onfray et malgré cela, je trouve mon intervention dans les commentaires de cet article publié sur De Midi A Minuit infiniment moins "hystérique" que ce dernier post.
"J’aime Onfray ! J’aime le prof de philo telle qu’il l’enseigne à l’UPC : avec un parti pris résolument matérialiste, hédoniste, athée et humaniste. J’aime le chercheur sérieux, pointilleux, exhaustif, (presque) maniaque.
J’aime moins ses positions politiciennes (c’est à dire politiques dans la logique des partis et des élections) qu’il revendique pragmatiques en choisissant toujours le plus à gauche chez ceux qui ont une chance d’être élu. Ce n’est pas la mienne. J’aime moins, également, la multiplication de ses apparitions télés qu’il galvaude un peu. Il pourrait se contenter des émissions littéraires et non spectaculaire, à savoir La Grande Librairie et Ce soir ou jamais.
Ne me dérangent pas les critiques selon lesquelles il assassinerait ceux qu’il n’aime pas. On peut lui reprocher en effet son style assassin et sa hargne tenace et sélective, mais jamais je n’ai entendu une seule contre-argumentation arriver à la cheville de ses analyses de Freud ou de Sartre. Le problème avec Onfray, c’est qu’il lit tout, cite l’intégralité de ses sources à chaque argument avancé, et n’ajoute rien aux faits. Après, on partage ou pas l’interprétation, mais il faut avouer que souvent les faits qu’ils soulève parlent d’eux-mêmes.
Est-il un philosophe ? Je n’en sais rien, et je m’en fous. Il est en tout cas un excellent professeur de philosophie et extraordinaire historien de cette même discipline. Je n’en demande pas plus de sa part.
Pour finir. Je n’ai pas lu le Traité d’athéologie, mais à lire cette critique, je dirais (en tant qu’athée convaincu, car même l’athée doit se résoudre à croire… en l’inexistence de Dieu) qu’il se trompe s’il lie la question du théisme aux messages des trois monothéismes qui, et je partage cette idée avec lui, n’ont jamais servi l’humanité. Où est le véritable problème ? Dans la croyance en un Dieu, ou dans les doctrines et pratiques qui découlent de certains courants s’en réclamant ? J’ai mon idée sur la question."
On laissera les lecteurs juger de quel côté se trouvent les "hordes"...
Spirite,
Tao- Maitre Philosophe
- Messages : 1595
Date d'inscription : 25/08/2012
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