Belles plantes !

Si vous le permettez, revenons un peu sur un sujet qui me tient particulièrement à coeur : la phytothérapie. L'utilisez- vous ? Et si oui quelles sont les plantes que vous utilisez ?

Nous avons un grand spécialiste de ce domaine sur le forum : Ethereum ! Je sais qu'il en connaît un rayon, alors je voulais relancer le débat afin que cela profite à tout le monde. Nonobstant les éventuelles réticences, la phytothérapie s'impose peu à peu comme une médecine réellement efficiente, et à juste titre ! Car les molécules végétales contiennent des propriétés médicinales prouvées et testées. Pêle-mêle, la valériane a des propriétés sédatives et apaisantes, la queue de cerise est diurétique, le gincko améliore la circulation sanguine, l'aubépine est apaisante et anticonvulsivante, l'elchotzia anxiolytique, etc.

Alors évidemment toutes les plantes n'ont pas des propriétés bénéfiques, tout est soumis aux potentiels des molécules et des effets. Le laurier rose (celui qui orne vos parcs et jardins) est un poison violent ! D'AILLEURS SOYEZ VIGILANTS, une feuille ingérée peut provoquer de graves troubles. Alors que sa cousine le laurier sauce est comestible ! Excellent dans les civets d'ailleurs...
Vous l'aurez compris, la phytothérapie est efficace, comme peut l'être toute médecine contenant des principes actifs. Ma grand mère cueillait de la Célidoine (appelée aussi plante à verrue), pour traiter les verrues ! Il suffit d'utiliser le suc sécrété par la tige de la pante, de l'appliquer sur la verrue, et le tour est joué ! Par contre il ne faut pas l'ingérer. Dans tous les cas, je vous conseille un bon guide des plantes médicinales, on en trouve d'excellents en librairie, ou votre pharmacien, et plus précisément le pharmacien herboriste.

Bonjour Olive,

Je suis un inconditionnel de la phyto, cependant si le besoin s'en fait sentir j'utilise des produits allopathiques, nécessité oblige.

Je crois que tu as fait un peu le tour de la question par ton avertissement sur son bon usage.

Les herboristes confirmés, les pharmaciens qui récupèrent ce concept mercantile, sont plus accrédités que de vagues chamanes ou druides de secondes zones autoproclamés par un site officiel wiccan ... .

Bonjour Pierre Detaille !

Oui c'est sûr...

Sans vouloir dénigrer la médecine allopathique (car ce serait vraiment injuste et infondé) j'ai une philosophie : pour moi tous les remèdes sont dans la nature ! Comprenez toutes les solutions médicales sont dans les substances naturelles. La difficulté c'est de les isoler bien entendu. Mais dans notre beau et grand XXI ème siècle, nous commençons à nous rendre compte que certains remèdes ancestraux avaient du bon. Les recueils fleurissent, les découvertes s'enchaînent, mais il faut compter avec une industrie allopathique développée. C'est pourquoi la phyto revient au goût du jour, non pas comme une médecine efficace et absolument anodine, mais comme une médecine efficace si elle est bien utilisée, une excellente alternative aux médicaments de synthèse.

Il existe des dizaines de milliers d'essences qui sont susceptibles de contenir des substances bénéfiques pour nous ; et là je ne fais allusion qu'à celles qui sont plus ou moins identifiées. Il en reste probablement beaucoup à découvrir. Il y a quelques années, l'if (le bel arbre), a livré son secret : il contient une substance active contre certain cancer ! Découverte prometteuse s'il en est, cette substance fut étudiée, elle se nomme TAXOL. L'extrait d'écorce de saule a donné naissance à l'aspirine ! Plus tard on s'est aperçu que la "reine des prés" en contenait encore plus...

va expliquer aux grands groupes pharmaceutiques que la nature nous offre de quoi nous soigner, tu verras la réaction virulente que cela engendrera.

Pourquoi n'a t'on pas continué d'utiliser les remèdes ancestraux ? Peut-être que les risques se sont accentués lorsque les traditions orales se sont perdues et sont devenues des "ont dit que ..." approximatifs.
La recherche à aussi permis de produire assez de médicaments de synthèse alors que la nature n'aurait peut-être pas pu en offrir autant aussi vite.
Mais d'un autre côté, le développement à tout crin nous a entrainés sur la création de fausses maladies (qui sont des effets naturels du vieillissement) pour faire tourner le commerce.
Comme l'écrit Luc Ferry, une entreprise qui n'innove pas est vouée à la fermeture, c'est un mouvement inexorable contre lequel il n'est pas possible de lutter actuellement (1). D'où cette démesure des laboratoires pour créer sans cesse de nouvelles molécules.
Et si demain on passe 100% phyto, il faudra cultiver en masse les plantes adéquates, avec le rendement industriel imposé pas le marché pour que le retour sur investissement soit à la hauteur. Les actionnaires ne sont pas des mécènes, hélas, ce sont des hommes d'affaires qui souvent se fichent éperdument de la manière de faire pour autant que les dividendes tombent avec régularité.

Il faudra que l'humanité arrive un jour à œuvrer pour le bien de tous, et pas rien que pour les financiers. Ce jour là, peut-être que les plantes reviendront dans les labos pour nous guérir.

(1) imaginons qu'Apple ne sorte pas de nouveauté cette année, les actionnaires et les clients vont penser que la société est en chute libre, même si durant un an elle a travaillé à l'amélioration de ses produits existants pour assurer une stabilité des produits à leur clientèle. Ce sera pareil dans les autres domaines.

Absolument yaka ! C'est bien là qu'est le problème, le profit !

Je suis d'accord qu'il existe une composante "rendement" dans le système médical, mais celle-ci était bien pratique lorsqu'il s'est agit de faire du profit, et non de répondre efficacement à la demande des patients, nous avons pu l'observer avec le scandale du "Médiator". Certes la recherche pharmaceutique ne s'est pas toujours "gavée", elle fut dévouée et bûcheuse, mais à présent je pense qu'il faudrait se tourner (précisément parce que nous avons le temps, du fait de l'efficacité de certains médicaments de synthèse) vers la phyto, pour des raisons scientifiques et moins économiques.

C'est le principe qui est intéressant ; la science peut se diriger vers un système de médication naturelle parce que cela offrirait une alternative efficace aux effets secondaires déplorables de certains médicaments allopathiques. C'est le temps qui manque ? Je sais que le temps c'est de l'argent oui, mais il est nécessaire d'orienter les idées vers une recherche fondamentale qui nous rendrait plus de services qu'elle nous cause de problème. D'ailleurs, la phyto est en plein boum, ce n'est pas pour rien, à mon avis l'avenir passe par une refonte de la médication, pour des raisons évidentes de méfiance des patients à l'égard des traitements allopathiques. Il en existe aussi qui se méfient de la phyto, mais dans l'ensemble, objectivement, je pense que c'est une tendance réelle.

L'idée est vraiment là, puisque nous avons le temps, autant essayer de puiser les solutions là où elles peuvent se trouver. C'est ce que fait la recherche fondamentale. En finir avec le marché des médicaments efficaces mais vicieux, et se tourner vers des molécules naturelles efficaces, et surtout nettement moins vicieuses, quitte à ce que ce soit moins rentable au début et beaucoup plus par la suite.

Et puis, la production des plantes médicinales pourrait se faire dans des conditions qui satisfassent certains pays. Sachant qu'une quantité relativement faible de substance sèche peut être très active, imaginez la production d'un seul hectare ! Cela pourrait être une solution économique pour des pays pauvres, à condition bien sûr que ce commerce soit équitable, je suis d'accord, c'est l'éternel problème.

Une autre solution pourrait être encore plus simple et équitable pour tous : ne conserver que les médicaments allopathiques efficaces et sans effets gênants, et produire des médicaments de phytothérapie à large vocation. Prenons un cas connu : l'anxiolytique. Nous savons quelles sont les molécules impliquées ainsi que leurs actions sur le système nerveux ; mais nous venons de découvrir que l'elchotzia (plante originaire d'Amérique) produisait une molécule aux propriétés anxiolytiques, et les tests tendent à prouver qu'il n'existe aucun effet secondaire ! Bien sûr il ne s'agit pas d'intervertir les deux médicaments tout de suite, mais une conversion pourrait s'opérer s'il s'avère que cette molécule naturelle est plus intéressante que celle de l'anxiolytique allopathique. C'est une question d'orientation des recherches, et de choix économiques.

Nous parlons toujours d'avenir pour nos enfants, et bien il se trouve que les médicaments de demain seront ceux de nos enfants, alors autant qu'ils soient le plus efficaces possible et surtout le moins toxiques possible. Au-delà de tout cela je suis d'accord qu'il se pose une question philosophique de premier ordre : toutes les solutions médicamenteuses peuvent-elles exister dans notre environnement ? Faut-il les créer de toutes pièces ? Les deux ?

Pour ma part je me dis que tant qu'on a rien de grave et qu'on a un peu de temps ça vaut le coup d'essayer de soigner notre corp et notre esprit avec des produits naturels et la santé passe aussi par faire un peu de sport, bien se nourrir, et ne pas stresser pour tout et n'importe quoi ou faire du yoga pour se détendre. Ceci dans un monde parfait bien sur et pas à Paris sauf si on accepte de se donner un peu de mal pour se chouchouter et s'écouter.
Maintenant pour les maladies graves à moins d'avoir un chamane béton sous la main, les médocs de labos resteront toujours important. Si on pouvait dégager ceux qui tuent ou ceux qui ne sont pas efficaces ça serait nikel.
Olive. J'ai une idée utopique : faire un site sur toutes les bonnes idées qui peuvent donner un coup de main au tiers monde. Tu pourrais faire la partie psy et la partie phyto.

Oui pourquoi pas Marie ? C'est une bonne idée.

Je sais pertinemment que mes idées sont probablement utopiques, mais il me semble qu'il y a toujours des pistes intéressantes à suivre, et ce quel que soit le domaine de recherche. Actuellement la phytothérapie connait une croissance de 14% ! Ce qui est énorme ; bien sûr il y a des contrôles sanitaires et commerciaux qui assurent le bon déroulement de la mise sur le marché de ces substances. Mais je ne suis pas dupe et me doute bien qu'il y a aussi des enjeux financiers derrière ces bons résultats ; mais si cela peut faire avancer la pharmacopée dans le bon sens, c'est un risque à courir, enfin je crois.

Vraiment très intéressant tout ça ! Ah le pouvoir des plantes et de la nature... Je suis peut-être un doux rêveur mais en un sens j'ai toujours pensé que s'il y avait une réponse (= un remède) à une maladie elle se trouvait dans les plantes... Après tout il a tellement de plantes aux propriétés insoupçonnées ou oubliées. Ah... Dommage qu'on n'ait plus de druide à notre époque (oui bon ok j'exagère mais c'est intentionnel) pour nous faire des bons remèdes à base de plantes.

Par contre n'y aurait-il pas un plus grand risque d'allergie possible avec les remèdes à base de plantes ? Je demande par curiosité parce que personnellement j'en sais rien !

Puisque tu parles de gui Tom, cela me rappelle les vertus de cette plante bien connue, notamment par les druides. Le gui possède de nombreuses propriétés intéressantes... C'est l'une des plantes les mieux connues dans l'univers de la phyto. Bien sûr de nos jours la recherche a pu mettre en évidence ses principes actifs, et les isoler pour en tirer le meilleur.

Oui tu as raison, le risque allergique persiste, et il faut prendre quelques précautions avant d'utiliser une plante médicinale. Ce n'est pas évident car il en existe beaucoup et l'on ne peut savoir exactement à quel type de substance le corps va réagir ou pas. Je suis un peu comme toi, j'ai toujours pensé que tous les remèdes étaient dans la nature, que c'était une sorte de jeu de piste, de chasse au trésor ! Evidemment il nous a fallut agir dans l'urgence, et concevoir des médicaments de synthèse, mais je demeure convaincue que la nature contient de manière indubitable toutes les solutions, il nous faut simplement un peu plus de temps pour les repérer.

Au crédit de mes propos, je peux avancer le fait que beaucoup de médicaments allopathiques sont inspirés des plantes, et certains contiennent même des molécules directement calquées sur celles qui parsèment la nature...