Renommer l'école maternelle ?

Christophe : n'hésite pas à élaborer hein ...

Par exemple que l'état achète LUI les milliers de livres à un prix cassé par appel d'offre plutôt que de laisser chaque prof conseiller tel ou tel éditeur. Rien que là y'a des millions d'économies à faire.
Ou alors mettre dans l'éducation les millions dépensés chaque années par les collectivité pour acheter des œuvres d'art pour faire joli sur les ronds points ou ailleurs. Un exemple : à Antibes a été achetée il y a quelques années une belle sculpture (sérieusement c'est très beau j'en ai même fait une série photo) pour la modique somme de 300.000€. Une paille pour une ville de 90.000 habitants mais avec cette somme y'a de quoi faire pour les écoles non ?

Sérieux... on a peut-être autre chose à foutre que de changer les noms des écoles... C'est d'une inutilité ma parole... Un chat reste un chat...

Je crois bien qu'école maternelle fut la première appellation. Pas sûr !!!

Pour les écoles qui accueillaient les enfants de 4 ans, alors que le primaire ouvrait à 5/6 ans, je pense, on a parlé de "' classes enfantines ," ou sections "enfantines" pour classes uniques.

Dès lors en ouvrant à 2/3 ans, pour précéder enfantines on a imaginé " maternelles". On parlait d'institutrices en maternelles, d'assistantes scolaires en maternelles et même d'inspectrices maternelles.
Ces classes n'étaient pas obligatoires, on y éveillait sans enseigner( pas de leçons , ni devoirs) possibilités de sieste... Et un peu partout l'heure de la sortie s'appelait " l'heure des mamans".

Puis on a mis des hommes comme enseignants en " maternelle", puis on a retiréles inspectrices "maternelles" pour rattacher ces classes aux inspections élementaires ( ou primaires) (à majorité masculines: inspecteurs )

Le seul ennui exprimé au changement, c'est que les inspecteurs du primaire, incompétents aux activités de maternelles ( peintures, découpages, histoires, jeux, activités manuelles ou artistiques... ont fait glissé ce merveilleux éveil au langage, à l'art , à la relation, vers des pratiques qu'ils maîtrisaient mieux: lecture, calcul...

Et au prétexte qu'il ne fallait pas ralentir les enfants " précoces", on va finir par dénaturer ce qui faisait la spécificité heureuse et efficace des maternelles.

Parfois les changement des mots cachent des changements de concepts.

Dans ce cas le titre est mal choisi... Le titre évoque ici "renommer" l’école maternelle...et non pas "dénaturer", "modifier", "réformer" l'école maternelle... Donc clairement : qu'est-ce qu'ils comptent faire exactement ?

Désolé je joue mon troll de base aujourd'hui... Hésitez pas à me faire une piqure de calmant si je dérape !

Christophe : bons exemples, d'ailleurs il y a de plus en plus d'associations de parents qui s'organisent ensemble pour faire des achats en gros avant la rentrée. Une très bonne chose selon moi !
Pour les livres, ça se fait dans certaines écoles ... là ce qui me dérange plus est le changement incessant de programme : est-ce nécessaire ? (un bouquin peut faire plus d'une année)
La sculpture est jolie ...

Abac : je n'avais pas vu ça comme ça, la proposition vient d'une élue vert féministe à priori. Très intéressant comme info en tout cas, apprendre en maternelle (VS découvrir, éveiller sa curiosité) ... on a déjà trop de compétition, trop tôt ...

Christophe06 a écrit:Par exemple que l'état achète LUI les milliers de livres à un prix cassé par appel d'offre plutôt que de laisser chaque prof conseiller tel ou tel éditeur. Rien que là y'a des millions d'économies à faire.
Ou alors mettre dans l'éducation les millions dépensés chaque années par les collectivité pour acheter des œuvres d'art pour faire joli sur les ronds points ou ailleurs. Un exemple : à Antibes a été achetée il y a quelques années une belle sculpture (sérieusement c'est très beau j'en ai même fait une série photo) pour la modique somme de 300.000€. Une paille pour une ville de 90.000 habitants mais avec cette somme y'a de quoi faire pour les écoles non ?

J'aime bien ta suggestion. Elle est irréaliste, mais elle me plaît bien.
Faire acheter le même livre à prix cassé par toutes les écoles, ça implique plusieurs choses.
D'abord, il faut que le livre soit libre de droits, et que l'éditeur, l'auteur des notes, acceptent de faire une prestation au forfait. Mais c'est possible.
Surtout ça implique que toutes les classes de France sur un niveau donné fassent les mêmes oeuvres, aient tous le même manuel.
Actuellement c'est impossible, parce que le niveau est tellement disparate, dès le primaire, que les enseignants sont obligés d'adapter leur cours au niveau réel des élèves. Il y a quelques années, je travaillais en lycée de banlieue, j'étais toujours effarée du niveau des 2ndes. La raison était simple : les collègues des collèges environnants ne préparaient pas les parties du programme qui destinaient à la 2nde, car les 3/4 de la classe allaient en lycée pro de toute façon.
Ton idée est bonne, mais elle implique que tout le monde, donc, reçoive la même éducation, sans incidence du milieu social et familial, donc de haut niveau. Si tu nivelles par le bas, les parents comblent.
C'est-à-dire, une école vraiment égalitaire et vraiment républicaine.

Tu penses bien que personne n'en veut...

Christophe06 a écrit:

Lux Lisbon a écrit:Je ne pense pas que réfléchir à changer le nom de l'école maternelle empêche de mettre en place les moyens suffisants (si on les a) pour que l'école soit accessible à tous et à toutes.

Je n'ai pas dit le contraire ; mais faut les mettre les moyens et là c'est (très) loin d'être le cas non ?

Le problème, c'est qu'on n'est pas que sur une question de moyens. La preuve en est : Peillon se flatte d'ouvrir des postes en plus pour certains CAPES, sauf que même quand le nombre de postes était plus restreint, on constatait qu'il arrivait qu'on ait plus de postes que de candidats. Parce que le métier n'attire plus, parce que la formation est indigente, parce que le salaire est pas génial...
Balancer de l'argent, comme ça, sans rien faire d'autre, ça ne sert à rien. Quant au fait de choisir une édition d'un livre à prix cassé, comme l'a souligné Sylvie, ça implique que tout le monde fasse la même chose. Or la liberté pédagogique est une valeur fondamentale chez les enseignants : on ne peut pas les forcer à enseigner le naturalisme en passant par Zola s'ils préfèrent Maupassant (exemple idiot mais voilà). D'autant que chaque classe est différente, et ce qui marche avec l'une ne marchera pas avec l'autre : il faut savoir s'adapter à son public, l'école s'occupe d'êtres humains, pas de machines...

Mais les livres ne suivent-ils pas un programme ? Alors si il faut en garder plusieurs OK mais alors chaque prof dit sur un site dédié il m'en faut tant. On additionne et on fait UNE commande. Absolument rien d'impossible là dedans.
Ou bien alors juste résister aux lobbies de l'édition, c'est peut-être ça qui est dur.

Je n'ai pas dit plus qu'il faut jeter l'argent, c'est trop cher ! Ni que les gamons sont des machines c'est détourner ou raccourcir mes propos. Je dis juste que 1) si on veut on trouve les sous (OK c'est une peu simpliste mais c'est l'idée) et 2) il faut définir des priorités.

Et c'est AUSSI une question de moyens. Vous croyez que le gamin de ZEP à les mêmes chances d'aller à Louis le Grand que le gosse du 16ème de "bonne famille" ? Certainement pas. Il faut quoi ? des profs ? Des assistantes sociales ? Des éducateurs ? Ben oui mais ils aiment bien (et ils ont raison) être payés ! Donc faut ... des moyens.

En résumé tout n'est pas une question de moyen certes mais les moyens ça compte non ?

Olive : la référence au maternage, à la mère, sans une société qui évolue et où les pères sont amenés à s'occuper de leurs enfant de la même façon que la mère (en fonction du travail de chacun, etc ...)

Christophe06 a écrit:Mais les livres ne suivent-ils pas un programme ? Alors si il faut en garder plusieurs OK mais alors chaque prof dit sur un site dédié il m'en faut tant. On additionne et on fait UNE commande. Absolument rien d'impossible là dedans.

Les programmes ne définissent pas quelle oeuvre chacun doit étudier. Par exemple, au lycée, quand on fait le roman, on peut choisir à peu près tout roman français du XIXe ou du XXe à étudier. C'est pour ça que les élèves ont chacun leur propre liste de textes en fonction de ce que le prof leur a fait étudier pendant l'année.

Christophe06 a écrit:Ou bien alors juste résister aux lobbies de l'édition, c'est peut-être ça qui est dur.

Je trouve cette réflexion assez étrange. Si un enseignant préfère une édition, c'est parce qu'elle est meilleure. Librio, 2€, c'est génial, sauf que la mise en page est pourrie, le papier idem, et qu'en plus tu n'as rien d'autre que le texte. Or pour les lycées par ex, c'est bien d'avoir des préfaces, des notes, ce genre de choses qui permettent aux élèves d'en découvrir plus.
Je ne crois pas qu'il s'agisse d'un lobby (les profs y gagneraient quoi, franchement ?) mais plus d'une exigence que je comprends.

Christophe06 a écrit:Je n'ai pas dit plus qu'il faut jeter l'argent, c'est trop cher ! Ni que les gamons sont des machines c'est détourner ou raccourcir mes propos. Je dis juste que 1) si on veut on trouve les sous (OK c'est une peu simpliste mais c'est l'idée) et 2) il faut définir des priorités.

Et c'est AUSSI une question de moyens. Vous croyez que le gamin de ZEP à les mêmes chances d'aller à Louis le Grand que le gosse du 16ème de "bonne famille" ? Certainement pas. Il faut quoi ? des profs ? Des assistantes sociales ? Des éducateurs ? Ben oui mais ils aiment bien (et ils ont raison) être payés ! Donc faut ... des moyens.

En résumé tout n'est pas une question de moyen certes mais les moyens ça compte non ?

D'accord avec ça, néanmoins parfois mettre uniquement des moyens ne suffit pas, même si c'est évidemment un bon début...

Lux Lisbon a écrit:

Christophe06 a écrit:Ou bien alors juste résister aux lobbies de l'édition, c'est peut-être ça qui est dur.

Je trouve cette réflexion assez étrange. Si un enseignant préfère une édition, c'est parce qu'elle est meilleure. Librio, 2€, c'est génial, sauf que la mise en page est pourrie, le papier idem, et qu'en plus tu n'as rien d'autre que le texte. Or pour les lycées par ex, c'est bien d'avoir des préfaces, des notes, ce genre de choses qui permettent aux élèves d'en découvrir plus.
Je ne crois pas qu'il s'agisse d'un lobby (les profs y gagneraient quoi, franchement ?) mais plus d'une exigence que je comprends.

Je ne parle pas au niveaux des profs (quoique je ne doute pas que les éditeurs leurs fassent passer des messages) mais à un niveau plus haut. Certains ont déjà dû penser à des achats groupés et évidemment les éditeurs ne sont pas pour et doivent passer des messages en ce sens de manière subtile.
N.B. : j'ai l'impression d'avoir lassé (à tort) pensé que je jugeais les profs.
Me relire je n'ai jamais dit ça je les respecte profondément.

Ah non, ce n'est pas ce que je disais non plus ! Mais je n'avais pas compris que tu parlais à un niveau plus haut. Il est probable oui que les maisons d'édition refusent les achats groupés.

En même temps, ce sont aussi souvent des classiques, libres de droit, qui sont étudiés ... Enfin je dis ça ...

Autre chose, on parle ici de littérature (entre toi Lux et Sylvie, c'est logique), mais je pensais aussi des bouquins propres à chaque matirère : maths, histoire, bio, physique, anglais, allemand, espagnol ...
Ceux-ci, bien qu'il y ait un choix pédagogique certains, il n'y a pas non plus forcément besoin de les faire acheter à chaque élève, chaque année ... ni à les changer si souvent (pas la peine de bouger le programme tout les ans, tout le monde sera content - notamment les profs)

Lux Lisbon a écrit:Ah non, ce n'est pas ce que je disais non plus ! Mais je n'avais pas compris que tu parlais à un niveau plus haut. Il est probable oui que les maisons d'édition refusent les achats groupés.

C'est de ça que je parle. Elles refusent ? Ben on achète à l'éditeur qui est OK via un marché public. C'est là que je dis que les lobbies doivent faire une pression énorme pour éviter et que nos politiques (tous) ont pas les c.... pour luter contre ça.

Vous n'en voulez pas de mon "école de la prime enfance" ? Je suis déçu... Après tout peu importe la façon dont elle sera nommée, l'essentiel est qu'elle soit agréable et constructive pour l'enfant.

Le problème est aussi dans l'obsolescence des dits livres : dans les cartables, entre les affaires de piscine et les compas baladeurs, le temps s'accélère.

SylvieB : tiens, on peut dévier sur le poids des cartables ... je m'en souviens encore ... (du moins, pour ceux qui amènent systématiquement les livres pour chaque matière). Là pour le coup, il y a un avantage au numérique (je parle de livre hein, pas de trucs interactifs distrayants ... sauf si il s'agit d'exos avec correction)

Olive : sisi, j'adhère

Très bon sujet : je me suis battu des années avec les profs et principaux des collèges de mes enfants. Rien à faire !!! Chacun son livre. Rares sont les profs qui acceptent un livre pour 2.
Et aucun support des soit-disant représentants des parents d'élèves.
Là aussi pourquoi ne pas forcer les éditeurs à sortir des livres sous forme de petits classeurs avec un mini livre par chapitre ? Le coût ? J'en reviens alors à mes achats en masse.
CQFD.

(vla qu'un modo fait un bon gros HS sur le poids des cartables ... en maternelle désolé )

Merci Mathieu !