L’âme du monde / Frédéric Lenoir
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Lightman
Gizmo
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L’âme du monde / Frédéric Lenoir
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Après avoir reçu un « signe », sept sages représentant des courants spirituels différents (un prêtre catholique, un cheikh soufi, un maître taoïste, une chamane mongole, une éveillée hindoue, une philosophe franc-maçonne et un rabbin kabbaliste) partent rejoindre l’un d’entre eux, moine bouddhiste, au monastère de Toulanka au Tibet. Sans savoir d’abord ce pour quoi ils sont là, ils vont entreprendre d’apporter un enseignement spirituel au jeune lama du monastère et à la fille de la philosophe. Après s’être mis d’accord sur ce qu’ils acceptaient d’enseigner conjointement, les huit sages vont délivrer en sept jours leurs sept clés de la sagesse universelle aux deux adolescents.
Ne tournons pas autour du pot : je n’ai pas aimé le livre. Ça m’embête, car j’apprécie par ailleurs beaucoup le travail de Frédéric Lenoir que je suis régulièrement dans Le Monde des Religions, Les Racines du Ciel sur France Culture, Tombé du Ciel sur LCPAN ou à travers la lecture de son essai Tibet, le moment de vérité, de son roman initiatique L’Oracle della luna et de sa pièce de théâtre Bonté divine !
Cependant, j’ai trouvé que ce conte initiatique était faible sur plusieurs plans. Tout d’abord, sur la forme. La forme narrative n’est qu’un prétexte pour transmettre des valeurs dont l’auteur souhaite faire la promotion. C’est une astuce qui aurait pu être intéressante mais qui s’avère contre-productive quand on délaisse totalement le scénario par ailleurs. Frédéric Lenoir nous a montré qu’il était capable d’écrire merveilleusement bien. La poésie de L’Oracle della luna est là pour nous le rappeler. Or dans ce conte, la forme anaphorique qui sied habituellement au genre (« Un sage prit la parole et dit : … ») alourdit considérablement la lecture en donnant l’impression d’une liste de courses spirituelles ou une vertu vient remplacer un légume.
Malheureusement, le fond ne vient pas rattraper les faiblesses formelles que nous venons d’évoquer. Tout d’abord, les ressorts narratifs sont pauvres, convenus et totalement improbables. Certes, nous devrions être dans un conte, mais des éléments maladroits viennent brouiller les pistes. La modernité technique (avec la présence du téléphone satellitaire entre autres) et les manifestations surnaturelles portées par la tradition cohabitent mal, nous sommes perdus et le contexte perd donc toute crédibilité et cohérence. Ensuite, et là c’est plus personnel, on regrettera qu’un enseignement qui se veut universel n’adopte qu’un point de vue que l’on pourrait qualifier de platonicien (pour rester dans des références occidentales). Il y a d’un côté le monde matériel et de l’autre un monde qualifié par consensus de spirituel. On regrettera également que la vision de la spiritualité qui en découle ne semble pouvoir s’exprimer qu’à travers la croyance unanime de l’immortalité de l’âme, et ce jusque chez la philosophe franc-maçonne. L’Âme du monde, compromis sémantique pour nommer Dieu, l’Absolu, le Tao, etc., semble parfois (souvent) agissante, voire consciente. L’universalité en prend un coup !
Comme toute critique digne de ce nom doit chercher l’équilibre (là, j’avoue que je vais avoir du mal, mais essayons de le rétablir tout de même un peu), je dois reconnaître que la majorité des contes transmis par les sages est habilement sélectionnée. J’en retiendrai plusieurs parmi la vingtaine. J’ai également apprécié le fait que l’esprit ou l’âme, bien que séparés de la matière pour tous les protagonistes, ne soient pas les seuls exaltés, au mépris d’un corps qui tient ici une juste place dans un enseignement qui se veut spirituel.
Bref, j’ai conscience d’être très dur, mais Frédéric Lenoir, pour qui ma considération reste cependant intacte, nous avait habitués à mieux. Il s’est égaré dans ce conte qui paradoxalement n’enseignera pas grand-chose de nouveau au lecteur qui aurait bien aimé être aussi traversé par les paroles des huit sages que semblent l’être les deux adolescents. Pas fâché, je me risquerai tout de même à la lecture de La Promesse de l’ange et de La Parole perdu.
Après avoir reçu un « signe », sept sages représentant des courants spirituels différents (un prêtre catholique, un cheikh soufi, un maître taoïste, une chamane mongole, une éveillée hindoue, une philosophe franc-maçonne et un rabbin kabbaliste) partent rejoindre l’un d’entre eux, moine bouddhiste, au monastère de Toulanka au Tibet. Sans savoir d’abord ce pour quoi ils sont là, ils vont entreprendre d’apporter un enseignement spirituel au jeune lama du monastère et à la fille de la philosophe. Après s’être mis d’accord sur ce qu’ils acceptaient d’enseigner conjointement, les huit sages vont délivrer en sept jours leurs sept clés de la sagesse universelle aux deux adolescents.
Ne tournons pas autour du pot : je n’ai pas aimé le livre. Ça m’embête, car j’apprécie par ailleurs beaucoup le travail de Frédéric Lenoir que je suis régulièrement dans Le Monde des Religions, Les Racines du Ciel sur France Culture, Tombé du Ciel sur LCPAN ou à travers la lecture de son essai Tibet, le moment de vérité, de son roman initiatique L’Oracle della luna et de sa pièce de théâtre Bonté divine !
Cependant, j’ai trouvé que ce conte initiatique était faible sur plusieurs plans. Tout d’abord, sur la forme. La forme narrative n’est qu’un prétexte pour transmettre des valeurs dont l’auteur souhaite faire la promotion. C’est une astuce qui aurait pu être intéressante mais qui s’avère contre-productive quand on délaisse totalement le scénario par ailleurs. Frédéric Lenoir nous a montré qu’il était capable d’écrire merveilleusement bien. La poésie de L’Oracle della luna est là pour nous le rappeler. Or dans ce conte, la forme anaphorique qui sied habituellement au genre (« Un sage prit la parole et dit : … ») alourdit considérablement la lecture en donnant l’impression d’une liste de courses spirituelles ou une vertu vient remplacer un légume.
Malheureusement, le fond ne vient pas rattraper les faiblesses formelles que nous venons d’évoquer. Tout d’abord, les ressorts narratifs sont pauvres, convenus et totalement improbables. Certes, nous devrions être dans un conte, mais des éléments maladroits viennent brouiller les pistes. La modernité technique (avec la présence du téléphone satellitaire entre autres) et les manifestations surnaturelles portées par la tradition cohabitent mal, nous sommes perdus et le contexte perd donc toute crédibilité et cohérence. Ensuite, et là c’est plus personnel, on regrettera qu’un enseignement qui se veut universel n’adopte qu’un point de vue que l’on pourrait qualifier de platonicien (pour rester dans des références occidentales). Il y a d’un côté le monde matériel et de l’autre un monde qualifié par consensus de spirituel. On regrettera également que la vision de la spiritualité qui en découle ne semble pouvoir s’exprimer qu’à travers la croyance unanime de l’immortalité de l’âme, et ce jusque chez la philosophe franc-maçonne. L’Âme du monde, compromis sémantique pour nommer Dieu, l’Absolu, le Tao, etc., semble parfois (souvent) agissante, voire consciente. L’universalité en prend un coup !
Comme toute critique digne de ce nom doit chercher l’équilibre (là, j’avoue que je vais avoir du mal, mais essayons de le rétablir tout de même un peu), je dois reconnaître que la majorité des contes transmis par les sages est habilement sélectionnée. J’en retiendrai plusieurs parmi la vingtaine. J’ai également apprécié le fait que l’esprit ou l’âme, bien que séparés de la matière pour tous les protagonistes, ne soient pas les seuls exaltés, au mépris d’un corps qui tient ici une juste place dans un enseignement qui se veut spirituel.
Bref, j’ai conscience d’être très dur, mais Frédéric Lenoir, pour qui ma considération reste cependant intacte, nous avait habitués à mieux. Il s’est égaré dans ce conte qui paradoxalement n’enseignera pas grand-chose de nouveau au lecteur qui aurait bien aimé être aussi traversé par les paroles des huit sages que semblent l’être les deux adolescents. Pas fâché, je me risquerai tout de même à la lecture de La Promesse de l’ange et de La Parole perdu.
Re: L’âme du monde / Frédéric Lenoir
Malgré ton avis, tu me donnes envie de le lire.
Je vais l'acheter dans la semaine
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Lightman- Nouveau né
- Messages : 47
Date d'inscription : 25/10/2012
Localisation : Marseille
Re: L’âme du monde / Frédéric Lenoir
Je precise que ce n'est pas moi qui ait ecrit cette critique, mais Tao je crois.
Re: L’âme du monde / Frédéric Lenoir
Ben bravo à celui qui a pondu cette critique. Bien que la personne en question n'ait pas apprécié le livre, elle le dit tout en retenue en essayant de sauver ce qui peut l'être. Merci Tao ou Spirale, je ne sais pas qui est l'auteur du message. Va falloir que je m'inspire de ce style pour décortiquer l'album de Biolay... purée ça va être chaud...
Guthrie- .
- Messages : 2547
Date d'inscription : 30/09/2012
Re: L’âme du monde / Frédéric Lenoir
Je suis d'accord avec la critique. Bien que je l'apprécie je trouve qu'il fait de plus en plus du commercial faible dans ses romans..
Mandala- Petit Sage
- Messages : 282
Date d'inscription : 27/12/2012
Age : 77
Localisation : L'hay les roses
Re: L’âme du monde / Frédéric Lenoir
J'aime bien Frédéric Lenoir, et je n'ai pas lu celui-ci, il faudra que j'y songe...
Invité- Invité
patos- Admin
- Messages : 5365
Date d'inscription : 15/09/2015
Age : 71
Localisation : Drôme
Re: L’âme du monde / Frédéric Lenoir
J'ai plutôt bien apprécié ce livre.D'ailleurs, j'ai lu plusieurs livres de cet auteur (l'oracle de la luna, la promesse de l'ange, la saga des francs-maçons, Jésus, Socrate, Bouddha) et c'est l'âme du monde que j'ai préféré.
Rigomer- Nouveau né
- Messages : 17
Date d'inscription : 09/07/2016
Age : 41
Localisation : Franche-Comté
Re: L’âme du monde / Frédéric Lenoir
Il y a quelques temps j'ai commencé à lire la "Guérison du monde", intéressant, il faudra que je le termine... D'une manière générale j'apprécie assez cet auteur, un philosophe que je trouve vraiment accessible.
Invité- Invité
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