Le monde de Sophie – Jostein Gaarder

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Voila un moment que je vous en parle, il fallait donc que je prenne mon courage à deux mains et que je me lance dans la critique de ce livre. Je vais tenter de synthétiser en une phrase ce que je pense de ce Monde de Sophie : « Si je l’avais lu a 15 ans, comme l’héroïne de ce roman, ce livre aurait changé ma vie ».

Je ne crois pas exagérer en disant cela, car j’ai trouvé ce livre vraiment très bien fait, et si j’avais accroché à la philosophie plus tôt, j’aurais peut être fait des études de Lettres. Il est d’une intelligence rare car selon moi, il remplit admirablement bien son rôle : faire découvrir la philosophie à un enfant de 15 ans.
Il n’est pas évident de raconter ce qu’est le Monde de Sophie, sans en dévoiler plus qu’il n’en faut, mais on peut dire simplement que c’est un roman dans lequel les personnages nous offrent un voyage le long de l’histoire de la philosophie, depuis les pre-socratiques, l’antiquité, le Moyen-age, jusqu’à l’époque moderne.
On traverse les siècles, les courants de pensées et les principaux acteurs de la philosophie en même temps que l’enfant qui reçoit cet enseignement.

Mais l’auteur ne s’arrête pas là, et ne limite pas son livre à un manuel classique de philosophie pour lycéen. En effet, non content de nous offrir une approche très simple, claire, et palpitante de cette discipline souvent jugée comme difficile, il nous plonge dans une histoire que j’ai trouvée réellement passionnante, tant on se laisse manipuler, et l’on se prend à s’interroger avec les personnages sur la place que l’on joue dans ce grand puzzle. Si dans les premiers chapitres je ne percevais pas l’intérêt de raconter les rencontres entre Sophie Amundsen et Alberto, et que je me voyais déjà sauter ces phases de narration pour aller directement au cours de philosophie, j’ai vite changé mon fusil d’épaule pour profiter pleinement de l’histoire complexe qui nous était comptée.
Je n’entrerai pas dans les details pour ne rien dévoiler, mais j’ai trouvé que Jostein Gaarder était très habile.

Je sais que beaucoup de personnes, notamment des professeurs de philosophie ont rejeté ce livre en disant qu’il faisait trop de raccourcis, voir même qu’il occultait quelques figures indispensables à un bon précis de philosophie. C’est vrai, les cours ne sont pas très approfondis, il manque quelques notions et auteurs essentiels, mais comme je le disais plus haut, je ne crois pas que le but de ce roman ait été de remplacer un manuel d’école.
Le Monde de Sophie est un livre qui donne envie d’aller plus loin, qui permet de découvrir ce qu’est la philosophie, pour nous pousser à continuer nos recherches, à l’étudier plus en profondeur. C’est un aperçu des réflexions qui ont fait se confronter les esprits à chaque époque. C’est une invitation au voyage, une main tendue vers l’adolescent, curieux de réfléchir sur le monde qui l’entoure.

A mon époque, je n’ai pas su saisir cette main. Dois-je le regretter aujourd’hui ? Sans doute que non. Mais une chose est sur, j’offrirai ce livre à mes enfants lorsqu’ils auront à leur tour 15 ans.

Je l'ai commencé il y a un mois environ, je le lis quand j'ai le temps, dans les transports surtout (ça tombe bien, je me balade souvent chez un client en ce moment, j'ai des aller-retour en plus).
Comment dire ...
Qu'est-ce que j'aurais adoré avoir ce bouquin plus tôt ! 10 ans plus tôt, 20 ans plus tôt ...
C'est - je pense - ma première approche avec la philosophie. Je passais mes cours du lycée à programmer des jeux sur ma TI82, ou jouer avec (notamment aux échecs). J'avais eu 12 au bac, de mémoire ...

Pour le peu que j'ai lu (coucou Platon - page 120 et quelque), je trouve que c'est d'une clarté éblouissante.
À mettre entre toute les mains, curieuses, et néophytes. Ça donne envie de poursuivre, d'approfondir.

En ce qui concerne l'histoire elle-même, je me disais au début : OK, c'est un bouquin pour gamin, je retourne dans le premier tome des Harry Potter ... mais en avançant ... je vois où tu veux en venir Spirale
Il finira sûrement avec les "livres à ne pas toucher" pour Tao (à ne pas toucher = dévore les quand j'ai le dos tourné )

Moi je me suis arrêté vers la page 200 environ, il faudrait que je m'y remette. Et tu viens de me donner envie de le terminer Mathieu !

C'est vrai que c'est un bon livre de vulgarisation, sa forme romanesque n'est pas désagréable, et son contenu plutôt éducatif. Allez, zou ! Je le reprends sous peu...

Je l'ai fini la semaine dernière. Et je peux vous assurer que j'ai grave pris mon pied
Je me le relis dans un an je pense, parce que la mémoire et moi ...
Très bonne histoire d'accompagnement, j'y ai pris goût malgré l'étrangeté.

À mettre entre toute les mains, à partir d'une quinzaine d'années (ça marche aussi avec les vieux comme moi donc)

Saluton al vi, Gefratoj !

MathieuMf a écrit:Il finira sûrement avec les "livres à ne pas toucher" pour Tao (à ne pas toucher = dévore les quand j'ai le dos tourné )

 Pourquoi ça ? C'est platonicien à bloc ? La caverne, tout ça ? ^^

Spirite,

Y'a un peu de Platon au début oui - notamment

Saluton al vi, Gefratoj !

Si c'est pour le démonter, pourquoi pas, hein...

Spirite,

Ce n'est que le début, ça te passe les grands philosophes - donc effectivement tu as tout ceux qui suivent qui se démontent chacun leur tour (comprenant Kant, Nietzche, Marx, Freud pour les plus récents notamment). Dans les grandes lignes (parfait donc pour se faire un petit verni philo, et se décider à partir sur d'autres lectures)

Je viens tout juste de le finir ce soir, et c'est un vrai régal. Il est tombé pile au moment où je cherchais justement un ouvrage pour me (re)lancer en philosophie, et ça m'a permis, outre le simple plaisir procuré par sa lecture, de me faire un petit plan de lecture pour déjà (re)débroussailler l'histoire de la philo.

C'est en effet un très bon ouvrage de vulgarisation, et dans le bon sens du terme.

Oui, je pense que je le relirais, et que Tao (le mien) le lira quand il sera plus grand

Je le trouve un peu lourd et longuet moi...
Soit on s'interesse à l'histoire (du roman) et dans ce cas il faut lire ce livre jeune. Soit on accepte que l'histoire a peu d'interet et n'est que le support d'une liste (riche et fournie) de références philosophiques, dans ce cas on peut le lire à un âge plus avancé.

Et bien moi qui l'ai lu a un âge avancé j'ai trouvé l'Histoire très riche justement. Il y a une vraie profondeur dans cette histoire entre Sophie et Alberto. Je n'ai pas trouvé cela enfantin du tout.

Disons que, selon moi, c'est une excellente manière d'aborder la philosophie sans se lasser. J'ai trouvé aussi qu'il y avait un certain nombre de "longueurs", mais c'est ce qui donne sa "consistance", son "épaisseur" à l'ensemble. L'idée de fusionner le roman et la pensée philosophique ne peut qu'être agréable aux lecteurs, en principe. L'auteur s'est efforcé de résumer le monde philosophique en une histoire qui vaut ce qu'elle vaut, mais je trouve que c'était méritoire.

Olive, c'est un plaisir de te retrouver en ces lieux. Tu as les mots qui concilient
Je suis d'accord avec toi.

Idem pour moi Thot ! Plaisir partagé. 

C'est drôle, ce livre m'a été offert par ma marraine, je devais avoir autour de 15 ans... Je l'ai commencé une fois, arrêté, recommencé mais je ne l'ai jamais terminé.
J'ai malheureusement commencé à lire assez tard et à cette époque, je ne me souviens que des Werber, la trilogie des fourmis notamment.
Vos commentaires me donnent envie de le reprendre !

Aucun ouvrage ne peut donner la sensation car l'expérience est unique et oh combien personnelle.Il y a le deuxième Her-Bak "disciple"qui donne une atmosphère.
Il y a beaucoup de lectures mais il manque forcément le vivant.Se méfier des délires, tout vient progressivement.Initiation veut dire mise sur la voie ou Commencement.