Remembrance
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Remembrance
Et si le cœur n’y était pas ?
Et si nous en avions soupé, des aubes dorées, des aubes salées, des aubes navrantes – qu’importe !
Et si tout cela se délitait, se rétrécissait, s’anamorphosait dans le rétroviseur d’une vie d’ennui et d’oubli ?
Nous ne sommes pas qu’un, mais nous partageons cette lassitude semblable, qui nous broie le cœur, empêche le mouvement des âmes et amplifie le mouvement des corps. La mécanique est rouillée et se grippe : je me grippe de toi et qui sait si tu ne te grippes pas de moi.
Il y a eu les pluies battantes et il y a eu les lendemains qui chantent, il y a eu le soleil après les tempêtes et les rideaux que j’ai ouvert de mes mains cramoisies. La marque imprimée au fer rouge entre mes seins se reflétait dans le miroir alors que les effluves de peau cramée faisaient frémir mes narines.
Recommencer le jeu initial. Repartir de zéro. Les lunettes de soleil sur mon nez trop grand. Ma peau trop blanche.
Les vapeurs éthyliques me noyaient chaque jour davantage. Le cœur n’y était déjà pas, mais le cœur n’y entendait rien, le cœur flottait dans le liquide amniotique de ton sperme étalé dans mes cheveux.
Il nous aura fallu les marées incessantes et mes vomissures couleur de sang pour qu’enfin nous voyions apparaître la rive, sèche et esseulée, nous laissant jeter l’ancre sur nos maux absurdes et nos réveils tardifs.
L’encre de nos passions est jetée, je la lance à la mer en espérant que le ressac ne me ramènera pas des souvenirs écumant de nos nuits bleues amères. Défais le nœud de ton mouchoir, mes jambes désormais ne chercheront plus l’écartèlement de nos mélancolies bilieuses.
Le cœur n’y est pas, et tu sais quoi ? le cœur n’y a jamais été.
Et si nous en avions soupé, des aubes dorées, des aubes salées, des aubes navrantes – qu’importe !
Et si tout cela se délitait, se rétrécissait, s’anamorphosait dans le rétroviseur d’une vie d’ennui et d’oubli ?
Nous ne sommes pas qu’un, mais nous partageons cette lassitude semblable, qui nous broie le cœur, empêche le mouvement des âmes et amplifie le mouvement des corps. La mécanique est rouillée et se grippe : je me grippe de toi et qui sait si tu ne te grippes pas de moi.
Il y a eu les pluies battantes et il y a eu les lendemains qui chantent, il y a eu le soleil après les tempêtes et les rideaux que j’ai ouvert de mes mains cramoisies. La marque imprimée au fer rouge entre mes seins se reflétait dans le miroir alors que les effluves de peau cramée faisaient frémir mes narines.
Recommencer le jeu initial. Repartir de zéro. Les lunettes de soleil sur mon nez trop grand. Ma peau trop blanche.
Les vapeurs éthyliques me noyaient chaque jour davantage. Le cœur n’y était déjà pas, mais le cœur n’y entendait rien, le cœur flottait dans le liquide amniotique de ton sperme étalé dans mes cheveux.
Il nous aura fallu les marées incessantes et mes vomissures couleur de sang pour qu’enfin nous voyions apparaître la rive, sèche et esseulée, nous laissant jeter l’ancre sur nos maux absurdes et nos réveils tardifs.
L’encre de nos passions est jetée, je la lance à la mer en espérant que le ressac ne me ramènera pas des souvenirs écumant de nos nuits bleues amères. Défais le nœud de ton mouchoir, mes jambes désormais ne chercheront plus l’écartèlement de nos mélancolies bilieuses.
Le cœur n’y est pas, et tu sais quoi ? le cœur n’y a jamais été.
Re: Remembrance
Ce texte est remarquable ! Personnellement je le trouve riche en images et métphores provocantes, provocantes au sens émotionnel. Je l'ai perçu comme un aveu d'échec, un amour échoué, quelque chose voué à l'auto-destruction... Mais c'est un ressenti très personnel.
Est-ce de toi Lux ?
Est-ce de toi Lux ?
Invité- Invité
Re: Remembrance
Dans un poème, quand je le trouve bon, il y'a toujours une formule qui me marque ( cela doit être parce que, comme Bachelard, je trouve que la beauté de la poésie est en raison de certaines images fortes ). Ici c'est "Les vapeurs éthyliques me noyaient", qui possède une certaine volupté, l'image est parfaitement claire sans que l'on puisse exprimer pleinement avec les mots tout ce qu'elle contient.
Littlewingrunner- Petit Sage
- Messages : 460
Date d'inscription : 24/02/2012
Localisation : Ile de France
Re: Remembrance
Oh, c'est charmant cette traduction !
Merci à tous de m'avoir lue. Savoir si les choses racontées sont vraies n'a pas grande importance, à mon sens.
Merci à tous de m'avoir lue. Savoir si les choses racontées sont vraies n'a pas grande importance, à mon sens.
Re: Remembrance
A mon sens aussi, d'autant qu'en poésie la réalité et l'imaginaire s'unissent sans difficulté. J'ai trouvé un très joli poème d'un auteur du XVIII ème siècle, je vous le soumettrai bientôt...
Invité- Invité
Re: Remembrance
C'est à la fois provocant et franc. Une très belle démonstration je trouve et un style qui ne me déplait pas.
Bravo Lux.
Bravo Lux.
LordToms- Président du CAJMP
- Messages : 4811
Date d'inscription : 21/05/2012
Age : 36
Localisation : Haute-Garonne
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