Gérard de Nerval
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Gérard de Nerval
Gérard de Nerval (1808-1855) :
MYRTHO
Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse,
Au Pausilippe altier, de mille feux brillants,
A ton front inondé des clartés d'Orient,
Aux raisins noirs mêlés avec l'or de ta tresse.
C'est dans ta coupe aussi que j'avais bu l'ivresse,
Et dans l'éclair furtif de ton oeil souriant,
Quand aux pieds d'Iacchus, on me voyait priant,
Car la muse m'a fait l'un des fils de la Grèce.
Je sais pourquoi là-bas le volcan s'est rouvert...
C'est qu'hier tu l'avais touché d'un pied agile,
Et de cendres soudain l'horizon s'est couvert.
Depuis qu'un duc normand brisa tes dieux d'argile,
Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile,
Le pâle hortensia s'unit au myrte vert !
§§§§§§§§§
Poète mystérieux qui mourut assez jeune, Gérard de Nerval utilisa un style qui troubla ceux qui tentèrent d'y trouver un quelconque sens. Son célèbre recueil, "Les Chimères", est selon lui assimilé à une expérience onirique sombre, envoutante, où les fantasmes se font vers sous une plume passionnée... Un poète à découvrir et redécouvrir absolument.
MYRTHO
Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse,
Au Pausilippe altier, de mille feux brillants,
A ton front inondé des clartés d'Orient,
Aux raisins noirs mêlés avec l'or de ta tresse.
C'est dans ta coupe aussi que j'avais bu l'ivresse,
Et dans l'éclair furtif de ton oeil souriant,
Quand aux pieds d'Iacchus, on me voyait priant,
Car la muse m'a fait l'un des fils de la Grèce.
Je sais pourquoi là-bas le volcan s'est rouvert...
C'est qu'hier tu l'avais touché d'un pied agile,
Et de cendres soudain l'horizon s'est couvert.
Depuis qu'un duc normand brisa tes dieux d'argile,
Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile,
Le pâle hortensia s'unit au myrte vert !
§§§§§§§§§
Poète mystérieux qui mourut assez jeune, Gérard de Nerval utilisa un style qui troubla ceux qui tentèrent d'y trouver un quelconque sens. Son célèbre recueil, "Les Chimères", est selon lui assimilé à une expérience onirique sombre, envoutante, où les fantasmes se font vers sous une plume passionnée... Un poète à découvrir et redécouvrir absolument.
Invité- Invité
Re: Gérard de Nerval
Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie,
Ma seule étoile est morte et mon luth constellé,
Porte le soleil noir de la mélancolie ...
Je connais ce poème par coeur, El Dedischado, mon favoris. Il y'a pourtant un sens dans les poèmes de Nerval, plutôt une multitude de sens comme chez Mallarmé, par exemple : à la fin du poème que je cite : " Et j'ai par trois fois vainqueur traversé l'Achéron/Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée/ Les soupirs de la sainte et les cris de la fée. " ( quel plaisir de citer de mémoire! ) Cela fait peut être référence à la vie de Nerval même qui voulait se défendre contre ceux qui le pensaient fou : il a eu en effet des problèmes psychiatriques et une traversée des enfers, ce qui lui a permit aussi de créer de la poésie et de trouver de l'inspiration, c'est dans les moments les plus durs que les soupirs et les cris se sont trouvés les plus perçants. Les Chimères est d'ailleurs écrit dans ce but.
J'aime énormément ce poète, hermétique ( même si on peut discuter l'appellation) avant même Mallarmé, dont la poésie rêveuse trouble et permet de rentrer dans les tréfonds de l'âme humaine sans négliger l'érudition antique.
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie,
Ma seule étoile est morte et mon luth constellé,
Porte le soleil noir de la mélancolie ...
Je connais ce poème par coeur, El Dedischado, mon favoris. Il y'a pourtant un sens dans les poèmes de Nerval, plutôt une multitude de sens comme chez Mallarmé, par exemple : à la fin du poème que je cite : " Et j'ai par trois fois vainqueur traversé l'Achéron/Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée/ Les soupirs de la sainte et les cris de la fée. " ( quel plaisir de citer de mémoire! ) Cela fait peut être référence à la vie de Nerval même qui voulait se défendre contre ceux qui le pensaient fou : il a eu en effet des problèmes psychiatriques et une traversée des enfers, ce qui lui a permit aussi de créer de la poésie et de trouver de l'inspiration, c'est dans les moments les plus durs que les soupirs et les cris se sont trouvés les plus perçants. Les Chimères est d'ailleurs écrit dans ce but.
J'aime énormément ce poète, hermétique ( même si on peut discuter l'appellation) avant même Mallarmé, dont la poésie rêveuse trouble et permet de rentrer dans les tréfonds de l'âme humaine sans négliger l'érudition antique.
Dernière édition par Littlewingrunner le Mer 13 Juin - 22:25, édité 1 fois
Littlewingrunner- Petit Sage
- Messages : 460
Date d'inscription : 24/02/2012
Localisation : Ile de France
Re: Gérard de Nerval
Oui, c'est tout à fait ça LR, un grand poète tourmenté à l'inspiration érudite et élégante. Par certains côtés, il me rappelle un peu Baudelaire...
Invité- Invité
Re: Gérard de Nerval
Avec la vérole en plus (je pense que c'est le résultat d'enquètes médicales a posteriori).
Je pense surtout au Nerval germanisant et traducteur de Goethe (1). J'ai un "Faust" traduit en Français par Nerval avec en face , bien sûr, le texte original . Berlioz l'a très largement utilisé pour les paroles de la "Damnation de Faust". Il a des passages entiers qui sont, sur scène , du Gérard de Nerval.
Je ne sais si les airs du "Roi de Thulé" et de "D'amour l'ardente flamme", tous les deux chantés par Marguerite sont de Nerval ou non.
(1) Goethe a eu la chance de se prénommer Johann(Jean) et Wolfgang, avec la suite "von Goethe". Il s'est peut-être félicité de porter le même prénom que Mozart, son contemporain, et semble avoir omis de se réjouir de s'appeler aussi comme moi. Ainsi vont les choses.
Je pense surtout au Nerval germanisant et traducteur de Goethe (1). J'ai un "Faust" traduit en Français par Nerval avec en face , bien sûr, le texte original . Berlioz l'a très largement utilisé pour les paroles de la "Damnation de Faust". Il a des passages entiers qui sont, sur scène , du Gérard de Nerval.
Je ne sais si les airs du "Roi de Thulé" et de "D'amour l'ardente flamme", tous les deux chantés par Marguerite sont de Nerval ou non.
(1) Goethe a eu la chance de se prénommer Johann(Jean) et Wolfgang, avec la suite "von Goethe". Il s'est peut-être félicité de porter le même prénom que Mozart, son contemporain, et semble avoir omis de se réjouir de s'appeler aussi comme moi. Ainsi vont les choses.
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