Le jeu d'échecs et l'esprit

Je l'ai lu également.

Oui, le joueur d'échecs de Sweig est certainement l'oeuvre la plus connue en matière de littérature échiquéenne.

"La défense Loujine" de Vladimir Nabokov est également remarquable. Les échecs apparaissent souvent comme un domaine qui "dévore" un personnage, en cela, tout ce qui a été écrit ou réalisé au cinéma montre toujours ce personnage torturé, à la recherche d'une gloire, d'une reconnaissance mondiale, ou simplement mue par cette passion dévorante. Dans "L'échiquier de la passion" de Wolfgang Petersen (1978) (Satyre du match Fischer-Spassky en 1972), le héros devient totalement fou après avoir obtenu son titre !

Le jeu d'échecs cristallise les psychoses, peut-être à cause de son image de discipline hautement intellectuelle, qui dépasse bien souvent le stade du simple jeu. Parfois des personnages se révèlent au travers des échecs, parviennent à une certaine satisafaction comme dans "La joueuse d'échecs", film avec Sandrine Bonnaire, où l'héroïne démontre que quel que soit le sexe et l'origine, on peut accéder à un très bon niveau...

Quoi qu'il en soit, le jeu d'échecs est toujours un moyen de révéler quelque chose de puissant dans l'esprit humain, tantôt positif, tantôt négatif, mais toujours transcendant.

Les amis, si vous voulez en savoir davantage sur les échecs, vous pouvez vous adresser à bibi !

J'y baigne dedans depuis plus de 25 ans alors... Je suis intarrissable sur le sujet, vous l'imaginez bien.

Je joue régulièrement aux échecs avec ma filleule aînée qui a 10 ans, Aurélia alias Poussin, et elle me bat toujours...
Pourtant, j'aime bien les échecs, mais je manque d'esprit mathématique.

Plus jeune, j'en été féru mais il est loin le temps ou j'ai fais ma dernière partie, ce topic m'a bien donné envie de m'y remettre tient

Et je ne peux que vous encourager Pimbi et Ouranos !

Moi j'ai appris à l'âge de neuf ans, et je jouais alors avec mon père, qui était d'un petit niveau. Progressivement, j'ai étudié le jeu, et me suis inscrit au club d'Avignon en 1986. Ensuite j'ai connu trois phases : Une phase de "motivation" et de progrès spectaculaires, une phase d'implication importante dans les tournois (Phase difficile car je ne faisais quasiment que ça !) et les compétitions en tous genres, à la suite desquelles j'ai beaucoup progressé. Et enfin une phase de "croisière" qui dure à peu près depuis 2005, où je me contente de me reposer sur mes "lauriers" ; je joue encore en compet officielle, mais surtout, je me consacre à l'enseignement du jeu d'une manière consciencieuse... La passion aidant.

Mais je voulais dire que si vous avez des questions techniques sur le jeu, n'hésitez pas, je vous fais profiter de mon expérience gracieusement ! Dans la mesure de mes capacités évidemment...

Mouais, moi je tente toujours naïvement le coup du berger en début de partie ce qui provoque en général un sourire de compassion de la part de mon adversaire.

J'ai eu mes phases moi aussi, mon père ingénieur est passionné d’échecs et j'ai fais pas mal de parties contre lui étant plus jeune puis contre ma sœur et enfin contre les amis, mais ça remonte au collège (c'est certes moins loin que pour toi mais tout de même xD).

Oui, le "coup du berger" est une manoeuvre un peu naïve qui est extrêmement facile à contrer ! Toutefois, je l'utilise encore à des fins pédagogiques pour les débutants, ainsi, ils assimilent plus rapidement le principe du mat précoce.

Aux échecs, il existe trois phases plus ou moins distinctes (Nous ne sommes pas encore capables d'en définir les limites exactes) : L'ouverture, le milieu de partie, et la finale.

Les trois phases peuvent s'étudier dinstinctement, mais il est plus logique de commencer par la finale ! Et ceci s'explique d'une manière limpide, car la finale est la résultante d'une stratégie donnée, donc elle découle de tout ce qui a pu se produire auparavant. Cela implique qu'il faille en connaître toutes les ficelles afin de les anticiper le moment venu. Le milieu de partie fait appel à des connaissances stratégiques relativement complexes. Par exemple le concept de bon ou de mauvais fou, la possession d'une colonne ou d'une septième rangée, etc. L'ouverture est soumise également à certaines contraintes stratégiques, et à certains principes, ne pas les respecter signifie s'exposer à de graves problèmes, surtout contre des joueurs expérimentés !

Le coup du berger parait naïf, mais pas sa structure ! En effet, elle est basée sur un développement qui n'a lui rien de naïf ! C'est une structure de base, relativement correcte (A part peut être la position assez inconfortable de la reine en f3), et beaucoup d'ouvertures découlent de cette structure. L'activité des pièces ! Toujours ! Aux échecs c'est primordial...

Oui, le "coup du berger" est une manoeuvre un peu naïve qui est extrêmement facile à contrer ! Toutefois, je l'utilise encore à des fins pédagogiques pour les débutants, ainsi, ils assimilent plus rapidement le principe du mat précoce.

Et oui je n'ai pas honte de le dire, j'en suis encore à ce stade ^^

Bon je vais m'y remettre, gare à toi, je suis un grand passionné quand je commence un truc je vise les étoiles :p

Un peu présomptueux, Ouranos ?
J''ai joué dans un club d'échecs. J'étais trop mauvais; toujours dans les derniers... Pffff...

Fais comme moi, Nelson, joue au jeu de l'oie, c'est pas compliqué, on ne se prend pas la tête.

Un peu présomptueux, Ouranos ?

Du tout, c’était de l'ironie

En revanche je joue trés bien aux dames (pas de jeux de mots bas svp) :p

Avec un copain, on avait amélioré, refondu et complètement modifié le Monopoly. Dommage, on a tout perdu, la planche et les cartes, le tout réinventé par nos imaginations éruptives.

Aux échecs, il y a deux catégories de pièces : Celles qui peuvent parcourir l'ensemble de l'échiquier, et celles qui ne peuvent pas !

Le roi, la dame, la tour, le cavalier, appartiennent à la première catégorie.
Le pion et le fou à la seconde. Mais il existe une variante du jeu d'échecs que l'on nomme les échecs "féeriques", et là les mouvement sont totalement fous ! C'est le cas de le dire.

Dans les années trente, le monde des échecs internationaux était un monde très fermé, seuls quelques grands champions dominaient de la tête et des épaules l'ensemble du champ échiquéen. Il s'agissait de Capablanca, Alékhine, Nimzovitch, Euwe, Kérès, Bogolioubov, etc. Bref, des génies absolument redoutables, dont le jeu était si impressionnant que très peu de "troubles fêtes" auraient pu faire vasciller cette domination. Et pourtant cela se produisit !

Un indien totalement inconnu du monde des échecs fit son apparition dans les tournois européens. En fait il suivait son maître (Un sultan), qui lui même savait jouer. Il s'appelait Mir Sultan-Khan, et marqua l'Europe et le monde des échecs de l'époque ! En effet, sorti de nulle part, et n'ayant jamais suivi de formation échiquéenne sérieuse (Selon ses propres aveux par la suite), il gagna des tournois prestigieux comme celui de Londres qui était l'un des plus difficiles du circuit ! Il battit l'ex champion du monde Capablanca, puis se permit le luxe de faire nulle avec les autres, avant d'en battre encore deux ou trois. Bien sûr, il lui arrivait de perdre, mais c'était plutôt rare, et sa carrière fut assez fulgurante. Il jouait comme s'il avait suivi des cours dans les écoles et les clubs d'échecs, alors que son maître affirmait qu'il ne quittait pas son palais ! Certains émirent l'hypothèse qu'il aurait pu suivre des cours à domicile ou avoir un mentor. Ou même qu'il avait atteint ce niveau en pur autodidacte. Quelques années plus tard, il rentra chez lui en Inde, et plus personne n'entendit parler de lui !

On l'appella le "météore indien" ! Et il a fallut attendre les années 80 pour voir son digne successeur arriver sur la scène mondiale, le très grand Whisvanathan Anand, l'un des plus grands joueurs actuels. Mais le phénomène est connu dans le monde historique des échecs, notamment sa partie contre Capablanca, où il donna une véritable leçon de stratégie à celui qui était considéré comme l'un des plus grands dans ce domaine.

Pour moi, et pour l'ensemble des joueurs internationaux, les deux "modèles" en matière de littérature échiquéenne sont : "JUGEMENT ET PLANS" de Max Euwe, et "MON SYSTEME" de Aaron Nimzovicth !

Ce sont deux oeuvres phares qui permettent de "comprendre" les échecs... Les autres ouvrages, du moins pour la plupart, se contentent d'indiquer des techniques, des manières de jouer, sans vraiment initier le joueur à l'essence même des échecs. Enfin, c'est mon avis...

Si ! Réflection faite, il y aurait peut-être le "Traité pratique du jeu d'échecs" de Siegbert Tarrasch ! Un incontournable pavé !

J'aime la manière dont tu parles des échecs, Olive, Merci.

De rien eric !

Cela me fait plaisir, merci à toi. Mais tu sais c'est la passion, je pratique les échecs depuis près de 35 ans ! Et avec toujours autant de plaisir et d'implication...

Alexandre Alékhine (1892-1946) fut champion du monde en 1927; il était considéré comme un génie tactique. Il est aussi célèbre pour avoir réalisé une prouesse mentale absolument hors du commun :

Il a donné une simultanée (Le fait de jouer contre plusieurs adversaires à la fois) à l'aveugle ! C'est à dire que ses adversaires voyaient leur échiquier respectif mais pas lui ! Et bien entendu il jouait contre tous. Ainsi, il joua contre 25 adversaires sans voir aucune des pièces en jeu ! Et il gagna quasiment toutes les parties !

Le record mondial de parties simultanées à l'aveugle est détenu par le maître russe Koltanovski, qui joua 67 parties ! Et réalisa un score phénoménal.

A lire absolument (Pour les passionnés) : Alexandre Alékhine, 200 parties d'échecs. Un recueil de partie qu'il a joué durant sa carrière, commentées par lui même ! Un must !

Si vous voulez en apprendre beaucoup plus sur les échecs, je vous conseille deux ouvrages :

Le jeu d'échecs pour les nuls.
Le traité complet du jeu d'échecs. (1800 pages !) Auteurs : Nicolas Giffard (maître international) Alain Biénabé (Grand compositeur de problèmes)

Ce sont les deux ouvrages en français qui sont les plus complets pour débuter ou approfondir un peu...

Mais pour devenir beaucoup plus fort :

Jugement et plan. Auteur : Max Euwe (Champion du monde en 1935)
Mon système. Auteur : Aaron Nimzovitch (Grand maître)

Merci, Olive.

Ou prendre des cours avec moi !

Dommage que vous n'habitiez pas sur Avignon et alentours, car vous auriez peut-être été intéressés ?

De rien Pimbi, je suis à votre disposition pour toutes questions relatives au roi des jeux ! Après tout, un maître national doit pouvoir se dévouer un peu pour sa cause !

Nous y penserons, Maître !

Alors moi j'aurais été ravi de venir prendre des cours avec toi, c'est clair !

Cela aurait été avec grand plaisir Spirale ! Mais qui sait, peut-être qu'un jour...

En tous cas n'hésite pas à me solliciter, je suis à ta disposition.