Les archétypes investis
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Les archétypes investis
Qu'est-ce que j'entends par "archétypes investis" ?
Jung avait déjà vu le principe dans certaines de ses études, j'ignore si j'ai inventé l'expression ou pas, mais elle me semble assez judicieuse pour expliquer les projections fantasmatiques et autres visions pathologiques. Quand je vois certains témoignages je ne peux m'empêcher de penser à un phénomène de ce type, à la fois lié à des dysfonctionnements neurologiques et à des perturbations psychologiques. Chercher à expliquer les choses en invoquant systématiquement des causes paranormales me semble assez abusif, dès lors que l'on ne connait pas tout ce dont l'esprit humain est capable ! Un archétype "passif" agirait inconsciemment mais sans projection, et un archétype investi agirait dans un processus projectif. C'est bien connu, le désir de voir certaines choses facilite leur apparition, et ce d'autant plus que le contexte et l'état d'esprit s'y prêtent...
Ce qui ne veut pas dire que je sois convaincu que toutes les personnes qui "voient" ou perçoivent des images archétypiques sont forcément dans un processus hallucinatoire.
Jung avait déjà vu le principe dans certaines de ses études, j'ignore si j'ai inventé l'expression ou pas, mais elle me semble assez judicieuse pour expliquer les projections fantasmatiques et autres visions pathologiques. Quand je vois certains témoignages je ne peux m'empêcher de penser à un phénomène de ce type, à la fois lié à des dysfonctionnements neurologiques et à des perturbations psychologiques. Chercher à expliquer les choses en invoquant systématiquement des causes paranormales me semble assez abusif, dès lors que l'on ne connait pas tout ce dont l'esprit humain est capable ! Un archétype "passif" agirait inconsciemment mais sans projection, et un archétype investi agirait dans un processus projectif. C'est bien connu, le désir de voir certaines choses facilite leur apparition, et ce d'autant plus que le contexte et l'état d'esprit s'y prêtent...
Ce qui ne veut pas dire que je sois convaincu que toutes les personnes qui "voient" ou perçoivent des images archétypiques sont forcément dans un processus hallucinatoire.
Invité- Invité
Re: Les archétypes investis
Je n'ai pas tout compris à ce que tu as écrit, Olive...
Pourtant, ça semble intéressant !
Pourtant, ça semble intéressant !
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Ne prenez pas la vie trop au sérieux, de toute façon vous n'en sortirez pas vivant.
Re: Les archétypes investis
Oui tu as raison, j'ai employé des termes qui me parlent mais qui ne sont pas censés parler à tous, pardon...
Je vais l'exposer autrement :
Chacun de nous aurait en lui des images archétypiques inconscientes, comme l'ange par exemple, qui exprime la protection divine, l'élévation spirituelle. Ou un démon, l'image d'un diable incarnant le mal, la souffrance, etc. Ou encore autre chose, du moment que c'est emblématique de notre imaginaire collectif. Chez des personnes malades, par exemple des schizophrènes, les visions (hallucinations) sont parfois en rapport avec ces images archétypiques, c'est à dire qu'elles naissent à partir de ce que la personne contient. Dans ce cas elles deviennent réelles pour lui, et ne sont pas intérieures mais bien extérieures. A l'inverse, une personne qui n'est pas malade, contient ces images en elle mais sans les projeter à l'extérieur directement, elle peut en rêver, ou les représenter dans ses croyances.
Investi signifie que cet image archétypique va participer à la vision de la personne, elle deviendra partie intégrante du réel, au même titre que le reste. En gros, tant qu'un archétype (cette image symbolique) reste inconscient, il ne se projette pas, mais si cet archétype apparaît à l'extérieur comme objet réel du monde, il devient croyance et vérité. Ce que je voulais dire c'est que lorsque des personnes prétendent avoir vu des images archétypiques à l'extérieur d'elles mêmes, elles pourraient avoir vu des images en réalité très intérieures, donc imaginaires. Le cerveau peut créer des images, mais à mon avis il ne peut les créer qu'avec le matériel inconscient dont il dispose.
Est-ce plus clair pour toi Lt Ripley ?
Je vais l'exposer autrement :
Chacun de nous aurait en lui des images archétypiques inconscientes, comme l'ange par exemple, qui exprime la protection divine, l'élévation spirituelle. Ou un démon, l'image d'un diable incarnant le mal, la souffrance, etc. Ou encore autre chose, du moment que c'est emblématique de notre imaginaire collectif. Chez des personnes malades, par exemple des schizophrènes, les visions (hallucinations) sont parfois en rapport avec ces images archétypiques, c'est à dire qu'elles naissent à partir de ce que la personne contient. Dans ce cas elles deviennent réelles pour lui, et ne sont pas intérieures mais bien extérieures. A l'inverse, une personne qui n'est pas malade, contient ces images en elle mais sans les projeter à l'extérieur directement, elle peut en rêver, ou les représenter dans ses croyances.
Investi signifie que cet image archétypique va participer à la vision de la personne, elle deviendra partie intégrante du réel, au même titre que le reste. En gros, tant qu'un archétype (cette image symbolique) reste inconscient, il ne se projette pas, mais si cet archétype apparaît à l'extérieur comme objet réel du monde, il devient croyance et vérité. Ce que je voulais dire c'est que lorsque des personnes prétendent avoir vu des images archétypiques à l'extérieur d'elles mêmes, elles pourraient avoir vu des images en réalité très intérieures, donc imaginaires. Le cerveau peut créer des images, mais à mon avis il ne peut les créer qu'avec le matériel inconscient dont il dispose.
Est-ce plus clair pour toi Lt Ripley ?
Invité- Invité
Re: Les archétypes investis
Oh oui, ainsi c'est très très clair !
Mais la question que je me pose, du coup, est celle-ci : ces archétypes sont-ils des modèles universels ou, au moins communs à toute une population à peu près cohérente culturellement (grosso modo, tout le monde en occident perçoit-il l'ange ainsi ?) ou bien chacun leur associe-t-il un symbolisme personnel en fonction de son vécu propre ?
Mais la question que je me pose, du coup, est celle-ci : ces archétypes sont-ils des modèles universels ou, au moins communs à toute une population à peu près cohérente culturellement (grosso modo, tout le monde en occident perçoit-il l'ange ainsi ?) ou bien chacun leur associe-t-il un symbolisme personnel en fonction de son vécu propre ?
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Ne prenez pas la vie trop au sérieux, de toute façon vous n'en sortirez pas vivant.
Re: Les archétypes investis
Ce sont d'excellentes questions mon lieutenant !
Tellement excellentes qu'elles ont alimenté les recherches de nombreux penseurs : anthropologues, sociologues, psychologues, philosophes...
Je pense que dans une sphère culturelle donnée c'est le cas, les archétypes significatifs pour moi le sont probablement pour toutes les personnes partageant plus ou moins mes repères symboliques. Ce qui n'empêche pas une interprétation individuelle de chaque archétype, mais là il s'agira surtout d'un traitement conscient, donc prêtant à interprétation. Nous avons tous été "façonnés" par des archétypes communs, notamment au travers des récits mythiques, des contes de fées, etc. Mais à l'âge adulte il demeure des traces de ces archétypes qui sont comme des fondements. Quand une personne est psychotique, elle va retomber dans certains de ces schémas, c'est comme une sorte de régression, sauf que dans ce cas la régression concerne des couches encore plus fondamentales. Si quelqu'un se prend pour Jésus Christ ou je ne sais qui, c'est à l'archétype du sauveur providentiel qu'il fera référence, mais de manière pathologique. Nous avons tous intégrer ce qu'était un sauveur providentiel, les histoires de héros pullulent, mais cela nous a permis de nous construire et d'accéder à la vie adulte sans "péter un plomb" ! C'était structurant.
Quand des personnes prétendent avoir vu des démons dans leur maison, elles voient vraiment des démons, et ces figures archétypiques étaient vraiment présentes dans leur prime enfance, à ceci près que désormais la maladie les a rendues visibles, leur a donné formes. Concernant l'ensemble de l'humanité c'est peut-être plus compliqué, la naissance de l'ethnopsychiatrie (dont l'un des chefs de file actuel est Tobie Nathan) a permis de réaliser que le symbolisme pouvait varier d'une culture à une autre, ce qui nous semble relever de l'anormalité ne l'est peut-être pas chez d'autres, mais leur pathologies seront différentes.
Tellement excellentes qu'elles ont alimenté les recherches de nombreux penseurs : anthropologues, sociologues, psychologues, philosophes...
Je pense que dans une sphère culturelle donnée c'est le cas, les archétypes significatifs pour moi le sont probablement pour toutes les personnes partageant plus ou moins mes repères symboliques. Ce qui n'empêche pas une interprétation individuelle de chaque archétype, mais là il s'agira surtout d'un traitement conscient, donc prêtant à interprétation. Nous avons tous été "façonnés" par des archétypes communs, notamment au travers des récits mythiques, des contes de fées, etc. Mais à l'âge adulte il demeure des traces de ces archétypes qui sont comme des fondements. Quand une personne est psychotique, elle va retomber dans certains de ces schémas, c'est comme une sorte de régression, sauf que dans ce cas la régression concerne des couches encore plus fondamentales. Si quelqu'un se prend pour Jésus Christ ou je ne sais qui, c'est à l'archétype du sauveur providentiel qu'il fera référence, mais de manière pathologique. Nous avons tous intégrer ce qu'était un sauveur providentiel, les histoires de héros pullulent, mais cela nous a permis de nous construire et d'accéder à la vie adulte sans "péter un plomb" ! C'était structurant.
Quand des personnes prétendent avoir vu des démons dans leur maison, elles voient vraiment des démons, et ces figures archétypiques étaient vraiment présentes dans leur prime enfance, à ceci près que désormais la maladie les a rendues visibles, leur a donné formes. Concernant l'ensemble de l'humanité c'est peut-être plus compliqué, la naissance de l'ethnopsychiatrie (dont l'un des chefs de file actuel est Tobie Nathan) a permis de réaliser que le symbolisme pouvait varier d'une culture à une autre, ce qui nous semble relever de l'anormalité ne l'est peut-être pas chez d'autres, mais leur pathologies seront différentes.
Invité- Invité
Re: Les archétypes investis
Oh oh ! J'avais complètement oublié de répondre à ce sujet alors que je le trouvais super intéressant.
Encore une fois la symbolique pour l'homme est puissante, même dans sont fort inconscient.
Et moi je prendrai les exemples des artistes pour avancer une théorie ou en tout cas essayer de poser une pseudo question dans le thème.
En fait il serait possible que les artistes soient probablement influencés par ce phénomène. Je m'explique : Un artiste quand il créé une œuvre s'inspirera forcément d’œuvres qui ont déjà été produite, c'est comme ça, on ne réinvente pas l'art, on s'inspire des artistes précédents en y ajoutant sa touche perso. Les gros abrutis qui pensent avoir réinventé l'art, en chiant sur une toile ou en dessinant sur une toile avec un pinceau dans le cul n'ont juste rien compris au principe de l'art, c'est tout. Mais là où je veux en venir, c'est que les artistes sont aussi influencés inconsciemment par des symboliques qui ont marqué leur enfance.
Par exemple, si un écrivain a été bercé dans son enfance par les contes de fée, il aura tendance à reprendre inconsciemment dans ses œuvres, certains symboles des contes de fée. Bien sûr ce n'est pas toujours automatique, cependant je pense qu'il y a une grande influence de ce qu'on a vécu jeune dans les œuvres que l'on produit aujourd'hui (je parle pour les artistes).
Voilà après je me trompe peut-être totalement de sujet.
Encore une fois la symbolique pour l'homme est puissante, même dans sont fort inconscient.
Et moi je prendrai les exemples des artistes pour avancer une théorie ou en tout cas essayer de poser une pseudo question dans le thème.
En fait il serait possible que les artistes soient probablement influencés par ce phénomène. Je m'explique : Un artiste quand il créé une œuvre s'inspirera forcément d’œuvres qui ont déjà été produite, c'est comme ça, on ne réinvente pas l'art, on s'inspire des artistes précédents en y ajoutant sa touche perso. Les gros abrutis qui pensent avoir réinventé l'art, en chiant sur une toile ou en dessinant sur une toile avec un pinceau dans le cul n'ont juste rien compris au principe de l'art, c'est tout. Mais là où je veux en venir, c'est que les artistes sont aussi influencés inconsciemment par des symboliques qui ont marqué leur enfance.
Par exemple, si un écrivain a été bercé dans son enfance par les contes de fée, il aura tendance à reprendre inconsciemment dans ses œuvres, certains symboles des contes de fée. Bien sûr ce n'est pas toujours automatique, cependant je pense qu'il y a une grande influence de ce qu'on a vécu jeune dans les œuvres que l'on produit aujourd'hui (je parle pour les artistes).
Voilà après je me trompe peut-être totalement de sujet.
LordToms- Président du CAJMP
- Messages : 4811
Date d'inscription : 21/05/2012
Age : 36
Localisation : Haute-Garonne
Re: Les archétypes investis
Non c'est très intéressant ce que tu dis Tom !
En fait mon sujet était volontairement "romantique", pour évoquer cette symbolique qui nous habite, que nous partageons parfois, c'est notre culture. Et c'est vrai que les artistes expriment aussi une grande part de cette symbolique, personnelle et collective. Je crois que mon sujet se rapproche finalement beaucoup plus de la philosophie, j'ai essayé de décrire des traits communs à nos différentes influences symboliques...
Non mais c'est sûr Tom, beaucoup de grands peintres ont utilisé la symbolique pour représenter leurs oeuvres, ce qu'ils avaient en tête. Quelque part on pourrait peut-être dire qu'ils ont projeté tout cela sur une toile, comme une sorte de matérialisation symbolique.
Bon après, je reconnais que mon sujet est intéressant mais un peu "tordu" quand même...
En fait mon sujet était volontairement "romantique", pour évoquer cette symbolique qui nous habite, que nous partageons parfois, c'est notre culture. Et c'est vrai que les artistes expriment aussi une grande part de cette symbolique, personnelle et collective. Je crois que mon sujet se rapproche finalement beaucoup plus de la philosophie, j'ai essayé de décrire des traits communs à nos différentes influences symboliques...
Non mais c'est sûr Tom, beaucoup de grands peintres ont utilisé la symbolique pour représenter leurs oeuvres, ce qu'ils avaient en tête. Quelque part on pourrait peut-être dire qu'ils ont projeté tout cela sur une toile, comme une sorte de matérialisation symbolique.
Bon après, je reconnais que mon sujet est intéressant mais un peu "tordu" quand même...
Invité- Invité
Re: Les archétypes investis
Après on peut même y coller le concept d'égrégore ! Pourquoi ce phénomène ne pourrait-il pas constituer un véritable monde que nous projetons sur notre environnement ? Alors sans certitude, bien entendu.
Invité- Invité
Re: Les archétypes investis
En outre, au fil de mes recherches, je me suis aperçu que mes réflexions étaient déjà connues et explorées par des psychologues comme Jean-Pascal Debailleul qui ont présenté cette idée que les archétypes (notamment ceux contenus dans les contes de fées) pourraient nous servir à progresser dans notre existence de manière positive et constructive, par exemple au travers des synchronicités.
Comme quoi je n'ai rien inventé !
Mais j'ai été inspiré !
Et je vais l'être encore en considérant que les archétypes pourraient n'être "qu'informations" ! De l'information pure qui circulerait de générations en générations et qui viendrait appuyer le sens de notre perception du monde. D'ailleurs, si les archétypes sont inconscients, ils évoluent forcément dans une dimension qui ne peut être comprise comme une durée, mais plutôt comme un espace conceptuel.
Comme quoi je n'ai rien inventé !
Mais j'ai été inspiré !
Et je vais l'être encore en considérant que les archétypes pourraient n'être "qu'informations" ! De l'information pure qui circulerait de générations en générations et qui viendrait appuyer le sens de notre perception du monde. D'ailleurs, si les archétypes sont inconscients, ils évoluent forcément dans une dimension qui ne peut être comprise comme une durée, mais plutôt comme un espace conceptuel.
Invité- Invité
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