Cancre, l'intolérable vocable !
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LordToms
Claude St Malo
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Cancre, l'intolérable vocable !
Cancre... Voilà un mot insupportable dans son contenu comme dans sa forme. Définition du dictionnaire : Cancre : mauvais élève. Un mot qui véhicule autant de préjugés que d'idées fausses et injustes, un mot qui a humilié des générations d'enfants en leur faisant croire qu'ils étaient stupides, incapables, etc. Aujourd'hui la psychologie a enfin admis (depuis quelques temps déjà) qu'il existait de nombreuses formes d'intelligence, des obstacles dus à des difficultés précoces comme la dyslexie par exemple, mais qui ne faisaient que dissimuler de vraies capacités pour un domaine particulier de compétence. Le cancre n'a jamais existé, en revanche ce qui existait c'était l'ignorance du corps enseignant, parfois de la famille, parfois des deux ! Le bonnet d'âne, humiliation inutile et absurde qui a probablement marqué le trajet de certains adultes.
Des adultes qui étaient considérés comme des cancres et qui ont pu être aidés ont réussi car ils ont bénéficié de soutiens et de compréhension. Le milieu scolaire n'était pas adapté à eux, et non l'inverse. Et c'est par des voies spécifiques qu'ils se sont épanouis, exprimé, en démontrant que le "cancre" n'est qu'une légende inique, sadique et injustifiée. Tout échec à cet âge est le fruit d'une conjonction entre plusieurs facteurs, mais rarement à cause de la "débilité" de l'enfant, ou plutôt de son incapacité à suivre. Le fameux "peut mieux faire" utilisé par des générations d'enseignants, ne faisait qu'accroître l'angoisse de l'enfant en difficulté sans améliorer les choses. Ainsi des quantités de gens furent considérés comme des "cancres" mais ont réussi dans leur vie, et ce pour une raison simple, c'est qu'il n'étaient pas des cancres, mais des enfants dotés de capacités cognitives différentes, de particularités psychologiques, etc.
Quand on dit que le fait d'avoir été considéré ainsi peut motiver au point de galvaniser c'est exact, mais à condition d'avoir pu profiter d'un contexte favorable, une famille aimante, un milieu enseignant compréhensif, sans cela, l'enfant peut évoluer vers des pathologies importantes comme la dépression... Cancre est un mot à bannir de notre vocabulaire selon moi.
Des adultes qui étaient considérés comme des cancres et qui ont pu être aidés ont réussi car ils ont bénéficié de soutiens et de compréhension. Le milieu scolaire n'était pas adapté à eux, et non l'inverse. Et c'est par des voies spécifiques qu'ils se sont épanouis, exprimé, en démontrant que le "cancre" n'est qu'une légende inique, sadique et injustifiée. Tout échec à cet âge est le fruit d'une conjonction entre plusieurs facteurs, mais rarement à cause de la "débilité" de l'enfant, ou plutôt de son incapacité à suivre. Le fameux "peut mieux faire" utilisé par des générations d'enseignants, ne faisait qu'accroître l'angoisse de l'enfant en difficulté sans améliorer les choses. Ainsi des quantités de gens furent considérés comme des "cancres" mais ont réussi dans leur vie, et ce pour une raison simple, c'est qu'il n'étaient pas des cancres, mais des enfants dotés de capacités cognitives différentes, de particularités psychologiques, etc.
Quand on dit que le fait d'avoir été considéré ainsi peut motiver au point de galvaniser c'est exact, mais à condition d'avoir pu profiter d'un contexte favorable, une famille aimante, un milieu enseignant compréhensif, sans cela, l'enfant peut évoluer vers des pathologies importantes comme la dépression... Cancre est un mot à bannir de notre vocabulaire selon moi.
Invité- Invité
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Dans une autre vie j'ai réalisé un film avec une classe de quatrième.
Le scénario a été écrit avec eux, le tournage et le montage se sont faits avec eux.
Ce sont les élèves qui ont filmé.
Dans la classe, il y avait ce qu'on peut appeler un "cancre". Celui qui était toujours dans les derniers dans toutes les matières et qui était considéré par les profs comme irrécupérable.
Tous les élèves essayaient de faire de belles images bien léchées comme on en voit à la télé et qui, finalement, ressemblaient aux images super huit, souvenirs de vacances tournées par le papa.
Le seul qui ait filmé des images intelligentes, sensibles, des images qui faisaient sens, c'était ... le cancre.
Le scénario a été écrit avec eux, le tournage et le montage se sont faits avec eux.
Ce sont les élèves qui ont filmé.
Dans la classe, il y avait ce qu'on peut appeler un "cancre". Celui qui était toujours dans les derniers dans toutes les matières et qui était considéré par les profs comme irrécupérable.
Tous les élèves essayaient de faire de belles images bien léchées comme on en voit à la télé et qui, finalement, ressemblaient aux images super huit, souvenirs de vacances tournées par le papa.
Le seul qui ait filmé des images intelligentes, sensibles, des images qui faisaient sens, c'était ... le cancre.
Claude St Malo- Grand Initié
- Messages : 4592
Date d'inscription : 21/09/2012
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
J'ajoute que tout est fait aujourd'hui pour aider les élèves en difficulté. AVS, aide aux devoirs, aide individualisée, tutorat, liaison avec les familles, prof formés. De même de nombreuses réflexions sur le climat scolaire.
Laelle- Petit Sage
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Age : 46
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
C'est exact Laelle, en fait ce que je tenais à dénoncer c'était la stigmatisation passée du "cancre", il est vrai que de nos jours les difficultés ont changé de forme. Bien que le phénomène existe encore dans certains cas, car des difficultés importantes peuvent encore parasiter le lien entre l'enfant et ses institutions fort utiles par ailleurs. Le point important c'est la distinction entre les diverses formes d'intelligence, de capacités...
Invité- Invité
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Des efforts sont fait aujourd'hui pour ne plus dénigrer ainsi les élèves, c'est tout ce que je voulais souligner. Car on s'est bien rendu compte que le système n'était pas fait pour tous et que tous les élèves avaient forcément certaines aptitudes, à développer (comme dans l'artistique), ou certaines difficultés (comme la dyslexie), auquel cas il convenait de les aider. On les appelle donc aujourd'hui les élèves en difficulté et l'artillerie lourde est de sortie. On demande aux profs de se plier en 4 pour mener ce combat contre les inégalités. Ceci étant, les profs raillent toujours les élèves qui décrochent dans leur matière, comme de véritables cancres, avec de jolis noms d'oiseaux.
Cette volonté (ministérielle) de faire réussir tous les élèves relève en outre de la performance au même titre qu'une entreprise doit être performante et montrer des résultats. Alors qu'au final, la société se contente (?) très bien de ces inégalités. Si ce n'est que pour employer un gamin qui a un CAP la concurrence est rude...
Au final : on ne parle plus de cancres car humainement ce n'est pas tolérable. Mais dans les faits, des élèves n'y arrivent pas et des coups ils en prendront mais sur le marché du travail (dévalorisation de soi, exclusion etc.).
Cette volonté (ministérielle) de faire réussir tous les élèves relève en outre de la performance au même titre qu'une entreprise doit être performante et montrer des résultats. Alors qu'au final, la société se contente (?) très bien de ces inégalités. Si ce n'est que pour employer un gamin qui a un CAP la concurrence est rude...
Au final : on ne parle plus de cancres car humainement ce n'est pas tolérable. Mais dans les faits, des élèves n'y arrivent pas et des coups ils en prendront mais sur le marché du travail (dévalorisation de soi, exclusion etc.).
Laelle- Petit Sage
- Messages : 498
Date d'inscription : 16/11/2013
Age : 46
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Tout le monde est un génie ; mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide – A. Einstein
Je vous laisse méditer là dessus !
Je vous laisse méditer là dessus !
LordToms- Président du CAJMP
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Age : 36
Localisation : Haute-Garonne
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
C'est un peu ce qu'on doit penser au ministère. Peut-être pour se laver de tout soupçon de cancrétise.
Laelle- Petit Sage
- Messages : 498
Date d'inscription : 16/11/2013
Age : 46
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Pour moi (avis juste personnel), le "cancre" ne désigne pas forcément quelqu'un de pas doué dans les études, mais j'ai plutôt l'image de celui qui fou le bordel
Pratiquement jusqu'au lycée, il y en avait toujours un dans ma classe: il ne fou rien, se balance sur sa chaise et pousse tes affaires (parce que tu es juste derrière..), provoque les profs, passe son temps à t'insulter et à bisuter les autres, et etc..
Comme vous l'avez dit avant moi, c'est pas parce qu'on est pas doué à l'école, qu'on est forcément bête.
Il y a plusieurs formes d'intelligences, tout comme certaines personnes sont plus portées sur le théorique, et d'autres sur le manuel.
Le pus triste, c'est que j'ai remarqué que dans notre système scolaire on met sur un piédestal les personnes qui font de longues études, et ceux qui font du pro ou manuel, on les dévalorise
Lorsque j'étais au collège/lycée, les filières professionnelles étaient présentées comme des voies réservées aux pires cancres.
Les élèves "bons" ne songeaient même pas une seconde à faire une filière professionnalisante.
Les profs poussaient au maximum les élèves bons ou moyens à faire un lycée général/Bac S (le sumum de tous les bacs ), alors que les élèves aux mauvais résultats étaient poussés dehors à tout pris pour s'en débarrasser dans un lycée pro.
Pareil au moment du choix d'orientation post bac.
Les profs nous bassinaient avec la licence et les prepa (comme étant LA voie) , et disaient que les DUT et BTS étaient pour ceux qui n'aiment pas étudier et veulent vite travailler (ce qui est en fait totalement faux).
Si seulement on orientait correctement les élèves selon leurs inspirations et les choix qui leurs sont offerts (et non pas le prestige de certaines fillières), il n'y aurait pas autant d'échecs...
Pratiquement jusqu'au lycée, il y en avait toujours un dans ma classe: il ne fou rien, se balance sur sa chaise et pousse tes affaires (parce que tu es juste derrière..), provoque les profs, passe son temps à t'insulter et à bisuter les autres, et etc..
Comme vous l'avez dit avant moi, c'est pas parce qu'on est pas doué à l'école, qu'on est forcément bête.
Il y a plusieurs formes d'intelligences, tout comme certaines personnes sont plus portées sur le théorique, et d'autres sur le manuel.
Le pus triste, c'est que j'ai remarqué que dans notre système scolaire on met sur un piédestal les personnes qui font de longues études, et ceux qui font du pro ou manuel, on les dévalorise
Lorsque j'étais au collège/lycée, les filières professionnelles étaient présentées comme des voies réservées aux pires cancres.
Les élèves "bons" ne songeaient même pas une seconde à faire une filière professionnalisante.
Les profs poussaient au maximum les élèves bons ou moyens à faire un lycée général/Bac S (le sumum de tous les bacs ), alors que les élèves aux mauvais résultats étaient poussés dehors à tout pris pour s'en débarrasser dans un lycée pro.
Pareil au moment du choix d'orientation post bac.
Les profs nous bassinaient avec la licence et les prepa (comme étant LA voie) , et disaient que les DUT et BTS étaient pour ceux qui n'aiment pas étudier et veulent vite travailler (ce qui est en fait totalement faux).
Si seulement on orientait correctement les élèves selon leurs inspirations et les choix qui leurs sont offerts (et non pas le prestige de certaines fillières), il n'y aurait pas autant d'échecs...
shinsen- shinsen
- Messages : 446
Date d'inscription : 30/01/2015
Age : 34
Localisation : Quelque part
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Je sais pas, ça fait peut-être 10-15 ans qu'il est question de revaloriser la filière professionnelle.
Je tombe ce ce matin sur un article (encore) à propos d'un récent rapport de l'OCDE (janvier 2015) sur les disparités qui existent entre les différents pays de l'UE sur la question de la voie pro.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
La question est dans le titre : comment valoriser ces filières ? Partant que Il est indéniable que ces filières manquent de considération en France et que Les formations professionnelles sont davantage valorisées ailleurs.
Solutions (et déjà mises en oeuvre) :
- bien conseiller l'élève et par là "réformer les services d'orientation" (?). Sachant que les élèves font des stages en 3ème déjà et peuvent normalement prendre rdv avec la conseillère d'orientation.
- impliquer les entreprises dans les programmes scolaires.
- bien former les profs voire recruter des professionnels pour faire cours aux élèves.
Donc le fait que les filières professionnelles au lycée doivent cesser d’être considérées comme une voie de relégation que l’on choisit uniquement quand on a des difficultés scolaires je pense que c'est un consensus.
Je tombe ce ce matin sur un article (encore) à propos d'un récent rapport de l'OCDE (janvier 2015) sur les disparités qui existent entre les différents pays de l'UE sur la question de la voie pro.
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La question est dans le titre : comment valoriser ces filières ? Partant que Il est indéniable que ces filières manquent de considération en France et que Les formations professionnelles sont davantage valorisées ailleurs.
Solutions (et déjà mises en oeuvre) :
- bien conseiller l'élève et par là "réformer les services d'orientation" (?). Sachant que les élèves font des stages en 3ème déjà et peuvent normalement prendre rdv avec la conseillère d'orientation.
- impliquer les entreprises dans les programmes scolaires.
- bien former les profs voire recruter des professionnels pour faire cours aux élèves.
Donc le fait que les filières professionnelles au lycée doivent cesser d’être considérées comme une voie de relégation que l’on choisit uniquement quand on a des difficultés scolaires je pense que c'est un consensus.
Laelle- Petit Sage
- Messages : 498
Date d'inscription : 16/11/2013
Age : 46
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Merci pour le lien, Laelle.
Guthrie- .
- Messages : 2547
Date d'inscription : 30/09/2012
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Nb: les élèves font des stages d'observation dès la 4ème
Laelle- Petit Sage
- Messages : 498
Date d'inscription : 16/11/2013
Age : 46
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
C'est très bien, si j'ai bien compris cela permet d'ouvrir le champ des possibles sans fermer la voie "classique" ?
Invité- Invité
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Personnellement, je n'ai pas été convaincue par les stages fait en 3ème (et apparemment 4ème aussi).
Le problème, que ce soit pour les stages pour des élèves aussi jeune, ou même pour les étudiants dans le supérieur, c'est que personne n'a envie d'avoir un élève dans les pattes, et prendre le temps de le former.
De ce que j'ai pu voir lorsque j'étais moi même au collège, et avec les collégiens que je vois dans mon entourage aujourd'hui, pour avoir le stage:
_ soit tu arrives à avoir un stage assez intéressant par piston (venir au boulot avec papa/maman, marraine, la copine de maman est secrétaire dans un cabinet d'avocat et etc...)
_ soit si tu n'as pas de piston, tu fais ce qui te tombe sous la main et tu prends le stage là où on veut bien t'accepter (vu que le stage est obligatoire).
Au final, très peu on fait des stages vraiment parce qu'ils avaient envie de le faire à cet endroit, mais parce qu'il fallait bien faire quelque chose.
Pour avoir regarder plusieurs fois des reportages à la TV et les info, les mêmes choses ressortaient
Malheureusement le problème se situe là aussi: "on te demande plusieurs années d'expériences pour un travail, mais personne ne veut te former..".
Le problème, que ce soit pour les stages pour des élèves aussi jeune, ou même pour les étudiants dans le supérieur, c'est que personne n'a envie d'avoir un élève dans les pattes, et prendre le temps de le former.
De ce que j'ai pu voir lorsque j'étais moi même au collège, et avec les collégiens que je vois dans mon entourage aujourd'hui, pour avoir le stage:
_ soit tu arrives à avoir un stage assez intéressant par piston (venir au boulot avec papa/maman, marraine, la copine de maman est secrétaire dans un cabinet d'avocat et etc...)
_ soit si tu n'as pas de piston, tu fais ce qui te tombe sous la main et tu prends le stage là où on veut bien t'accepter (vu que le stage est obligatoire).
Au final, très peu on fait des stages vraiment parce qu'ils avaient envie de le faire à cet endroit, mais parce qu'il fallait bien faire quelque chose.
Pour avoir regarder plusieurs fois des reportages à la TV et les info, les mêmes choses ressortaient
Malheureusement le problème se situe là aussi: "on te demande plusieurs années d'expériences pour un travail, mais personne ne veut te former..".
shinsen- shinsen
- Messages : 446
Date d'inscription : 30/01/2015
Age : 34
Localisation : Quelque part
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Dans le champ des possibles l'important est d'y cultiver l'impossible. En ce moment je bosse dur pour échouer à un concours de circonstances. J'ai, bon espoir.
ishto- Maitre Philosophe
- Messages : 1338
Date d'inscription : 30/09/2012
Age : 48
Localisation : tout près de toi, mon coeur
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Euh... j'ai du mal à saisir ton intervention ici ishto
shinsen- shinsen
- Messages : 446
Date d'inscription : 30/01/2015
Age : 34
Localisation : Quelque part
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Oui Shinsen, et cela me désole. (Je parle de ton message précédent, pas celui d'Ishto )
Pour moi il n'y a pas et il n'y aura jamais de "mauvaises graines" comme disaient les adultes d'antan ! Il n'y a que des enfants et des ados pris dans une spirale contextuelle qui les a "pervertis". C'est ma conviction, nul ne naît stupide ou inapte, en revanche il y a des contextes et des différences qui "grippent" la machine éducative. Mais c'est sans doute parce que la machine éducative est dépassée ? Ce qui n'est pas un reproche de ma part, mais un constat. Laelle a raison, de nombreuses initiatives intéressantes ont permis d'améliorer les choses, mais cela n'empêche pas les dérives de surgir à tout moment, notamment parce qu'un jeune qui bénéficie de soutiens dans l'univers éducatif mais qui est totalement largué sur le plan familial (donc affectif, en principe) ne parviendra pas (en tous cas pas toujours) à redonner du sens à sa vie.
Mais pour certain "l'échec" est salutaire, parce qu'il leur permet de trouver une autre manière d'exprimer ce qu'ils sont... C'est une question difficile, qui est soumise à de nombreuses conditions, mais ma réponse se veut humaine avant tout.
Pour moi il n'y a pas et il n'y aura jamais de "mauvaises graines" comme disaient les adultes d'antan ! Il n'y a que des enfants et des ados pris dans une spirale contextuelle qui les a "pervertis". C'est ma conviction, nul ne naît stupide ou inapte, en revanche il y a des contextes et des différences qui "grippent" la machine éducative. Mais c'est sans doute parce que la machine éducative est dépassée ? Ce qui n'est pas un reproche de ma part, mais un constat. Laelle a raison, de nombreuses initiatives intéressantes ont permis d'améliorer les choses, mais cela n'empêche pas les dérives de surgir à tout moment, notamment parce qu'un jeune qui bénéficie de soutiens dans l'univers éducatif mais qui est totalement largué sur le plan familial (donc affectif, en principe) ne parviendra pas (en tous cas pas toujours) à redonner du sens à sa vie.
Mais pour certain "l'échec" est salutaire, parce qu'il leur permet de trouver une autre manière d'exprimer ce qu'ils sont... C'est une question difficile, qui est soumise à de nombreuses conditions, mais ma réponse se veut humaine avant tout.
Invité- Invité
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
La question est en effet complexe Olive, éducation et instruction dépendent en effet de nombreux facteurs (culturels, psychologiques, familiaux). L'EN à mis en place des éducations à (éducation à l'autonomie, à la citoyenneté...) pour permettre au jeune de faire des choix d'orientation éclairés et de vivre en société, mais la perspective de l'insertion sociale et professionnelle n'est pas si enthousiasmante. Le fait qu'il soit réfractaire aux enseignements tente d'être solutionné, et on cherche donc aussi du côté de l'épanouissement personnel, prenant exemple sur d'autres systèmes comme celui de la Finlande. Le fait est que, à mon avis, l'épanouissement personnel à l'Ecole ne serait que le reflet de l'épanouissement personnel dans le travail, une perspective peu enchanteresse.
Laelle- Petit Sage
- Messages : 498
Date d'inscription : 16/11/2013
Age : 46
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Olive1968 a écrit:C'est très bien, si j'ai bien compris cela permet d'ouvrir le champ des possibles sans fermer la voie "classique" ?
en quelque sorte oui, des passerelles entre les filières sont désormais possibles, des écoles de la seconde chance pour les sorties sans diplômes, dernier mot aux familles pour les choix d'orientation ...
Laelle- Petit Sage
- Messages : 498
Date d'inscription : 16/11/2013
Age : 46
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
C'est toute la difficulté : faire des choix de vie éclairés, c'est déjà compliqué pour un adulte inséré mais pour un jeune... Mais c'est vrai qu'il est plutôt rassurant de constater que beaucoup de personnes se dévouent à cette cause. L'important c'est d'être à l'écoute du jeune, même si cela réclame des efforts particuliers, car il en va de son épanouissement et, par effet de conséquence, de celui de la société entière. Certes ce n'est pas facile, surtout dans le cas où les travailleurs éducatifs ont à faire à un jeune qui rejette complètement le système, pour des raisons psychologiques. Il faut alors lui donner la possibilité d'exprimer sa "colère intérieure", parce que rien n'est anodin dans cette attitude.
J'aurais envie de rejoindre l'idée que certains jeunes n'ont tout simplement pas envie d'intégrer ce système, et dans ce cas il convient de comprendre ce qui les motive vraiment, sans omettre de repérer d'éventuels symptômes dépressifs. Le rôle des psys à l'école est important, notamment pour détecter ces problématiques qui sont extrêmement importantes. Encore une fois ce n'est pas facile, mais c'est le prix à payer pour proposer un suivi et une écoute de qualité à ces jeunes qui galèrent...
Et puis les parents dans tout cela ? Ils font ce qu'ils peuvent je sais, pour autant, ils ne sont pas exempts de reproches en l'occurrence. Moi je suis touché (vraiment) par ces jeunes qui exhalent les appels à l'aide mais sont crispés à cause de pressions bien trop lourdes pour leurs frêles épaules.
J'aurais envie de rejoindre l'idée que certains jeunes n'ont tout simplement pas envie d'intégrer ce système, et dans ce cas il convient de comprendre ce qui les motive vraiment, sans omettre de repérer d'éventuels symptômes dépressifs. Le rôle des psys à l'école est important, notamment pour détecter ces problématiques qui sont extrêmement importantes. Encore une fois ce n'est pas facile, mais c'est le prix à payer pour proposer un suivi et une écoute de qualité à ces jeunes qui galèrent...
Et puis les parents dans tout cela ? Ils font ce qu'ils peuvent je sais, pour autant, ils ne sont pas exempts de reproches en l'occurrence. Moi je suis touché (vraiment) par ces jeunes qui exhalent les appels à l'aide mais sont crispés à cause de pressions bien trop lourdes pour leurs frêles épaules.
Invité- Invité
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
A mon avis, les jeunes sont bien surveillés (je veux dire observés, et ce dans la durée) par la communauté éducative : au collège et lycée (c'est ce dont je suis le plus sûre) par les profs, les CPE, les surveillants, qui font leur possible pour orienter en cas de problème et alerter au plus tôt les parents. Au-delà je pense que le mal-être adolescent se vit aussi d'une certaine manière à l'âge adulte et que c'est tout aussi préoccupant, alarmant et triste, que pour un esprit juvénile.
Laelle- Petit Sage
- Messages : 498
Date d'inscription : 16/11/2013
Age : 46
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Oui bien sûr Laelle, mais la souffrance qui se manifeste à l'âge adulte est souvent la conséquence des difficultés (pas toujours) rencontrées durant cette période de fragilité. Mais encore une fois tu as raison, les personnes qui oeuvrent sur le terrain pour améliorer la prévention des risques et permettre aux jeunes de trouver des repères sont certainement compétentes, en tous cas elles s'efforcent de l'être.
Si le milieu scolaire n'est pas défaillant, ou du moins qu'il propose au jeune des recours, le milieu familial peut interférer, et comme c'est son cadre affectif majeur... Il faut donc que des professionnels du milieu éducatif repèrent ses difficultés afin que l'un n'impacte pas trop sur l'autre. Je vais citer un cas qui n'est pas forcément lié au milieu scolaire, mais que je connais un peu pour l'avoir abordé durant mes études psys :
Un jeune qui est relativement à l'aise à l'école, qui ne connait pas de difficulté relationnelle avec ses camarades (ça existe !), mais qui est sous pression à cause de parents extrêmement exigeants à son encontre ! Le jeune a de bons résultats, mais les parents ne cessent de le harceler pour qu'il "réussisse". Dans ce cas nous avons clairement à faire à des parents projectifs, c'est à dire qui, du fait de leur propre "échec" scolaire (ou perçu comme tel), vont estimer que le fait de mettre une pression énorme sur le dos du jeune est chose normale quand on se prétend parents. Le jeune risque (par réaction) de s'effondrer, parce qu'il n'avait pas besoin de cette pression superflue. Et là, comment expliquer aux parents que leur enfant n'a pas besoin d'atteindre l'excellence absolue pour réussir dans la vie ? Ce cas existe, et plus souvent qu'on le croit. Ce sont les parents qui ont besoin d'un psy dans ce cas, mais l'enfant ne peut que subir, on ne peut enlever un enfant à ses parents parce que ces derniers exigent de lui des 18 ou des 20 sur 20 constamment ! D'autant qu'ils ne le maltraitent pas physiquement, mais lui font comprendre que sans excellence on n'est rien !
C'est un harcèlement psychologique difficile à défaire.
Nous faisons au mieux, mais la société est divisée en grandes catégories qui ne sont pas toujours synchronisables. Tout ayant une influence sur tout. Bon je suis d'accord que je chipote un peu, mais tout part souvent de la base, c'est à dire dès que l'enfant entre en maternelle...
Si le milieu scolaire n'est pas défaillant, ou du moins qu'il propose au jeune des recours, le milieu familial peut interférer, et comme c'est son cadre affectif majeur... Il faut donc que des professionnels du milieu éducatif repèrent ses difficultés afin que l'un n'impacte pas trop sur l'autre. Je vais citer un cas qui n'est pas forcément lié au milieu scolaire, mais que je connais un peu pour l'avoir abordé durant mes études psys :
Un jeune qui est relativement à l'aise à l'école, qui ne connait pas de difficulté relationnelle avec ses camarades (ça existe !), mais qui est sous pression à cause de parents extrêmement exigeants à son encontre ! Le jeune a de bons résultats, mais les parents ne cessent de le harceler pour qu'il "réussisse". Dans ce cas nous avons clairement à faire à des parents projectifs, c'est à dire qui, du fait de leur propre "échec" scolaire (ou perçu comme tel), vont estimer que le fait de mettre une pression énorme sur le dos du jeune est chose normale quand on se prétend parents. Le jeune risque (par réaction) de s'effondrer, parce qu'il n'avait pas besoin de cette pression superflue. Et là, comment expliquer aux parents que leur enfant n'a pas besoin d'atteindre l'excellence absolue pour réussir dans la vie ? Ce cas existe, et plus souvent qu'on le croit. Ce sont les parents qui ont besoin d'un psy dans ce cas, mais l'enfant ne peut que subir, on ne peut enlever un enfant à ses parents parce que ces derniers exigent de lui des 18 ou des 20 sur 20 constamment ! D'autant qu'ils ne le maltraitent pas physiquement, mais lui font comprendre que sans excellence on n'est rien !
C'est un harcèlement psychologique difficile à défaire.
Nous faisons au mieux, mais la société est divisée en grandes catégories qui ne sont pas toujours synchronisables. Tout ayant une influence sur tout. Bon je suis d'accord que je chipote un peu, mais tout part souvent de la base, c'est à dire dès que l'enfant entre en maternelle...
Invité- Invité
Re: Cancre, l'intolérable vocable !
Tu disais au début du fil que le système scolaire pouvait être source de difficultés pour l'enfant et tu balances en disant que le milieu familial peut lui aussi causer des souffrances, j'apprécie ta hauteur de vue. Pour être éducateur il faut je pense être formé en psychologie, a minima. Je sais que l'EN forme mieux les profs aujourd'hui, sur des thématiques telles que l'apprentissage (qu'est-ce qu'apprendre) ou l'adolescence (les signaux d'alertes d'un adolescent en souffrance)...
Laelle- Petit Sage
- Messages : 498
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