Musiques en grand
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Musiques en grand
Voilà, j'ouvre ce fil pour tous les amateurs de musique qualifiée improprement "classique" (le classicisme proprement dit se limitant à la seconde moitié du 18ème siècle).
Je suis en effet en grandes manœuvres pour pallier la panne de mon lecteur de disques noirs qui ne fonctionne plus. Aussi remplacer les deux mille trente-trois tours dont j'ai hérité de mes parents et qui prennent la poussière, en piochant sur YouTube est une belle entreprise, mais longue et fastidieuse.
Mais je ne veux pas faire cela égoïstement, j'indiquerai pour ceux que cela intéresse le résultat de mes maraudes sur le Net.
Premier enregistrement : le poème symphonique de Franz Liszt, Les Préludes. J'ai dégoté une merveille d'interprétation, Ferenc Fricsay à la tête du Philharmonique de Berlin. Il n'y a pas l'année, mais c'est entre 1960 et 1970. Excellent son.
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Je suis en effet en grandes manœuvres pour pallier la panne de mon lecteur de disques noirs qui ne fonctionne plus. Aussi remplacer les deux mille trente-trois tours dont j'ai hérité de mes parents et qui prennent la poussière, en piochant sur YouTube est une belle entreprise, mais longue et fastidieuse.
Mais je ne veux pas faire cela égoïstement, j'indiquerai pour ceux que cela intéresse le résultat de mes maraudes sur le Net.
Premier enregistrement : le poème symphonique de Franz Liszt, Les Préludes. J'ai dégoté une merveille d'interprétation, Ferenc Fricsay à la tête du Philharmonique de Berlin. Il n'y a pas l'année, mais c'est entre 1960 et 1970. Excellent son.
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Pimbi- Grand Initié
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Re: Musiques en grand
Bravo pour cette initiative et pour la déclassification de la musique qui ne se sous-titre pas obligatoirement en anglais. On est en train de démontrer par ailleurs que "classique" ne s'applique pas davantage à la littérature avec cette preuve qu'en est Molière pour ne citer que le plus populaire. Du coup, on refoulerait à la poubelle ou aux musées des intellos (pléonasme ?) des oeuvres majeures de notre civilisation. Il faut avoir l'âge de Sophocle pour essayer d'exister encore (cf "Les Perses" d'Eschyle, exploit télévisuel de l'ancienne ORTF).
Il nous manque la musique des choeurs qui iront s'amenuisant d'Eschyle à Euripide, pour donner naissance au Théâtre que nous connaissons.
Passons à la musique en grand et non pas la "grande musique" comme ricanent les adeptes d'une musique qu'ils qualifient ainsi eux-mêmes de "petite".
On ne quitte guère la littérature si l'on songe que Liszt composa ses "Préludes" (chers à la Wermacht pour scander les coups de canons destinés aux Soviétiques) non pas en tant que genre de composition, comme les "Préludes" de Chopin ou le "Prélude à la l'après-midi d'un faune" de Debussy. C'est un mot qu'il a retenu le grand Liszt Ferenc (comme sur sa statue à Budapest) et qu'il a retenu de qui ? De notre Lamartine.
Il s'agit en effet non point d'un prélude-genre, mais des préludes-métaphysiques qui reposent, après l'interrogation lamartinienne, la question: "Qu'y a-t-il après tout cela?" Les éclats sont universels, en ce sens qu'à mon avis, ils évoquent l'appel à une survie matérielle ou non de notre dépouille, en ce lieu, en un autre imaginable, en un autre que nous sommes incapables d'imaginer. Si vous avez bien voulu lire ce que j'ai écrit tant de fois sur ce forum, c'est mon propre sentiment de l'Univers (ce qui pour les Francs-Maçons doit évoquer des échos variés suivant les sensibilités) que Lamartine en vers et Liszt en notes d'une partition célèbre, parce que de toute beauté, traduisent en fréquences lisibles et auditives inséparables de notre Etre. Ecoutez le tri de Pimbi :
Il nous manque la musique des choeurs qui iront s'amenuisant d'Eschyle à Euripide, pour donner naissance au Théâtre que nous connaissons.
Passons à la musique en grand et non pas la "grande musique" comme ricanent les adeptes d'une musique qu'ils qualifient ainsi eux-mêmes de "petite".
On ne quitte guère la littérature si l'on songe que Liszt composa ses "Préludes" (chers à la Wermacht pour scander les coups de canons destinés aux Soviétiques) non pas en tant que genre de composition, comme les "Préludes" de Chopin ou le "Prélude à la l'après-midi d'un faune" de Debussy. C'est un mot qu'il a retenu le grand Liszt Ferenc (comme sur sa statue à Budapest) et qu'il a retenu de qui ? De notre Lamartine.
Il s'agit en effet non point d'un prélude-genre, mais des préludes-métaphysiques qui reposent, après l'interrogation lamartinienne, la question: "Qu'y a-t-il après tout cela?" Les éclats sont universels, en ce sens qu'à mon avis, ils évoquent l'appel à une survie matérielle ou non de notre dépouille, en ce lieu, en un autre imaginable, en un autre que nous sommes incapables d'imaginer. Si vous avez bien voulu lire ce que j'ai écrit tant de fois sur ce forum, c'est mon propre sentiment de l'Univers (ce qui pour les Francs-Maçons doit évoquer des échos variés suivant les sensibilités) que Lamartine en vers et Liszt en notes d'une partition célèbre, parce que de toute beauté, traduisent en fréquences lisibles et auditives inséparables de notre Etre. Ecoutez le tri de Pimbi :
Re: Musiques en grand
J'ai bien d'autres horizons à explorer, et je vous tiendrai au fait. Merci pour les précisions relatives au titre des "Préludes", il est toujours enrichissant de s'instruire.
Pimbi- Grand Initié
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L'accord de Tristan
Ceux qui ont quelques teintures en matière de langage musical savent que trois siècles de tonalité ont été sapés par le fameux "Accord de Tristan" qui prélude au drame lyrique de Wagner, Tristan et Isolde. J'ai découvert sur le Net une page tout à fait explicite. Allez-y, elle est illustrée d'exemples sonores à l'appui de la partition :
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Pimbi- Grand Initié
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Re: Musiques en grand
J'ai lu et écouté avec intérêt les dissertations (auteur et commentaires) au sujet de cet acord liminaire du "Tristan" de Wagner.
Sans les apoggiatures, ce n'est qu'un accord comme les autres. Et encore faut-il observer que l'nterruption du hautbois et sa divergence en ré naturel au lieu d'en ré dièze, rétablit une sorte de tonalité "tonale" que les dissectionnistes du Maïtre de Bayreuth sont chargés d'affimer, pour démontrer que Richard Wagner a inventé un style nouveau. Oui, c'est vrai : il a inventé l'usage du chromatime (à la suite de Berlioz, dont certains le font descendre) dès les premiers accords. Mais de là à aller aussi loin de son prédécesseur, il y a un pas à faire : Toute la première moitié des" Troyens" a été composée "sans instrument à cordes"(John Eliot Gardiner). Et il n'en ressort aucune sensation de bruit de guerre, mais que c'est au contraire la paix que célèbrent les Troyens. Là est le Génie.
J'apprécie, personnellement, plus la "Tétralogie" que "Tristan et Isolde", et plus encore les autres opéras découlant du cycle celtisant de Wagner : "Lohengrin" et "Parsifal".
Quelle influence la fille de Liszt, son épouse Cosima, a-t-elle eue sur son mari. Elle en eut beaucoup.
Voici une charmante transition entre votre proposition de nous faire admirer "Les Préludes" de Liszt et le "Tristan et Isolde" de son gendre.
Sans les apoggiatures, ce n'est qu'un accord comme les autres. Et encore faut-il observer que l'nterruption du hautbois et sa divergence en ré naturel au lieu d'en ré dièze, rétablit une sorte de tonalité "tonale" que les dissectionnistes du Maïtre de Bayreuth sont chargés d'affimer, pour démontrer que Richard Wagner a inventé un style nouveau. Oui, c'est vrai : il a inventé l'usage du chromatime (à la suite de Berlioz, dont certains le font descendre) dès les premiers accords. Mais de là à aller aussi loin de son prédécesseur, il y a un pas à faire : Toute la première moitié des" Troyens" a été composée "sans instrument à cordes"(John Eliot Gardiner). Et il n'en ressort aucune sensation de bruit de guerre, mais que c'est au contraire la paix que célèbrent les Troyens. Là est le Génie.
J'apprécie, personnellement, plus la "Tétralogie" que "Tristan et Isolde", et plus encore les autres opéras découlant du cycle celtisant de Wagner : "Lohengrin" et "Parsifal".
Quelle influence la fille de Liszt, son épouse Cosima, a-t-elle eue sur son mari. Elle en eut beaucoup.
Voici une charmante transition entre votre proposition de nous faire admirer "Les Préludes" de Liszt et le "Tristan et Isolde" de son gendre.
Re: Musiques en grand
Ce soir, sur Arte, "La folie Wagner" à 20H50 ! A ne pas manquer pour les amateurs de musique, mais aussi d'histoire.
Ce qui me plaît, dans Tristan, c'est l'envoûtement que suscite cette musique ; une immense vague qui déferle sur un rivage, qui se retire, qui revient, inlassablement, avec une espèce d'obstination qui vous viole, positivement. Et le plus extraordinaire, c'est que l'on consent au viol. C'est cela, le génie wagnérien.
Et puis, dans Tristan, œuvre unique à cet égard, ce fameux chromatisme qui fait que l'on se déplace de demi-ton en demi-ton et qui établit une étrange atmosphère d'instabilité permanente.
Mais je vous accorde que les audaces harmoniques de Berlioz sont elles aussi novatrices.
Nous pourrions remonter même à la messe en Si mineur de Bach (Et incarnatus est) où le maître se paie le luxe de modulations inconcevables qui seront regardées par Debussy "avec effroi", dit-il admirativement !
Ce qui me plaît, dans Tristan, c'est l'envoûtement que suscite cette musique ; une immense vague qui déferle sur un rivage, qui se retire, qui revient, inlassablement, avec une espèce d'obstination qui vous viole, positivement. Et le plus extraordinaire, c'est que l'on consent au viol. C'est cela, le génie wagnérien.
Et puis, dans Tristan, œuvre unique à cet égard, ce fameux chromatisme qui fait que l'on se déplace de demi-ton en demi-ton et qui établit une étrange atmosphère d'instabilité permanente.
Mais je vous accorde que les audaces harmoniques de Berlioz sont elles aussi novatrices.
Nous pourrions remonter même à la messe en Si mineur de Bach (Et incarnatus est) où le maître se paie le luxe de modulations inconcevables qui seront regardées par Debussy "avec effroi", dit-il admirativement !
Pimbi- Grand Initié
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Localisation : Ouskiya de l'Irouléguy
Re: Musiques en grand
Erratum : J'ai malencontreusement dit que la première partie des "Troyens" de Berlioz avait été composée sans le recours à aucun instrument à cordes. IL fallait entendre : "la première partie du premier acte", ce qui est déjà prodigieux, dans un opéra.
Ce n'est qu'à l'apparition de Cassandre, seule, que les violons et autres cordes qui se reposaient, depuis le début (il n'y a pas d'ouverture), reprennent avec tout l'art du chromatisme (le revoici!) de Berlioz, s'emparent de leur part d'orchestre, avec la douceur et le génie que l'on sait.
Ceci dit, suivez la recommandation qui vous est faite d'aller regarder sur "Arte" l'émission prévue sur Wagner (20 h. 50).
Ce n'est qu'à l'apparition de Cassandre, seule, que les violons et autres cordes qui se reposaient, depuis le début (il n'y a pas d'ouverture), reprennent avec tout l'art du chromatisme (le revoici!) de Berlioz, s'emparent de leur part d'orchestre, avec la douceur et le génie que l'on sait.
Ceci dit, suivez la recommandation qui vous est faite d'aller regarder sur "Arte" l'émission prévue sur Wagner (20 h. 50).
Re: Musiques en grand
Errare humanum, mon cher, pas d'angoisse. J'ai bien écrit un jour un cuisseau de sanglier, alors qu'il faut écrire cuissot, le cuisseau étant réservé au veau.
Pimbi- Grand Initié
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Localisation : Ouskiya de l'Irouléguy
Re: Musiques en grand
C'est dans la dictée de Mérimée, je crois, cher ...autre intello !
(Z'avez pas honte!)
(Z'avez pas honte!)
Re: Musiques en grand
Si, bien sûr, mais je me console en me disant que je n'écris pas "miroir" avec deux "r".
Pimbi- Grand Initié
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Localisation : Ouskiya de l'Irouléguy
Re: Musiques en grand
Pimbi, vu votre talent musical et ce besoin vital d'écouter des vynils, je vous propose de remplacer votre machine en panne par celle qui traîne dans ma cave. C'est un lecteur de vynils en parfait état.
Si vous êtes sur Paris je vous donnerais la bête dès ce week.
Si vous êtes sur Paris je vous donnerais la bête dès ce week.
Marie Gouze- Sage Confirmé
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Re: Musiques en grand
Je ne suis pas sur Paris, mais au Pays basque : eh oui, quelques latitudes nous séparent, et un vrai Béarnais refuse obstinément de franchir l'Adour vers le nord .Marie Gouze a écrit: Pimbi, vu votre talent musical et ce besoin vital d'écouter des vynils, je vous propose de remplacer votre machine en panne par celle qui traîne dans ma cave. C'est un lecteur de vynils en parfait état.
Si vous êtes sur Paris je vous donnerais la bête dès ce week.
Merci à vous, Marie, c'est très gentil. Du reste, j'ai contacté un ami qui possède un appareil pour graver des CD à partir de vinyles : ainsi je pourrai récupérer la Messe en si mineur de Bach dans l'interprétation de Michel Corboz en 1979, pour moi la meilleure version, bien supérieure à ce qu'il a fait plus tard avec un effectif rachitique, et aussi l'Oratorio de Noël et la Passion selon saint Mathieu, par le même interprète.
Pimbi- Grand Initié
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Age : 38
Localisation : Ouskiya de l'Irouléguy
Re: Musiques en grand
J'ai regardé, trop tard, le film sur Wagner, hier soir, sur Arte. J'ai moins aimé la reconstitution historique, selon laquelle on conserve toujours un élément décoratif du passé (comme si une reconstitution de Sully par des acteurs modernes en Sully et autres, ou habillés en srict polo noir et munis d'un téléphone, nécessitait que ledit Sully fût affublé de sa fraise de temps à autre...). Le couplet de l'antisémitisme de Wagner était spécialement mal venu au moment où les efforts d'un homme respectable comme Daniel Barenboïm, vrai Juif lui, de nationalité argentino-israélienne, a conquis ses compatriotes et correligionnaires au point qu'on joue fréquement Wagner en Israël. Doit-on extirper "le Marchand de Venise" de l'oeuvre de Shakespeare ou "Oliver Swift" de celle de Dickens ? Il fut un temps où tout celà était bien regrettable, mais fut quand même en réalité. A nier la réalité on bâtit des émission qui sonnent creux. Il est vrai que c'était produit et réalisé par les Allemands seuls, qui ont toujours le besoin d'en faire plus que les autres à ce sujet. J'ai assisté ensuite au premier acte de "La Walkyrie" avec un orchestre de festival vaillant et juste et trois chanteurs, dont un gros ténor, qui chantaient celà comme un oratorio. Rien ne va plus mal à Wagner que le style "oratorio". J'ai regretté la mise en scène géniale de Patrick Chéreau. Si vous la trouvez (la "Tétralogie" tout entière) ne la loupez ps. Je n'avais pas l'impression de voir le meme spectacle (c'était vrai) ni d'entendre la même musique (ce qui aurait dû être faux).
Pour ceux qui ne connaissent pas Richard Wagner, il vaudrait peut-être mieux commencer par ses "descendants", plus accessibles, Richard Straus, Bruckner, Malher et remonter à la source. De même qu'il est plus facile de commencer, si on ne connait pas Debussy, par se mettre à Respighi ou à De Falla.
Pour ceux qui ne connaissent pas Richard Wagner, il vaudrait peut-être mieux commencer par ses "descendants", plus accessibles, Richard Straus, Bruckner, Malher et remonter à la source. De même qu'il est plus facile de commencer, si on ne connait pas Debussy, par se mettre à Respighi ou à De Falla.
Re: Musiques en grand
Je possède la version de Karl Böhm en 1967 (festival de Bayreuth) avec d'extraordinaires chanteurs (Nilsson, James King, Rysaneck...) ou acteurs (Theo Adam), mais une grosse faiblesse : Windgassen en bout de carrière qui nasille pas mal. La direction de Böhm est retenue, ce qui ne l'empêche pas d'être expressive, et la prise de son est excellente.
Sinon, pour la Walkyrie en séparé, j'ai aussi la version de Furtwängler avec Rysaneck, Suthaus, Martha Mödl et Ferdinand Frantz.
Sinon, pour la Walkyrie en séparé, j'ai aussi la version de Furtwängler avec Rysaneck, Suthaus, Martha Mödl et Ferdinand Frantz.
Pimbi- Grand Initié
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Localisation : Ouskiya de l'Irouléguy
Re: Musiques en grand
Je vais chercher, ne serait-ce que par curiosité, la version (ou une partie) du Festival de Bayreuth toujours sous la mise en scène de Chéreau et surtout si je vois l'Orchestre dirigé Pierre Boulez. Diriger Wagner les mains vides c'est déjà un "challenge", mais pour Boulez ce l'était encore plus. Et pourtant j'en ai gardé un merveilleux souvenir. Je pense notamment aux "murmures de la forêt" (Siegfried) que Boulez sort comme si c'était son oeuvre à lui!
Je vous dirai où j'ai trouvé celà si je le trouve.
Je n'ai vu à l'oeuvre Karl Böhm que vieillissant et affalé sur sa chaise de bar haute et avec dossier rembourré. Il ne dirigeait plus rien, mais il suivait un Orchestre qui, opportunément, savait l'oeuvre par coeur.
Mes chefs les plus révérés (c'est un avis personnel) sont les grands Britanniques, tous flanqués de leur "Sir" : Beetcham; Davis, Czyffra, Gardiner (ah! Gardiner!) et même Rattle qui s'assagit, fait moins le clown et semble désormais sentir la musique qu'il dirige. Coté russe Gergiev, et le plus grand de tous, encore vivant, l'Italien Abbado, l'Américain Bernstein, et le Français Prêtre (le trop mal connu en France) Est-c qu'il reste une Toscanini, un Munch, un Stokovski, à present? Seul y parvenait Carlo Maria Giulini,fin de siècle précédent et dans quelle apothéose (l'Orchestre des Peuples du Monde, jouant la 8ème de Bruckner devant le Roi de Suède).
Je vous dirai où j'ai trouvé celà si je le trouve.
Je n'ai vu à l'oeuvre Karl Böhm que vieillissant et affalé sur sa chaise de bar haute et avec dossier rembourré. Il ne dirigeait plus rien, mais il suivait un Orchestre qui, opportunément, savait l'oeuvre par coeur.
Mes chefs les plus révérés (c'est un avis personnel) sont les grands Britanniques, tous flanqués de leur "Sir" : Beetcham; Davis, Czyffra, Gardiner (ah! Gardiner!) et même Rattle qui s'assagit, fait moins le clown et semble désormais sentir la musique qu'il dirige. Coté russe Gergiev, et le plus grand de tous, encore vivant, l'Italien Abbado, l'Américain Bernstein, et le Français Prêtre (le trop mal connu en France) Est-c qu'il reste une Toscanini, un Munch, un Stokovski, à present? Seul y parvenait Carlo Maria Giulini,fin de siècle précédent et dans quelle apothéose (l'Orchestre des Peuples du Monde, jouant la 8ème de Bruckner devant le Roi de Suède).
Re: Musiques en grand
Pimbi : j'ai écouté le lien Ferenc Fricsay à la tête du Philharmonique de Berlin. C'est presque aussi beau que de la peinture…
Hérodote : Un ami est dans l'équipe de Gergiev, il s'occupe des images vidéo. Il m'en parle toujours avec passion comme d'un amour puissant et éternel. Je le comprend éprouvant le même désir à la vue d'oeuvres picturales.
J'aimerais avoir votre talent à mémoriser tout de ce bel art qui m'est étranger.
Vous lire est un plaisir.
Hérodote : Un ami est dans l'équipe de Gergiev, il s'occupe des images vidéo. Il m'en parle toujours avec passion comme d'un amour puissant et éternel. Je le comprend éprouvant le même désir à la vue d'oeuvres picturales.
J'aimerais avoir votre talent à mémoriser tout de ce bel art qui m'est étranger.
Vous lire est un plaisir.
Marie Gouze- Sage Confirmé
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Re: Musiques en grand
Ajoutons à la liste Georges Szell, si austère, exact et presque métronomique dans Mozart, Antal Dorati que j'adore dans le répertoire tchèque, le hiératique Klemperer qui nous a fait une Missa Solemnis pour moi incomparable, Joseph Krips, lui aussi grand mozartien, Tullio Serafin et Vittorio de Sabata pour le théâtre lyrique (la version de Tosca en 1953 avec le trio Callas-Di Stefano-Gobbi est insurpassable), Jevgeny Mravinski, le Toscanini russe qui frappait ses musiciens et qui a donné les trois dernières symphonies de Tchaïkovski comme personne, Istvan Kertesz (fabuleuse "Sorcière de midi" de Dvorak), Ernest Ansermet, si délicat dans la musique française, Charles Dutoit, un orfèvre, et tant d'autres encore...
La liste est longue, pour notre plus grand plaisir.
Ecoutez donc, pour rester dans le sujet d'origine, cette merveille, Mravinsky dans le dernier mouvement de la 4ème de Tchaïkovski, à un rhythme d'enfer :
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Ecoutez donc, pour rester dans le sujet d'origine, cette merveille, Mravinsky dans le dernier mouvement de la 4ème de Tchaïkovski, à un rhythme d'enfer :
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Pimbi- Grand Initié
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Re: Musiques en grand
Notre gros plaisir, c'est la musique, Marie : ah, la musique, quelle merveille ! J'aurais voulu être chef d'orchestre. Mais bon, je ne boude pas mon plaisir d'être un pianiste acceptable (dans les bons jours...).Marie Gouze a écrit:Pimbi : j'ai écouté le lien Ferenc Fricsay à la tête du Philharmonique de Berlin. C'est presque aussi beau que de la peinture…
Hérodote : Un ami est dans l'équipe de Gergiev, il s'occupe des images vidéo. Il m'en parle toujours avec passion comme d'un amour puissant et éternel. Je le comprend éprouvant le même désir à la vue d'oeuvres picturales.
J'aimerais avoir votre talent à mémoriser tout de ce bel art qui m'est étranger.
Vous lire est un plaisir.
Pimbi- Grand Initié
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Pimbi- Grand Initié
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Localisation : Ouskiya de l'Irouléguy
Re: Musiques en grand
Marie Gouze : Merci mlle fois, si vous parvenez à déchiffrer ce que j'écris comme celà me vient à la tête et qui doit trébucher sur des phalanges arthritiques avant d'être transcrit chez vous !
La musique, me plais-je à dire, est le seul Art abstrait et qui ne requiert aucune forme d'adaptation, autre que mentale, pour y déceler quelque source de joie. Il est des musiques qui plaisent ou qu'on exècre. Mais dans l'amas des sons qui sont bien plus nombreux et transmissibles que les phonèmes de la parole, il y a toujours quelque chose à glaner. Chacun peut inventer son langage et la chanteuse irlandaise Enya quand elle ne peut pas chanter en gaëlique et qu'elle ne veut pas chanter en anglais, s'invente un langage (à deux, avec Roma Ryan) mais il est évident qu'ils arrivent très vite aux limites du glossaire. Alors que nous pouvons nous promener dans les bois , dans les champs ou en ville, en composant des musiques sur des airs qui sortent de nous, monstrueux, attendrissants, baroques, bizarroïdes, assortis de percussions que vous aussi venez de découvrir et qui ne seront jamais exprimées, car la musique c'est l'INEXPRIMABLE. Ce que nous en recueillons, c'est la fleur qui bourgeonne au dessus des autres. Voyez une boule d'ajoncs en pleine floraison sur un point de côte bretonne. Vous la voyez cette boule, vous pouvez caresser les tendres pétales dorées du dessus, mais vous ne pourrez compter tout ce qui git en dessous, cette masse de fleurs aussi belles dont ne sait par quel déterminisme ces fleurs, assoupies à l'ombre profonde des autres, les radieuses gorgées de lumière, sont condamnées à n'être qu'une parure invisible en une boule que ne serait qu'un spectre de boule fleurie autrement.
Il en est de même pour la musique. La Musique est l'Art Suprême lui qui se passe de tous les autres mais qui leur vient si bien en aide que l'on en met partout, même dans le fêtes, dans les vernissages, même dans ce septième art qu'est le cinéma. Vous comprenez pourquoi Pimbi et moi sommes fous de Musique, de la vraie, de celle qui ne joue pas à en être une...
La musique, me plais-je à dire, est le seul Art abstrait et qui ne requiert aucune forme d'adaptation, autre que mentale, pour y déceler quelque source de joie. Il est des musiques qui plaisent ou qu'on exècre. Mais dans l'amas des sons qui sont bien plus nombreux et transmissibles que les phonèmes de la parole, il y a toujours quelque chose à glaner. Chacun peut inventer son langage et la chanteuse irlandaise Enya quand elle ne peut pas chanter en gaëlique et qu'elle ne veut pas chanter en anglais, s'invente un langage (à deux, avec Roma Ryan) mais il est évident qu'ils arrivent très vite aux limites du glossaire. Alors que nous pouvons nous promener dans les bois , dans les champs ou en ville, en composant des musiques sur des airs qui sortent de nous, monstrueux, attendrissants, baroques, bizarroïdes, assortis de percussions que vous aussi venez de découvrir et qui ne seront jamais exprimées, car la musique c'est l'INEXPRIMABLE. Ce que nous en recueillons, c'est la fleur qui bourgeonne au dessus des autres. Voyez une boule d'ajoncs en pleine floraison sur un point de côte bretonne. Vous la voyez cette boule, vous pouvez caresser les tendres pétales dorées du dessus, mais vous ne pourrez compter tout ce qui git en dessous, cette masse de fleurs aussi belles dont ne sait par quel déterminisme ces fleurs, assoupies à l'ombre profonde des autres, les radieuses gorgées de lumière, sont condamnées à n'être qu'une parure invisible en une boule que ne serait qu'un spectre de boule fleurie autrement.
Il en est de même pour la musique. La Musique est l'Art Suprême lui qui se passe de tous les autres mais qui leur vient si bien en aide que l'on en met partout, même dans le fêtes, dans les vernissages, même dans ce septième art qu'est le cinéma. Vous comprenez pourquoi Pimbi et moi sommes fous de Musique, de la vraie, de celle qui ne joue pas à en être une...
Re: Musiques en grand
Je viens d'entendre l'Inachevée par Klemperer : quel chef, lui aussi ! Le second mouvement est d'une poésie énergique à couper le souffle.
La musique ? Comment un homme comme Gainsbourg a-t-il pu soutenir qu'elle est un art mineur ? C'était une boutade, de sa part ? Victor Hugo va plus loin : "c'est à peine un art", écrit-il à George Sand. Mais outre qu'à son époque elle ne jouissait pas de l'audience et de la popularité d'aujourd'hui, faute de moyens de diffusion, il venait d'essuyer le crève-cœur de sa pièce "Le roi s'amuse" convertie en livret d'opéra par Piave pour le Rigoletto de Verdi. On lui pardonnera donc sa mauvaise humeur. Il avait dit aussi du Requiem de Mozart que c'était une musique "qui a pris des rides". Cela dit, on joue plus que jamais Rigoletto et le Requiem de Mozart, et on ne joue plus Le roi s'amuse. C'est tout dire...
La musique ? Comment un homme comme Gainsbourg a-t-il pu soutenir qu'elle est un art mineur ? C'était une boutade, de sa part ? Victor Hugo va plus loin : "c'est à peine un art", écrit-il à George Sand. Mais outre qu'à son époque elle ne jouissait pas de l'audience et de la popularité d'aujourd'hui, faute de moyens de diffusion, il venait d'essuyer le crève-cœur de sa pièce "Le roi s'amuse" convertie en livret d'opéra par Piave pour le Rigoletto de Verdi. On lui pardonnera donc sa mauvaise humeur. Il avait dit aussi du Requiem de Mozart que c'était une musique "qui a pris des rides". Cela dit, on joue plus que jamais Rigoletto et le Requiem de Mozart, et on ne joue plus Le roi s'amuse. C'est tout dire...
Pimbi- Grand Initié
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Localisation : Ouskiya de l'Irouléguy
Re: Musiques en grand
A ceux qui lui reprochaient d'être trop influencé par la musique allemande, Rimsky-Korsakoff répondait : "Piotr Ilyitch est le plus Russe d'entre nous !". (pour Marie-Gouze)
Le grand Hugo avait toutes les faiblesses humaines et c'est ce qui le rend si pathétique parfois. IL écrivit : "Il est interdit de déposer de la musique au pied de mes vers. (pour Pimbi).
Klemperer, je trouve, est exceptionnellment énergique. Mais il manque quelque chose, un troisième ou un quatrième mouvements. Elle est vraiment inachevée. Mort très jeune, il aura vécu assez pour composer une suite, lui qui composait sur des coins de tables des tavernes viennoises!
Le grand Hugo avait toutes les faiblesses humaines et c'est ce qui le rend si pathétique parfois. IL écrivit : "Il est interdit de déposer de la musique au pied de mes vers. (pour Pimbi).
Klemperer, je trouve, est exceptionnellment énergique. Mais il manque quelque chose, un troisième ou un quatrième mouvements. Elle est vraiment inachevée. Mort très jeune, il aura vécu assez pour composer une suite, lui qui composait sur des coins de tables des tavernes viennoises!
Re: Musiques en grand
Voici un document, qui pourrait être mirifique si la technique d'avant Guerre n'était pas ce qu'elle était, si , à l'époque on n'avait pas l'habitude de ralentir les "tempi" à l'extrème (ça se sent surtout dans le dernier ravissant mouvement ) , si , bien que, archi-connue dans le monde musical, elle n'est plus connue du grand public (sur You Tube 6600 vues depuis treize mois, alors que si vous mettez n'importe quel "tube" vous dépassez les 250.000 !), voici ce document qui réunit les plus grands solistes , violon et piano, français, du siècle dernier, JACQUES THIBAULT et ALFRED CORTOT.Les voici, en souvenir de ce qu'ils furent, dans la sublime "Sonate pour violon et piano" de César Franck, né Belge mais mourant Français, le "père de la "Scola Cantorum", de Debussy et la suite, et par un bout de quelque chose, de ...Wagner; (on verra quand je me déciderai à écouter du mème, la "Symphonie en ré")
Voici, écoutez comme un document, mais ne boudez pas votre plaisir...
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Nota : Je l'ai récemment entendue jouer par le grand violoniste belge Augustin Dumay et un pianiste russe dont j'ai oublié le nom, oui, chez moi à Pontault-Combault, l'an dernier. Mon petit-fils Iwann, a été converti à la "Musique en grand" à partir de ce soir-là. Il était fasciné...
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Nota : Je l'ai récemment entendue jouer par le grand violoniste belge Augustin Dumay et un pianiste russe dont j'ai oublié le nom, oui, chez moi à Pontault-Combault, l'an dernier. Mon petit-fils Iwann, a été converti à la "Musique en grand" à partir de ce soir-là. Il était fasciné...
Re: Musiques en grand
Ah, cette technique de l'époque, avec des "glissandi" qu'on n'oserait plus exécuter aujourd'hui ! Mais en même temps, il s'en dégage une telle chaleur intime qu'on a l'impression que ces messieurs jouent dans la pièce d'à côté.
Et puis, pour un repiquage de 1929, la qualité du son est remarquable.
Et puis, pour un repiquage de 1929, la qualité du son est remarquable.
Pimbi- Grand Initié
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