L'avortement
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L'avortement
Le nouveau pape a déclare récemment qu'un des combats majeurs de son pontificat serait la lutte contre l'avortement et la reconnaissance de la vie des le stade embryonnaire.
L'avortement est selon lui condamnable dans tous les cas de figure, puisque "la vie est une valeur absolue".
Qu'en pensez vous ?
L'avortement est selon lui condamnable dans tous les cas de figure, puisque "la vie est une valeur absolue".
Qu'en pensez vous ?
Re: L'avortement
Je ne vois pas ce que le pape aurait pu déclarer de différent...
odyseus- Maitre Philosophe
- Messages : 1750
Date d'inscription : 10/10/2011
Age : 52
Localisation : Marseille
Re: L'avortement
ben si un pape pouvait dépisté pendant la gestation, dans ces cas là je serais même pour l'avortement obligatoire.
ishto- Maitre Philosophe
- Messages : 1338
Date d'inscription : 30/09/2012
Age : 48
Localisation : tout près de toi, mon coeur
Re: L'avortement
Il a raison ce pape, en tant que pape.
Libre à chaque fidèle ou infidèle de le suivre ou non.
Que voulais-tu qu'il dise autrement ? Naïfs ont été ceux qui ont cru que le pape François, écho de François d'Assise allait autoriser de son propre fait une telle modification du Droit Canon.
On l'attend en réalité sur autre chose que les sacro-saintes reliques des pontficats du néfaste Jean-Paul II et de son bref successeur. Tout ce qui est au dessous de la ceinture restera "off limits". Aucun Pontife n'y touchera. Avec peut-être, dans le meilleurs des cas, l'amélioration des avortements admis dans tel ou tel cas. Comme c'est le cas pour le préservatif.
Mais l'avortement soulève bien d'autres discussions que l'avis pontifical . Il y a, sociologiquement parlant, tout un amoncellement de ruines humaines à relever. Et à étudier comment les faire peu à peu disparaître.
Libre à chaque fidèle ou infidèle de le suivre ou non.
Que voulais-tu qu'il dise autrement ? Naïfs ont été ceux qui ont cru que le pape François, écho de François d'Assise allait autoriser de son propre fait une telle modification du Droit Canon.
On l'attend en réalité sur autre chose que les sacro-saintes reliques des pontficats du néfaste Jean-Paul II et de son bref successeur. Tout ce qui est au dessous de la ceinture restera "off limits". Aucun Pontife n'y touchera. Avec peut-être, dans le meilleurs des cas, l'amélioration des avortements admis dans tel ou tel cas. Comme c'est le cas pour le préservatif.
Mais l'avortement soulève bien d'autres discussions que l'avis pontifical . Il y a, sociologiquement parlant, tout un amoncellement de ruines humaines à relever. Et à étudier comment les faire peu à peu disparaître.
Re: L'avortement
J'en pense qu'il devrait s'occuper de ses affaires.
Entre autres la lithurgie, la foi, le décor des églises...
Entre autres la lithurgie, la foi, le décor des églises...
Nelson- Grand Maitre Suprême
- Messages : 6859
Date d'inscription : 25/04/2011
Localisation : Hic et nunc
Re: L'avortement
Le problème c'est que son raisonnement est assimilable à celui de ses prédécesseurs, c'est à dire qu'il n'évolue pas !
Or nous savons que nous vivons dans un monde qui évolue, dont les paramètres changent, et les mentalités aussi. La question divise, tout le monde sait que c'est quelque chose d'important qui ne peut être ainsi tranché, je veux dire d'une manière aussi radicale. Pour moi l'avis du pape est un avis comme les autres, je ne le partage pas, mais c'est personnel.
Or nous savons que nous vivons dans un monde qui évolue, dont les paramètres changent, et les mentalités aussi. La question divise, tout le monde sait que c'est quelque chose d'important qui ne peut être ainsi tranché, je veux dire d'une manière aussi radicale. Pour moi l'avis du pape est un avis comme les autres, je ne le partage pas, mais c'est personnel.
Invité- Invité
Re: L'avortement
L'avortement me semble caractériser un échec dans la vie sexuelle ( sauf foetus porteurs de tares génétiques)
La contraception devrait faire l'objet d'études dès la 6èm
Pour ce qui est de l'étude sur l'embryon , c'est un autre sujet pour moi mais sans doute pas pour le pape.
La contraception devrait faire l'objet d'études dès la 6èm
Pour ce qui est de l'étude sur l'embryon , c'est un autre sujet pour moi mais sans doute pas pour le pape.
Re: L'avortement
Il est supposé être le moins intéressé du monde (à l'exception des moines du Mont Athos), du fait qu'aucun spermatozoïde émanant de lui n'est censé avoir été au contact d'un ovule pour générer aucun embryon. La misère qui conduit à l'avortement ou en découle est de son ressort. Mais la prévenir, cette misère, la destinée en est incapable comme ses interdits répétés à chaque pontificat .
La contraception, Abac, est un moyen de prévenir toute forme d'avortement, si ce n'est le principe même de l'avortement qui est sauvegardé : meurtre de l'embryon par interdiction de le voir créé...
Je serais, personnellement favorable à la banalisation de la mise en garde dès la 6ème des moyens de contraception.
Après tout quand on ne tue pas un embryon, le Saint-Siège n'a rien à y voir. Lire à ce sujet l'encyclique "Casti connubii" de Pie XII, vaiidant la méthode calendaire d'Ogino-Knauss et en recommandant la généralisation pour autant que ceci renforce la tendresse entre époux (mariés, s'entend) !
La contraception, Abac, est un moyen de prévenir toute forme d'avortement, si ce n'est le principe même de l'avortement qui est sauvegardé : meurtre de l'embryon par interdiction de le voir créé...
Je serais, personnellement favorable à la banalisation de la mise en garde dès la 6ème des moyens de contraception.
Après tout quand on ne tue pas un embryon, le Saint-Siège n'a rien à y voir. Lire à ce sujet l'encyclique "Casti connubii" de Pie XII, vaiidant la méthode calendaire d'Ogino-Knauss et en recommandant la généralisation pour autant que ceci renforce la tendresse entre époux (mariés, s'entend) !
Re: L'avortement
à une époque, les bébés qui mourraient n'avaient pas droit au paradis ; ils devaient se taper les limbes en attendant que leur âge ( à dater de leur naissance) leur permette d'y entrer.
Depuis, l'Eglise a changé d'avis.
Demain, peut-être que l'on reviendra au bon vieux temps de la peste, où le fait d'essayer de soigner était considéré comme une offense à la volonté divine.
Mais mise à part son point de vue papal, et les quelques extrémistes qui défilent dans les rues, quelle proportion de chrétiens acceptent réellement cette interdit ?
J'ai connu une famille profondément catho (professions libérales) qui n'a pas hésité à faire avorter la copine du fiston pour éviter d'avoir un rejeton qui n'était pas de leur "rang". Ce jour là, le pape pouvait aller ce faire cuire un œuf.
Depuis, l'Eglise a changé d'avis.
Demain, peut-être que l'on reviendra au bon vieux temps de la peste, où le fait d'essayer de soigner était considéré comme une offense à la volonté divine.
Mais mise à part son point de vue papal, et les quelques extrémistes qui défilent dans les rues, quelle proportion de chrétiens acceptent réellement cette interdit ?
J'ai connu une famille profondément catho (professions libérales) qui n'a pas hésité à faire avorter la copine du fiston pour éviter d'avoir un rejeton qui n'était pas de leur "rang". Ce jour là, le pape pouvait aller ce faire cuire un œuf.
Re: L'avortement
Tu as raison, Yaka.
Et tout l'opportunisme dont ont fait preuve les autorités religieuses ces derniers siècles et que tu viens de rappeler, joueront sans doute en faveur de l'interruption volontaire de grossesse (avec des délais qui seront amodiés das un premier temps, on le sait) dans un laps de temps qui sera peut-être moins long qu'on le craint.
Combien de familles de baptisés, de communiés, de confirmés et même de mariés religieusement pratiquent l'IVG. Sans parler des jeunes filles qui, à part le mariage religieux, ont connu tout le processus sacramentel ?
Beaucoup. Rien que dans mon entourage... Et qui sont heureuses d'avoir en le pape François un pape des pauvres et des déshérités (comme on nous l'augure).
Pour ce qui est de l'avortement de convenance ou de "classe" ,je serais plus sévère que la Loi ou que la pape. Mais c'est mon opinion personnelle.
Et tout l'opportunisme dont ont fait preuve les autorités religieuses ces derniers siècles et que tu viens de rappeler, joueront sans doute en faveur de l'interruption volontaire de grossesse (avec des délais qui seront amodiés das un premier temps, on le sait) dans un laps de temps qui sera peut-être moins long qu'on le craint.
Combien de familles de baptisés, de communiés, de confirmés et même de mariés religieusement pratiquent l'IVG. Sans parler des jeunes filles qui, à part le mariage religieux, ont connu tout le processus sacramentel ?
Beaucoup. Rien que dans mon entourage... Et qui sont heureuses d'avoir en le pape François un pape des pauvres et des déshérités (comme on nous l'augure).
Pour ce qui est de l'avortement de convenance ou de "classe" ,je serais plus sévère que la Loi ou que la pape. Mais c'est mon opinion personnelle.
Re: L'avortement
la jeune fille avait 18 ans et je ne pense pas qu'ils auraient fait de bons parents.
Mais, alors qu'elle était aussi en demande de ne pas garder cet embryon, elle a souffert durant des années d'avoir fait ce choix à cette époque.
Il y a plus de 10 ans, maintenant mariée (à un autre homme) et maman, c'est un souvenir qu'elle n'aime pas remuer mais qui restera à jamais dans sa tête et dans son cœur.
Mais, alors qu'elle était aussi en demande de ne pas garder cet embryon, elle a souffert durant des années d'avoir fait ce choix à cette époque.
Il y a plus de 10 ans, maintenant mariée (à un autre homme) et maman, c'est un souvenir qu'elle n'aime pas remuer mais qui restera à jamais dans sa tête et dans son cœur.
Re: L'avortement
Il n'est pas d'avortement indifférent, Yaka.
J'ai connu, il y longtemps, dès que la loi est sortie, une jeune fille de l'âge à peu près de celui que tu cites, qui en sortant de le la clinique où tout s'est bien, médicalement, passé, répétait à mi-voix, comme une antienne funèbre, les yeux secs, marchant paisblement auprès de nous : "Mon bébé est mort; il est mort mon bébé, mon bébé, envolé, je ne l'ai plus ! et ainsi de suite..." C'était horrible à entendre.
Elle a eu des enfants ensuite. Et elle est morte d'un cancer à quarante ans. Elle a refusé les soins. Nul n'a jamais su ce qu'elle avait décidé d'expier ainsi.
Mais ceci n'est pas un problême anodin. Comme tout ce qui tourmente, à mort, un être vivant. On reste les bras vides et le coeur gros face à tant de détresse.
J'ai connu, il y longtemps, dès que la loi est sortie, une jeune fille de l'âge à peu près de celui que tu cites, qui en sortant de le la clinique où tout s'est bien, médicalement, passé, répétait à mi-voix, comme une antienne funèbre, les yeux secs, marchant paisblement auprès de nous : "Mon bébé est mort; il est mort mon bébé, mon bébé, envolé, je ne l'ai plus ! et ainsi de suite..." C'était horrible à entendre.
Elle a eu des enfants ensuite. Et elle est morte d'un cancer à quarante ans. Elle a refusé les soins. Nul n'a jamais su ce qu'elle avait décidé d'expier ainsi.
Mais ceci n'est pas un problême anodin. Comme tout ce qui tourmente, à mort, un être vivant. On reste les bras vides et le coeur gros face à tant de détresse.
Re: L'avortement
Comment un seul homme, grand manitou d'une société dirigée uniquement par des hommes, ayant fait le vœux de chasteté (un vœu pieu pour la peine d'après ce qui sort comme informations, en même temps entre prêtres ils ne risquent pas de concevoir ...), société dont les seules représentantes de la gent féminine sont des servantes (je ne vois pas d'autre mots) ayant elles aussi prononcé ce même vœu; peuvent se prononcer sur les résultantes de l'acte de procréation ?!
C'est comme si l'on demandait à un non-voyant son avis sur la couleur d'une cravate ...
Le résultat sera toujours le même, on sera habillé avec une cravate affreuse et des drames humains et familiaux continueront à avoir lieu.
Chacun son boulot, c'est une ingérence dangereuse dans les affaires terrestres; qu'ils en restent tous autant qu'ils sont à leur domaine "d'expertise".
PS: @Herodote
Lire ton récit de cette fille sortant de la clinique m'a donné froid dans le dos. Désormais il y a un suivi psychologique possible si je ne m'abuse. Comme tu l'as précisé il s'agissait d'un événement se passant juste après la loi Veil. Il restait encore apparemment du chemin à faire pour accompagner les patientes. Elle n'aurait jamais d'un sortir dans cet état cette drolière...
Pour paraphraser (et détourner) Churchill je dirais au final que l'avortement est -selon moi- le pire des recours ... à l'exception de tous les autres.
C'est comme si l'on demandait à un non-voyant son avis sur la couleur d'une cravate ...
Le résultat sera toujours le même, on sera habillé avec une cravate affreuse et des drames humains et familiaux continueront à avoir lieu.
Chacun son boulot, c'est une ingérence dangereuse dans les affaires terrestres; qu'ils en restent tous autant qu'ils sont à leur domaine "d'expertise".
PS: @Herodote
Lire ton récit de cette fille sortant de la clinique m'a donné froid dans le dos. Désormais il y a un suivi psychologique possible si je ne m'abuse. Comme tu l'as précisé il s'agissait d'un événement se passant juste après la loi Veil. Il restait encore apparemment du chemin à faire pour accompagner les patientes. Elle n'aurait jamais d'un sortir dans cet état cette drolière...
Pour paraphraser (et détourner) Churchill je dirais au final que l'avortement est -selon moi- le pire des recours ... à l'exception de tous les autres.
M.Nightingale- Petit Sage
- Messages : 327
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 44
Localisation : Paname
Re: L'avortement
Herodote a écrit:Il n'est pas d'avortement indifférent, Yaka.
J'ai connu, il y longtemps, dès que la loi est sortie, une jeune fille de l'âge à peu près de celui que tu cites, qui en sortant de le la clinique où tout s'est bien, médicalement, passé, répétait à mi-voix, comme une antienne funèbre, les yeux secs, marchant paisblement auprès de nous : "Mon bébé est mort; il est mort mon bébé, mon bébé, envolé, je ne l'ai plus ! et ainsi de suite..." C'était horrible à entendre.
Elle a eu des enfants ensuite. Et elle est morte d'un cancer à quarante ans. Elle a refusé les soins. Nul n'a jamais su ce qu'elle avait décidé d'expier ainsi.
Mais ceci n'est pas un problême anodin. Comme tout ce qui tourmente, à mort, un être vivant. On reste les bras vides et le coeur gros face à tant de détresse.
C'est vrai Herodote, c'est le genre de situation qui rend terriblement triste, et qui fait réfléchir sur le poids que porte une jeune femme qui doit s'en remettre à un tel choix. Le fait de sentir la vie en soi et devoir se retrouver devant ce genre de situation, de dilemme terrible, doit être particulièrement pénible à vivre.
Pour une femme c'est instinctif, ma tante a perdu son enfant peu de temps après sa naissance, certes il ne s'agissait pas d'un avortement mais elle en a gardé un souvenir terrible, ce qui a déclenché une maladie osseuse d'ailleurs, probablement le choc émotionnel. L'avortement est un sujet extrêmement difficile à traiter et à vivre, moi je me défends de porter un quelconque jugement sur le choix de ces femmes qui se retrouvent au bord d'un gouffre existentiel, quelle est la bonne décision ? Comme la prendre ? Et surtout où trouver la force d'affronter de tels choix ? Je ne dis pas que l'homme n'a pas son mot à dire en la matière, je dis que c'est un sujet que l'on ne peut vraiment aborder que si l'on entre dans une véritable empathie avec les femmes concernées (chose qui par ailleurs semble impossible) ; il n'y a pas de pire choix pour celles-ci, l'adjectif cornélien est encore trop faible dans sa portée pour décrire leur dilemme...
Invité- Invité
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