Louise Labé
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Louise Labé
Louise Labé, nommée la "belle cordière", naquit à Lyon en 1524 (la même année que Ronsard), fille d'un riche marchand, elle fit montre de multiples talents : musicienne, érudite, et remarquable cavalière. Elle manifesta assez vite son goût pour le romanesque, et se mit à composer des poèmes sensuels, qui furent interprétés de diverses manières, tantôt d'une façon élogieuse et pudibonde, tantôt d'une façon acerbe et franchement dénigrante. Pour tenter de résumer Louise Labé, on peut citer Thierry Maulnier : "Il y a une sottise sacrilège à transformer en exercice d'école et en jeux intellectuels quelques-uns des chants les plus ivres des joies et des douleurs de la terre, les plus splendidement chargés d'impureté, les plus réellement charnels qui aient passé par des lèvres humaines. Jamais, dans la littérature, l'impudeur même des sens n'a atteint une telle gravité".
TANT QUE MES YEUS
Tant que mes yeux pourront larmes espandre
A l'heur passé avec toi regretter :
Et qu'aus sanglots et soupirs resister
Pourra ma voix, et un peu faire entendre :
Tant que ma main pourra les cordes tendre
Du mignart Lut, pour tes graces chanter :
Tant que l'esprit se voudra contenter
De ne vouloir rien fors que toy comprendre :
Je ne souhaitte encore point mourir.
Mais quand mes yeus je sentiray tarir,
Ma voix cassee, et ma main impuissante,
Et mon esprit en ce mortel sejour
Ne pouvant plus montrer signe d'amante :
Prirey la Mort noircir mon plus cler jour.
BAISE M'ENCOR...
Baise m'encor, rebaise moy et baise :
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendray quatre plus chaus que braise.
Las, te pleins tu ? ça que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereus.
Ainsi, meslans nos baisers tant heureus
Jouissons nous l'un de l'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Tousjours suis mal, vivant discrettement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moy ne fay quelque saillie.
Comme vous avez pu le remarquer, ces poèmes sont composés en anciens français, et restitués tels quels. La belle Louise Labé s'éteignit assez jeune, à l'âge de 42 ans...
TANT QUE MES YEUS
Tant que mes yeux pourront larmes espandre
A l'heur passé avec toi regretter :
Et qu'aus sanglots et soupirs resister
Pourra ma voix, et un peu faire entendre :
Tant que ma main pourra les cordes tendre
Du mignart Lut, pour tes graces chanter :
Tant que l'esprit se voudra contenter
De ne vouloir rien fors que toy comprendre :
Je ne souhaitte encore point mourir.
Mais quand mes yeus je sentiray tarir,
Ma voix cassee, et ma main impuissante,
Et mon esprit en ce mortel sejour
Ne pouvant plus montrer signe d'amante :
Prirey la Mort noircir mon plus cler jour.
BAISE M'ENCOR...
Baise m'encor, rebaise moy et baise :
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendray quatre plus chaus que braise.
Las, te pleins tu ? ça que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereus.
Ainsi, meslans nos baisers tant heureus
Jouissons nous l'un de l'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Tousjours suis mal, vivant discrettement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moy ne fay quelque saillie.
Comme vous avez pu le remarquer, ces poèmes sont composés en anciens français, et restitués tels quels. La belle Louise Labé s'éteignit assez jeune, à l'âge de 42 ans...
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