Le dernier film que vous avez vu...

Vertigo, Psycho, Marnie... te voilà visiblement en mode Hitch et je t'envie de découvrir ou redécouvrir ces missiles qui marquent au fer rouge. Je te dirais bien de visionner The Wrong Man mais je ne veux pas faire dans le conseil, c'est plus jubilatoire quand on déterre les joyaux soi-même. Alors vas-y, envoie les mains, période américaine, période anglaise, tu peux creuser les yeux fermés ! Je suis heureux aussi d'avoir lu benji, avec lequel nous étions restés en désaccord sur Prométheus, et je rejoins sa belle analyse du biopic Hitchcock ; film à éviter si vous voulez une first approche avec le maître du "souspince" : attaquez directement son œuvre, c'est plus sûr.

Et puisque – reprenons le fil – le dernier film que tu as vu, Lux, c'est La Mort aux trousses, un petit hommage à l'immense Bernard Herrmann grâce à qui Hitchcock a pu atteindre une dimension qu'il n'imaginait même pas. Bien souvent Herrmann pour faire valoir sa vision aura dû se battre - notamment la fameuse scène de la douche dans Psycho sur laquelle Hitchcock au départ ne voulait aucune musique. Vous me direz : oui, bon, c'est toujours ainsi une collaboration, il y a des frictions comme des points d'accord. Certes. Mais si le tandem réalisateur-compositeur représente une étape primordiale dans le résultat final, et je dis ça sans négliger les autres, si nombreuses à l'élaboration d'un film, Herrmann par la puissance du talent vampirisait l'image au point que le film devenait son film. La petite histoire raconte que c'est par jalousie qu'Hitchcock cessa de bosser avec lui ; ragot ou vérité, j'en sais rien. Une chose est sûre, la rupture entre les deux hommes marque le déclin d'Hitchcock. Les films qui suivirent, et jusqu'à sa mort, n'avaient plus cet effet de claque dans la tronche. Qu'il s'agisse de booster l'aspect horrifique d'une scène, ou inversement, avec trois instruments, de communiquer la psychologie d'un personnage, Herrmann n'avait pas son pareil. Il n'écrivait pas de la musique de film. Il se servait du cinéma pour écrire sa musique. Un style reconnaissable entre tous, à une période où la plupart des compositeurs n'en avaient pas et se contentaient de pomper les œuvres du répertoire classique. Un style qui a fait école, imité mais jamais égalé.

Voici donc, pour faire écho au commentaire de Lux, le thème de La Mort aux trousses. Un fandango diaboliquement beau comme du Paul Dukas sans être du Dukas. C'est du Bernard Herrmann.

Vertigo vu par Mel Brooks, hahaha ! Merci Lux et Yaka pour vos réponses. Mais j'étais sincère, Lux, fais comme tu sens, au feeling, pour découvrir les autres films. N'écoute pas les conseils, c'est chiant les conseils. Et pour revenir à Mel Brooks, le bonhomme, en plus d'être déjanté, a eu les couilles de produire, malgré le fiasco d'Eraserhead, le deuxième long métrage de Lynch, Elephant Man, car il avait vu dans Eraserhead la patte d'un grand cinéaste. Il était le seul à l'époque...