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Nos pépites littéraires

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Message par Ijja Lun 24 Sep - 10:03

il existe deux topics citations mais justement ils accueillent des aphorismes, des citations très courtes. Je vous propose, si vous le voulez bien, de partager les extraits un peu plus longs, les passages que vous aimez, qui vous suivent depuis longtemps ou qui vous ont touchés, ont retenu votre attention dans une lecture.

Je commence avec le fragment 80, des Pensées de Pascal, dans l'édition Sellier, sur ce déracinement temporel que nous connaissons tous. Le thème n'est pas neuf mais le style de l'auteur toujours un régal, pour moi au moins.

"Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours, ou nous rappelons le passé pour l'arrêter comme trop prompt, si imprudents que nous errons dans des temps qui ne sont point nôtres,et ne pensons point au seul qui nous appartient, et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C'est que le présent d'ordinaire nous blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu'il nous afflige, et s'il nous est agréable nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l'avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance pour un temps où nous n'avons aucune assurance d'arriver. Que chacun examine ses pensées. Il les trouvera toutes occupées au passé ou à l'avenir. Nous ne pensons presque point au présent, et si nous y pensons ce n'est que pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir. Le présent n'est jamais notre fin. Le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et, nous disposant toujours à être heureux,il est inévitable que nous ne le soyons jamais."


Un autre court passage, découvert récemment et qui m'a beaucoup marquée dans L'enfant du Danube de Janos Szekely, auteur hongrois, sur incidemment l'amour maternel donné sans rien attendre en retour et l'amour tout court, l'offrande de soi à la vie. * Le narrateur se trouve dans une situation périlleuse.

" Je savais pour moi que je courais ces risques*; je le savais enfin. Je m'y préparais comme une femme enceinte se prépare à son accouchement; je m'abandonnais à mon destin comme elle abandonne son sein au nouveau-né: tiens, prends-le, je suis à toi et tu es à moi. je ne sais ce que tu seras, je ne sais comment tu me traiteras, mais je te prends et je me donne à toi, parce que c'est là tout ce que peut faire un être humain. C'est peu. C'est beaucoup. "

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Message par Gizmo Lun 24 Sep - 10:21

Ce que j'aime, c'est que des croisements se font tres souvent dans la pensee.
Par exemple, je lisais dernièrement des choses concernant la méditation, et en particulier la pleine conscience. On retrouve beaucoup de choses de ton premier extrait de Pascal.
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Message par le murmu Lun 24 Sep - 10:26

les "sages" de toutes les traditions sont d'accord sur l'essentiel:
Vivre ICI - MAINTENANT... à répéter comme un mantra dés que l'on prend conscience que ça divague:
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Message par Voyageur Sam 29 Sep - 14:57

"Vous qui tournez cette page, prenez conscience que vous frottez en un point votre index contre la cellulose du papier. De ce contact naît un échauffement infime. Un échauffement toutefois bien réel. Rapporté dans l’infiniment petit, cet échauffement provoque le saut d’un électron qui quitte son atome et vient ensuite percuter une autre particule.
Mais cette particule est, en fait, "relativement" immense. Si bien que le choc avec l’électron constitue pour elle un véritable bouleversement. Avant, elle était inerte, vide, froide. A cause de votre "saut" de page, la voici en crise. Par ce geste, vous avez provoqué quelque chose dont vous ne connaîtrez jamais toutes les conséquences.
Une explosion dans l’infiniment petit.
Des fragments de matière expulsés.
De l’énergie diffusée.
Des micro-ondes sont peut-être nés, des gens y vivent, et ces êtres vont découvrir la métallurgie, la cuisine à la vapeur et les voyages stellaires. Ils pourront même se révéler plus intelligents que nous. Et ils n’auraient jamais existé si vous n’aviez pas ce livre entre les mains et si votre doigt n’avait pas provoqué un échauffement, précisément à cet endroit du papier.
Parallèlement, notre univers trouve sûrement sa place lui aussi dans un coin de page d’un livre gigantissime, une semelle de chaussure ou la mousse d’une canette de bière de quelque autre civilisation géante.
Notre génération n’aura sans doute jamais les moyens de vérifier entre quel infiniment petit et quel infiniment grand nous nous trouvons. Mais ce que nous savons, c’est qu’il y a bien longtemps, notre univers, ou en tout cas la particule qui contient notre univers, était vide, froide, noire, immobile. Et puis quelqu’un ou quelque chose a provoqué la crise. On a tourné la page, on a marché sur une pierre, on a raclé la mousse d’une canette de bière. Toujours est-il qu’il y a bien eu un "réveil". Chez nous, on le sait, ça était une gigantesque explosion. On l’a nommée big-bang.
Imaginez donc ce vaste espace de silence soudain réveillé par une déflagration titanesque. Pourquoi a-t-on tourné la page, là-haut ? Pourquoi a-t-on raclé la mousse de bière ?
Pour que tout évolue et survienne à cette seconde-ci où vous lecteur précis, lisez ce livre précis, dans cet endroit précis où vous vous trouvez.
Et peut-être, chaque fois que vous tournez une page de ce livre, un nouvel univers se crée, quelque part dans l’infiniment petit. Aprréciez cet immense pouvoir.
(Nouvelle Encyclopédie du savoir relatif et absolu, par Bernard Werber)"


Extrait du livre "Les fourmis" de Bernard Werber.
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