Je n'aime plus la politique

Même si l'orage est passé, cette petite voix, je ne l'oublie pas. Chacun de nous a ces sortes de souvenirs au fond de sa mémoire. Ils resurgissent inopinément comme lorsque, dans un moteur, une étincelle de la bougie fait démarrer une voiture récalcitrante. Et ma voiture – pardon, la comparaison ne m'enthousiasme pas –, depuis ma brouille avec Anne, a du mal à démarrer ces derniers jours. Bref, je suis contrarié.

Oui, nous sommes sur un forum FM. Il se peut que le cap ait changé mais, jusqu'à présent, le vœu de Guizmo était d'aborder tous les sujets – comme vous avez l'occasion de le faire vous-mêmes pour vos planches –, et que ces sujets soient débattus entre FM et profanes. Je m'interroge sur le cap car, en lisant Petite lueur et northmen, je viens seulement de prendre connaissance du brûlot de La Maçonne – je ne tape jamais Le Bandeau sur mon moteur de recherche, j'accède au site en cliquant sur une icône-favori. Je ne sais pas qui a écrit ce billet d'humeur noire mais c'est d'une injustice crasse ! Tout le monde sait que le forum comprend un espace réservé aux FM dans lequel il vous est loisible de travailler comme vous l'entendez. De fait, je ne vois pas où est le problème. Que le forum, en façade, soit à l'écoute des curieux, impétrants, profanes ou de la mouche du coche que je suis, me semble naturel et sensé. Celle ou celui qui fait le projet d'entrer en FM se pose mille questions, des questions souvent chargées de crainte. La presse, la littérature et la FM elle-même jouent sur cette peur : quand on fait peur, cela veut dire qu'on est puissant, cela intrigue, interroge, intéresse, bref, cela crée un effet attraction-répulsion. 

Les membres FM de ce forum ont pour rôle de désacraliser cette peur qui repose en très grande partie sur du mythe. Ils sont là pour rassurer, pour détricoter les clichés. Ils sont là pour éclairer, donner courage, expliquer ce que peut apporter la FM spiritualiste ou sociétale, et les différences qui règnent entre les obédiences. D'où l'intérêt de l'ouverture.

Maintenant, pour qu'un forum vive, il faut que la sang circule dans ses veines. Il faut que son cœur batte. En un mot : il faut des échanges vivants. Nous en avons eu beaucoup depuis l'existence du Bandeau ; je me souviens, par exemple, d'un topic ayant pour sujet la corrida (à mourir de rire !), ou, plus récemment, de nos échanges lors de la dernière campagne présidentielle. C'était à la fois très vivant, drôle, tendu et intéressant. À terme, ça nous apporte quoi ? Pas seulement d'être chacun un peu plus sûr d'être ce que nous sommes, mais de découvrir l'autre, d'apprendre et de prendre de l'autre. Or, qui dit échanges, dit forcément un court, un filet, des raquettes, bref, des adversaires de jeu. Est-ce que ça implique que ces "adversaires" doivent systématiquement se contredire ? Non, ils peuvent se retrouver sur certains "points". Est-ce à dire qu'on n'a pas le droit de pratiquer l'ironie, la colère ou la provoc à la McEnroe, puisque cela reste un jeu, même si l'on y joue avec sérieux et application ? Non plus, à mon sens. Ceci étant, user de certaines insultes comme retour à l'envoyeur, ça, ce n'est pas très fair-play.

Aussi, je présente solennellement mes excuses à Anne pour mon ironie à la française.

Je n'attends d'elle rien en retour.

Ce qu'elle m'a dit ne m'a pas touché, c'était d'un si gros calibre que ça m'est passé au-dessus.

En revanche, je m'en voudrais de l'avoir blessée.

Encore une fois, même si nous abordons des sujets sérieux, tout ceci reste un jeu.

Ne l'oublions jamais.

Mes sincères excuses, Anne.

J'entends bien, Claude.

Mais en tennis, être partenaires, cela veut dire qu'on joue ensemble contre d'autres joueurs qui, eux, sont nos adversaires de jeu.

Maintenant, si tu veux appeler partenaires tous les joueurs, quelle que soit la partie du court qu'ils occupent, pas de blème.

Va pour partenaires !

Adoptée cet été, la loi pour la confiance dans la vie politique avait laissé le choix aux députés entre "une prise en charge directe", "un remboursement sur présentation de justificatifs" ou le "versement d'une avance (...) dans la limite des plafonds déterminés par le bureau". C'est finalement la dernière option, la plus proche de l'ancien système, que le bureau a adoptée. Chaque député disposera d'une "avance sur frais de 5373 euros/mois".

 olé !!!
 

Ceux qui bossent en entreprise, et qui chaque fois demandent un justificatif lors de leurs déplacements (frais kilométriques, bouffe, etc), devraient réclamer une avance sur frais de 5000/mois à leur boss...

La plainte pour agression sexuelle contre le député LREM Christophe Arend classée sans suite.


Une ancienne assistante parlementaire accusait le député de Moselle d'agression et harcèlement sexuels. Il avait lui-même déposé plainte pour "dénonciation calomnieuse."

 olé !!!


Bon, certains vont me dire : "Il se peut qu'elle ait entretenu une liaison avec lui et, une fois plaquée, de rage, ait tenté une contre-attaque." Sur un autre dossier, on attend toujours le jugement de Monsieur Georges Tron. Mais je vous parie un bateau pirate Playmobil que ça finira par un non-lieu. 

Attends, Garlic, c'est pas le pire ça.

Regarde-moi cette inversion des pôles.

Le texte de loi promet « une nouvelle conception de l’action publique pour remettre de la confiance dans les relations entre les Français et leurs administrations : la bonne foi doit profiter à l’usager, à l’entreprise et... aux politiques ». Le principe de la « bienveillance » de l’administration envers ses interlocuteurs promise par Gérald Darmanin doit se traduire ainsi : toute personne physique ou morale ayant involontairement méconnu une règle applicable à sa situation, ne subira ainsi plus ni amende ni privation de droit si elle rectifie son erreur, à son initiative ou quand l’administration le lui demande. C'est ballot pour Thomas Thevenoud, ancien secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, qui avait "oublié" de déclarer ses impôts depuis plusieurs années. Avec cette nouvelle mesure, on lui aurait dit : "Bon, on ne vous met pas d'amende et la presse ne fera pas pression sur votre gouvernement pour que vous démissionniez de votre poste, mais attention, hein, essayez de ne pas recommencer !"

En revanche – et j'en reviens toujours à ce machiavélique système d'inversion –, pas de droit à l'erreur pour les plus démunis. Déclaration de revenus tous les trois mois, croisements de données avec les impôts, contrôle des relevés bancaires, visites à domicile… Il ne s’agit pas des nouvelles mesures concernant la transparence de la vie publique mais celles auxquelles se soumettent les bénéficiaires de minimas sociaux, en contrepartie d’un revenu environ de 500 euros/mois. La Caf prévoit même de récupérer « à la source » les données personnelles des allocataires, auprès du Pôle emploi ou des services du fisc. En cas de contrôle, sans même une fraude avérée, les versements peuvent être suspendus. Donc, pas de droit à l’erreur. C'est pas formidable, ça ? Nos élus, souvent prompts à s’offusquer des nouvelles règles de transparence qui encadrent leur activité, se montrent pourtant moins choqués lorsqu’elles virent à l’abus de pouvoir contre les citoyens les plus précaires.

Pourquoi ?

Toujours pareil.

Pour mettre de force dans la tête des gens que les salauds de parasites, ce sont les crève-la-faim. Pas les députés. Pas les banquiers. Pas les multinationales.

Le bas peuple... le terme me gêne un peu.

Disons les classes smicardes ou un peu au-dessus comme les commerçants.

Ces gens-là, dupes ou pas, ils savent qu'ils peuvent élire n'importe quel député, ça ne changera jamais.

Ils savent que les grosses banques sont intouchables.

De même que les multinationales.

Leur frustration, du coup, ils la reportent sur qui ?

Sur le voisin, le chômeur, le rsaiste, sur celui qu'ils peuvent atteindre.

Et c'est ainsi qu'on se mange le foie entre nous, c'est ainsi que les hommes de pouvoir créent la division entre les citoyens, pendant que de là-haut, ils tirent les ficelles tout en faisant semblant de changer leurs privilèges.

Un député, à l'heure actuelle, ça ne sert strictement à rien.

Normalement son rôle, c'est quoi ?

C'est de représenter les citoyens de sa circo.

Or quand ils font ce pour quoi ils ont été élus, quand ils font entendre le mécontentement de leurs électeurs sur tel ou tel projet de loi, de quoi ils sont taxés ? De frondeurs.

Du coup, un député, ça doit suivre la ligne du parti et fermer sa gueule.