Christie’s veut vendre Tintin aux Américains

L’expédition a un petit air de La Grande Traversée, l’album où Astérix découvre le Nouveau Monde. Mercredi 4 mars, s’achève l’exposition de planches et de dessins que la filiale française de Christie’s organise à New York depuis le 27 février pour promouvoir la vente d’originaux de bande dessinée qu’elle monte à Paris le 14 mars. Dans le hall du siège américain de la maison d’enchères, situé au pied du Rockefeller Center, une quinzaine d’illustrations d’Hergé, Uderzo, Peyo, Moebius ou Juillard sont présentées. Dans ses bagages, la maison d’enchères a également emmené trois stars du métier : Régis Loisel, Juanjo Guarnido et Jean-Pierre Gibrat, aussi fiers qu’étonnés de se retrouver là. « Ça fait un peu les Français à la conquête de l’Amérique, non ? », s’amusait l’auteur de Peter Pan lors du vernissage, samedi 28 février. Objectif de ce déploiement de force inédit : séduire les collectionneurs américains, pour l’instant réticents à investir le marché du 9e art, pourtant en plein boom. L’an dernier, le record de l’original de BD le plus cher du monde a été battu par un dessin de Hergé représentant Tintin dans trente-quatre positions différentes, adjugé 2,6 millions d’euros (frais inclus) par le français Artcurial, leader du secteur. Après une première vente réussie le 5 avril 2014, lors de laquelle elle a récolté plus de 4 millions d’euros, Christie’s espère cette fois-ci engranger autour de 6 millions d’euros, plus très loin des 7,3 millions d’euros réalisés par Arcturial en mai 2014, record mondial.