Ciné Revue
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Lt Ripley
ishto
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Re: Ciné Revue
Bon ben restons sur Rosemary, no problem.
Guthrie- .
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Re: Ciné Revue
Hello, comment vous joignez des photos?
febus64- Sage Confirmé
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Re: Ciné Revue
Au-dessus de la fenêtre de réponse, tu as des icônes, dont une qui représente une photo et une disquette. Tu cliques dessus, puis sur "choisir un fichier", ça ouvre les dossiers de ton ordi. tu choisis ta photo, tu choisis un format (des fois 800 c'est gros et en plus ça prend du temps, perso j'aime bien 600 ça suffit en général).
Puis "envoyer", à ce moment tu obtiens 3 liens-adresses. Moi, je sélectionne le 2e et je le copie-colle dans mon message.
Et après, "envoyer", sous la fenêtre de réponse.
Puis "envoyer", à ce moment tu obtiens 3 liens-adresses. Moi, je sélectionne le 2e et je le copie-colle dans mon message.
Et après, "envoyer", sous la fenêtre de réponse.
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febus64- Sage Confirmé
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Re: Ciné Revue
Bien joué, Febus !
Ne te reste plus qu'à donner prochainement ton avis sur Rosemary et le contrat sera rempli !
Ne te reste plus qu'à donner prochainement ton avis sur Rosemary et le contrat sera rempli !
Guthrie- .
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Re: Ciné Revue
Bonjour Guthrie, je n'ai jamais vu ce film qui pourtant est un monument, paraît-il.
Je vais essayer de le trouver, même si je suis presque au bout du monde, en bordure de la mer rouge, dans le but d'honorer avec grand plaisir le contrat que tu me proposes.
Je vais essayer de le trouver, même si je suis presque au bout du monde, en bordure de la mer rouge, dans le but d'honorer avec grand plaisir le contrat que tu me proposes.
febus64- Sage Confirmé
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Re: Ciné Revue
SylvieB. a écrit:Ishto, qu'appelles-tu un abandonnique ?
Un abandonnique est une personne qui vit au fond dans la peur permanente d'être abandonné, répétant ainsi une expérience infantile vécue ou fantasmée. Je dis au fond, car cette peur ne se traduit pas par de la peur, mais par une réaction de défense, la même adoptée à cet age reculé et que, comme le dit baton de dedale sur un autre topic, l'inconscient a préservé sans prendre en compte que si à l'origine cette défense fonctionnait, elle est peut-être dans l'actuel plus toxique qu'autre chose.
Ce film, "Répulsion", m'avait fasciné, cloué, affolé, cryogénisé.... sinon, peut-être dans un style très éloigné, il y'a "haute tension" avec Cécile de France (hhhhhhuuuuuummm)
ishto- Maitre Philosophe
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Re: Ciné Revue
Bah... Febus, on peut s'arranger pour que tu te procures Rosemary.
Envoie-moi un MP, j't'expliquerai la marche à suivre.
Envoie-moi un MP, j't'expliquerai la marche à suivre.
Guthrie- .
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Re: Ciné Revue
je l'aurai demain soir, merci pour toutGuthrie a écrit:Bah... Febus, on peut s'arranger pour que tu te procures Rosemary.
Envoie-moi un MP, j't'expliquerai la marche à suivre.
febus64- Sage Confirmé
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Rosemary's Baby/Roman Polanski
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Rosemary's Baby/Roman Polanski/1968
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La grille interprétative du film étant à lectures multiples, je laisse le loisir à chacun de choisir la sienne.
J'y reviendrai plus tard en ce qui me concerne, j'ai assez parlé pour ce matin.
Rosemary's Baby/Roman Polanski/1968
Si Répulsion permet d'apprécier le style d'un jeune réalisateur à la grammaire maitrisée, ayant digéré l'expressionnisme allemand, la tension dramatique d'un Hitchcock, l'onirisme d'un Cocteau, sans oublier l'héritage du film noir américain, Rosemary's Baby, qui marque ses débuts à Hollywood, inscrit définitivement Polanski parmi les valeurs sûres. Là encore la pression s'exerce sur le personnage féminin. Sur fond de satanisme, l'angélique Rosemary (Mia Farrow) va se laisser prendre à la duplicité de ses voisins, visiblement soucieux de son bien-être, mais voués dans l'ombre au culte des scansions morbides et sacrifices rituels ; derrière le paraître, quand on gratte la dorure, souvent du pus s'écoule. Avec Guy (John Cassavetes) ils forment un beau jeune couple. Elle est rentière. Lui acteur de seconde zone décrochant de petits contrats pour des spots publicitaires. En quête d'un home sweet home dans le quartier de Manhattan, leur choix s'arrête sur un appart de l'immeuble Bramford, spacieux mais sinistre, auquel Rosemary va apporter une touche cosy maternelle ; elle souhaite un enfant de Guy.
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C'est ici qu'au même étage résident Roman et Minnie, les voisins en question. Lui, vieux papa gâteau, assez distingué, ayant parcouru le monde de long en large ; son épouse, énergique, farfelue, toujours en représentation, le portrait (trop) vivant de la mamie pompe l'air. Pour marquer l'arrivée du jeune couple dans l'immeuble, ils les invitent à dîner. A la fin du repas le vieil homme prend Guy à part. Là, tout en sirotant un digestif, Roman – on le devinera plus tard – révèle ses pouvoirs surnaturels et sa position de leader au sein d'un réseau obscurantiste très influent. Ayant saisi que Guy était l'acteur sans envergure allant de galère en galère, il se dit en mesure de lui offrir son premier vrai rôle au théâtre dans une pièce où Guy fut écarté à la faveur d'un autre. En échange de quoi, il devra faire un enfant à Rosemary et le remettre à la secte en offrande. Sans hésitation Guy fait le choix du Docteur Faust. La nuit où l'enfant est conçu, Rosemary, droguée à son insu, va subir les assauts de son mari comme s'il s'agissait de Satan lui-même. Vu comme réceptacle, le ventre de Rosemary est le moyen pour Roman et ses disciples de préparer l'avènement de l'Antéchrist. Mais la jeune femme va-t-elle se laisser manipuler ? Accepter de donner naissance à cet enfant ? Comment se résigner au rôle que par intérêt son ordure de mari lui impose : celui de mère-porteuse démoniaque, de vierge noire, de vierge Rosemary ?
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La grille interprétative du film étant à lectures multiples, je laisse le loisir à chacun de choisir la sienne.
J'y reviendrai plus tard en ce qui me concerne, j'ai assez parlé pour ce matin.
Guthrie- .
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Re: Ciné Revue
Plus ou moins à la même époque, il avait réalisé un film totalement déjanté "Le bal des vampires", un modèle d'humour second degré absolument jubilatoire. J'aime beaucoup Polanski, je ne suis pas un grand critique cinématographique (Guthrie est bien meilleur que moi) mais j'apprécie le cinéma classique.
De Polanski j'ai beaucoup aimé "La jeune fille et la mort" (génial) et surtout "Le pianiste", que j'ai trouvé remarquable.
De Polanski j'ai beaucoup aimé "La jeune fille et la mort" (génial) et surtout "Le pianiste", que j'ai trouvé remarquable.
Invité- Invité
Re: Ciné Revue
Mais Guthrie tu dis tout !!! Ce qui est intéressant justement, et je pense notamment au personnage de Guy, c'est le doute, est-il ou n'est-il pas dans le coup, est-il ou n'est-il pas un salaud qui a vendu le ventre de sa femme ? Idem pour Roman et Minnie. Evidemment que tout semble se mettre en place, comme les pièces d'un puzzle, mais le doute persiste assez tard, ça se met trop bien en place, et Rosemary est-elle une jeune femme menacée ou paranoïaque ?
Après, un souvenir : quand mon mari avait rencontré mon obstétricien avant l'accouchement, il m'avait dit "OH ! C'est marrant, on dirait Zapirstein..."
Après, un souvenir : quand mon mari avait rencontré mon obstétricien avant l'accouchement, il m'avait dit "OH ! C'est marrant, on dirait Zapirstein..."
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Re: Ciné Revue
Je suis navré, Sylvie, de t'avoir causé déception sur un film que te tient à coeur.
Mais je n'ai fait qu'énoncer l'histoire au premier degré.
Ceci est la trame, en apparence, qui se déroule sous nos yeux.
Les questions que tu soulèves font justement partie des différentes lectures qu'on peut avoir.
Je n'ai pas présenté ma lecture du film mais le canevas sur lequel chacun peut broder son interprétation.
Je pensais avoir ouvert le champ mais visiblement non.
Mais je n'ai fait qu'énoncer l'histoire au premier degré.
Ceci est la trame, en apparence, qui se déroule sous nos yeux.
Les questions que tu soulèves font justement partie des différentes lectures qu'on peut avoir.
Je n'ai pas présenté ma lecture du film mais le canevas sur lequel chacun peut broder son interprétation.
Je pensais avoir ouvert le champ mais visiblement non.
En fait j'aurais voulu savoir ce que pour vous Polanski raconte avec ce film.
Nous met-il dans la peau d'une femme qui, malgré la joie que procure le fait de porter, d'avoir un enfant, ressent anxiété, sueurs froides, douleurs et panique en sentant bouger et se développer ce qu'elle peut considérer comme un corps étranger, un alien ? Et du coup l'histoire serait le produit de son anxiété.
Ou bien cherche-t-il à nous faire prendre conscience d'autre chose ?
Nous met-il dans la peau d'une femme qui, malgré la joie que procure le fait de porter, d'avoir un enfant, ressent anxiété, sueurs froides, douleurs et panique en sentant bouger et se développer ce qu'elle peut considérer comme un corps étranger, un alien ? Et du coup l'histoire serait le produit de son anxiété.
Ou bien cherche-t-il à nous faire prendre conscience d'autre chose ?
Guthrie- .
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Rosemary's baby/Roman Polanski
Bon, je tente une amorce. Déjà ce qui est chouette avec ce film, c'est qu'il est tout en retenue, éloigné de l'hystérie commerciale de la plupart des blockbusters actuels. Polanski fait confiance à la sobriété. Ayant la musique dans ses gènes, le réalisateur polonais sait que c'est d'une lente pulsation que naît l'angoisse chez le spectateur. Et bien que nous soyons ici dans le genre horreur, son film emprunte beaucoup au surréalisme, à l'absurde, au burlesque. Le théâtre de Beckett, par exemple – on peut visionner sur Internet Archive une version de En attendant Godot où Polanski, comédien, joue l'esclave de l'horrible Pozzo. Quant au surréalisme, il suffit de voir comment il s'amuse à pratiquer le brouillage de la frontière entre réalité et imagination, sur les scènes de rêve notamment. C'est le croisement de ces paramètres, culturels, esthétiques, qui, comme le souligne Sylvie, nous fait perdre pied. Avons-nous une victime sous le contrôle d'une secte sataniste ? Ou une femme enceinte en plein délire paranoïaque ? Tout ceci est-il vrai ou non ? Ces questions, certes fondées, m'apparaissent secondaires puisqu'elles découlent davantage du style, de la subtile mise en scène entre-deux, que des personnages. Bien sûr je me livre à une analyse de fantaisie. Aucun risque, rassurez-vous, que je me prenne pour un prof de cinéma à Paris XIII, un film à mes yeux est tout sauf rébus ou théorème. J'aime regarder un film en mode légume sans chercher à comprendre. C'est plus tard, en général le lendemain, que des choses remontent à la surface.
Bon, sur le cas du mari. A savoir si oui ou non Guy est un salaud, ça ne fait pas de doute. N'accepte-t-il pas par l'intermédiaire de Minnie de droguer sa femme ? Ne profite-t-il pas qu'elle soit dans les vapes pour ensuite lui faire l'amour à la sauvage ? Rosemary se réveillera le matin avec des marques de griffures. Ces marques, elle se les est pas faites toute seule. Si ça c'est pas un viol caractérisé ! Je n'ai rien contre le sadomasochisme entre mari et femme de temps à autre mais à condition qu'il y ait consentement mutuel. Oui, c'est un lâche et un salaud. Je ne connais pas à fond le cinéma de Polanski. Seulement en rapprochant Répulsion de Rosemary, les personnages masculins sont dépeints comme des êtres faibles. Soit l'homme se montre pathétique en idéalisant l'objet aimé, ce qui aliène la femme en perte de repère dans sa phase de cristallisation ; soit il la voit en objet sexuel. Y'a pas de juste milieu. Rosemary, même mise à mal, reste incroyablement résistante. Elle lutte, elle fuit, elle court. Elle fait tout pour se dégager de l'emprise masculine. Sans doute Polanski montre là que le pouvoir des femmes vient de la sexualité, tandis que les hommes, vaincus d'avance par la supérieure féminine beauté, doivent se contenter des hochets du pouvoir : médailles, distinctions, hauts postes, big voitures. Et violence. En droguant Rosemary pour la violer, Guy, cet acteur minable pendu à ses crochets, se venge de son double manque de pouvoir.
Je vous laisse réagir ou soulever d'autres pistes. Sinon j'y reviendrai dans quelques jours. Pour l'heure j'ai un petit creux. Je vais sortir m'acheter un paquet de...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Bon, sur le cas du mari. A savoir si oui ou non Guy est un salaud, ça ne fait pas de doute. N'accepte-t-il pas par l'intermédiaire de Minnie de droguer sa femme ? Ne profite-t-il pas qu'elle soit dans les vapes pour ensuite lui faire l'amour à la sauvage ? Rosemary se réveillera le matin avec des marques de griffures. Ces marques, elle se les est pas faites toute seule. Si ça c'est pas un viol caractérisé ! Je n'ai rien contre le sadomasochisme entre mari et femme de temps à autre mais à condition qu'il y ait consentement mutuel. Oui, c'est un lâche et un salaud. Je ne connais pas à fond le cinéma de Polanski. Seulement en rapprochant Répulsion de Rosemary, les personnages masculins sont dépeints comme des êtres faibles. Soit l'homme se montre pathétique en idéalisant l'objet aimé, ce qui aliène la femme en perte de repère dans sa phase de cristallisation ; soit il la voit en objet sexuel. Y'a pas de juste milieu. Rosemary, même mise à mal, reste incroyablement résistante. Elle lutte, elle fuit, elle court. Elle fait tout pour se dégager de l'emprise masculine. Sans doute Polanski montre là que le pouvoir des femmes vient de la sexualité, tandis que les hommes, vaincus d'avance par la supérieure féminine beauté, doivent se contenter des hochets du pouvoir : médailles, distinctions, hauts postes, big voitures. Et violence. En droguant Rosemary pour la violer, Guy, cet acteur minable pendu à ses crochets, se venge de son double manque de pouvoir.
Je vous laisse réagir ou soulever d'autres pistes. Sinon j'y reviendrai dans quelques jours. Pour l'heure j'ai un petit creux. Je vais sortir m'acheter un paquet de...
Guthrie- .
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Re: Ciné Revue
J’ai donc regardé ce film que je n’avais jamais vu alors qu’il a 45 ans. Pourquoi ? Gros mystère.
Le constat que je dresse c’est qu’il est dommage que je ne l’ai pas vu avant ? J’aurais peut-être eu quelque frayeur… . En effet , la puissance qu’il a dû dégager en 1968 n’est évidemment plus la même aujourd’hui, avec tous les effets spéciaux qui n’existaient pas à cette époque. Donc je n’ai pas tremblé ni transpiré ni crié, bien que l’air fredonné par Mia Farrow en début et en fin de film ne m’ait pas laissé indifférent.
Cependant, j’ai trouvé ce film très beau, avec l’innocence de Mia Farrow et la possession à peine visible de John Cassavetes. La façon vive dont il joue, ses attitudes, sa gestuelle, son regard sont calqués sur son mode de vie (souvent un verre à la main et la cloppe au bec), vie qu’il a brulée par les excès en tous genres, alcool et tabac en particulier, qui ne lui ont pas permis de dépasser les soixante ans.
Mais j’aime Cassavetes pour son anticonformisme, sa spontanéité, son sens de l’improvisation et sa forte capacité de travail.
Revenons au film, on sait ou on devine tout avant la fin. On devine facilement que la belle Rosemary sera la mère porteuse dont le ventre accueillera le fils de satan. On sait que les Castevets sont trop polis pour être honnêtes, et sont les leaders de la « secte des adorateurs de satan», Minnie en manipulatrice aux petits soins pour maman porteuse Rosemary et Roman (comme Polanski) en mentor de Guy . Mais tout est suggéré sans la moindre goutte de sang, c’est très fort, tout est suggestion (excellent le berceau aux tentures noires et avec la croix renversée en guise de déco). La musique qui s’intensifie en même temps que le suspense ainsi que certains plans (dans la rue, avec la cabine téléphonique par exemple) m’ont fait un peu penser à certains films d’Hitchcock.
Voilà Guthrie, j’avais promis. A+
Le constat que je dresse c’est qu’il est dommage que je ne l’ai pas vu avant ? J’aurais peut-être eu quelque frayeur… . En effet , la puissance qu’il a dû dégager en 1968 n’est évidemment plus la même aujourd’hui, avec tous les effets spéciaux qui n’existaient pas à cette époque. Donc je n’ai pas tremblé ni transpiré ni crié, bien que l’air fredonné par Mia Farrow en début et en fin de film ne m’ait pas laissé indifférent.
Cependant, j’ai trouvé ce film très beau, avec l’innocence de Mia Farrow et la possession à peine visible de John Cassavetes. La façon vive dont il joue, ses attitudes, sa gestuelle, son regard sont calqués sur son mode de vie (souvent un verre à la main et la cloppe au bec), vie qu’il a brulée par les excès en tous genres, alcool et tabac en particulier, qui ne lui ont pas permis de dépasser les soixante ans.
Mais j’aime Cassavetes pour son anticonformisme, sa spontanéité, son sens de l’improvisation et sa forte capacité de travail.
Revenons au film, on sait ou on devine tout avant la fin. On devine facilement que la belle Rosemary sera la mère porteuse dont le ventre accueillera le fils de satan. On sait que les Castevets sont trop polis pour être honnêtes, et sont les leaders de la « secte des adorateurs de satan», Minnie en manipulatrice aux petits soins pour maman porteuse Rosemary et Roman (comme Polanski) en mentor de Guy . Mais tout est suggéré sans la moindre goutte de sang, c’est très fort, tout est suggestion (excellent le berceau aux tentures noires et avec la croix renversée en guise de déco). La musique qui s’intensifie en même temps que le suspense ainsi que certains plans (dans la rue, avec la cabine téléphonique par exemple) m’ont fait un peu penser à certains films d’Hitchcock.
Voilà Guthrie, j’avais promis. A+
febus64- Sage Confirmé
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Re: Ciné Revue
Je me suis mal fait comprendre Guthrie : je ne mets aucun doute quant au fait que Guy se révèle être un parfait salaud à la fin du film, mais sur le fait qu'à la première vision, on peut garder un doute jusqu'aux dernières séquences.
Puisqu'on est parti pour tout dire, il me semble assez clair à la fin que ce n'est pas Guy qui l'a violée, ce qu'elle-même croit jusqu'à l'instant où elle découvre le bébé, c'est Satan lui-même ! D'ailleurs, si c'était Guy le père, il n'y aurait pas eu besoin de la droguer !
Après, pour ce que tu dis de la représentation féminine et du pouvoir qu'elle a, je suis entièrement d'accord, même si je n'ai pas encore pu voir Répulsion, ma semaine étant des plus chargées.
Puisqu'on est parti pour tout dire, il me semble assez clair à la fin que ce n'est pas Guy qui l'a violée, ce qu'elle-même croit jusqu'à l'instant où elle découvre le bébé, c'est Satan lui-même ! D'ailleurs, si c'était Guy le père, il n'y aurait pas eu besoin de la droguer !
Après, pour ce que tu dis de la représentation féminine et du pouvoir qu'elle a, je suis entièrement d'accord, même si je n'ai pas encore pu voir Répulsion, ma semaine étant des plus chargées.
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Re: Ciné Revue
Bonjour Mathieu,
je crois que la femme de Polanski, Sharon Tate, enceinte de huit mois a
été poignardée plusieurs mois après la sortie du film par Charles Manson
D'ailleurs elle fait une apparition dans le film, lors de la fête organisée par Rosemary.
je crois que la femme de Polanski, Sharon Tate, enceinte de huit mois a
été poignardée plusieurs mois après la sortie du film par Charles Manson
D'ailleurs elle fait une apparition dans le film, lors de la fête organisée par Rosemary.
febus64- Sage Confirmé
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Re: Ciné Revue
Je voulais dire bonjour Olivefebus64 a écrit:Bonjour Mathieu,
je crois que la femme de Polanski, Sharon Tate, enceinte de huit mois a
été poignardée plusieurs mois après la sortie du film par Charles Manson
D'ailleurs elle fait une apparition dans le film, lors de la fête organisée par Rosemary.
febus64- Sage Confirmé
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Re: Ciné Revue
Absolument ! Le meurtre de Sharon Tate a lieu en 1969, alors que le film est sorti en 1968. Mais le parfum de soufre qui accompagnait Polanski depuis la sortie du film a donné un retentissement sordide à cette affaire, et la traversée du désert de Polanski a duré 10 ans, jusqu'à Chinatown (autre très grand film)
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Re: Ciné Revue
Bonjour febus,
oui, en fait j'ai carrément inversé l'histoire ! J'ai du faire une confusion. Aussi ne tenez aucun compte de ce que j'ai raconté dans mon précédent message, d'ailleurs je le supprime !
Veuillez m'excuser pour ce récit imaginaire dont j'étais curieusement convaincu.
oui, en fait j'ai carrément inversé l'histoire ! J'ai du faire une confusion. Aussi ne tenez aucun compte de ce que j'ai raconté dans mon précédent message, d'ailleurs je le supprime !
Veuillez m'excuser pour ce récit imaginaire dont j'étais curieusement convaincu.
Invité- Invité
Re: Ciné Revue
Merci Febus, Sylvie et Olive de faire avancer le schmilblick ! C'est cool ! Oui, en effet, l'assassinat de sa femme intervient un an après la sortie de Rosemary, comme un funeste retour de boomerang, puisque Charles Manson était gourou d'une secte à la gloire de Satan. Pour revenir sur tes impressions, Fébus, je conçois volontiers que le film ne t'ait pas donné la chair de poule. Hormis l'époque et l'absence d'effets spéciaux grandiloquents, ça tient je pense au refus de Polanski d'actionner les ficelles propres au film de genre. Les codes sont brouillés. Il ramène le genre horreur à lui. Ce qui fait de Rosemary un film d'horreur au ton personnel, même très personnel. Son ambiance diaphane, incertaine, réside dans cette nouveauté de traitement qu'il propose au spectateur. Peut-être c'est la raison pour laquelle, Fébus, ton corps n'a pas sécrété d'adrénaline ? Comme tu dis, il aurait fallu le découvrir à sa sortie. En 1968, c'était sûrement un cinéma inattendu, parce qu'intérieur. Jusqu'alors comment on se représentait la figure du diable ? Notre culture chrétienne nous a mis dans le crâne l'image d'une créature mi-homme mi-animal, à cornes et queue en pointe ; je pense aussi aux contes, aux superstitions populaires des régions d'Allemagne, de Transylvanie. Puis - excusez du raccourci - apparaît le cinéma. C'est le Nosferatu de Murnau, le Dracula de Stocker incarné par Bela Lugosi. Dans les années 50, l'industrie du cinéma en plein essor aux Etats-Unis déplace le diable sur les communistes, c'est la période des films SF anti-rouges. Puis nos sociétés peu à peu prennent conscience que le mal, en fait, ce n'est pas du tout un extra-terrestre torché à la vodka ou une bestiole venue de Transylvanie, le mal est intérieur. Les Américains, entre autres, enfantent le diable avec Hiroshima, les assassinats de Kennedy, Malcom X, avec la guerre du Viêt-Nam. De fait, je serais tenté de croire que Polanski se sert de Rosemary pour dire qu'une femme, en mettant un enfant au monde, donne naissance à un diable potentiel.
Pour revenir à la forme, Fébus, 100% d'accord avec toi, le scène de la cabine téléphonique est du Hitchcock tout craché !
Pour revenir à la forme, Fébus, 100% d'accord avec toi, le scène de la cabine téléphonique est du Hitchcock tout craché !
Guthrie- .
- Messages : 2547
Date d'inscription : 30/09/2012
Re: Ciné Revue
On est d'accord Guthrie, et je suis content de ne pas avoir secrété d'adrénaline, comme tu le dis. J'ai beaucoup aimé ce film.
febus64- Sage Confirmé
- Messages : 762
Date d'inscription : 18/05/2012
Age : 62
Localisation : Béarn
Re: Ciné Revue
CE SOIR "THE HAUNTING" EST DIFFUSE SUR ARTE !
Avis aux amateurs... Je vous le conseille.
Avis aux amateurs... Je vous le conseille.
Invité- Invité
Re: Ciné Revue
CE SOIR "THE HAUNTING" EST DIFFUSE SUR ARTE !
Merci du tuyau, Olive.
Merci du tuyau, Olive.
Guthrie- .
- Messages : 2547
Date d'inscription : 30/09/2012
Re: Ciné Revue
Et je suis impatient de découvrir les réactions de celles et ceux qui voudront bien nous faire partager leurs avis sur ce chef d'oeuvre...
Invité- Invité
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