Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
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Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Pour toutes celles et ceux qui auraient envie de nous faire découvrir ou redécouvrir les trésors de la littérature classique, ainsi que leurs sens et leurs portées, j'ouvre ce sujet.
Invité- Invité
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Merci beaucoup, Olive, . Il y a des effluves de collèges et de lycée là-dedans, je sais. mais il y aussi les piliers, profondément ancrés dans le sol des civilisations, de la nôtre spécialement.
Qu'on aille d'Homère à Racine, c'est pour nous une mine d'or. En cours de désaffection, comme on laisse s'éteindre des hauts fourneaux ailleurs. Alors que la victoire de Qadesh par les Hittites, n'a été dûe qu'à la découverte du fer !
Il en est des lettres classiques comme des métaux précieux. A l'heure où l'or se vend (se vole) à des prix invraisemblables, notre littérature pour ne citer que celle-ci, est en train de péricliter. Il suffit de regarder une vitrine de libraire (ma libraire dit qu'ils auront disparu devant l'afflux des livres numériques). De Homère à Racine et, en sautant le pas, à Claudel (que je n'aime pas mais qui a peut-être des défenseurs ici) et à Gide, tenons -nous en là, car après on va tomber dans le rapp, dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'ii n'évoque ni Molière pour le mots, ni Ravel pour la musique, ni même Shakespeare pour la langue !
Alors, défenseurs de nos chefs d'oeuvre, je vous cite quelques noms, non limitatifs, vous en aurez la preuve si ce topic dure assez longtemps (ce dont je doute) : Passons rapidement sur les pères de notre civilisation: Hérodote, Homère, les grands tragiques grecs, Virgile, Sénèque, Catulle et Ovide, puis la Chanson de Roland, Tristan et yseut, Villon, Rabelais, Marot, la Pleiade, Malherbe, Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, Fontenelle, Voltaire, Diderot, Rousseau, Chateaubriand, Mme de Stael, Balzac, Dumas, Flaubert, Musset, Vigny, Lamartine, Hugo, Alphonse Allais, Jules Renard, Maeterlinck, Jules Verne, Cocteau, Gide, Mauriac, ..;stop, à côté des grands noms de nos voisns Shakespeare, Goethe, Cervantès, Camoêns, Dante,, Eminescu, Wilde, etc... etc... à n'en plus finir. de quoi éclater de rire encore, comme pour Molière, Régnard et Guitry, de quoi s'envoler dans la nuit étoilée de Racine, de quoi grincer des dents avec Allais et Renard, de quoi s'extasier devant la virtuosité du verbe de Chateaubriand...
Parlons-en. Qu'aimez-vous ? Que relisez-vous de temps à autre ? Qu'offrez vous à vos parents et amis dans ce domaine qu'il ne faut absolument laisser s'évanouir comme...une mine d'or désaffectée !
Qu'on aille d'Homère à Racine, c'est pour nous une mine d'or. En cours de désaffection, comme on laisse s'éteindre des hauts fourneaux ailleurs. Alors que la victoire de Qadesh par les Hittites, n'a été dûe qu'à la découverte du fer !
Il en est des lettres classiques comme des métaux précieux. A l'heure où l'or se vend (se vole) à des prix invraisemblables, notre littérature pour ne citer que celle-ci, est en train de péricliter. Il suffit de regarder une vitrine de libraire (ma libraire dit qu'ils auront disparu devant l'afflux des livres numériques). De Homère à Racine et, en sautant le pas, à Claudel (que je n'aime pas mais qui a peut-être des défenseurs ici) et à Gide, tenons -nous en là, car après on va tomber dans le rapp, dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'ii n'évoque ni Molière pour le mots, ni Ravel pour la musique, ni même Shakespeare pour la langue !
Alors, défenseurs de nos chefs d'oeuvre, je vous cite quelques noms, non limitatifs, vous en aurez la preuve si ce topic dure assez longtemps (ce dont je doute) : Passons rapidement sur les pères de notre civilisation: Hérodote, Homère, les grands tragiques grecs, Virgile, Sénèque, Catulle et Ovide, puis la Chanson de Roland, Tristan et yseut, Villon, Rabelais, Marot, la Pleiade, Malherbe, Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, Fontenelle, Voltaire, Diderot, Rousseau, Chateaubriand, Mme de Stael, Balzac, Dumas, Flaubert, Musset, Vigny, Lamartine, Hugo, Alphonse Allais, Jules Renard, Maeterlinck, Jules Verne, Cocteau, Gide, Mauriac, ..;stop, à côté des grands noms de nos voisns Shakespeare, Goethe, Cervantès, Camoêns, Dante,, Eminescu, Wilde, etc... etc... à n'en plus finir. de quoi éclater de rire encore, comme pour Molière, Régnard et Guitry, de quoi s'envoler dans la nuit étoilée de Racine, de quoi grincer des dents avec Allais et Renard, de quoi s'extasier devant la virtuosité du verbe de Chateaubriand...
Parlons-en. Qu'aimez-vous ? Que relisez-vous de temps à autre ? Qu'offrez vous à vos parents et amis dans ce domaine qu'il ne faut absolument laisser s'évanouir comme...une mine d'or désaffectée !
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Mon très cher Olive,
cela fait des années que je me pose, en permanence, la question de la place des humanités dans notre vie, dans notre société, dans notre système scolaire.
Parfois, comme en ce moment, je suis prise d'un grand désarroi, d'un certain désespoir, en voyant le peu de cas que cette société, dans son ensemble, fait de ce qui, moi, m'aide à vivre, et de cette voie que j'ai choisie il y a des années.
cela fait des années que je me pose, en permanence, la question de la place des humanités dans notre vie, dans notre société, dans notre système scolaire.
Parfois, comme en ce moment, je suis prise d'un grand désarroi, d'un certain désespoir, en voyant le peu de cas que cette société, dans son ensemble, fait de ce qui, moi, m'aide à vivre, et de cette voie que j'ai choisie il y a des années.
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Ne prenez pas la vie trop au sérieux, de toute façon vous n'en sortirez pas vivant.
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Ce n'est pas pour rien qu'on appelle celà les "Humanités" car il n'y aurait pas ces civilisations sans ces "Humanités"-là. Elles sont l'épine dorsale de l'Etre Human et c'est pour cela que j'ai souhaité et m'en suis ouvert à Olive, voir un sujet ouvert sur notre civilisation littéraire. Je m'étais attaché en compagnie de Guthrie au domaine musical classique, par un petit bout, Il me semble que c'est répondre à un grand souci de " civilisés" que de permettre à tous de venir se frotter aux grands maîtres de notre littérature. Je ne nie pas qu'il y ait d'autres civilisations. Mais ce n'est apparemment ni la vôtre ni la mienne. On fait avec ce qu'on a !...
Si nous pouvions , non pas débattre (l'affreux mot, avec "battre" dedans), mais échanger des points de vue sur les efforts à faire pour sauver ce patrimoine en perdition. Rien ne me tient plus à coeur comme à vous, Sylvie.
J'espère que nous ne sommes pas les seuls. Espérons...
Si nous pouvions , non pas débattre (l'affreux mot, avec "battre" dedans), mais échanger des points de vue sur les efforts à faire pour sauver ce patrimoine en perdition. Rien ne me tient plus à coeur comme à vous, Sylvie.
J'espère que nous ne sommes pas les seuls. Espérons...
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Bon, cela ne fait peut-être pas des années... mais je me la pose aussi beaucoup, cette question. "M'aide à vivre" : c'est ça, c'est totalement ça. Je ne serais pas ce que je suis sans Madame Bovary, Anna Karénine, Belle du Seigneur, Bérénice, Candide... Tant d'oeuvres ont compté pour moi, de manière très intime, personnelle. Voir qu'aujourd'hui, tout cela n'a aucune importance, aucun intérêt, qu'on remet sans cesse en cause "l'utilité" de la littérature, c'est franchement frustrant, désolant et déprimant.SylvieB. a écrit:Mon très cher Olive,
cela fait des années que je me pose, en permanence, la question de la place des humanités dans notre vie, dans notre société, dans notre système scolaire.
Parfois, comme en ce moment, je suis prise d'un grand désarroi, d'un certain désespoir, en voyant le peu de cas que cette société, dans son ensemble, fait de ce qui, moi, m'aide à vivre, et de cette voie que j'ai choisie il y a des années.
Le plus horrible, c'est de se dire que beaucoup de gens y trouveraient de l'intérêt, s'ils cessaient d'y voir là une culture bourgeoise, réservée aux autres, à ceux qui n'auraient rien d'autre à faire...
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Ce n'est pas de la culture bourgeoise, non , non et non !
Est-ce que François Vilon éructait des choses pour complaire à la bougeoisie de son temps; est-ce que Clément Marot qui écrivit au roi pour se plaindre précisément du harcèlement des "forces de l'ordre", est-ce que Molière, errant sur les routes, vivant dans l'équivoque conjugale et mourant sur scène, représentait la culture bourgeoise, est-ce que "Tartuffe" et "Don Juan" ne sont pas des chefs d'oeuvres révolutionnaires, qui va prétendre que Voltaire s'opposant aux injustices de l'ordre bourgeois en pleine naissance de la puissance bourgeoise, ou Diderot lançant son Encyclopédie, pour tous, au milieu d'une existence dont on ne pouvait dire qu'elle fût très "bourgeoise" (!), est-ce que Dumas, métis martiniquais était un bourgeois, où voit-on en Flaubert courant les ruines avec Maxime du Camp donner l'exemple du bourgeoisime, est-ce que Gide était un bourgeois, lui qui fit horreur à la bourgeoisie bien-pensante, ralliée aujourd'hui dans les jupons de Mme Boutin, est-ce que Jules Renard, le pauvre "Poil de carotte" qui mourut comme il avait vécu, était un bourgeois, est-ce que Paul Léautaud, mort dans la misère au point que sans la générosité de Sacha Guitry, il n'aurait même pas eu de tombe et filait directement à la fosse commune , est que Raskolnikov ("Crime et Chatiment, Dostoievski") est , lui qui attire la sympatie face au juge institutionel, est un personnage bourgeois, est-ce que Gavroche n'est pas la type de l'enfant du petit peuple qui meurt sous les balles bourgeoises en deux mots :"Voltaire" et "Rousseau", montrant la vérité de notre littérature foncièrement, à quelques exemples près, dans le sens du peuple et non pas des possédants ?
Transposez en nos temps : qui oserait de nos jours attaquer le "bourgeoisisme" avec autant de virulence que Verlaine et Rimbaud ?
C'est la vague anglo saxonne qui règne sur l'Art Et vous savez pourqui. C'est par là qu'il y a le Dieu-Fric . Ils paient pour nous acculturer à eux. Et , je le crains , c'est déjà chose faite. L'Art passe désormais par les technologies. Où sont-ellles les technologies? Qui les détient ? Ne cherchez pas aileurs le délaissement de nos Lettres. Voilà pas qu'ayant fait une commande d'un jouet pour mon petit-fils à "la Redoute", je m'inquiète du sort de la livraison et je reçois une réponse ...en anglais ! De Roubaix-Tourcoing ! Où vais-caser Musset là-dedans?
Quand on veut tuer un peuple on tue sa langue. Le vecteur de la langue est dans les Lettres qui s'expriment par elle. Nous avons le devoir de sauvegarder notre Culure populaire et le plus gros obstacle que nous avons est d'ordre financier. Il y a besoin d'un "redressement culturel" comme d'un redressement productif. C'est la même chose. Puissent Racine, Chénier, Montesqueu, autour de notre sage Montaigne, nous en donner l'exemple en vers, comme Baudelaire, ou en prose comme Proust, ou les deux, comme Cocteau !
Est-ce que François Vilon éructait des choses pour complaire à la bougeoisie de son temps; est-ce que Clément Marot qui écrivit au roi pour se plaindre précisément du harcèlement des "forces de l'ordre", est-ce que Molière, errant sur les routes, vivant dans l'équivoque conjugale et mourant sur scène, représentait la culture bourgeoise, est-ce que "Tartuffe" et "Don Juan" ne sont pas des chefs d'oeuvres révolutionnaires, qui va prétendre que Voltaire s'opposant aux injustices de l'ordre bourgeois en pleine naissance de la puissance bourgeoise, ou Diderot lançant son Encyclopédie, pour tous, au milieu d'une existence dont on ne pouvait dire qu'elle fût très "bourgeoise" (!), est-ce que Dumas, métis martiniquais était un bourgeois, où voit-on en Flaubert courant les ruines avec Maxime du Camp donner l'exemple du bourgeoisime, est-ce que Gide était un bourgeois, lui qui fit horreur à la bourgeoisie bien-pensante, ralliée aujourd'hui dans les jupons de Mme Boutin, est-ce que Jules Renard, le pauvre "Poil de carotte" qui mourut comme il avait vécu, était un bourgeois, est-ce que Paul Léautaud, mort dans la misère au point que sans la générosité de Sacha Guitry, il n'aurait même pas eu de tombe et filait directement à la fosse commune , est que Raskolnikov ("Crime et Chatiment, Dostoievski") est , lui qui attire la sympatie face au juge institutionel, est un personnage bourgeois, est-ce que Gavroche n'est pas la type de l'enfant du petit peuple qui meurt sous les balles bourgeoises en deux mots :"Voltaire" et "Rousseau", montrant la vérité de notre littérature foncièrement, à quelques exemples près, dans le sens du peuple et non pas des possédants ?
Transposez en nos temps : qui oserait de nos jours attaquer le "bourgeoisisme" avec autant de virulence que Verlaine et Rimbaud ?
C'est la vague anglo saxonne qui règne sur l'Art Et vous savez pourqui. C'est par là qu'il y a le Dieu-Fric . Ils paient pour nous acculturer à eux. Et , je le crains , c'est déjà chose faite. L'Art passe désormais par les technologies. Où sont-ellles les technologies? Qui les détient ? Ne cherchez pas aileurs le délaissement de nos Lettres. Voilà pas qu'ayant fait une commande d'un jouet pour mon petit-fils à "la Redoute", je m'inquiète du sort de la livraison et je reçois une réponse ...en anglais ! De Roubaix-Tourcoing ! Où vais-caser Musset là-dedans?
Quand on veut tuer un peuple on tue sa langue. Le vecteur de la langue est dans les Lettres qui s'expriment par elle. Nous avons le devoir de sauvegarder notre Culure populaire et le plus gros obstacle que nous avons est d'ordre financier. Il y a besoin d'un "redressement culturel" comme d'un redressement productif. C'est la même chose. Puissent Racine, Chénier, Montesqueu, autour de notre sage Montaigne, nous en donner l'exemple en vers, comme Baudelaire, ou en prose comme Proust, ou les deux, comme Cocteau !
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Mais je suis totalement d'accord avec vous, Hérodote ! Seulement, c'est comme ça qu'aujourd'hui certains voient la culture classique, comme une chose réservée à l'élite, et qui ne représente pas la réalité. Ce qui est totalement faux, on est d'accord...
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
SylvieB. a écrit:Mon très cher Olive,
cela fait des années que je me pose, en permanence, la question de la place des humanités dans notre vie, dans notre société, dans notre système scolaire.
Parfois, comme en ce moment, je suis prise d'un grand désarroi, d'un certain désespoir, en voyant le peu de cas que cette société, dans son ensemble, fait de ce qui, moi, m'aide à vivre, et de cette voie que j'ai choisie il y a des années.
Ma très chère Sylvie,
C'est étonnant de constater à quel point je me reconnais dans tes propos ! Je te comprends, parfois je m'imagine "hors de mon temps", je ne me reconnais pas dans ces valeurs contemporaines qui oublient l'essentiel de ce qui a fondé l'humain, je trouve.
Invité- Invité
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
C'est ce qu'on appelle le "dévoiement". Etre dévoyé, c'est celà (au pire ça a donné "voyou"...).
On dit plaisamment " à côtes de ses pompes".
Notre situation est bien plus inquiétante. Nous sommes sortis de notre voie.
Voie royale jamais ,mais "notre" voie au bord de laquelle se sont construites les civilisations.
Qui nous remettra, sauf nous-mêmes, non plus à côté de nos pompes mais juste sur notre voie. Ce topic sert à en lister les moyens et les justifier. Les alarmes de Sylvie ont retenti dans un ciel orageux où les coups de tonnerre précurseurs se multiplient Gare à nous !
On dit plaisamment " à côtes de ses pompes".
Notre situation est bien plus inquiétante. Nous sommes sortis de notre voie.
Voie royale jamais ,mais "notre" voie au bord de laquelle se sont construites les civilisations.
Qui nous remettra, sauf nous-mêmes, non plus à côté de nos pompes mais juste sur notre voie. Ce topic sert à en lister les moyens et les justifier. Les alarmes de Sylvie ont retenti dans un ciel orageux où les coups de tonnerre précurseurs se multiplient Gare à nous !
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Je voudrais mettre les choses au point :
Une intervenante (Anna K je crois) nous dit avoir confondu "Lettres Classiques" avec "Latin-Grec" C'est une erreur. Il suffit de lire le long préambule que je consacre à ce nouveau topic pour s'apercevoir qu'il y est bien plus question de littérature en français ou langues avoisinantes, sans pourtant manquer de marquer les liens existant entre, par exemple, l'Iliade de Homère et la Henriade de Voltaire, avec invocation initiale à la Muse, pour insister sur la filiation. De même que les rappels constants de Racine vers Euripide prouvent bien que notre Culture Classique englobe l'ensemble de ce qui constitue une civilisation de l'Homme pour l'Homme.
Il n'aurait pas paru choquant que "Ruy Blas" figurât dans ce palmarès de la mine d'or, en cours de désaffection. Non plus que Dickens, que j'ai omis parmi les plus grands écrivains de notre XIè siècle et que la reine Victoria, fit ensevelir à Westminster parmi les Rois d'Angleterre. C'est le moment d'offrir à nos enfants le "Christmas Carol" de Charles Dickens, avec le personnage de Mr Scroodge, inquiètant mais finalement humain, qui sied à cette période de l'année.
Voilà la tentative que je fais pour exhumer ce que nous appellerions nos "vieilles lunes" et qui ne sont que les sources toujours vivifiantes de notre façon d'Etre..
Si cette tentative reste sans suite il n'y aura plus qu'à fermer les accès à ces sources, du moins ici. Et ce sera regrettable. Comme est regrettable toute fleur dont le parfum s'évanouit et dont les pétales tombent au gré du désintérêt du passant.
Une intervenante (Anna K je crois) nous dit avoir confondu "Lettres Classiques" avec "Latin-Grec" C'est une erreur. Il suffit de lire le long préambule que je consacre à ce nouveau topic pour s'apercevoir qu'il y est bien plus question de littérature en français ou langues avoisinantes, sans pourtant manquer de marquer les liens existant entre, par exemple, l'Iliade de Homère et la Henriade de Voltaire, avec invocation initiale à la Muse, pour insister sur la filiation. De même que les rappels constants de Racine vers Euripide prouvent bien que notre Culture Classique englobe l'ensemble de ce qui constitue une civilisation de l'Homme pour l'Homme.
Il n'aurait pas paru choquant que "Ruy Blas" figurât dans ce palmarès de la mine d'or, en cours de désaffection. Non plus que Dickens, que j'ai omis parmi les plus grands écrivains de notre XIè siècle et que la reine Victoria, fit ensevelir à Westminster parmi les Rois d'Angleterre. C'est le moment d'offrir à nos enfants le "Christmas Carol" de Charles Dickens, avec le personnage de Mr Scroodge, inquiètant mais finalement humain, qui sied à cette période de l'année.
Voilà la tentative que je fais pour exhumer ce que nous appellerions nos "vieilles lunes" et qui ne sont que les sources toujours vivifiantes de notre façon d'Etre..
Si cette tentative reste sans suite il n'y aura plus qu'à fermer les accès à ces sources, du moins ici. Et ce sera regrettable. Comme est regrettable toute fleur dont le parfum s'évanouit et dont les pétales tombent au gré du désintérêt du passant.
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Oui, en effet, j'avais "confondu" l'espace d'un instant: surtout parce que je n'avais pas encore parcouru ce topic.
Maintenant que c'est fait, je comprends bien votre but et j'adhère à ce topic. Et non, il n'est pas question d'enterrer les lettres classiques ou de nier leur importance! Que nenni!
Et si vous voulez parler de Ruy Blas, parlons en!
Ruy Blas est intéressant et résolument moderne parce qu'il est aussi un héros qui veut s'engager, à un certain moment du drame, pour défendre ses idéaux politiques, son idée de ce que c'est qu'agir pour le bien du royaume.
En amour comme en politique, c'est un héros épris d'absolu, qui refuse de renoncer.
RUY BLAS - Acte III - Scène II - Les mêmes, Ruy Blas.
Ruy Blas, survenant.
Bon appétit, messieurs ! –
Tous se retournent. Silence de surprise et d'inquiétude. Ruy Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !
– Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.
L'Espagne et sa vertu, l'Espagne et sa grandeur,
Tout s'en va. – nous avons, depuis Philippe Quatre,
Perdu le Portugal, le Brésil, sans combattre ;
En Alsace Brisach, Steinfort en Luxembourg ;
Et toute la Comté jusqu'au dernier faubourg ;
Le Roussillon, Ormuz, Goa, cinq mille lieues
De côte, et Fernambouc, et les montagnes bleues !
Mais voyez. – du ponant jusques à l'orient,
L'Europe, qui vous hait, vous regarde en riant.
Comme si votre roi n'était plus qu'un fantôme,
La Hollande et l'anglais partagent ce royaume ;
Rome vous trompe ; il faut ne risquer qu'à demi
Une armée en Piémont, quoique pays ami ;
La Savoie et son duc sont pleins de précipices.
La France pour vous prendre attend des jours propices.
L'Autriche aussi vous guette. Et l'infant bavarois
Se meurt, vous le savez. – quant à vos vice-rois,
Médina, fou d'amour, emplit Naples d'esclandres,
Vaudémont vend Milan, Leganez perd les Flandres.
Quel remède à cela ? – l'état est indigent,
L'état est épuisé de troupes et d'argent ;
Nous avons sur la mer, où Dieu met ses colères,
Perdu trois cents vaisseaux, sans compter les galères.
Et vous osez ! ... – messieurs, en vingt ans, songez-y,
Le peuple, – j'en ai fait le compte, et c'est ainsi ! –
Portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie,
Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie,
Le peuple misérable, et qu'on pressure encor,
À sué quatre cent trente millions d'or !
Et ce n'est pas assez ! Et vous voulez, mes maîtres ! ... –
Ah ! J'ai honte pour vous ! – au dedans, routiers, reîtres,
Vont battant le pays et brûlant la moisson.
L'escopette est braquée au coin de tout buisson.
Comme si c'était peu de la guerre des princes,
Guerre entre les couvents, guerre entre les provinces,
Tous voulant dévorer leur voisin éperdu,
Morsures d'affamés sur un vaisseau perdu !
Notre église en ruine est pleine de couleuvres ;
L'herbe y croît. Quant aux grands, des aïeux, mais pas d'œuvres.
Tout se fait par intrigue et rien par loyauté.
L'Espagne est un égout où vient l'impureté
De toute nation. – tout seigneur à ses gages
À cent coupe-jarrets qui parlent cent langages.
Génois, sardes, flamands, Babel est dans Madrid.
L'alguazil, dur au pauvre, au riche s'attendrit.
La nuit on assassine, et chacun crie : à l'aide !
– Hier on m'a volé, moi, près du pont de Tolède ! –
La moitié de Madrid pille l'autre moitié.
Tous les juges vendus. Pas un soldat payé.
Anciens vainqueurs du monde, espagnols que nous sommes.
Quelle armée avons-nous ? À peine six mille hommes,
Qui vont pieds nus. Des gueux, des juifs, des montagnards,
S'habillant d'une loque et s'armant de poignards.
Aussi d'un régiment toute bande se double.
Sitôt que la nuit tombe, il est une heure trouble
Où le soldat douteux se transforme en larron.
Matalobos a plus de troupes qu'un baron.
Un voleur fait chez lui la guerre au roi d'Espagne.
Hélas ! Les paysans qui sont dans la campagne
Insultent en passant la voiture du roi.
Et lui, votre seigneur, plein de deuil et d'effroi,
Seul, dans l'Escurial, avec les morts qu'il foule,
- Courbe son front pensif sur qui l'empire croule !
– Voilà ! – l'Europe, hélas ! Écrase du talon
Ce pays qui fut pourpre et n'est plus que haillon.
L'état s'est ruiné dans ce siècle funeste,
Et vous vous disputez à qui prendra le reste !
Ce grand peuple espagnol aux membres énervés,
Qui s'est couché dans l'ombre et sur qui vous vivez,
Expire dans cet antre où son sort se termine,
Triste comme un lion mangé par la vermine !
– Charles-Quint, dans ces temps d'opprobre et de terreur
- Que fais-tu dans ta tombe, ô puissant empereur ?
Oh ! Lève-toi ! Viens voir ! – les bons font place aux pires.
Ce royaume effrayant, fait d'un amas d'empires,
Penche... il nous faut ton bras ! Au secours, Charles-Quint !
Car l'Espagne se meurt, car l'Espagne s'éteint !
Ton globe, qui brillait dans ta droite profonde,
Soleil éblouissant qui faisait croire au monde
Que le jour désormais se levait à Madrid,
Maintenant, astre mort, dans l'ombre s'amoindrit,
Lune aux trois quarts rongée et qui décroît encore,
- Et que d'un autre peuple effacera l'aurore !
Hélas ! Ton héritage est en proie aux vendeurs.
Tes rayons, ils en font des piastres ! Tes splendeurs,
On les souille ! – ô géant ! Se peut-il que tu dormes ? –
On vend ton sceptre au poids ! Un tas de nains difformes
Se taillent des pourpoints dans ton manteau de roi ;
Et l'aigle impérial, qui, jadis, sous ta loi,
Couvrait le monde entier de tonnerre et de flamme,
Cuit, pauvre oiseau plumé, dans leur marmite infâme !
Extrait de Ruy Blas - Victor Hugo
Maintenant que c'est fait, je comprends bien votre but et j'adhère à ce topic. Et non, il n'est pas question d'enterrer les lettres classiques ou de nier leur importance! Que nenni!
Et si vous voulez parler de Ruy Blas, parlons en!
Ruy Blas est intéressant et résolument moderne parce qu'il est aussi un héros qui veut s'engager, à un certain moment du drame, pour défendre ses idéaux politiques, son idée de ce que c'est qu'agir pour le bien du royaume.
En amour comme en politique, c'est un héros épris d'absolu, qui refuse de renoncer.
RUY BLAS - Acte III - Scène II - Les mêmes, Ruy Blas.
Ruy Blas, survenant.
Bon appétit, messieurs ! –
Tous se retournent. Silence de surprise et d'inquiétude. Ruy Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !
– Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.
L'Espagne et sa vertu, l'Espagne et sa grandeur,
Tout s'en va. – nous avons, depuis Philippe Quatre,
Perdu le Portugal, le Brésil, sans combattre ;
En Alsace Brisach, Steinfort en Luxembourg ;
Et toute la Comté jusqu'au dernier faubourg ;
Le Roussillon, Ormuz, Goa, cinq mille lieues
De côte, et Fernambouc, et les montagnes bleues !
Mais voyez. – du ponant jusques à l'orient,
L'Europe, qui vous hait, vous regarde en riant.
Comme si votre roi n'était plus qu'un fantôme,
La Hollande et l'anglais partagent ce royaume ;
Rome vous trompe ; il faut ne risquer qu'à demi
Une armée en Piémont, quoique pays ami ;
La Savoie et son duc sont pleins de précipices.
La France pour vous prendre attend des jours propices.
L'Autriche aussi vous guette. Et l'infant bavarois
Se meurt, vous le savez. – quant à vos vice-rois,
Médina, fou d'amour, emplit Naples d'esclandres,
Vaudémont vend Milan, Leganez perd les Flandres.
Quel remède à cela ? – l'état est indigent,
L'état est épuisé de troupes et d'argent ;
Nous avons sur la mer, où Dieu met ses colères,
Perdu trois cents vaisseaux, sans compter les galères.
Et vous osez ! ... – messieurs, en vingt ans, songez-y,
Le peuple, – j'en ai fait le compte, et c'est ainsi ! –
Portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie,
Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie,
Le peuple misérable, et qu'on pressure encor,
À sué quatre cent trente millions d'or !
Et ce n'est pas assez ! Et vous voulez, mes maîtres ! ... –
Ah ! J'ai honte pour vous ! – au dedans, routiers, reîtres,
Vont battant le pays et brûlant la moisson.
L'escopette est braquée au coin de tout buisson.
Comme si c'était peu de la guerre des princes,
Guerre entre les couvents, guerre entre les provinces,
Tous voulant dévorer leur voisin éperdu,
Morsures d'affamés sur un vaisseau perdu !
Notre église en ruine est pleine de couleuvres ;
L'herbe y croît. Quant aux grands, des aïeux, mais pas d'œuvres.
Tout se fait par intrigue et rien par loyauté.
L'Espagne est un égout où vient l'impureté
De toute nation. – tout seigneur à ses gages
À cent coupe-jarrets qui parlent cent langages.
Génois, sardes, flamands, Babel est dans Madrid.
L'alguazil, dur au pauvre, au riche s'attendrit.
La nuit on assassine, et chacun crie : à l'aide !
– Hier on m'a volé, moi, près du pont de Tolède ! –
La moitié de Madrid pille l'autre moitié.
Tous les juges vendus. Pas un soldat payé.
Anciens vainqueurs du monde, espagnols que nous sommes.
Quelle armée avons-nous ? À peine six mille hommes,
Qui vont pieds nus. Des gueux, des juifs, des montagnards,
S'habillant d'une loque et s'armant de poignards.
Aussi d'un régiment toute bande se double.
Sitôt que la nuit tombe, il est une heure trouble
Où le soldat douteux se transforme en larron.
Matalobos a plus de troupes qu'un baron.
Un voleur fait chez lui la guerre au roi d'Espagne.
Hélas ! Les paysans qui sont dans la campagne
Insultent en passant la voiture du roi.
Et lui, votre seigneur, plein de deuil et d'effroi,
Seul, dans l'Escurial, avec les morts qu'il foule,
- Courbe son front pensif sur qui l'empire croule !
– Voilà ! – l'Europe, hélas ! Écrase du talon
Ce pays qui fut pourpre et n'est plus que haillon.
L'état s'est ruiné dans ce siècle funeste,
Et vous vous disputez à qui prendra le reste !
Ce grand peuple espagnol aux membres énervés,
Qui s'est couché dans l'ombre et sur qui vous vivez,
Expire dans cet antre où son sort se termine,
Triste comme un lion mangé par la vermine !
– Charles-Quint, dans ces temps d'opprobre et de terreur
- Que fais-tu dans ta tombe, ô puissant empereur ?
Oh ! Lève-toi ! Viens voir ! – les bons font place aux pires.
Ce royaume effrayant, fait d'un amas d'empires,
Penche... il nous faut ton bras ! Au secours, Charles-Quint !
Car l'Espagne se meurt, car l'Espagne s'éteint !
Ton globe, qui brillait dans ta droite profonde,
Soleil éblouissant qui faisait croire au monde
Que le jour désormais se levait à Madrid,
Maintenant, astre mort, dans l'ombre s'amoindrit,
Lune aux trois quarts rongée et qui décroît encore,
- Et que d'un autre peuple effacera l'aurore !
Hélas ! Ton héritage est en proie aux vendeurs.
Tes rayons, ils en font des piastres ! Tes splendeurs,
On les souille ! – ô géant ! Se peut-il que tu dormes ? –
On vend ton sceptre au poids ! Un tas de nains difformes
Se taillent des pourpoints dans ton manteau de roi ;
Et l'aigle impérial, qui, jadis, sous ta loi,
Couvrait le monde entier de tonnerre et de flamme,
Cuit, pauvre oiseau plumé, dans leur marmite infâme !
Extrait de Ruy Blas - Victor Hugo
Anna K- Nouveau né
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Date d'inscription : 09/12/2012
Age : 38
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
On trouve dans les lettres classiques (je trouve) un trésor d'informations sur l'époque concernée, sur les mentalités et les moeurs de ces temps. Les romanciers, les poètes et les philosophes ont laissé un patrimoine magnifique, un patrimoine constitué d'expériences et de riches descriptions. Elles participent à la quête historique aussi efficacement que les textes officiels je pense, en induisant une dimension artistique et romantique non négligeable. Je n'ai rien contre les lettres modernes, mais je suis beaucoup plus attaché à ces oeuvres d'antan. C'est vrai Lux, il existe une vision quelque peu distordue de ces oeuvres, un peu comme s'il s'agissait d'un patrimoine réservé à une élite. Pourtant c'est un patrimoine qui se trouve être à la portée de tous, sur tous les plans. Et je ne reviendrai pas sur les propos d'Herodote, qui sont fort justes.
Parenthèse très personnelle : (je précise ) Par exemple en poésie, je trouve que rien ne vaut la poésie classique, pour ses attraits esthétiques et littéraires, sensibles. Comme je vous le dis c'est très personnel.
Parenthèse très personnelle : (je précise ) Par exemple en poésie, je trouve que rien ne vaut la poésie classique, pour ses attraits esthétiques et littéraires, sensibles. Comme je vous le dis c'est très personnel.
Invité- Invité
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Pour abonder dans le sens d'Olive, je rappellerai que les poèmes de Claudel renforcent l'opinion de Gide (ils se détestaent tous les deux).
Je vais vous réciter; d tête, un vers de Paul Claudel :" Nous avons répété cette comédie bien souvent mais cette fois-ci est la bonne"
Suivi du vers suvant : "Nous ne reviendrons plus vers vous ".
-27 pieds au premier vers.
-8 pieds au suivant (un octosyllabe dont on se demande ce qu'il f...là !). Ca s'appelle Balade.
Gide disait que faire de la poésie c'est d'"aller à la ligne avant la fin de la phrase";
Claudel y va bien après...
Aucune possbilité de césure, 27 n'étant pas divisible par 2, sauf à "préférer l'impair" comme préconisait Verlaine.
Nous voici loin de vers exquis bien raciniens, le plus grand poète-ciseleur de tous les temps, extrait d'"Iphigénie":
"Mais tout dort, et l'armée, et les vents, et Neptune".
Là on arrive à la perfection, tant au fond qu'à la forme, de la poésie classique; Il fallait l'avoir l'inspiration pour résumer le drame des Achéens bloqués par le calme plat qui refusait de gonfler leurs voiles et pour l'exprimer ainsi, en trois syllabes brèves, répétées (en rythme) quatre fois pour faire cet alexandrin unique.
Certains ont pris des libertés avec la prosodie classique. Péguy par exemple qui ne fait pas de prose rythmée. Claudel, dans les vers que j'ai cités n'en fait même pas, comme Chateaubriand le fit dans une pleine page de ses "Martyrs", toute en alexandrins dissimulés, mais c'était Chateaubriand !
Quand à Anna K. et la très célèbre tirade de Ruy Blas dont on ne se souvient généralement que des deux hémistiches premiers, pour des raisoss polticiennes, Vicotr Hugo s'élève (en gras dans le texte de notre intervenante) au niveau de la diatribe, ô combien actuelle, à une tout autre échelle . Quel est le journaleux qui pourfendra ainsi les panses abondamment remplies de ces seigneurs qui détiennent le pouvoir et la fortune et qui laissent leur pays en lambeaux? Je n'en vois aucun à l'horizon. Ou il ferait rire de lui . Et pourtant, quelle matière il trouverait, s'il s'en trouvait un, un seul, pour pourfendre les croqueurs des diamants de la couronne qui refusent une soupe aux petites gens.
Je pense qu'il y matière à beaucoup dire.
Et je vous remercie de la qualité de vos interventions qui rehausse encore le niveau de ce Forum, dont bien d'autres, après l'épisode (à réitérer ?) sur la musique avec Guthrie, pourraient s'inspirer en ne débattant plus(c'est le ca s de e dre) que de faits divers et de commentaires du "Parisien"; Nous voici, bien loin de Hugo, de Péguy et de Jean Racine.
Je vais vous réciter; d tête, un vers de Paul Claudel :" Nous avons répété cette comédie bien souvent mais cette fois-ci est la bonne"
Suivi du vers suvant : "Nous ne reviendrons plus vers vous ".
-27 pieds au premier vers.
-8 pieds au suivant (un octosyllabe dont on se demande ce qu'il f...là !). Ca s'appelle Balade.
Gide disait que faire de la poésie c'est d'"aller à la ligne avant la fin de la phrase";
Claudel y va bien après...
Aucune possbilité de césure, 27 n'étant pas divisible par 2, sauf à "préférer l'impair" comme préconisait Verlaine.
Nous voici loin de vers exquis bien raciniens, le plus grand poète-ciseleur de tous les temps, extrait d'"Iphigénie":
"Mais tout dort, et l'armée, et les vents, et Neptune".
Là on arrive à la perfection, tant au fond qu'à la forme, de la poésie classique; Il fallait l'avoir l'inspiration pour résumer le drame des Achéens bloqués par le calme plat qui refusait de gonfler leurs voiles et pour l'exprimer ainsi, en trois syllabes brèves, répétées (en rythme) quatre fois pour faire cet alexandrin unique.
Certains ont pris des libertés avec la prosodie classique. Péguy par exemple qui ne fait pas de prose rythmée. Claudel, dans les vers que j'ai cités n'en fait même pas, comme Chateaubriand le fit dans une pleine page de ses "Martyrs", toute en alexandrins dissimulés, mais c'était Chateaubriand !
Quand à Anna K. et la très célèbre tirade de Ruy Blas dont on ne se souvient généralement que des deux hémistiches premiers, pour des raisoss polticiennes, Vicotr Hugo s'élève (en gras dans le texte de notre intervenante) au niveau de la diatribe, ô combien actuelle, à une tout autre échelle . Quel est le journaleux qui pourfendra ainsi les panses abondamment remplies de ces seigneurs qui détiennent le pouvoir et la fortune et qui laissent leur pays en lambeaux? Je n'en vois aucun à l'horizon. Ou il ferait rire de lui . Et pourtant, quelle matière il trouverait, s'il s'en trouvait un, un seul, pour pourfendre les croqueurs des diamants de la couronne qui refusent une soupe aux petites gens.
Je pense qu'il y matière à beaucoup dire.
Et je vous remercie de la qualité de vos interventions qui rehausse encore le niveau de ce Forum, dont bien d'autres, après l'épisode (à réitérer ?) sur la musique avec Guthrie, pourraient s'inspirer en ne débattant plus(c'est le ca s de e dre) que de faits divers et de commentaires du "Parisien"; Nous voici, bien loin de Hugo, de Péguy et de Jean Racine.
Dernière édition par Herodote le Mar 11 Déc - 23:02, édité 1 fois (Raison : nombreuses corrections)
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Une chandelle frémissante éclaire la plume de Chateaubriand ou Hugo, Lamartine ou Balzac, dans le soir blême ou azuré. Et les mots s'inscrivent délicatement sur la surface du papier comme envoûtés par une ineffable aventure, celle du romanesque et du merveilleux. Les lettres classiques sont ce que nous avons de plus précieux, à savoir une culture du noble, et du beau. Le sens qu'elles contiennent puise dans nos entrailles les plus profondes, révèlent nos sentiments les plus dignes, et les plus sombres, chantent l'aventure humaine et l'écume des siècles qui vient lécher les mémoires...
Invité- Invité
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Merci, Hérodote, pour votre clin d'oeil amical.
Et pour rebondir sur Claudel, Connaisance de l'Est est vraiment un recueil admirable ! Dans ce bouquin, les questions religieuses, marotte chez Claudel, sont seulement évoquées à quelques endroits et encore de manière allusive. Connaissance de l’Est rassemble des cartes postales rapportées de Chine : jardins, temples, arbres exotiques, fleuves, paysages, animaux, aquarellisés sur papier de riz dans une prose poétique rimbaldienne. Il aborde aussi le théâtre, la philosophie, la calligraphie, bref, tout ce qui fait la culture chinoise. A la fois matériel et immatériel, partout en même temps, dans chaque être, chaque objet, Claudel insuffle et restitue vie avec une puissance d’évocation inimitable. Pour ceux qui voudraient découvrir l'auteur, commencez par ça.
Et pour rebondir sur Claudel, Connaisance de l'Est est vraiment un recueil admirable ! Dans ce bouquin, les questions religieuses, marotte chez Claudel, sont seulement évoquées à quelques endroits et encore de manière allusive. Connaissance de l’Est rassemble des cartes postales rapportées de Chine : jardins, temples, arbres exotiques, fleuves, paysages, animaux, aquarellisés sur papier de riz dans une prose poétique rimbaldienne. Il aborde aussi le théâtre, la philosophie, la calligraphie, bref, tout ce qui fait la culture chinoise. A la fois matériel et immatériel, partout en même temps, dans chaque être, chaque objet, Claudel insuffle et restitue vie avec une puissance d’évocation inimitable. Pour ceux qui voudraient découvrir l'auteur, commencez par ça.
Guthrie- .
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Date d'inscription : 30/09/2012
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Guthrie : J'ai un certain recul devant Claudel d'abord pour l'état dans lequel il a laissé "crever" sa soeur (dont le Lycée à deux pas de chez moi, porte le nom de Camille Claudel; sculptrice et parait-il maîtresse de Rodin, ce qui ne devait pas faire plaisir au religieux Paul, son frère). Puis pour l'anecdote que l'ancien Ambassadeur de France à Ankara m'a raconté : Quand il fut nommé Ambassadeur au Japon, Claudel visita les bureaux de ses collaborateurs. Dans l'un se tenait un jeune Attaché, nouvellement nommé, qui avait tenu, en hommage à son nouveau patron, d'orner son bureau de toutes les dernières éditions des chefs d'oeuvres du Maître. Il fut prié de prendre le prochain bateau, Claudel lui saccageant sa carrière, sous le prétexte que s'il avait exhibé ses livres, c'est qu'il aurait beaucoup à se faire pardonner !
J'aime bien son théâtre. Moins "le soulier de satin" à qui je trouve des mérites mais qui traine en longueur. Je préfère, dans toute son oeuvre : "L'Annonce faite à Marie" où la jeune fille Violaine est une admirable vierge sainte et victime, car ce n'est pas une comédie. Du moins on y sent-il parfois passer un souffle d'Amour...
Je ne connais pas les ouvrages dont vous parlez et je préfère me fier à votre bon goût pour me faire une opinion. Qu'il ait eu quelques mérites, ce n'est pas pour me déplaire à la lueur du titre de ce sujet. mais je vous ai exposé de mon côté quelles réticences j'avais, d'abord sur le poète, puis sur l'homme.
Quant à Anna K, elle a bien raison de voir en Ruy Blas un révolutionnaire que Hugo laisse entrevoir lorsqu'il a abordé les "Misérables", filous, ou héroïques gamins comme Gavroche. Tous les poètes ne sont pas de cette trempe. Théophile Gautier (ô les mélodies, Guthrie, mises en musique par Berlioz, notamment l'"absence"!) écrivait au cours des journées qui étaient bourrées de peuple révolté : "Sans prendre garde à l'ouragan/ Qui frappait ma vitre fermée/ Moi j'ai fait "Emaux et Camées"."
"Noble, beau" dites-vous, cher Olive ? Comme vous avez-raison! Chercher ce qui élève, même à contre-exemle (Tartuffe par souci d'illustrer); le trouver, vous et moi et combien d'autres en savent la cachette. Elle est en partant d'Hésiode qui a chanté la nature comme nul autre, et en arrivant à Proust qui donné à la phrase humaine son apect serpentiforme, une perpéuelle leçon. Que ceux qui veulent s'en imprégner s'y plongent. Un risque : se trouver bien petit. Une certitude : une fois surmonté ce risque, celle de grandir son esprit au niveau des lumières du génie, dont, en sait , depuis Keats, poète irlandais, que je traduis mal (mais qui traduirait bien Keats ?) qu'un petit bout de ce génie, parvenant jusqu'à nous, sous forme de "quelque chose de Beau est une joie pour toujours". Bonsoir. on est déjà...demain !
J'aime bien son théâtre. Moins "le soulier de satin" à qui je trouve des mérites mais qui traine en longueur. Je préfère, dans toute son oeuvre : "L'Annonce faite à Marie" où la jeune fille Violaine est une admirable vierge sainte et victime, car ce n'est pas une comédie. Du moins on y sent-il parfois passer un souffle d'Amour...
Je ne connais pas les ouvrages dont vous parlez et je préfère me fier à votre bon goût pour me faire une opinion. Qu'il ait eu quelques mérites, ce n'est pas pour me déplaire à la lueur du titre de ce sujet. mais je vous ai exposé de mon côté quelles réticences j'avais, d'abord sur le poète, puis sur l'homme.
Quant à Anna K, elle a bien raison de voir en Ruy Blas un révolutionnaire que Hugo laisse entrevoir lorsqu'il a abordé les "Misérables", filous, ou héroïques gamins comme Gavroche. Tous les poètes ne sont pas de cette trempe. Théophile Gautier (ô les mélodies, Guthrie, mises en musique par Berlioz, notamment l'"absence"!) écrivait au cours des journées qui étaient bourrées de peuple révolté : "Sans prendre garde à l'ouragan/ Qui frappait ma vitre fermée/ Moi j'ai fait "Emaux et Camées"."
"Noble, beau" dites-vous, cher Olive ? Comme vous avez-raison! Chercher ce qui élève, même à contre-exemle (Tartuffe par souci d'illustrer); le trouver, vous et moi et combien d'autres en savent la cachette. Elle est en partant d'Hésiode qui a chanté la nature comme nul autre, et en arrivant à Proust qui donné à la phrase humaine son apect serpentiforme, une perpéuelle leçon. Que ceux qui veulent s'en imprégner s'y plongent. Un risque : se trouver bien petit. Une certitude : une fois surmonté ce risque, celle de grandir son esprit au niveau des lumières du génie, dont, en sait , depuis Keats, poète irlandais, que je traduis mal (mais qui traduirait bien Keats ?) qu'un petit bout de ce génie, parvenant jusqu'à nous, sous forme de "quelque chose de Beau est une joie pour toujours". Bonsoir. on est déjà...demain !
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
C'est amusant, j'ai exactement le même préjugé vis-à-vis de Paul. Peut-être est-ce une erreur de ma part, mais rien que pour compenser l'affront qui a été fait à Camille de finir sa vie seule et considérée comme une hystérique, j'affirme sans ambages que le génie de la famille, c'était elle, et elle seule.Herodote a écrit:Guthrie : J'ai un certain recul devant Claudel d'abord pour l'état dans lequel il a laissé "crever" sa soeur (dont le Lycée à deux pas de chez moi, porte le nom de Camille Claudel; sculptrice et parait-il maîtresse de Rodin, ce qui ne devait pas faire plaisir au religieux Paul, son frère).
Elle a effectivement été la maîtresse de Rodin, l'aidant (comme beaucoup de ceux qui travaillaient à son atelier) sur de nombreuses oeuvres, notamment les très connus Bourgeois de Calais. De tout cela, il reste bien peu de choses, le maître n'ayant jamais accepté de quitter son officielle pour la très jeune et vivante Camille — mais son oeuvre est là, et pour certains, elle dépasse même celle de Rodin.
Fin du HS. Je reviens au topic : le Soulier de satin, c'est d'un chiant...
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Lux Lisbon a résumé ce que j'ai ressenti, étant très jeune (c'était sous l'Occupation allemande) à la Comédie Française; elle a résumé d'un terme, actuel mais néanmoins trivial, "chiant", la sensation que j'ai éprouvée. J'accepte et même je redemande des oeuvres longues du moment qu' elles me requièrent quelque part. Ce n'est pas le cas.
Il me semble effectivement avéré que Camille a été la maîtresse de Rodin. Lux le confirme. Je n'affirme rien sans preuves, et je sais seulement qu'ils étaient très proches, artistiquement, l'un de l'autre. On a même exagéré dans l'autre sens en prétendant que toute l'oeuvre la plus célèbre de Rodin était en fait l'oeuvre de Camille Claudel. (le "penseur", " Balzac", énorme bouffée d'inspiration que les Allemands firent disparaitre du bout du Bd Raspail, bien que n'étant pas en métal récupérable pour la fonte dans leurs usines d'armement). Il faut faire la part du féminisme outrancier qui dessert finalement la cause des Femmes.
Il y a, au Musée Rodin à Paris, des oeuvres de Camille Claudel qui ne souffrent nullement de se trouver auprès des oeuvres de Rodin. Elles apportent même un petit côté féminin à Auguste qui le complète merveilleusement. Comme il en est de tout sculpteur. Si Madame Rodin, l'officielle, avait collaboré au "Soulier de Satin", il serait peut-être moins "chiant" !
HS, mais non loin : La sculpture étant un art à trois dimensions, donc spatial, il est normal que les grands sculpteurs aient besoin de la totalité de leur "Humain" pour la réaliser : Si vous refléchisez bien, vous apercevrez que, tels Auguste Rodin, sont aussi détenteurs de cette particularité : par exemple, Michel-Ange, Lysippe et le plus complet de tous, Praxitèle. Il faut par contre, qu'ils se dépouillent de cette sensibilité féminine, pour verser dans l'académisme de commande.
Il me semble effectivement avéré que Camille a été la maîtresse de Rodin. Lux le confirme. Je n'affirme rien sans preuves, et je sais seulement qu'ils étaient très proches, artistiquement, l'un de l'autre. On a même exagéré dans l'autre sens en prétendant que toute l'oeuvre la plus célèbre de Rodin était en fait l'oeuvre de Camille Claudel. (le "penseur", " Balzac", énorme bouffée d'inspiration que les Allemands firent disparaitre du bout du Bd Raspail, bien que n'étant pas en métal récupérable pour la fonte dans leurs usines d'armement). Il faut faire la part du féminisme outrancier qui dessert finalement la cause des Femmes.
Il y a, au Musée Rodin à Paris, des oeuvres de Camille Claudel qui ne souffrent nullement de se trouver auprès des oeuvres de Rodin. Elles apportent même un petit côté féminin à Auguste qui le complète merveilleusement. Comme il en est de tout sculpteur. Si Madame Rodin, l'officielle, avait collaboré au "Soulier de Satin", il serait peut-être moins "chiant" !
HS, mais non loin : La sculpture étant un art à trois dimensions, donc spatial, il est normal que les grands sculpteurs aient besoin de la totalité de leur "Humain" pour la réaliser : Si vous refléchisez bien, vous apercevrez que, tels Auguste Rodin, sont aussi détenteurs de cette particularité : par exemple, Michel-Ange, Lysippe et le plus complet de tous, Praxitèle. Il faut par contre, qu'ils se dépouillent de cette sensibilité féminine, pour verser dans l'académisme de commande.
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Franchement, je ne suis pas un littéraire, loin s'en faut, mais la mise en scène à l'Odéon il y a quelques années du soulier de satin etait tout sauf chiante <3
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
La mise en scène a toujours fait appel à des personnes de grande qualité. Ce fut la cas, lors de la création à la Comédie-Française.
Mais avez-vous lu l'oeuvre, sans rien d'autre que ce qu'a écrit l'auteur ?
Mais avez-vous lu l'oeuvre, sans rien d'autre que ce qu'a écrit l'auteur ?
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Le truc de 9h ?benjicoq a écrit:Franchement, je ne suis pas un littéraire, loin s'en faut, mais la mise en scène à l'Odéon il y a quelques années du soulier de satin etait tout sauf chiante <3
Je ne l'ai pas vu et à vrai dire, je sais qu'un mauvais texte de théâtre peut être transcendé par une bonne mise en scène. Moi je parlais juste du texte que je n'aime pas du tout.
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
J'aime beaucoup la langue de Claudel, poétique, chargée de symbolisme, et dans la bouche de grands acteurs c'est magnifique. Mais une pièce complète, je n'ai jamais réussi. La beauté de la langue ne fait pas tout.
_________________
Ne prenez pas la vie trop au sérieux, de toute façon vous n'en sortirez pas vivant.
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Il est bon d'avoir des opinions différentes, ce qui prouve que notre Littérature n'est pas morte. Comme celle de nos anciens n'est pas morte du tout non plus : Je n'aime pas personnellement Platon ce sténotypiste dévoyé de Socrate, mais mon fils est très "platonicien". Donc ça n'est pas génétique non plus ! Pour Claudel, il y a cette Foi qui lui tombe du ciel, comme ça, dans un coin de Cathédrale... Il nous faudrait avaler ça. J'avale pas... Il a fait école depuis, avec Frossard et son "Dieu existe. je l'ai rencontré".
Il y a des gens qui ne rient ps à Molière, les pauvres ! Je l'admets sans comprendre. Cetes, ce n'est pas le rire de notre temps. mais c'est le Rire, non celui qui vous crève les tympans au restaurant à la table d'à côté, mais qui vous force à étirer la commissure des lèvres et qui vous dispose une source de gaieté intérieure. On a déjà parlé des rires divers ailleurs et ici même. J'ai l'émotion facile (il parait que l'âge aggrave ce syndrôme. Je devais être déja atteint très jeune!...) et je ne peux écouter "Phèdre" sans avoir la larme à l'oeil, non pas à cause de la découverte que je vais faire comme dans un western, mais à cause de l'art de Racine, tant je trouve cela sublime. Car la Beauté m'émeut, je ne le conteste pas. Là où je la trouve. Cette émotion qui est l'essence de la poiésie (non non il n'y pas de faute de frape. C'est bien le "poien" verbe grec, "faire, agir") m'atteint de plein fouet comme le boulet de canon qui tua Turenne, cette émotion est l'Humanité ressentie universelle, parce que je ne me sens jamais mieux qu'en ces moments d'émotion. Cela vaut pour toutes les formes de Beauté, y compris, bien sûr, celle intérieure qu'on découvre comme une surprise divine, comme par la lucarne d'un avion, au coucher du soleil, au moment où l'on ne sait plus si on est sur les nuages ou en dessous, avec cette lueur qui se
fond loin derrière l'horizon est qui signifie que la nature est en train de
faire son labeur.
Certains y verront autre chose que ce que j'y vois, ressentiront une certaine frilosité alors que je ressentirai une plénitude sereine (Tout est en ordre, me dirai-je)
C'est ainsi pour l'Art, et pour la Littérature, d'avant ou de beaucoup avant. Elle nous transperce d'amour de la Beauté à travers les siècles et c'est pour celà qu'elle est insurpassable. Qui se souviendra de Houellebecq dans cent ans ? Encore que, du train où vont les choses, les gens, et le monde, et là où ceci nous mène...
Il y a des gens qui ne rient ps à Molière, les pauvres ! Je l'admets sans comprendre. Cetes, ce n'est pas le rire de notre temps. mais c'est le Rire, non celui qui vous crève les tympans au restaurant à la table d'à côté, mais qui vous force à étirer la commissure des lèvres et qui vous dispose une source de gaieté intérieure. On a déjà parlé des rires divers ailleurs et ici même. J'ai l'émotion facile (il parait que l'âge aggrave ce syndrôme. Je devais être déja atteint très jeune!...) et je ne peux écouter "Phèdre" sans avoir la larme à l'oeil, non pas à cause de la découverte que je vais faire comme dans un western, mais à cause de l'art de Racine, tant je trouve cela sublime. Car la Beauté m'émeut, je ne le conteste pas. Là où je la trouve. Cette émotion qui est l'essence de la poiésie (non non il n'y pas de faute de frape. C'est bien le "poien" verbe grec, "faire, agir") m'atteint de plein fouet comme le boulet de canon qui tua Turenne, cette émotion est l'Humanité ressentie universelle, parce que je ne me sens jamais mieux qu'en ces moments d'émotion. Cela vaut pour toutes les formes de Beauté, y compris, bien sûr, celle intérieure qu'on découvre comme une surprise divine, comme par la lucarne d'un avion, au coucher du soleil, au moment où l'on ne sait plus si on est sur les nuages ou en dessous, avec cette lueur qui se
fond loin derrière l'horizon est qui signifie que la nature est en train de
faire son labeur.
Certains y verront autre chose que ce que j'y vois, ressentiront une certaine frilosité alors que je ressentirai une plénitude sereine (Tout est en ordre, me dirai-je)
C'est ainsi pour l'Art, et pour la Littérature, d'avant ou de beaucoup avant. Elle nous transperce d'amour de la Beauté à travers les siècles et c'est pour celà qu'elle est insurpassable. Qui se souviendra de Houellebecq dans cent ans ? Encore que, du train où vont les choses, les gens, et le monde, et là où ceci nous mène...
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
ouii, le truc de 9H, marathon pour vessieLux Lisbon a écrit:Le truc de 9h ?benjicoq a écrit:Franchement, je ne suis pas un littéraire, loin s'en faut, mais la mise en scène à l'Odéon il y a quelques années du soulier de satin etait tout sauf chiante <3
Je ne l'ai pas vu et à vrai dire, je sais qu'un mauvais texte de théâtre peut être transcendé par une bonne mise en scène. Moi je parlais juste du texte que je n'aime pas du tout.
Re: Lettres classiques, une mine d'or désaffectée ?
Il y a des entractes ! (heureusement - il y a même un buffet, souvent)
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