LAISSER SON CHANT AUX ASSISES DE L 'UNIVERS- Un texte de Pascal Ruga

LAISSER SON CHANT AUX ASSISES DE L 'UNIVERS


Ce chant qui est la racine de ton coeur,ce chant participe d'une conscience universelle à laquelle tu appartiens mais dont ta personne n'est que l'instrument temporaire . Ne cherche pas à enrichir ta pauvreté d' être , laisse-la mourir là ou elle doit mourir . Ne crains rien,tout existait avant toi , tout existera après toi et tout existe malgré toi ... Et lorsque le chant t' advient , sache qu'il n'est pas le tien , qu'il se joue bien de tes limites ,de la précarité de ta forme...Laisser son chant aux assises de l'univers , c'est laisser à notre structure une fin paisible , celle qui ne revendique rien et s'endort au sein de cette conscience universelle dont elle n'était qu ' un reflet .

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J'aime, ohhhh que j'aime qd on dit TU au lieu de JE

Très très très subversif, JE trouve!

Je n'aime pas, ohhhh que je n'aime pas quand on dit TU au lieu de JE ! Surtout quand on m'oblige à faire des choses que je ne veux pas (c'est comme ça que je le ressens, bon, c'est pas le cas ici, donc ça passe !). J'ai détesté ça dans Mort d'un jardinier de LucienSuel et dans d'autres encore ...

Par contre, ça, j'aime beaucoup et j'essaie de ne jamais oublier ce genre de réflexion "tout existait avant toi , tout existera après toi et tout existe malgré toi"

Ah! Tu vois Eulimène!! Bien content de ne pas être le seul à ressentir ce truc ;D

Par contre:

"tout existe malgré toi"

Voilà bien une sorte de chose creuse, un fourre-tout dans lequel on peut tout mettre, à part soi apparemment, ce qui est bien commode lorsqu'on veut se cacher derrière un discours. Dans quelle bibliothèque peut-on se procurer ce charmant sac à rien?

"tout existe malgré toi" : pour moi ça veut dire qu'on n'est pas indispensable au monde, il continuerait de tourner sans nous. Trop de personnes se pensent indispensables ...

Oui, et quel mal y'a -t-il à se reconnaître un tout petit peu utile? Car il y'a à mon sens 2 extrêmes aussi néfastes à leur manière l'un que l'autre, celui de se considérer comme Tout et celui de ne se considérer pas du Tout.

Oh, je ne pense pas qu'il y ait un mal à cela, mais je t'avouerai que j'ai l'impression qu'il y a plus de personnes qui ont trop l'impression d'être indispensables (et j'ai du mal à concevoir ce type de raisonnement) que d'autres qui ont l'impression d'être un peu utile (ça, ça me semble plutôt positif)

Je suis d'accord avec toi.

Eulimène il s'agit donc d'une impression, et tu serais d'accord qu'elle ne soit pas partagée exactement par tout le monde? je parle de ton impression qu'il y'aurait "trop de gens qui se sentiraient indispensable". Perso, je pense n'être indispensable qu'à moi-même, j'ose même espérer "travailler" pour que mon être puisse se passer de mon égo.... et que du même coup celui-ci se "déboursoufflera" lol, puisque "l'égo est ce processus psychique qui se nourrirait de soi"

Je vous remercie pour ces commentaires forts intéressants , je ne m'attendais à de telles réactions ! J 'avoue n'avoir pas du tout perçu tout cela à la lecture de ce texte . Je pense que Pascal Ruga est un poète qui s'exprime simplement et sincèrement et lorsqu'il écrit cela c'est réellement ce qu'il ressent à ce moment précis de création ou ces mots ont exprimé son vécu,ses pensées de ce moment . Évidemment peut-être qu'à l'age ou ces lignes ont été écrites il était déjà arrivé à une maturité affective ,humaine ,une sérénité authentique lui permettant d'exprimer en mots cet état d'esprit naturel qui était le sien .

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j'aime ce dessin!

Je viens de recevoir une réponse de mon ami Oscar qui me permet de mieux comprendre vos réactions critiques par rapport à ce texte de Pascal Ruga , je dois admettre que c'est un aspect de la pensée de Pascal Ruga que je n'avais pas perçu au premier abord , oui cette critique est juste et dans mon admiration pour ce poète je n'avais pas perçu combien cette critique était fondée : (je vous transmet la réponse de mon ami Oscar ) :

"Le pathos obsessionnel du moi", "ma nature réelle..." etc...

Mais n'est-ce pas là un moi qui se nie lui-même? Car n'est-ce pas un certain Pascal Ruga qui parle d'une "conscience universelle" laquelle transcenderait un "moi" qui serait au fond sans existence réelle, alors que toute conscience se manifeste toujours comme celle d'un moi, même en extase ou contemplatif, et quant à son caractère inséparable d'un cerveau là encore individuel, les malades d'Alzheimer en savent quelque chose, ou plutôt ils en savent de moins en moins hélas, car peut-on les envier...

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