Pétarades !!!

On s'attaque à tous les sujets. mais un sujet semble échaper à la vigilance de l'opinion comme des pouvoirs publics : les nuisances sonores.
Deux-roues pétaradant en emballant le moteur juste sous les fenêtres des habitants, talévision, ou radio, ou source "musicale" déchainées et le raffinement suprème, rouler dans une rue passante, ou dans quartier aible, en mettant la musique (ou ce qu'on appelle ainsi) à fond avec les vitres grandes ouvertes, sous l'oeil de Mesdames et messieurs les Agents de la force Publique qui ont déchiré une fois pour toutes les articles de textes réprimant les nuisances sonores, avec le décompte exact des décibels, à chaque rubrique.
Je vis cela très mal (pourtant quartier dit "résidentiel") et mes voisins aussi. Eux, ils ont l'excuse d'avoir leur progéniure qui fait autant de pétarades que les enfants des autres !
Quand donc, les forces de police, municipales et nationales et de gendarmerie, voudront -elles enfin s'en occuper et confisquer les engins qui, au sens strict des termes "nous les cassent" (les oreilles, et au sens figuré, autre chose aussi!). Je connais les refrains : "on ne fait rien pour nous ! on ne nous organise rien !" Faudrait-il qu'on les mouche? qu'on leur tînt la chose tandis qu'ils s'épanchent ?
Halte aux pollutions sonores ! Est-il ? N'est-il pas ?

Les pétarades rapportent de l'argent, donc les pétarades sont utiles à la société, donc les lois sur les nuisances sonores ayant les pétarades pour source ne sont pas appliquées.
C'est simple, nous vivons dans une république bananière. Raison pour laquelle je me sens hors la loi en permanence.

Moi aussi je me sens très souvent hors la loi. Mais du moins ne fais-je pas de bruit importun pour quiconque. Sauf si, comme aux gradés de la maréchaussée, il peut arriver qu'on soit incorrect mais sans tapage quand même :

-" ...on entendit un vague son (ter)
"-Brigadier, répondit Pandore,
"Brigadier, vous avez raison !" (bis)

République bananière mais sans bananes; ce qui est bien pire.

Ce qui m'étonne et m'amuse à la fois, quant aux nuisances sonores, c'est le cheminement de l'être humain à travers cette expression-là. Je m'explique : enfant, qui n'a pas fixé au cadre de son vélo, au moyen d'une pince à linge, un carton qui, frappé par les rayons de la roue, produisait un son évoquant un moteur ? Quel sale gosse ne s'est pas follement amusé à faire exploser des pétards ou à en garnir un pistolet de cow-boys ? Quel gamin en possession d'un sifflet ne va pas en user et en abuser jusqu'à vous défoncer les tympans ? Et quels jouets ont le plus de succès auprès de la marmaille que ceux qui émettent mille bruits plus étranges et insupportables les uns que les autres ?
Plus tard, je me souviens d'une adolescence où tous les boutonneux en possession d'une mobylette en trafiquaient le moteur ou le pot, jusqu'à produire le son le plus proche d'une grosse Harley. Moi-même, il me revient le souvenir d'une partie du pot qu'on appelait une cloche, sans laquelle le pot provoquait autant de bruit qu'en échappement libre. Oserai-je dire que je l'avais démontée et que je la gardais sur moi, dans un mouchoir, dans ma poche, pour pouvoir témoigner de mon innocence si les forces de l'ordre m'arrêtait ? "Je viens de le perdre, Monsieur l'agent, je vais le remettre en place chez moi, promis !". Petit con... J'adorais ça...
Aujourd'hui, ces mobylettes m'agacent au plus haut point pourtant, et je les réduirais en miettes à coups de masse avec le plus grand plaisir.
De même de ces autoradios à tue-tête, ou de ces chaînes hi-fi qui crachent leur tintamarre à tout le voisinage. Pimbi se souvient peut-être d'une époque où, dans un village du Médoc, j'alimentais tout le quartier de mes disques de Renaud, avec d'autant plus de plaisir que je savais à quel point "Hexagone", "Miss Maggie" ou "Où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?" étaient aux antipodes des goûts locaux...
Toutes choses faites, sourire aux lèvres et jouissance au cœur, et qui me portent aujourd'hui sur les nerfs d'une façon des moins raisonnables quand j'ai à les subir...
Encore un exemple : ne vous est-il jamais arrivé de vous acharner au moyen de quelque outil pétaradant, qui sur quinze stères de bois, qui sur les ronces d'un jardin sauvage, qui sur son carré potager ? Observez-vous vous-même alors : ce bruit que vous faites, et qui ne vous est pourtant pas particulièrement agréable, témoigne cependant de votre effort et de tout le mal que vous vous donnez pour accomplir votre ouvrage. Il y a un peu de fierté mal placée qui vient s'y mettre, je vous assure. "Ah ! mais je travaille, moi Monsieur ! J'en abats comme un diable ! Je refais les travaux d'Hercule ! Admirez le boulot !"... Je m'y suis surpris moi-même plus d'une fois... Pourtant, que mon voisin démarre sa tondeuse, rien que ça, et il me vient aussitôt les pensées les plus inavouables, les désirs les plus barbares, les visions les plus sanglantes !
Etrange, n'est-il pas ?

Etre l'auteur du bruit ou le subir, deux poids deux mesures. Quand on est émetteur, on sait qu'on va causer du tapage, et inconsciemment on érige ce qu'il faut en nous de garde-fou pour le supporter ; finalement, c'est une forme de tyrannie, non ? C'est amusant de réfléchir sur cette question, on en déduit à quel point il nous arrive d'être parfaitement égocentrique. Bah, tout ça n'est pas bien grave, et le tintamarre du voisin nous induit à la patience. Ici, ce sont les tracteurs : certains font un barouf tel que les croisées des fenêtres vibrent.

Les tracteurs ont leurs détracteurs !

Ah, celle-là est digne du CAJMP ! Toms, un bon point pour Bifane !!!

Moi j'ai toujours vécu dans un quartier dit "populaire", et je peux vous dire qu'en ce qui concerne le domaine des nuisances sonores, je suis un expert ! Et je vous épargne le reste car la liste est longue...

Bifane :
je pense avoir une enfance modèle à cet égard. Je ne me souviens pas avoir placé un bout de carton pour faire un bruit de moteur dans la roue de mon vélo. Il m'était interdit de jouer avec des pétards et encore ajourd'hui, je fais très attention à ne déranger personne, ni par ma musique que j'aimerais pourtant vu l'état de mon audition mettre un peu pus fort quand même. Au point qu'avec la canicule, les voisins viennent frapper (tout à l'heure il y en a un qui m'a téléphoné) tant, de mon appartement ,ne sort aucun bruit; Je fais attention aux heures de mon lave-linge. Je ne crains rien tant que de déplaire. C'est sans doute un vice, mais je suis un libertaire apaisant, un anarchiste doux. il en faut, n'est-ce pas ?

Un voisin modèle ! J'ai l'exemple d'une telle antithèse dans mon quartier que cette perfection ne peut que forcer mon admiration, et me laisser rêveur...

Bifane a écrit:Un voisin modèle ! J'ai l'exemple d'une telle antithèse dans mon quartier que cette perfection ne peut que forcer mon admiration, et me laisser rêveur...

Pareil pour moi, sauf que mes voisins sont adorables. Bruyants, mais adorables. Lui fait du quad, elle rameute les copines et ça jase, ça jase pendant des heures, et les voitures défilent, et les paysans sur leurs tracteurs s'arrêtent sous ma fenêtre pour discuter le bout de gras, et tout le village se donne rendez-vous en face de chez moi.
Des fois, on sonne. Je descends, c'est José, ou Stéphane son fils, ou Monique, sa femme : "alors, tu biens boire l'apéro ? Il y a untel, et untel, et untel".
Dans ce contexte, finalement, le bruit c'est pas si désagréable...

Si j'ai intitulé ce sujet "Pétarades !!!" je sais pourquoi.
Je visais ceux qui ne respectent rien quand ils ont un moteurs à deux ou quatre temps sous les fesses, et font du bruit pour emmerder le monde, pour prouver qu'ils existent. Car,vous l'aurez remarqué, même cultivé normalement, ce sont toujours des gens qui ont besoin de prouver leur existence qui font du vacarme. Le faire avec un lave-linge qui essore à 1000 tours à deux heures du matin, c'est du sans-gène, mais cela ne ressortit pas au meme problême de ceux qui ont besoin de se prouver qu'ils existent et que la société (cette garce) doit être tenue au courant !

Quand , c'est des bruits amicaux, c'est bien moins gènants même si cela empêche quelqu'un de se reposer (ce dont je manque singulièrement en ce moment).. Mais c'est plus sympathique si cela ne dure pas au delà des convenances d'accueil (qui pevent être longues, c'est vrai). Mon cher Pimbi, vous n'êtes pas allés faire du vélo par ce doux zéphyr ? Mon fils et mon petit-fils sont dans la baie de Somme. ils sont rendus et mon pett-fils a déja plongé dans la Manche.; Soulagement pour moi qui craignais la chaleur sur les routes encombrées. Heureusement, j'avais acheté des pains aux raisins. Je les ai tous donnés à ce petit diable. Il ne m'en a pas laissé un seul en partant !. Questa vespera mangiare il panino.
(Rien ne m'agace autant que les gens qui se commandent un "panini"!
Quand j'en veux un (panino) et que je comprends en la voyant que Dante et la serveuse ne sont pas passés par la même porte, je dis :"un pain italien, svp, avec...) ...

Bien sûr que j'ai été faire du vélo. J'y vais tous les jours, quel que soit le temps. Du reste, il n'a pas fait aussi chaud qu'hier. Je suis descendu jusqu'au gave de Mauléon, appelé aussi le Saison, pour en mesurer l'étiage anormalement bas. La batture affleure presque partout à la surface, impossible de faire du canoë qui se transformerait en marche commando.
Pero, questo tempo mi piace comè il rosolino d'un bel ragazzo !

Bon appétit donc !

Bifane a écrit:Un voisin modèle ! J'ai l'exemple d'une telle antithèse dans mon quartier que cette perfection ne peut que forcer mon admiration, et me laisser rêveur...

Je vois ce que tu veux dire Bifane...

Et qu'est-ce qu'il veut dire, s'il vous plait ?

Que vous n'êtes pas un exemple suivi par tout le monde Herodote, hélas !

J'en connais beaucoup dans mon immeuble qui font attention. De vieux voisins, (25 ans de voisinage, depuis que je suis ici), qui ont élevé leur fille qui a maintenant 26 ans, donc avec un enfant turbulent comme on l'est à cet âge, et dont, de son vivant, mon épouse ,ni moi pendant et depuis, nous n'avons jamais su s'il avaient un lave-linge, un lave-vaisselle, dont j'ai découvert qu'ils avaient la télévision quand je l'ai vue de mes yeux. Bref, tout ce qu'il faut pour faire de gentils voisins. Le père de Madame est un Frère qui sans travailler dans ma Loge me traite en Frère. La mère, une vieille dame gentille comme tout. Et tout cela d'origine italienne. On parle d'immigration et d'intégration : c'est un fait accompli chez eux. Et les autres, avec lesquels, d'un naturel peu sociable que je suis, (pas de tutoiement, ni de tapes dans le dos, je déteste cela), les autres sont aussi précautionneux pour ne pas déranger les voisins. Est-ce régional ?. Je sais que les Méridionaux sont plus exhubérants, mais à ce point, quelle différence notable quand même !
Y a-t-il un tempérament briard ? Ils sont Italiens, Il y a un Antillais, infirmier à l' A.P., une Suissesse et sa fille, des gens corects. Peut-être y a-t-il une affaire de quartier. C'est possible, voire probable.
Mais c'est dans la rue que ça se passe, avec les pétarades qui justifient ce titre...

Oh oui, c'est tout à fait ça Hedorote, une histoire de quartier. Et le mien n'est pas idyllique c'est le moins que l'on puisse dire...

Z'avez pas de chance, moi si ! Bon, je compatis.

Merci Pimbi. J'adore Avignon qui est une ville superbe, et j'aime le Vaucluse qui est tout aussi superbe... Mon rêve serait de me trouver un petit logement dans l'arrière pays vauclusien, du côté des collines, loin du bruit et du stress. Auprès de cyprès et des pins, des chênes et des tilleuls, j'en salive rien qu'à l'évoquer...

C'est marrant, je me suis justement pris la tête Vendredi avec l'un de mes voisins.
Pas pour une histoire de bruit, non.
Mais parce que des ouvriers étaient dans la cours de notre copro, en train de remmener leur matériel, les déchets du chantier, etc.
Il m'a reproché :
* que les ouvriers avaient jeté des trucs dans le bac mis à disposition par la mairie (aucun rapport avec la copro) - alors que j'ai vu ces derniers avec des sacs à gravats qu'ils ont remmenés (ils ont peut être jeté un truc ou deux, mais bon ...)
* qu'un autre copropriétaire a dû balayer l'allée alors que c'était dégueulasse. Les ouvriers avaient balayé le soir en question, il restait peut être quelque trucs - je comptais nettoyer tout ça à la fin du chantier 2 jours après ... je n'avais pas non plus fait la poussière chez moi pour la même raison, le lendemain matin ça aurait été de nouveau sali ... je comptais bien sûr tout laisser nickel, ce qui a été fait une fois le chantier fini : à part un ou deux mini truc, les ouvriers avaient laissé place nette ...
* qu'ils avaient déversé des trucs gluants sur la plaque d'égout (leur eau pour nettoyer les outils, rien de gluant là dedans ...)

Tout ça pour dire, je n'ai pas l'impression que tout le monde ait la notion de ce qui dérange. Je lui ai d'ailleurs demandé en quoi tout ceci lui posait soucis, je n'ai toujours pas compris.
Ah si, il a fini par me dire que j'aurais dû prévenir que je faisais des travaux - qu'il aurait pris ses dispositions (...) : les ouvriers ont dû mettre plus de 30s pour laisser passer sa voiture dans notre cour, le temps de bouger leur camion ...
Je lui avait auparavant dit que j'avais vu sa femme passer avec des paquets (il ne m'avait pas du camion des ouvriers, qu'ils avaient d'ailleurs bougé) - en temps normal je serais allé lui donner un coup de main, mais après sa visite j'ai perdu mon envie de civilisation...

Et pourtant, je ne pense pas être un voisin chiant, je ne mets ni la musique, ni la TV forte, quand j'ai du monde je fais attention à ce que ça ne déborde pas trop, en tout cas pas après 10h.
Peut être certains sont-ils frustrés de ne pas avoir leur coin de verdure tout seul au milieu de nulle part ... en tout cas, j'ai fait plusieurs copros et c'est la première fois que c'est le bordel à ce point.

Peut-être, Mathieu, parce que vous n'aviez pas encore remarqué combien nos contemporains deviennent aigres à tout propos et à tout bout de champ. Mais c'est un fait que seule une longue expérience peut aider à mesurer. Tout est "intolérable", "inadmissible" et nous devrions avoir honte de tout ce qui aux autres n'évoque nulle vergogne ! Si bien que nous usons d'un langage à double ou à triple sens, pour nous protéger. Dans un an, le même co-pro vous trainera au tribunal pour les faits qu'il vous a reprochés vendredi. Et il aboutira, car il y aura de nouvelles lois (j'espère qu'on va respirer un peu de ce côté-là) pour culpabiliser les gens. C'est une tactique pour "règner". Faire que les gens aient "honte"" tout le temps et de se sentir coupables.
Oubliez tout cela. Vous êtes en vacances dans cette contrée enchanteresse qu'est la mienne. Oubliez tout cela.

Moi je suis un être quelque peu solitaire de nature, mais mon respect pour autrui est sans condition. C'est peut être parce que je ne suis que trop lucide sur ce qui est en train de se passer que je rêve de fuir ? Certaines dérives me peinent énormément. Il y a une grande promiscuité entre les gens, beaucoup d'amertume (comme vous le disiez Herodote), et pas assez d'entraide. Penser par soi même est devenu une vertu relativement rare, en tous cas c'est ce qui me vient à l'esprit lorsque j'observe les comportements sociaux. Je n'en tire aucune théorie ni conclusion, je constate. Certaines personnes semblent avoir besoin de défier autrui parce qu'il n'y a rien d'autre à faire, une sorte de pauvreté sociale et psychique. Je crois que la ville est devenue très difficile à vivre, et ce dans tous les secteurs sociaux. La faute à qui ? Peut être à une époque par trop égoiste, par trop obsédée par le rendement, le mépris, l'abus de l'esprit humain. Une chose est étonnante, c'est lorsque l'on manifeste de la gentillesse à l'égard d'autrui, et que l'on s'aperçoit soudain que cette gentillesse touche bien plus profondément qu'on le pensait ! Même si cela ne transparait pas au premier abord. Enfin, je vous livre mes pensées...

Olive1968 a écrit: La faute à qui ? Peut être à une époque par trop égoiste, par trop obsédée par le rendement, le mépris, l'abus de l'esprit humain.

Et aussi parce que nous sommes bien trop nombreux, dans ce pays comme presque partout sur la planète. 70 millions d'habitants pour nos 550.000 km au carré, c'est de la folie douce. Le pire, c'est que cette démographie nationale galopante suscite la fierté et les encouragements. Le jour où nous serons 150 MM et qu'il y aura une récession sans précédent, qu'est-ce qu'on fera ?