Matricule des forces de l'ordre

Quelqu'un sait pourquoi / quand les matricules ont disparu de leurs uniformes ? (ou alors il n'y en a jamais eu en France) ?
Je sais que Emmanuel Vals en avait parlé, après avoir lancé une vague proposition de fourniture d'un reçu lors de contrôles d'identité.
Autant les reçus, je me dis ... y'a des guetteurs (par exemple) qui vont les collectionner pour se faire mousser ... autant les matricules, pourquoi pas ?

Le débat est aussi relancé au Danemark (j'ai déjà entendu des histoires similaires en France ...) : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Il avait subrepticement disparu de l'uniforme sous Pierre Joxe en 1985, quand Balmain (le couturier) avait rhabillé les agents en képi et vareuse avec un blouson et une casquette.

Il n'y a donc eu aucune raison particulière (tout au moins, aucune raison avouée), c'est passé comme ça à la trappe ?

Ben apparemment oui.

Le matricule existe toujours, mais il n'est plus visible.
Question de sécurité? D'anonymat pour une plus grande liberté d'action?
Ou bien aucune raison particulière, je ne sais.

Question de sécurité, laquelle ?
Question d'anonymat ? Il s'agit d'un matricule, pas du nom de la personne avec son adresse.

On cherche à redonner la confiance des citoyens en leurs forces de l'ordre, je pense que ça passera par une facilité d'action de leur part en cas d'abus. Je ne dis pas qu'il y a que ça, loin de là, mais quand il y en a c'est très compliqué ... l'esprit de corps aidant (sachant qu'ils sont assermentés, que leur vérité vaut de toute façon plus que celle du plaignant). Un juste retour des choses suite à l'utilisation parfois abusive de l'outrage ...

Je dis ça en pure réflexion, il serait intéressant d'avoir l'avis des principaux concernés (avec réflexion, pas le discours préparé par l'un ou l'autre des syndicats).

Lorsque j'étais jeune, les agents de la force publique portaient sur le col de leur uniforme leur numéro matricule. N'importe qui pouvait, en cas de manquement grave, aller au Commissariat se plaindre de l'agent en question, en précisant ce numéro. l'heure et le lieu.
Le fait que Balmain l'ait supprimé n'est pas le fait du hasard ou une vue de l'esthétique. C'est un aggiornamento de la vision des forces de repression, car elles étaient en passe de ne plus être que celà. Il ne fallait plus se plaindre précisément de tel ou tel. Repressives, elles n'étaient là que pour obliger les citoyens à respecter leurs "devoirs" et ceux qu'on avait inventés "motu proprio" pour les mieux "tenir".
Il était loin le temps où chaque Nouvel An, les agents de la force publique qu'on appelait tout simplemnt "agents de police" car il n'y avait rien de péjoratif là-dedans, voyaient s'entasser autour d'eux qui règlaient la circulation en cette nuit de Fête, bouteilles de champagne, boites de fois gras, paquets de biscuits et autres friandises, car on m'apprenait à les respecter et même à les aimer. A la campagne, les gendarmes buvaient le coup dans les fermes et ils admonestaient les voleurs de pommes quasi-paternellement.
Si bien que le fameux matricule ne servait que très rarement. C'était un moyen de transparence entre les citoyens et leur police.
On va, avec l'arrière-pensée de l'immigration sans doute, dire que les temps ont changé. Ils ont changé partout, y compris dans les pays d'origine desdits immigrés. S'ils ont changé c'est que les fondements du Droit se sont affaissés simultanément avec ceux de l'éducation, nés eux-mêmes de la structuration de la famille. La volatilité capitaliste de l'emploi (quand il y en a !) a réduit celle ci au rang de mécanique reproductrice et non plus de structure d'accueil des enfants. On ne laisse plus aux grands-parents le droit d'intervenir sauf pour garder, gâter, ou geindre (le trois G). Je précise que je ne me plains pas, mes petits-enfants étant bien souvent laissés sous ma responsabilité et mes enfants respectant mon rôle et l'étendant parfois. Ils sont conscients du fait que cette structure familiale doit être reconstituée. Le fait d'émigrer tue quelque chose de fondamental dans une famille. La necessité fait qu'on arrache les racines, on les traine péniblement, et la génération suivante coupe les plus astreignantes. On constate le résultat. Si on remettait un matricule au col de nos "agents de police" ce serait des piles de "main courante" qui s'entasseraient dans les commissariats.

Non, vraiment, cette société n'est plus bonne à rien. A supprimer !

Herodote : encore faut-il prendre un des problème par un bout. Il y a clairement un manque de confiance des citoyens envers les forces de l'ordre, elles sont couvent là pour punir. En campagne, ça change un peu, où j'habite les municipaux tournent un peu, font passer les enfants vers les écoles, on leur dit bonjour et on les connaît.
Mais franchement, autant à l'étranger ça ne m'a jamais dérangé d'aller demander un renseignement à un policier dans la rue, autant en France je n'aurais jamais ce réflexe. Effectivement, le matricule n'y changera rien - mais peut être serait-ce le début.
Quant aux mains courantes - ne soyez pas pessimiste. Elles peuvent s'empiler, ça prend de toute façon du temps à déclarer. Ça n'amuse personne d'aller le faire, ni le déclarant, ni le gars qui doit le rentrer dans son ordi.
Je ne suis pas d'accord avec vous, ce n'est pas parce que l'on est dans une période individualiste (votre remarque me rappelle d'ailleurs un autre sujet, où l'on parlait de couple et de foyer ...) qu'il faut tout jeter. Il faut inventer, transformer, améliorer ... auriez-vous temporairement oublié votre vision de maçon ?

Mon "à supprimer", je pensais que vous l'auriez compris visait à faire écho à un autre "à supprimer" que j'ai écrit aujourd'hui sur ce Forum sur un autre sujet (quoique voisin)! Je ne serais pas révolté si je me laissais aller. Vous me connaissez assez pour savoir que si je peux changer quelque chose, même si cela provoque des cris d'horreur, je ne crains pas de le proposer et de le mettre en route si je puis. Pourquoi suis-je allé il a trois mois, chaque soir mettre des tracts dans les boites aux lettres. ?

Vous me rassurez, j'avais donc mal compris.
Vous avez une sacré forme pour aller tracter à 86 ans !! Il n'y a pas d'âge pour changer les choses

Jusqu'au dernier jour de ma vie, si l'Univers le permet, je resterai vivant. Et puisque l'Univers m'a fait sans Alzheimer ni Parkinson ni cancer en évolution (le coeur, lui, fatigue, mais je le ménage pas !), je me moque de la mort comme de ma première liquette. Le jour venu, elle aura le loisir de rendre mon inertie propre à être combustible. Et, dans l'instant, je serai devenu je ne sais quoi dans cet Univers infini où le temps me permetra d'être lanière d'une sandale d'Alexandre-le-Grand, ou Chef de gare à Dunkerque, ou crotte de bique, ou matricule cousu au col d'un policier (pour revenir au sujet !)...