Transexualité

Hier au soir j'ai vu un document fort intéressant dans lequel il était question des personnes "transexuelles", c'est à dire des personnes ayant choisi de changer de sexe. Mais peut-on vraiment changer de sexe ? La question me semble être davantage d'ordre philosophique (psychologique), à savoir que les personnes ne changent pas vraiment de sexe, parfois il s'agit simplement de remplacer un appareil génital existant par un autre, sans pour autant acquérir les caractéristiques de cet appareil. Certains hommes veulent devenir des femmes mais sans posséder d'appareil génital féminin à la base, auquel cas ils ne deviennent pas des femmes sur le plan strictement sexuel mais plutôt sur le plan sensible, spirituel. Peut être l'ont-ils toujours été mais il fallait une révélation pour déclencher ce processus. Et bien sûr la réciprocité existe. Il existe des personnes qui naissent avec un appareil génital dominant, et elles doivent effectuer une mise au point en ne gardant que le sexe dominant. Le sujet m'intéresse car je respecte énormément ces personnes, qui ont le courage de franchir le pas, qui sentent que leur corps n'est pas en adéquation avec leur être profond, et qui désirent en changer, parfois sous la lapidation intolérante et excessive de leur famille ou de leur environnement. C'est un sujet passionnant, qui, me semble t-il, démontre que l'être parfois se cherche, et que la frontière n'est pas toujours bien défini entre le féminin et le masculin, les caractéristiques propres à chacun des deux sexes.

Tout ce qui commence par "trans" est délicat.
Vous me voyez en jupes ?

Nelson a écrit:Tout ce qui commence par "trans" est délicat.
Vous me voyez en jupes ?

Tout à fait, tu serais charmant. Comme tu vas souvent en Grèce, je te verrais bien en evzone.

Je pense qu'on peut en voir certains au moins en kilt ici, non ?

J'ai vu un sujet similaire il y a quelque jour, et j'avoue que c'était ... perturbant (ou etait-ce le même ?) : des mineurs qui décidaient de changer de sexe, aux états-unis. 12 ans, des fois plus jeunes (ils ne parlaient pas encore d'opération, mais au moins de blocage hormonal pour couper la puberté - que ce soit dans un sens ou dans l'autre).
Perturbant car on sentait les gamins sincères, perturbant car on se demandait le rôle des parents, perturbant car je me demandais comment un mineur pouvait être sûr de son choix.

Je n'apporte rien, désolé, mais j'ouvre la discussion

Justement Mathieu, il y a peut être une précocité dans la détection de cette "envie" de réintégrer quelque chose qui s'est mal "aiguillé". Enfin c'est une hypothèse bien sûr, car cela peut relever de tout à fait autre chose. Beaucoup de personne qui se sentent en totale osmose avec leur être sexuel ont une part de l'autre sexe en elle, d'une manière ou d'une autre. Apparemment, il n'existe pas d'être qui soit 100% féminin ou 100% masculin, une part de l'autre sexe vit en nous, sous une forme exprimée ou non. Enfin c'est quelque chose qui me semble naturel, et cela ne pose d'ailleurs aucun problème, car ce n'est pas en relation avec les préférences sexuelles ou amoureuses. Non mais ce qui m'intéresse, c'est cette question d'identité sexuelle que se posent les personnes qui sont concernées. Parfois il y a des cas troublants, par exemple celui d'un homme d'environ 40 ans (donc pas forcément très jeune) qui décida de "s'identifier" à une femme en devenant transexuel, alors qu'il avait vécu en couple avec une femme durant des années ! J'emploie le verbe s'identifier à bon escient je crois, car cet homme est né physiquement homme (c'est ce qu'il confessa dans le document), mais il a choisi de se donner l'image d'une femme; l'image oui, car il n'en possède pas les organes, il s'agit simplement d'une apparence, intérieurement rien n'est fonctionnel. Par contre, il ressentait sans doute une force, une influence féminine en lui qui lui indiquait le chemin à suivre. Peut être parce que "intérieurement", il a toujours été une femme ?

Donc je pense qu'une personne transexuelle peut être de plusieurs types, notamment ces deux là : un premier type qui je qualifierai de "réel", une sorte de passage obligé; c'est à dire que l'enfant naît avec un sexe dominant (fonctionnel) et c'est celui qui l'emportera ou non sur sa personnalité future. Et puis un type un peu différent que je qualifierai de "transfuge", à savoir un être qui naît avec un sexe bien établi, mais qui, un jour ou l'autre, prend conscience au fond de lui que ce sexe n'est pas le sien, ou celui auquel il s'identifie. Mais ce n'est pas exhaustif. La grande question est : Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné de l'existence (déjà avancée) d'une personne, celle-ci décide que le sexe avec lequel elle est née ne lui convient pas ou plus ? Est-ce quelque chose de plus profond ?

Olive1968 a écrit: Et puis un type un peu différent que je qualifierai de "transfuge", à savoir un être qui naît avec un sexe bien établi, mais qui, un jour ou l'autre, prend conscience au fond de lui que ce sexe n'est pas le sien, ou celui auquel il s'identifie.

C'est exactement ce qui m'est arrivé depuis que j'ai vu JB, il y a eu inversion de polarités !

Olive1968 a écrit: Est-ce quelque chose de plus profond ?

Nous te laissons l'entière responsabilité du choix de tes mots...

C'est à désespérer de publier des sujets ! Je vous le dis moi...

Et à part ça, personne n'a d'opinion sur le sujet ? Je veux dire une opinion un peu plus sérieuse ?

Olive1968 a écrit:La grande question est : Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné de l'existence (déjà avancée) d'une personne, celle-ci décide que le sexe avec lequel elle est née ne lui convient pas ou plus ? Est-ce quelque chose de plus profond ?

Mais on le sait toujours, qu'on est dans la peau de quelqu'un d'autre. Sauf que par souci des convenances, par blocage psychologique, on met ça dans un coin de sa tête... comme les hommes/femmes mariés qui découvrent à 40 ans qu'ils sont homosexuels. Parce que toute sa vie, on se dit que c'est mal, qu'on ne doit pas aller dans ce sens-là, etc. Sans oublier qu'un changement de sexe se voit physiquement, pas comme l'homosexualité qui peut se cacher (ce n'est pas ce que je préconise, soyons clairs ! mais ça peut s'assumer "en privé" si on n'ose pas le faire en public).
J'ai une très bonne amie qui était un homme il y a encore quelques années. Elle a toujours su qu'elle était une femme, que son genre était féminin, et pas masculin. Rien à voir avec sa sexualité d'ailleurs : elle aimait les hommes en tant qu'homme, elle les aime encore en tant que femme. C'est en tout cas un parcours long et difficile, aussi bien psychologiquement que physiquement, mais c'est vraiment très touchant de la voir aujourd'hui entourée de ses parents, soutenue...

Oh non ! ce n'est pas désespérant du tout. Des sujets comme celui-ci qui ne concernent, comme tout ce qui est sexuel, que le voisin, relèvent d'un domaine encore peu exploré : l'endocrinologie et la neurologie associées, comme si on pouvait scinder les deux spécialités. Il ne s'agit pas de pathologies, enore moins de psychoses, mais de simples différences de comportements du 70% de testotérone qu'ont les garçons avant leur puberté, contre 30% d'oestrogènes . L'ensemble est commandé par des neuro-transmetteurs conduits surtout par la thyroïde. Et vers quoi? C'est, pour le moment complêtement aléatoire. On avancera peut-être sur ces sujets quand on aura débarrassé le constat du fatras psy dans lequel on le maintient prisonnier. Ce sont des gens comme les autres. Avec des pulsions sexueles différentes de celles de la majorité. Cf; le sujet sur le racisme et le refus de l'Autre. Quant aux mineurs, ils savent très bien ce qu'ils veulent et ce qu'ils ressentent. La notion de minorat est d'essence juridique et brave donc les lois de la nature, ce qui n'est pas sans drames. Je savais parfaitement ce que je voulais être étant gosse et , comme tous, j'ai eu un flottement vers la pré-puberté, mais qui s'est vite remis sous l'afflux de testostérone. Sinon qu'Olive a raison, nous continuons de fabriquer des oestrogenes etles filles font de la testotérone ou une hormone au nom voisin et aux memes effets. Après la ménoupase quand les sources d'oestrogènes sont pratiquement taries, la testotérone féminine leur fait pousser un duvet sur la lèvre supérieure et modifie la fréquence de leurs cordes vocales.

Voici ma contribtion, débarrassée de tout sens moral tencore moins moralisateur, et naturelle comme son auteur qui ne croit guère qu'aux choses naturelles, y compris aux pulsions et aux attachements. C'est toujours la meme équation qui me régit, excusez-moi : Amour + conaissance = Univers .

Je pens l'avoir beaucoup écrit ces derniers jours; excusez m'en.

Merci pour vos intéressantes (et constructives) contributions Lux et Herodote. Il est clair que les hormones doivent jouer un rôle fondamental dans la construction de l'identité sexuelle, avec des périodes de flottement comme vous le disiez Herodote. Principalement vers l'adolescence, même si on s'aperçoit que ce flottement peut se manifester plus tard, justement dans le processus de transexualité, auquel cas la personne prend vraiment conscience de ce qu'elle doit être. Le cas de ton amie est intéressant Lux, car il est révélateur d'une quête qui a bien abouti. Ce qui est attendrissant c'est vrai, c'est l'acceptation et le soutien, car il n'y a rien de pire dans ce cas que d'être rejeté par sa famille et ses amis. La compréhension est la clef de leur épanouissement, car ces personnes ne sont pas en souffrance dès l'instant où l'environnement accepte leur démarche. Car si pour elles la transexualité doit s'effectuer, il n'y aucune ambiguité, et tant qu'elles ne l'ont pas fait, elles devront demeurer dans cette souffrance.

L'essentiel est que chacun puisse trouver sa voie, son identité sexuelle, qui lui ouvrira la porte de sa vérité intérieure. Je suis touché par l'histoire de ces personnes, car il n'y a pas si longtemps la société les aurait rejeté en les traitant comme des malades. Je suis heureux de voir que certaines d'entre elles puissent parvenir à "passer" vers leur "bon côté". Mais leur combat n'est pas gagné, et il y a encore du chemin à faire, car elles sont encore victimes de préjugés et de rejets réguliers, quoi qu'on en dise.

Et si les hommes se mettaient à vouloir posséder un utérus pour assurer la gestation d'un enfant ...

Cela fait aussi partie de l'aspect " féminin" et se vouloir femme cela devrait aller jusque là.

Ce serait un sacré problème !

Si ce n'est qu'un aspect extérieur, un comportement conventionnel d'homme ou femme, selon une tradition sociale donnée, cela devrait pouvoir se jouer ...

N'y a-t-il pas un film ou un homme veut avoir vraiement une vie de chien ?

Rapprocher le personnage de son rôle ... je comprends mais cela me paraît minoritaire comme problème de société.

Aux minorités de s'assumer et de se défendre !

Que veux-tu que je fasse d'un utérus, camarade ?

Si tu peux t'en passer sans en souffrir ( comme moi d'ailleurs) tu es bien chanceux

Vouloir être autre que ce qu'on est, c'est bien humain, mais parfois ça va loin

abac a écrit:Et si les hommes se mettaient à vouloir posséder un utérus pour assurer la gestation d'un enfant ...

Cela fait aussi partie de l'aspect " féminin" et se vouloir femme cela devrait aller jusque là.

Ce serait un sacré problème !

Je ne pense pas abac, à mon avis les motivations des transexuels sont plutôt psychologiques, c'est à dire qu'ils veulent ressembler à ce qui les domine intérieurement. D'ailleurs, ils sont forcément stériles puisqu'ils se font opérer et perdent leur capacité à procréer. Ce sont des appareils génitaux inaptes à fonctionner. Sauf s'il s'agit d'une personne naissant avec deux sexes, dont l'un est atrophié et l'autre opérationnel, dans ce cas, la personne n'est pas forcément stérile.

Il y a pourtant des cas (très rares) d'hermaphroditisme (la très belle statue allongée du Louvre).

De plus il y a quelques années, il me semble que des chercheurs britanniques avaient trouvé la voie de la fécondation d'un spermatozoïde par un autre spermatozoïde, en milieu propice bien entendu. Mais la chirurgie viscérale permettrait de trouver une "niche" interne à un Homme de sexe masculin pour loger l'embryon éventuel. Le problême disait l'article, c'était la "sortie". Impossible d'envisager d'autre voie qu'un césarienne, en enlevant tout le paquet. Rien ne leur manquait pas même le cordon ombilical. Cela ressortira peut-être un jour.

Des gens y pensent...

L'histoire de sex n'est qu'extérieur, pour moi les transexuels n'existent pas puisque je ne vois que des hommes ou des femmes (intérieurement), je n'ai pas de considération pour ce qu'ils sont à l'extérieur. Pour moi, des travesti, des transexuels, les hétéro, les homo, la terre entière, etc... Sont ce qu'ils sont à l'intérieur. Donc je dis il pour une femme qui se sent et qui est homme à l'intérieur et qui le montre, et je dis elle pour un homme qui se sent et qui est femme à l'intérieur et qui le montre. Je ne vois aucun mal à cela, d'ailleurs, ils n'ont pas tort d'être ce qu'ils sont. Quand on nous parle constamment d'accomplissement, d'être soi même, etc... Je vois que ces gens là ont le courage d'être ce qu'ils sont et de s'assumer et ça me fait plaisir pour eux. D'ailleurs, je les reconnais tels qu'ils sont intérieurement et je le fais de façon tout à fait naturelle, ce n'est même pas une question d'ouverture d'esprit ou de tolérance pour moi, c'est juste comme ça et pas autrement.

C'est intérieur, mais je peux t'assurer que pour eux, d'avoir des trucs en trop pas où il faut, c'est un réel problème ... il n'y a pas que le regard des autres, mais aussi leur propre regard.

Il y a des humains qui se prennent pour autre chose que ce qu'ils sont et font des efforts pour ressembler à ce qu'ils croient être.

C'est banal et très répandu. C'est peut-être même universel.

Il y a des gens qui voudraient un autre rôle : être d'un autres sexe, avoir des origines nobiliaires, être des réincarnés de Napoléon, changer de nez ou de poitrine...

Le psychisme est un ensemble de programmes né de nos neurones, de nos hormones, de nos lectures, de l'environnement...

Selon leurs possibilités les sociétés essaieront de satisfaire au mieux le " bien-être "de chacun.

Tu ne t'aimes pas en abac, abac ?
Moi, je m'aime en nelson. Si.

Je ne suis pas abac.

Le masque d'abac m'est accessible, je m'en contente ... mais c'est un masque, qui donne à ce que je suis une dimension supplémentaire

Et ce masque ne cache pas que je me prends pour un homme.

Savons-nous ce qui se cache réellement derrière nos pseudos ?
Le "Connais-toi toi-même" de Delphes n'est-il pas à appliquer chaque jour ?
Je crois qu'une vie ne suffit pas à nous découvrir complètement.
Même si c'est une pensée de FM, j'y adhère.
Grattons le vernis et découvrons le joyau dans le lotus, comme disent les bouddhistes.

abac a écrit:Il y a des humains qui se prennent pour autre chose que ce qu'ils sont et font des efforts pour ressembler à ce qu'ils croient être.

Ou alors ils ne sont pas ce qu'ils devraient être, tout simplement. La nature peut faire des erreurs, et comme le cas des hermaphrodites a été évoqué plus haut, on sait que certains enfants dont on choisit le sexe de manière arbitraire se trouvent souvent assez gênés au niveau de leur identité de genre quand ils grandissent, même quand ils ne savent pas qu'ils ont été opérés tout bébés pour être un garçon ou une fille.